Sociologie TP 2 : Erving Goffman Assistant : S. Lemaire.

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Transcription de la présentation:

Sociologie TP 2 : Erving Goffman Assistant : S. Lemaire

Erving Goffman  L’identité dans l’interaction  Identité = produit mouvant de chaque interaction en face à face  >< Bourdieu (rappel)  mouvant, relatif L’identité est résultat d’interactions successives, et l’interprétation des autres acteurs joue un rôle important. Elle est fonction du respect/non respect des règles interactives

Métaphores explicatives  Différentes métaphores permettent de rendre compte de l’importance de l’interaction : théâtre, rite, jeu.

Objectifs pour la théorie de Goffman  Avec les exercices, on attend de vous que vous soyez capables d’identifier la règle de l’interaction en cause, le type d’interaction  Mais aussi de comprendre si cette règle est respectée ou non, et les impacts que ce (non) respect a sur l’identité des interactants et sur l’ordre social

Interaction  En face à face elle est une classe d’événements qui ont lieu lors d’une présence conjointe et en vertu de cette présence d’au moins deux individus  Exemples d’interactions ?  Comportements verbaux ou non verbaux (gestes, regard, postures…) produits par chaque individu intentionnellement ou non en coprésence.  Elles sont régies par des règles, que les individus doivent respecter s’ils veulent avoir l’air normaux (socialement aptes)  Ces règles sont nécessaires de par la vulnérabilité qui naît de la coprésence (aux corps, objets, paroles)  vulnérabilité est aussi une ressource, car elle va dans les deux sens.  Ces règles permettent le vivre-ensemble et garantissent le développement de liens sociaux

Ordre social et vulnérabilité  L’existence de règles est expliquée par la vulnérabilité de chacun dans l’interaction, les règles limitent les risques propres aux interactions. L’ordre normatif permet donc le lien social, la possibilité de vivre ensemble.  Le respect des règles permet de sauver la face et de rendre son comportement compréhensible afin d’éviter le doute sur la santé mentale et sur la moralité.  La condition de félicité est remplie si chaque interactant présente une apparence normale, respectant la face des deux interactants

La face  Le respect des conventions, des rites de l’interaction, aurait pour but de préserver le sacré, la face  La règle fondamentale de l’interaction est de respecter sa face et celle des autres (règle de circulation)  Face d’un individu = ?  « la valeur sociale positive que les autres lui attribuent en fonction de la ligne de conduite qu’il est supposé avoir adopté pendant l’interaction ».  Ligne de conduite = ?  un canevas cohérent d’actes verbaux et non verbaux destiné à faire comprendre aux autres nos intentions, non nécessairement intentionnelles mais supposées par les autres comme telles

Préserver la face  C’est éviter de perdre la face  Règle de l’amour-propre  Mais également préserver la face d’autrui  Règle de la considération  Donc on voit que la face n’est pas intérieur à l’individu, mais qu’elle est « diffuse dans le flux des événements de la rencontre et ne se manifeste que lorsque les participants cherchent à déchiffrer dans ces événements les appréciations qui s’y expriment » (E. Goffman 1974, p. 10)  La face est sociale, à la surface, et tient des interprétations qui en sont faites

Travail cognitif  travail d’interprétation, discernement, de compréhension. Important : interprétation de la ligne de conduite des autres interactants et de la ligne de conduite à défendre, de leur interprétation de ma ligne de conduite, etc…   du coup préservation de la face est une contrainte (puisque rejouée et réinterprétée). Lorsque la face proposée par sa ligne de conduite est acceptée, l’individu est en confiance, en sécurité, mais à l’inverse il sera honteux s’il fait piètre figure (lien émotionnel à sa face, et celle des autres)

Travail de figuration  Figuration (face work) = tout ce qu’entreprend un individu pour que ses actions ne fassent perdre la face à personne (lui inclus), et tout ce qu’il met en place pour aider les autres dans le même but  Rites de l’interaction (conventions sociales)  préserver la face, sacrée. L’Individu = Dieu et nous sommes chacun nos prêtres

Règle de la déférence (considération, préserver la face d’autrui) (envers qqun) Comportement symbolique avec pour but d’exprimer dans les règles l’appréciation portée sur lui ou sur quelque chose dont il est le symbole Le respect de la règle implique une certaine considération mais qui peut être feinte. Tension existante entre les deux rites.  Rites d’évitement : précisent ce qu’il ne faut pas faire : ne pas violer la sphère idéale en se tenant à distance (croissante avec la hiérarchie sociale), la sphère idéale comprend le corps et les biens matériel considérés comme des extensions, et le contenu de l’expérience de l’individu (vie spirituelle, familiale, affective)…Il faut donc éviter l’intrusion. Règle non nécessairement symétrique.  Rites de présentation : précisent ce qu’il faut faire, fait savoir à l’autre comment il le considère et va le traiter : salut, compliment. Caractère dialogique car réponses.

La tenue amour propre, éviter de perdre la face  Créer une image de nous aux yeux des autres et montrer que l’on est porteur de certaines qualités, de certaines compétences…A travers vêtement, maintien, vocabulaire, allure par lesquelles nous montrons nos qualités. Souvent asymétriques, ex uniformes (médecins – aide soignante)  Il y a des conditions objectives à la tenue et la déférence : les fondements cérémoniels du moi, l’environnement propice. (Pouvoir se laver, possession d’objets, vêtements…, pour montrer que l’on respecte sa face (et du coup que l’on respecte la face de l’autre)).  Fondements cérémoniels du moi = conditions objectives permettant à l’individu de revendiquer une valeur et de reconnaître celle d’autrui  Ex inverse ?

Règle de l’engagement Attention intellectuelle et affective pour l’objet officiel de l’interaction (conversation, occasion sociale, interaction en public non focalisée) et soutien de l’engagement des autres. Les formes de cette règle varient en fonction des types d’interactions. Cette règle porte sur la situation et non sur la face.  Dans la conversation  Dans les occasions sociales  En public non focalisé

Règle d’engagement: dans la conversation   L’ accréditation mutuelle (la reconnaissance réciproque que l’on est partenaire d’une conversation ) se fait par un ensemble de gestes et d’actions  regard, volume sonore, geste de clôture, temps de silence, (sujets de conversation ressources), gestes significatifs pour clore l’échange  Feinte de l’engagement et du désengagement possible.  Valeur accordée à l’engagement  L’engagement est fragile, l’engagement normal est une exception

Règle d’engagement : dans les occasions sociales  Engagement pas nécessairement verbal mais le non verbal est, nécessaire présent (corps, communication non verbale, habillement, posture, expression du visage, gestes).  Il faut donc que le non verbal manifeste l’engagement de certaines manières  On ne peut juger que de l’engagement extérieur d’une personne, cette dernière pouvant ne pas souhaiter s’engager réellement.  Le pare-engagement dissimule un certain désengagement (main devant bâillement).

Règle d’engagement: en public non focalisé  coprésence d’individus sans objet officiel à l’interaction (>< aux deux autres) hall de gare, file d’attente, circulation sur la route…  Deux formes contradictoire : l’attention minimum et l’inattention polie, calculée (ne pas être curieux pour ne pas alarmer les autres de nos mauvaises intentions)

En bref  «Obligation cruciale: rendre notre comportement compréhensible et pertinent compte tenu des événements tels que l’autre va sûrement les percevoir. (…) nos actes doivent prendre en compte l’esprit d’autrui, c’est-à-dire sa capacité à lire dans nos mots et nos gestes les signes de nos sentiments, de nos pensées et de nos intentions » (E. Goffman, 1987 : 271) Rendre son comportement compréhensible est donc la condition de félicité des interactants, il faut savoir se prouver apte socialement. Si doute, on tente de se rattraper (ex : soliloque)  Acceptation de convenance : Droit de chacun de suivre sa ligne de conduite et accepter celle des autres (pas nécessairement intimement mais explicitement). Effet conservateur car chacun garde sa ligne de conduite. Si modification ou discrédit de sa position, de la confusion en résulte.

Echanges réparateurs  Si l’une des règle a été brisée, il faut rétablir l’ordre  En manifestant le respect des règles : conscience de l’erreur, caractère exceptionnel, acceptation de la part de l’offensé.

Résumé de l’identité  Le jeu et ses interprétations  La sacralité de la face  Les fondements cérémoniels du moi

Critiques: identité  Continuité biographique ? Identité éclatée ? Sens du terme ?  Continuité dans les règles interactives et le rapport à la face  Souci des apparences immorales ? apparence de respect, si moralité = sincérité et authenticité, l’individu Goffmanien est cynique et machiavélique  Pour une conception renouvelée de l’individu : sociologues contemporains non convaincu par les postmodernistes, pour défendre perspective goffmanienne et identité, articulent avec le pôle interactionniste, un pôle intérieur avec réflexivité des expériences et critique sur son jeu, capable de développer un agir éthique.

Critiques : ordre social Ordre social : régule les comportements individuels. Homologie de structure entre l’individu et l’ordre social, les mêmes règles les constituent, la sacralité de la face est une parcelle de la sacralité collective, société individualiste (primauté à l’individu).  Universalité ou spécificité de l’ordre social ? ordre social non universel mais Goffman l’a prétendu comme tel ! Or, plutôt la modernité avancée sans le dire ni prendre distance. Contre : certains aspects contingents et certains universels dans l’ordre social.  Action visant la transformation de l’Ordre S. : pas envisagée par Goffman, pas de conception du moi stable et de pôle réflexif -> pas de possibilité de penser l’action d’opposition, pas de distance critique.  Vision statique, pas de prise en compte du temps. Pas de dimension historique dans sa théorie =) pas de prise de recul possible du monde analysé, pas d’incitation à la transformation de ce monde.  Conception des liens sociaux faible : La peur liée à la vulnérabilité du moi est centrale. dans l’engagement, équilibre ente élan et retrait. Dans l’interaction en public non focalisé, vision étriquée de la condition de félicité, priorité aux formes négatives de la sociabilité sur la forme positive « souci des autres ». La crainte des risques l’emporte sur les bienfaits d’un mouvement vers l’autre. Vision de l’individu peu sensible à autrui.

Exercices  1. Encore le Sida  2. Grippe A