Apprentissages progressifs de l’écrit à l’école maternelle 20 avril 2016 Coline NICOLI VINDOLET Circonscription Marseille 12
ENSEIGNER EN AMONT DE LA ZPA MS Milieu socio culturel hétérogène M: Voilà le livre que je vais lire et que vous allez écouter. Alors regardez, sur la couverture, il y a un dessin de gros monstre qui fait un peu peur. Dans, l’histoire, ce monstre c’est le cauchemar d’un enfant. C’est un mauvais rêve qu’il n’aime pas et qu’il croit voir. Parce que ça arrive à tout le monde de rêver à des choses qu’on n’aime pas, ça s’appelle des cauchemars… M commence par lever le voile sur une évidence pour nous, le fait qu’on puisse représenter un cauchemar sous la forme dessinée d’un monstre. Elle laisse parler les enfants, discute avec eux, et reprend le livre. Elle a ainsi levé une ambiguïté de taille: dans cette histoire, un enfant fait un cauchemar, mais sur les pages du livre, on voit l’enfant dans une « vraie » chambre et un « vrai » lit et qui voit le cauchemar-monstre qui est « faux ». Cette métaphore est loin d’être simple, elle est culturelle et liée au statut de l’album illustré de fiction. On peut dire que cette maîtresse enseigne, au sens étymologique d’indiquer, désigner.
ENSEIGNER EN AVAL DE LA ZPA MS fin d’année M: Vous allez prendre votre cahier de dessin, réfléchir à une petite histoire et ensuite la dessiner, sans parler. Tout sera dans votre tête et sur le dessin. Et quand vous aurez fini tous les quatre, chacun votre tour, vous raconterez aux autres l’histoire en montrant le dessin. Un de vous viendra ensuite le faire devant la classe et il faudra qu’on comprenne bien cette histoire. C’est un travail que vous pouvez faire tout seul parce que vous, vous savez bien inventer des histoires. Pendant ce temps, je travaillerai avec des enfants qui ne savent pas ENCORE le faire. Vous savez que c’est toujours comme ça. L’enseignante sait que 4 enfants sont particulièrement performants en récit, et plus précisément en invention d’histoire. Elle veut réserver sa présence à d’autres ateliers où les enfants on besoin d’elle. C’est une différenciation positive. Elle donne une consigne d’entraînement aux enfants performants.
ENSEIGNER SANS RIEN SAVOIR DE LA ZPA GS milieu favorisé Il reste une semaine avant la première séance de piscine. La maîtresse ne sait pas ce que savent les enfants des activités dans une piscine municipale. Dans cette exemple, la maîtresse ne se cale pas sur « la fille de la maîtresse », elle ne commence pas par « qui est déjà allé à la piscine? ». Au contraire, elle arrête la prise de parole de l’enfant qui sait (Jérôme) et met le groupe en recherche. Attention! Il ne s’agit pas ici d’obtenir un classement exact des photos de permettre aux élèves de commencer à mentaliser une suite de moments et d’actions.
ENSEIGNER DANS LA ZPA C’est toujours le cas quand c’est un enfant qui a une initiative et que l’adulte ,interprétant ce comportement comme un progrès, « en fait quelque chose ». Dans cet exemple il le rend public et le prolonge par un second exploit.
V.I.P. Elle VALORISE: « Hou tu dis quelque chose de bien intéressant ». Elle INTERPRETE: Il a entendu « cochon », il fait le lien avec l’histoire Les trois petits cochons et il attend des nouvelles du loup. Son activité langagière est d’ordre cognitif et elle est pertinente, cet enfant est magnifique! Elle DONNE SON INTERPRETATION A L’ENFANT: « Je crois que tu as pensé à l’histoire des cochons et du loup quand j’ai chanté, c’est vrai qu’on la lue y’a pas longtemps. » Elle POSE L’ECART, remet l’enfant sur la bonne voie dans le travail du jour. « Mais dans cette chanson, on parle pas de loup, ça dit des choses rigolotes, un cochon qui pond des œufs, un cochon qui pond de l’or, c’est pas vraiment une histoire.
CLARTE COGNITIVE OU METACOGNITION Exemple en MS Maîtresse 2: 3 canaux pour la clarté cognitive: Rigueur du langage de l’enseignante Sa manière de mettre les élèves en questionnement Sa capacité à donner des appuis métacognitif aux élèves Maîtresse 1: Aucun de ces éléments n’est présent. Les élèves ne savent ni ce qu’ils font (l’écriture n’est pas mentionnée) ni pourquoi (certains oui, d’autres non) ni de quoi on parle (exercice graphique, rond, bon sens?)
VOCABULAIRE DE TRAVAIL Exemple en GS Maîtresse 1: (tâche contraire au principe de travail « du langage à la langue ») Vocabulaire faux ou confus: étiquettes/mots, écrire/composer, histoire/phrase Maîtresse 2: Centre la tâche sur les enfants Montre ce qu’elle sait et ce qu’elle ne sait pas de là où en sont les enfants Cerne le domaine de l’écrit et de l’écriture Insiste sur le fait que c’est l’activité (« comme vous savez ») et pas le résultat qui est important (« c’est normal si on ne sait pas ») Désigne bien l’objet « méta » par son nom: un mot
LES PRENOMS
LES PRENOMS
Bruiter ou parler LES PRENOMS
Bruiter ou parler LES PRENOMS
Les essais d’écriture Petits cahiers d’écriture (tout le cycle)
BIBLIOGRPAHIE Mireille BRIGAUDIOT, Langage et école maternelle, Hatier, 2015 Mireille BRIGAUDIOT, Apprentissages progressifs de l’écrit à l’école maternelle, Hachette, 2000 Fichier photocopiable associé à l’ouvrage précédent Site de Mireille BRIGAUDIOT: mireillebrigaudiot.info Film « Parole, langage et apprentissages », Youtube Film « Bravo, à la maternelle on apprend! », SNUIPP (visible sur le site de Mireille Brigaudiot) Film « Exploration de l’écrit », Banque de Séquences Didactiques Exemple d’une progression sur le prénom (activités complémentaires): Circonscription de Besançon VII