LES TROUBLES DE L’HUMEUR Docteur Nicolas MONNIER
HUMEUR Disposition affective fondamentale qui donne à chacun de nos états d’âmes une tonalité agréable ou non, oscillant entre les deux pôles extrêmes de la joie et de la tristesse
TROUBLES DE L’HUMEUR Les syndromes dépressifs La psychose maniaco-dépressive ou maladie bipolaire
SYNDROME DEPRESSIF Prévalence sur la vie : Femme : 10 à 25% Homme : 5-10 % Récidive > 50% vulnérabilité génétique
SYNDROME DEPRESSIF humeur dépressive ; anhédonie anxiété inhibition psycho-motrice symptômes somatiques
ETAT DEPRESSIF MAJEUR DSM IV Pendant 2 semaines, chaque jour : Humeur dépressive et/ou anhédonie
ETAT DEPRESSIF MAJEUR DSM IV Quatre des symptômes suivants : Variation de poids et/ou de l'appétit Troubles du sommeil Ralentissement psychomoteur (ou agitation) Asthénie Dévalorisation; culpabilité Difficulté à penser Idées de mort
ETAT DEPRESSIF MAJEUR DSM IV Pas dans épisode mixte Souffrance cliniquement significative ou altération du fonctionnement social Pas lié à une substance ou une maladie Pas lié à un deuil
TRAITEMENT SYNDROME DEPRESSIF Antidépresseurs Psychothérapie Hospitalisation parfois Dominé par le risque suicidaire
MALADIE BIPOLAIRE PSYCHOSE MANIACO-DEPRESSIVE Alternance d’accès d’exaltation (état maniaque) et de dépression (mélancolie) séparés par des intervalles de retour à la normalité CP : Maladie unipolaire avec un seul type d’accès (mélancolique le plus souvent)
EPIDEMIOLOGIE Prévalence ponctuelle de 0,5% à 7% Nous retiendrons 1% Age moyen de début 20 ans 6ème cause d’invalidité patients traités en France
ETIOLOGIE Dimension génétique Deux autres facteurs de risque Changements de responsabilité parentale (orphelin, placement, rupture familiale) Abus sexuels dans l’enfance. Facteurs environnants déclenchant le trouble ; puis les cycles tendent à devenir autonomes
SEMIOLOGIE MELANCOLIE MANIE
SEMIOLOGIE : MELANCOLIE « dépression délirante » syndrome dépressif : humeur dépressive ; anhédonie inhibition psychomotrice symptômes somatiques anxiété
DELIRE Aberration pathologique de l’intelligence qui se manifeste par des idées fausses et systématiques Croyance particulière
DELIRE * le fait d'être sûr de cette croyance tenue avec une conviction absolue ; * le fait que la croyance ne puisse pas être changée par des contre arguments convaincants ou par la preuve du contraire ; * la fausseté ou l'impossibilité de la croyance * la croyance n’est pas partagée par un grand nombre de personnes
ELEMENTS D'UN DELIRE T hème(s) Persécutoire Mystique Filiation... Les thèmes peuvent être mélés et fluctuants
ELEMENTS D'UN DELIRE T hème(s) O rganisation : Réseau : touche toute la vie sociale Secteur : ne touche q’un aspect de la vie Ne concerne que les délires paranoiaques
ELEMENTS D'UN DELIRE T hème(s) O rganisation : Réseau ou secteur M écanisme(s) Halluciantion Interprétation Mais aussi : imagination, illusion, intuition
ELEMENTS D'UN DELIRE T hème(s) O rganisation : Réseau ou secteur M écanisme(s) A ffects associès Déterminent le degré d’adhésion du patient et en partie la dangerosité
ELEMENTS D'UN DELIRE T hème(s) O rganisation : Réseau ou secteur M écanisme(s) A ffects associès T ype : Systématisé (paranoiaque) OU paranoïde
ELEMENTS D'UN DELIRE T hème(s) O rganisation : Réseau ou secteur M écanisme(s) A ffects associès T ype : systématisé ou non E tendue : chronique si > à 6 mois
SEMIOLOGIE : MELANCOLIE Intensité de la douleur morale Délire de culpabilité ou d’incurabilité Intensité du ralentissement Désir de mort Insomnie du « petit matin » Absence de facteur déclenchant Atcds personnels et/ou familiaux de PMD
TRAITEMENT MELANCOLIE Hospitalisation sous contrainte souvent Antidépresseurs Neuroleptiques sédatifs et/ou anxiolytiques Electroconvulsivothérapie (ECT) RISQUE SUICIDAIRE +++
SEMIOLOGIE : MANIE Exaltation euphorique de l’humeur Accélération du flux idéïque Syndrome délirant mégalomaniaque voire persécutoire Hyperactivité motrice, désinhibition généralisée Troubles somatiques : insomnie majeure, hyperphagie
CP: le switch Passage brutal d’un état mélancolique à un état maniaque sous l’effet d’un traitement antidépresseur
TRAITEMENT MANIE Hospitalisation sous contrainte souvent Thymorégulateurs Neuroleptiques Electroconvulsivothérapie (ECT)+/-
DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS Mélancolie ≠ dépression Manie ≠ ivresse aiguë Manie ≠ syndrome frontal Attention aux « faux psychiatriques » Discussion avec la schizophrénie
EVOLUTION Fréquence du suicide (mélancolie) Sans traitement : Mélancolie : 6 à 9 mois Manie : 6 mois
EVOLUTION Nombre des épisodes variable moins d’une dizaine en général Durée diminue avec l’évolution Evolution chronique dans 10 à 20%
TRAITEMENT PREVENTIF Unipolaire : Lithium Bipolaire : Dépakote® et/ou antipsychotiques ; lithium
ROLE SPECIFIQUE IDE MELANCOLIE Inventaire soigneux Attitude douce mais ferme Stimulation douce dès les premiers signes d’amélioration Réassurance de l’entourage
ROLE SPECIFIQUE IDE MANIE Mise en sécurité du patient L’isolement Limitation des appels téléphoniques. Grande constance Réassurance de l’entourage
A RETENIR Fréquence de la maladie Tableaux cliniques Gravité potentielle de la mélancolie Recherche des états maniaques antérieurs par l’interrogatoire Flou diagnostic avec certaines formes de schizophrénie