Faculté de médecine Département de pharmacie Module de pharmacologie spéciale 2012/2013 Dr. Guergouri F.Z ANTIEPILEPTIQUES.

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Transcription de la présentation:

Faculté de médecine Département de pharmacie Module de pharmacologie spéciale 2012/2013 Dr. Guergouri F.Z ANTIEPILEPTIQUES

Définition: La crise d’épilepsie est une manifestation clinique qui reflète une décharge anormale, excessive d’une population de neurones impliquant, soit l’ensemble du cortex(crise généralisée), soit une zone corticale limitée(crise partielle). Elle se traduit au niveau de l’EEG par une perturbation de l’activité électrique cérébrale. La crise d’épilepsie n’est pas synonyme d’épilepsie.

L’épilepsie est définie comme une affection chronique d’étiologies diverses, caractérisée par la répétition des crises. L’épilepsie occupe le 2 ème rang dans les affections neurologiques et concerne 20% des consultations neurologiques.

Classification des épilepsies: 1.Crises généralisées : sont des manifestations cliniques qui indiquent une atteinte des 2 hémisphères. Crise tonico-clonique (grand mal): représente la forme la plus spectaculaire de crise d'épilepsie o Une phase tonique: blocage de tous les muscles, blocage de la respiration, révulsion des yeux. o Une phase clonique: secousses généralisées du corps. o Une phase comateuse: relâchement musculaire complet, relâchement des sphincters. Durée: plusieurs heures. Pendant toute la crise, abolition totale de la conscience.

Petit mal (chez l’enfant): très brève suspension de la conscience (absences), avec cessation de toute activité motrice à l’exception de légers mouvements des paupières. 2. Crise partielles: commencent dans un hémisphère du cerveau et peuvent, secondairement se généraliser. 3. Etat de mal épileptique: se définit comme une crise épileptique prolongée ou des crises épileptiques multiples se produisant à des intervalles très rapprochés. Selon le type de crise, on a affaire à un état de mal généralisé ou à un état de mal partiel.

Etiologies et facteurs favorisants: Causes non identifiées: dans la majorité des cas (50 à 70%), la cause n’est pas connue et l’on parle d’épilepsie idiopathique, il n’existe aucun signe lésionnel mais seulement des anomalies de l’EEG. Causes identifiées: Le sevrage brutal d’un PA psychotrope L’hérédité Les troubles métaboliques Chez les nourrissons et enfants: malformations, souffrances périnatales, responsables des convulsions néonatales bénignes Infections aigues et accès fébrile responsables des convulsions fébriles de l’enfant

Chez les adultes: traumatismes crâniens, infections, alcoolisme et tumeurs Chez les personnes âgées: AVC Facteurs favorisants: L’hyperventilation peut provoquer les crises d’absence Le manque de sommeil et le stress émotionnel peuvent initier une crise Les changements hormonaux au cours du cycle menstruel, la puberté ou la grossesse peuvent également favoriser une crise.

Données physiopathologiques L’activité neuronale normale résulte d’un équilibre entre les neurotransmetteurs inhibiteurs (GABA) et les neurotransmetteurs excitateurs (acide glutamique et acide aspartique). La crise épileptique résulte d’une dépolarisation prolongée d’un groupe de neurones. Cette dépolarisation pourrait être due à: Une diminution de l’inhibition Gabaergique Une augmentation des mécanismes excitateurs La présence de neurones endommagés et défaut de fonctionnement de ces neurones (foyers épileptogènes)

Les antiépileptiques: médicaments qui suppriment les crises d’épilepsie ou réduisent leur fréquence et leur gravité.

Mécanisme d’action : A- AE bloquant les canaux ioniques voltage-dépendants - Bloquant des canaux sodiques - Bloquant des canaux calciques B- AE interférent avec la neurotransmission: 1- Sur le système Gabaergique - Agissant sur le récepteur-canal GABA-A - Agissant sur le métabolisme du GABA 2- Sur le système glutamate-ergique - Inhibant la libération de l’acide glutamique - Bloquant les récepteurs de l’acide glutamique

Les antiépileptiques majeurs: Les AE majeurs sont des médicaments susceptibles de contrôler les crises lorsqu’ils sont administrés seuls, (en monothérapie). Dans ce groupe, on a le phénobarbital, l’acide valproique, la carbamazépine et la phénytoine.

 La phénytoine et la carbamazépine inhibent les canaux sodium voltage-dépendant. Il diminuent l’excitabilité cellulaire en réduisant la pénétration du sodium. Il pourraient de plus augmenter la polarisation cellulaire en augmentant la sortie de sodium par stimulation de la pompe Na+/K+-ATPase.

 Le phénobarbital (Gardénal) Agoniste du récepteur-canal GABA-A: il augmente le temps d’ouverture du canal chlore de ce récepteur, d’où une hyperpolarisation des cellules neuronales. Très largement utilisé dans le traitement du Grand mal. Par voie IV lente, il est actif dans l’état de mal épileptique EI: arthralgies, « rhumatisme gardénalique » nécessitant l’arrêt progressif du traitement

 L’acide valproique est un antiépileptique à double mécanisme d’action: 1- il diminue l’entrée du sodium 2- il augmente celle du chlorure par effet gabamimétique indirect: il augmente la concentration en GABA cérébral par inhibition de GABA-transaminase (enzyme responsable de la dégradation du GABA)

Phénytoine: ( Di-Hydan) Diminue l’entrée de Na dans le neurone, et diminue ainsi son excitabilité. Concentrations plasmatiques efficaces: 5-15 mg/l A partir de 20 mg, on observe un nystagmus, à 30 mg de l’ataxie et à 40 mg une léthargie. Absorption digestive lente, variable et incomplète. Liaison aux PP de 90%. Métabolisme essentiellement hépatique De nombreux médicaments peuvent modifier la concentration plasmatique de la phénytoine: AINS, cimétidine, chloramphénicol, miconazole, nifédipine et isoniazide tendent à l’augmenter, le phénobarbital et la carbamazépine ainsi que l’acide folique tendent à la diminuer.

Inducteur enzymatique, accélère le catabolisme de: Vitamine D Acide folique: Anémies mégaloblastiques Cortisol, oestroprogestatifs, AVK et digitaline. Indication: prise par voie buccale en TRT continu, par voie inj en cas d’état de mal épileptique, en prévention des crises post- opératoires ou post traumatiques. Effets indésirables: Neurosensoriels: nystagmus, ataxie, vertiges, troubles visuels Digestifs: nausées, gastralgies, hyperplasie des gencives. Endocriniens: effet diurétique possible par diminution de la sécrétion de l’HAD, hyperglycémie par diminution de la sécrétion d’insuline, hypocalcémie par catabolisme exagéré de la vitamine D.

Dermatologiques: éruptions cutanées graves signalées. Sanguins: leucopénies, thrombopénie ou anémie rarement observées. Risque augmenté de malformations chez la femme enceinte, en particulier de la fente du palais, de plus le TRT de la mère par la phénytoine durant la grossesse pourrait diminuer légèrement le quotient intellectuel de l’enfant, ce qui ne serait pas observé après TRT par la carbamazépine.

Carbamazépine: (Tegretol) Ses effets ressemblent beaucoup à ceux de la phénytoine. Concentration plasmatique efficace de 4 à 8 mg/l. Absorption digestive variable selon les individus. Transformée au niveau hépatique en époxide (produit actif) Demi-vie plasmatique de 13 à 17 heures. Inducteur enzymatique et peut accélérer le catabolisme de certains médicaments, l’érythromycine inhibe le catabolisme de la carbamazépine dont la concentration plasmatique s’élève Indication: épilepsies partielles, épilepsies généralisées. Inactive dans le petit mal. Peut être utilisée dans le TRT des névralgies faciales, indication particulière: la psychose maniaco- dépressive. Parfois associée aux ATD dans le TRT des dépressions rebelles.

Effets indésirables: Neurosensoriels: somnolence, ataxie, vertiges Sanguins: leucopénie, thrombopénie demandant une surveillance de la FNS Cutanés: pigmentation, rash Réactions d’hypersensibilité avec divers troubles: éosinophilie, arthralgie, hépatite Cardiaques: troubles de la conduction qui apparaissent en cas de surdosage

Acide valproique: (Dépakine) Antiépileptique mixte, inhibe l’entré de Na dans la cellule par les canaux sodium voltage-dépendant et favorise l’entré de chlorure par effet Gaba-mimétique. Par ces deux mécanismes complémentaires, il augmente la polarisation de la cellule et diminue son excitabilité. Son effet Gaba-mimétique prédomine sur son effet sur les canaux sodium voltage-dépendant. Il est efficace dans la plupart des épilepsies et est très largement utilisé. L’acide valproique peut être utilisé à la place du Lithium ou associé à ce dernier dans le TRT de la psychose maniaco- dépressive.

Les antiépileptiques mineurs: Dans ce groupe on distingue, les benzodiazépines, corticoïdes, éthosuximide

Benzodiazépines Mécanisme d’action: Les benzodiazépines sont agonistes du récepteurs-canal GABA-A: elles augmentent la fréquence d’ouverture du canal chlore de ce récepteur, d’où une hyperpolarisation des cellules neuronales. - Clonazépam (Rivotril) - Clobazam (Urbanyl) Indications: Etat de mal épileptique Convulsion fébrile du nourrisson Crise d’absence (petit mal) TRT prophylactique de courte durée et comme couverture lors d’un changement de TRT anticonvulsivant

Corticoïdes Indications: certaines épilepsies graves et complexes de l’enfant. Ethosuximide (Zarontin) Indications: crise d’absence (petit mal)

Les antiépileptiques de nouvelle génération: Lamotrigine: Na+, Glu Inhibe la libération des AA excitateurs (Glu) Prolonge l’inactivation des canaux sodiques voltage-dépendants Felbamate: Glu Bloque les récepteurs NMDA du glutamate

Vigabatrin: GABA Inhibiteur irréversible de GABA-transaminase, la concentration du GABA est 2 à 3 fois dans les fluides cérébro-spinaux Progabide: GABA Agoniste hautement spécifique du récepteur-canal GABA-A Tiagabine: GABA Inhibe la recapture du GABA Gabapentine: GABA Semble agir par l’intermédiaire du système Gabaergique

Règles générales d’un TRT antiépileptique N’entreprendre un traitement qu’après certitude diagnostique. Commencer par une monothérapie progressive. En cas d’échec, on peut, soit remplacer le premier médicament par un deuxième mais en les faisant chevaucher pendant quelques jours, soit ajouter un deuxième médicament au premier. Une bithérapie bien choisie peut augmenter l’efficacité du TRT. L’arrêt brutal du TRT par un antiépileptique efficace entraine une reprise majorée des crises d’épilepsies. Il doit être effectué de manière extrêmement progressive, sous surveillance.

Surveiller le traitement ( surveillance clinique et biologique) Psychothérapie de soutien: elle est essentielle surtout pour l’enfant, elle lui permet de mener une vie normale Prudence en cas de grossesse: la plupart des AE sont tératogènes, le risque de malformations congénitales chez le n.né d’une épileptique est multiplié par 2. La survenue des crises pendant la grossesse est grave: risque de décès maternel et fœtal.