Pourquoi et comment enseigner la géographie en cycle 3 ? « Aucun individu ne peut se passer de géographie puisqu'il vit sur la planète terre, qu'il doit y trouver un lieu pour habiter, travailler et pratiquer ses loisirs ». Voyage en géographie, Antoine Bailly et Renato Scariati I Intervention de Dominique Briand (IUFM St Lô) janvier 2013
Mais... Comment est-elle enseignée et appréciée par son enseignement ? « De tous les enseignements, la géographie est celui dont les Français garderaient le plus mauvais souvenir, celui qu'ils trouveraient l'un des plus rébarbatifs. Cette réalité ne daterait pas d'hier. » La géographie contemporaine, S.Allemand, R-E Dagorn, O. Vilaça.
Une intervention pour : 1. Donner des repères sur ce qu'est la géographie Contemporaine et la géographie scolaire. 2. Donner des repères sur « comment faire avec le programme ? » et enseigner des questions de géographie (poser des problèmes) qui intéressent les élèves et le professeur (d'abord) La géographie s'intéresse à tout ce qui a une dimension spatiale et sociale. Ainsi, peut-on concilier « Noël et géographie » ?
Une géographie du père Noël est-elle possible? Les territoires du Père Noël (Marc Lohez) Site :
1.La géographie contemporaine : une science. Une science qui est utile pour agir sur les espaces d'aujourd'hui : aménagement, développement local, politique de la ville, localiser une entreprise... Et lire le monde actuel : mondialisation, délocalisations, défis environnementaux, tourisme, conflits... Une science sociale même si elle est encore souvent perçue comme une science de la nature, des « formes naturelles » (reliefs, littoraux, climats...) Les rapports, étudiés en géographie, entre les hommes et l'environnement en font une science humaine. Mais c'est surtout...
La géographie est une science sociale. Un tournant récent affiché dans les années 90 et mal compris dans la société française (?) et dans l'école. La géographie est une science sociale car les géographes s'intéressent aux enjeux des sociétés à toutes les échelles : locale**, régionale, nationale, mais aussi mondiale* (Allemand, Dagorn, Vilaça) *Ainsi « les territoires du père Noël » : - ce qui est important c'est ce que les sociétés et les individus pensent du père Noël. - ce qui est important c'est de savoir (et de cartographier) comment le processus est né, s'est déplacé d'une société à une autre car il a une dimension spatiale. **(Faire une géographie à l'échelle d'une ville des territoires du père Noël est possible)
Une science sociale dont l'objet est l'espace,* les espaces dans leurs dimensions réelles et symboliques. (Le père Noël n'existe pas, désolé, il n'a pas de territoire et pourtant...) *L'espace: il nest donc pas létendue : la surface de la terre, indépendamment de la vie des hommes ; cest un ensemble de « lieux » mis en relation dans un/des buts donnés (identitaire, politique) Les questions de la géographie sont spatiales et les mots, notions concepts, de la géographie contemporaine le disent : - espace, territoire, frontière, périphérie, centre, distance (métriques)... - et même « paysage », si présent dans le programme, car il sert d'abord à parler « d'espace » de « territoire » et du rapport que les sociétés entretiennent avec ces paysages.
Un exemple pris dans la presse locale...
Et un autre exemple...
2. Donner des repères sur « comment faire avec le programme ? » et enseigner des questions de géographie qui intéressent les élèves et le professeur. La géographie scolaire n'est pas la géographie scientifique, elle est produite par les pratiques enseignantes elles-mêmes tributaires des productions scolaires qui dépendent des programmes... Un programme critiqué par les géographes et didacticiens de la géographie : « Nous voilà donc, pour la géographie (comme pour les autres disciplines, semble-t-il), sous le règne, infiniment préférable, du sens commun, du bon sens près, et même tout près de chez soi en ce qui nous concerne. Et il est difficile de lire, sans rire, le discours de présentation des nouveaux programmes, dans lequel le Ministre de lÉducation Nationale affirme « lambition retrouvée des programmes disciplinaires». Notons simplement que lenseignement de la géographie, en deçà même de son consternant manque dambition, devrait être ramené à une trentaine de minutes par semaine.(...)
Un texte sans cohérence ni rigueur(...) Chacun de ces titres est « précisé » par des contenus et des « repères indispensables » qui « construisent le caractère européen et mondial du programme » ; sauf pour lUnion européenne qui, apparemment, na pas besoin de ces repères. Le lecteur aura beaucoup de mal à sy retrouver ; cest là, peut-être, le plus choquant de ce projet de réforme programmatique pour ce qui concerne la géographie. Cet assemblage na, le plus souvent, ni sens, ni rigueur. Il est difficile de ne pas y voir du mépris pour la discipline, pour ceux qui lenseignent et, plus grave, pour les élèves. Micheline Roumégous et Pascal Clerc, géographes universitaires.
Construire des questions qui sont géographiques et qui parlent aux élèves : - valeur du savoir construit en classe en relation plus ou moins éloigné avec le programme...La qualité géographique épistémologique de ce que le professeur construit. Ex. pour chercher les territoires du père Noël, c'est faire de la géographie ? - qui a du sens pour l'élève qui va trouver dans l'enquête, la démarche mise en place des questions sur la société et l'espace qu'il se pose mais qu'il n'avait pas explicité « pour lui». Ex. « son territoire » : qu'est-ce? - au delà de la valeur disciplinaire, valeur de formation morale, civique et sociale de ce qui est produit en classe (versant éthique : celui du monde social tel que nous pensons quil doit/devrait être) Ex. construit une question sur la ville ou le village où vivent les élèves c'est les interroger sur comment nous vivons (bien) ensemble.
Source J.F Thémines.PU IUFM/UCBN. Une question : pourquoi est-ce que je peux dire que le monde peut parfois tenir dans mon assiette ?
Quel est donc le problème construit ? Quest-ce que le Monde en géographie ? (à un autre niveau : distinguer la grandeur métrique de létendue : la Terre et celle de la manifestation dune unité sociale : le Monde) [le Monde est dans nos télés le jour du tsunami et de la catastrophe de Fukushima : cest un lieu (partagé) et puis, 3 minutes après, dans nos mêmes télés, il nest plus là parce que suivant quon est à Damas, Moscou, Pékin, ou Tel-Aviv, Paris ou Washington, ce ne sont pas les mêmes images et commentaires de la situation en Syrie… Réponse : le Monde en géographie, cest ce que font (ou pensent) ensemble, dans leur vie, leur travail, leurs loisirs et autre chose, des personnes qui habitent en différents lieux de la terre. Cela se fait grâce à des déplacements dhommes, de produits. Pour arriver à cela, il faut des transports sur de très longues distances… Cest pour cela que je peux dire que, parfois, le Monde est dans mon assiette. Il est aussi nécessaire parfois pour que je sois habillé…
Réponse : le Monde en géographie, cest ce que font (ou pensent) ensemble, dans leur vie, leur travail, leurs loisirs et autre chose, des personnes qui habitent en différents lieux de la terre. Cela se fait grâce à des déplacements dhommes, de produits. Pour arriver à cela, il faut des transports sur de très longues distances… Cest pour cela que je peux dire que, parfois, le Monde est dans mon assiette. Il est aussi nécessaire parfois pour que je sois habillé…
Pas de conclusion... Enseigner la géographie en cycle 3 : - c'est construire des situations sur ce qu'est le monde « du point de vue » des élèves. - c'est construire des situations qui ont des dimensions sociales et spatiales. - c'est faire lire et faire produire des images (photos,cartes,schéma) une manière efficace pour apprendre de la géographie par le jeu langagier qu'elles engagent.