Sylvain Fleury, Julien Guillemé (orateur), Éric Jamet, Effets des Types de Sources d'Informations sur l'Apprentissage Multimédia d'Élèves Sourds Sylvain Fleury, Julien Guillemé (orateur), Éric Jamet, Laboratoire de psychologie expérimentale, CRPCC, Université Rennes-II Haute Bretagne, 1, place du recteur Henri-Le-Moal, 35043 Rennes cedex, France
Introduction Ergonomie du document multimédia : Cadre général : grandement étudié Population sourde : Peu de travaux Enjeux de l’apprentissage multimédia chez les personnes sourdes Compensation des difficultés de lecture Concurrence cognitive Surcharge de traitement
L’apprentissage multimédia (Mayer, 2001, 2005) Traitement actif des informations Construction d’un modèle mental compréhension - Nombreux avantages attribués aux documents multimédias - MAIS Capacités cognitive de traitements limités prise en compte nécessaire des limitations (Mayer, 2005) [SCHEMA 1] Composition du modèle : 2 voies de traitement (imagée et verbale) ressources dédiées [SCHEMA 2] Construction du modèle mental : Sélection des éléments importants Organisation dans une structure cohérente Intégration avec les connaissances préalables [SCHEMA 3] Texte + illustration Complémentarité des informations verbales et imagées Enrichissement de la représentation mentale
Apprentissage multimédia et effet de cohérence Ajout d’éléments attrayants ou décoratifs Effet négatif sur l’apprentissage Diminution de la cohérence du modèle mental Augmentation inutile de la quantité d’informations à traiter Perte de temps pour le traitement des informations centrales Diminution Cohérence (Harp & Mayer 1998) (Perturbation de la construction du modèle mental) Augmentation de la quantité d’information à Traiter (Moreno & Mayer, 2002) (Surcharge cognitive) Perte de temps (Moreno & Mayer, 2000) (composante attentionnelle)
Apprentissage multimédia et effet de redondance Enrichissement de la trace mnésique (Moreno & Mayer, 2002) Augmentation de la charge cognitive Altération de la représentation mentale (Kalyuga, Chandler & Sweller, 1999) Redondance et niveau de lecture : (Montali & Lewandowski, 1996 ; Disseldorp & Chambers, 2002) : Bon lecteurs : Réduction de la performance Lecteurs Faibles : Amélioration de la performance Texte écrit + oral Réduction des difficultés liées à la reconnaissance des mots Libération de ressources cognitives Utilisation de ces ressources pour la construction des représentations mentales.
Apprentissage multimédia et surdité Difficultés de lecture : 80% des jeunes sourds de moins de 20 ans (Sander, Lelievre et Tallec, 2007) Niveau de lecture cohérent : 1% des jeunes de 16 ans. (Gaines, Mandler, & Bryant 1981) Contexte : Difficultés de lecture Origine Difficultés de lecture : (Goldin-Meadow, & Mayberry, 2001) Absence d’immersion dans le langage oral Pas de correspondance grapho-phonologique : moteur de l’apprentissage de la lecture (Debevc & Peljhan 2004) Amélioration de la compréhension dans un enseignement à distance par rapport à une situation de cours présentiel. Faible intégration dans des structures spécialisées Recours important à la LSF (60% des moins de 20 ans) Difficultés de compréhension Environnement dominé par l’écrit
Problématique & Hypothèses Dans quelle mesure le recours à des documents multimédia peut améliorer la compréhension? Hypothèses Ajout de LSF redondant amélioration de la compréhension Ajout d’illustration réduction du niveau de compréhension Condition texte + LSF + Illustration : Diminution accrue de la compréhension
Méthode Participants : Principe : Comparaisons : 27 sourds prélinguaux non implantés (11 filles – 6 garçons) 6 sourds sévères 21 sourds profonds Age moyen : 15 ans et 3 mois Principe : Deux diaporamas sur les risques de la conduite automobile : L’alcool au volant La vitesse Comparaisons : LSF : Avec vs Sans [intragroupe] Illustrations : Avec vs Sans [intergroupe]
Méthode Menu de navigation Zone de texte Structure : Menu de navigation Zone de texte Vidéo en LSF (déclenchement automatique lors de l’arrivée sur la page) Illustration à droite Exemple de contenu du module de cours
Méthode Procédure : Niveau de LSF [Session 1 Uniquement] Question simples en LSF « Quelle est la capitale de la France ?» Niveau de Lecture Test d’accès au lexique « La pipe et le rat ». Connaissances préalables Questionnaire à choix multiple « quel est le taux maximum d’alcoolémie au volant? » Module de cours Diaporama avec ou sans LSF et avec ou sans Illustrations Mémorisation et Compréhension Questions de Rappel et d’inférence Niveau de LSF [Session 1 Uniquement] Niveau de lecture [Session 1 Uniquement] le participant doit repérer et entourer le maximum de noms d’animaux en trois minutes. Évaluation de l’apprentissage : Mémorisation (questions de rappel) Compréhension (questions d’inférence)
Résultats Pas d’effet d’interaction entre la LSF et les illustrations Nombre moyen de bonnes réponses à l’épreuve d’inférence, en fonction de la présence de la LSF et des illustrations Illustrations : Effet négatif (rappel et inférences) LSF : Effet positif (uniquement sur les inférences) Groupes homogènes : Pas de différence significative Connaissances préalables Niveau de LSF Accès au lexique Pas d’effet d’interaction entre la LSF et les illustrations
Discussion Absence d’interaction entre LSF et illustrations Nombre moyen de bonnes réponses à l’épreuve d’inférence, en fonction de la présence de la LSF et des illustrations Absence d’interaction entre LSF et illustrations Pas de surcharge du canal visuel Effet global des illustrations Traitement interférent Absence d’effet d’illustration EXPLICATION: Maitrise du rythme de présentation traitement asynchrone réduction de la charge de traitement suppression de l’effet négatif de redondance Effet des illustrations : illustration = source de distraction Effet de la LSF : Facilitation de l’accès au sens libération de ressources amélioration des représentations mentales. Effet de la LSF Facilitation de la compréhension par un format complémentaire
Ouverture Pas de distinction du niveau de lecture Limites de l’étude Nouvelle étude (en cours) Est-ce que ce profil de résultat serait identique avec des lecteurs plus performants ? Pas de distinction du niveau de lecture Est ce que les différents éléments sont réellement traités ? Quels sont les processus réellement engagés ? Évaluation du unique du produit de l’apprentissage Est-ce que l’absence d’interaction n’est pas due à la fonction uniquement décorative des illustrations ? Fonction décorative des illustrations Recrutement d’un échantillon plus important Recours à l’enregistrement des mouvements oculaires Est-ce que les différents éléments traités sont réellement traités : Bénéfice de la LSF et absence d’interaction = incertitude sur traitement exclusif ou traitement non surchargé Intégration d’illustrations explicatives