Groupe de travail sur la multifonctionnalité des territoires ruraux 26 janvier 2009 « Quelles nouvelles fonctions rurales ? » par Marc-Urbain Proulx, CRDT, UQAC
La périphérie québécoise va bien Hausse historique constante de la production de + en + intense en technologie….. et de - en - intense en travail 45% couverte de forêt, peu productive cependant, mais néanmoins un véritable puits de carbone Produit 25% de lhydroélectricité de lAmérique du Nord Reste plus de 40,000 MW potentiels Immenses gisements éoliens 3% des réserves deau douce de la planète en besoin grandissant Potentiel minier considérable Potentiel maritime imposant Potentiel de gaz (Ungava) et de pétrole (golfe) Potentiel important de villégiature et de tourisme nature
Arc nordique Corridors Pôles tertiaires
Plan de la présentation du 26 janvier à Solidarité Rurale du Québec 1) Nouvelle division spatiale des activités économiques et ses formes territoriales 2) Lérosion de la propriété territoriale 3) Lappropriation territoriale des fonctions 4) Une planification territoriale globale et innovatrice à la recherche de nouvelles fonctions
Tendances spatiales contemporaines au Québec sous linfluence de diverses forces spatiales Déplacement des centres de gravité mondial et continental Montréal est devenue une métropole secondaire au Canada et A.Nord Le Québec devient de + en + périphérique dans léconomie mondiale Déconcentration industrielle hors des grands centres urbains Dévitalisation de zones centrales urbaines Inégale polarisation et repositionnement de certains centres Effets limités de diffusion du développement des pôles urbains Étalement urbain polycentrique, polyzonal Émergence de nouvelles zones dactivités dans les franges urbaines Dévitalisation (exode) rurale Polarisation nouvelle de certains centres ruraux bien positionnés
Saffirme clairement une nouvelle quadruple division spatio-économique 1) Centres ou zones de concentration de la consommation –Couronnes périurbaines des agglomérations principales : boulevards, centres commerciaux, méga-carrefours, places de services, etc. 2) Zones de concentration de la production –Croissant manufacturier du sud-est ; et poches territoriales ici et là 3) Zones dextraction : –Boréalie ; bassins minier ; maritimes ; hydroélectriques ; gisements éoliens ;agriculture spécialisée ; potentiel récréotouristique ; 4) Zones de concentration de linnovation –Cité du multimédia ; technoparc Gatineau ; Technopoles Laval, St- Hyacinthe et Rimouski ; Vallée de laluminium ; Bromont…
Centres de consommation au Québec
Le croissant manufacturier au Québec
Zones dinnovation au Québec Cité du multimédia Technoparc Gatineau Technopoles Laval, Technopole agroalimentaire de St-Hyacinthe Technopole maritime de Rimouski Vallée de laluminium Citée de loptique-photonique de Québec Bromont Ville branchée Technopole Vallée de la Mauricie
Affirmation de nouvelles formes territoriales (zones économiques spécialisées)
2) Lérosion de la propriété territoriale Intégration des propriétés locales par des Géants à siège sociaux localisés à Londres, New-York, Toronto, Montréal qui injectent dimportants capitaux Érosion généralisée de la propriété locale et régionale : –Auparavant, propriétés extérieures dans les mines, le papier, laluminium, le grand commerce de détail, certaines industries –Maintenant propriétés extérieures : Bois dœuvre / Pêche commerciale Agroalimentaire / Alimentation Restauration / hôtellerie Commerces / Petites industries / services généraux / services spécialisés Bâtiments / Habitations spécialisées Bientôt dans lagriculture avec lachat des terres par des intérêts extérieurs
Bref, désappropriation territoriale croissante Malgré la volonté collective dappropriation Malgré les mécanismes dappropriation territoriale –Modèle coopératif –Modèle de la concertation –Conseils MRC –Les commissions –Les CLD, SADC et autres sociétés locales Saccentue lérosion rurale traditionnelle des profits, des rentes, de salaires et des activités
3) Comment protéger ce qui reste de propriété territoriale ? La théorie du développement territorial endogène nous offre le concept dappropriation ou « empowerment »
Réussite de lappropriation territoriale dans la desserte publique de biens et services collectifs Ports, aéroports, gares, autoroute, réseau routier, réseau ferrovière, etc. Bâtiments et équipements publics : aqueducs, arenas, parcs industriels, centres culturels, centres communautaires, bureaux administratifs, etc. Centres de R&D, Centres de transfert, incubateurs dentreprises Complexes récréotouristiques : marinas, zoo, golfs, plages, pistes cyclables,etc Services éducation, hygiène publique, loisirs, emploi, santé, urbanisme, voirie, sécurité publique, culture, etc. Centrales hydroélectriques, coopératives de production, coop. de services, agences de promotion, etc. Accueil touristique et industriel Fonds publics et privés de développement Réseautage dentreprises : scieries, fabricants, aluminium, fromages, etc Aménagement, urbanisme, planification, etc.
Spécificités des fonctions appropriées à chaque échelle territoriale Zones spécialisées Services de soutien public à linnovation Communauté MRC Gestion publique de biens et services collectifs supérieurs Région Arbitrages des choix collectifs Municipalités Gestion publique de biens et services collectifs de base
Le modèle québécois de gestion publique territoriale Organisations publiques et collectives sectorielles, disjointes : –Conseils / commissions –Directions –Bureaux Consolidation régionale et supralocale par intégration sectorielle : aménagement / matières résiduelles / santé / scolaire / sécurité publique / environnement / loisirs / développement / etc. Planification sectorielle comme pratique de gestion
Mode des plans stratégiques et des plans daction Connaissances Actions Désordre AllocationInnovation Vision Cadre Interactions Décisions PR G Radical Ordre PS PIPP P
2 grandes faiblesses de lappropriation territoriale Fonctions économiques peu appropriées : Peu doutils territoriaux dépargne collective Pas doutil de cumul de capitaux, sauf les coopératives et quelques Fonds locaux Peu de production mercantile Peu de banque de terrains et terres Peu de prospection industrielle Peu dincubation industrielle Insuffisante synergie Savoir et Savoir-faire Peu de montage systématique de la faisabilité multicritère de projets Fonctions émergentes peu appropriées : Énergie renouvelable Forêts Les paysages Les transports intermunicipaux Leau Limage territoriale perçue et représentée Le marketing territorial Synergie avec la R&D Les productions de niche La veille informationnelle Aménagement peine à sa 2ème génération
En matière dappropriation économique…. ….. les territoires québécois sont encore trop passifs, au mieux défensifs…. plutôt quactifs et offensifs (pro-actifs)
Pourquoi cette faible appropriation de léconomie territoriale ? 1) Paternalisme de lÉtat 2) Multiples ancrages territoriaux 3) Essoufflement démocratique 4) Insuffisance des moyens territoriaux 5) Faiblesse de la planification territoriale globale * Détails en annexe
4) Solution préconisée… non exclusive mais incontournable Planification globale à deux échelles
À léchelle québécoise : grands chantiers Déjà amorcés avec les technopoles et technoparcs à renforcer dans leur capacité dinnovation Phase II de la réforme des agglomérations urbaines : consolider ces pôles de compétitivité Croissant manufacturier :maximiser les économies de proximité Zones de ressources naturelles : stratégies dexploration, daccessibilité, de renouvellement, de respect des droits (redevances) et de valeur ajoutée : Plan Nord ???
Grands chantiers avec les zones de ressources Jardinage de la Boréalie Élevage marin et mariculture Exploration pétrole, gaz, mines Réservoirs hybrides pour lénergie R&D dans les énergies renouvelables Virage « bio » dans lagriculture Gestion scrupuleuse de leau douce
À léchelle des territoires : planification globale Connaissances Actions Désordre Allocation Innovation VisionCadre InteractionsDécisions Radical Ordre
Hypothèse : La prospective peut permettre ce changement Démarche bien connue en planification Permet de sortir les acteurs hors du « quotidien » Génère la réflexion collective hors de lhorizon court Largement expérimentée dans le passé Retour actuel de la prospective en Europe, Asie, Amérique Améliore substantiellement la Vision territoriale Procédures basées sur linteraction entre Savoir et Savoir-faire Engendre des options innovatrices, souvent radicales Permet de générer de nouvelles fonctions territoriales :
Expérimenté par le Mouvement de Vision 2025 au Saguenay-Lac-Saint-Jean Mobilisation des acteurs et des experts Apprentissage collectif Options dun projet territorial Élaboration de scénarios davenir
Conclusion Lappropriation territoriale de responsabilités au Québec seffectue dans le double contexte dun volontarisme local limité dans ses moyens et dun paternalisme confortable de lÉtat Nous proposons un nouvel exercice de planification globale et innovatrice aux échelles québécoise et territoriale capable de générer des options nouvelles pour des fonctions et des actions Sinon continuité du laisser-faire, de la désappropriation territoriale et de lexode périphérique
1) Paternalisme de lÉtat Croissant contrôle de Québec sur les affaires municipales Centralisation décisionnelle dans le scolaire, lenvironnement, la santé, la sécurité publique,…. Encadrement croissant par des lois, règles, normes…. Mise en place de directions régionales de Québec dans certains champs municipaux traditionnels Faible régionalisation du gouvernement fédéral Peu dappui et dincitatifs de Québec pour lélaboration collective de projets territoriaux globaux
2) Ancrages territoriaux multiples 1,100 municipalités ; 17 régions ; 91 MRC ; Dizaines de zones spécialisées (éco. ; ZEC, ZAT, etc. ; Dispersion des lieux et milieux sur un vaste territoire Localismes traditionnels ; Fragmentation des fonctions par secteurs, filières, champs : silos ; Éclatement du pouvoir par secteurs et échelons territoriaux Clientèles segmentées / frontières érigées / chasses gardées Concurrence pour lobtention des ressources publiques Difficile coopération, collaboration et partenariats
3) Essoufflement démocratique Échelons municipal et MRC peu autonomes Échelon régional largement sous tutelle de Québec Faibles et très faibles taux de participation aux scrutins Près de 50% délus par acclamation / Postes électifs non comblés Élus locaux débordés dans leur agenda et souvent dépassés par la complexité des enjeux Affaiblissement de la démocratie participative par le faible renouvellement des acteurs au sein des groupes La représentation, la défense de multiples petits intérêts, le corporatisme, la concertation ont préséance sur la créativité Peu de responsabilisation publique volontaire Responsabilisation généralement décrétée par Québec
4) Insuffisance des moyens territoriaux Fiscalité locale couvre 20% à 25% seulement des dépenses de fonctionnement territorial (hors programmes) Les régions au Québec sont presque entièrement financées par les gouvernements supérieurs Impôt foncier local traditionnellement très impopulaire Peu de Fonds territoriaux autonomes pour lancer des initiatives Manque détudes de pré-faisabilités sur les enjeux cruciaux Peu de mécanisme pour le montage systématique de dossiers Pas de mécanisme pour dépister systématique des promoteurs, des entrepreneurs, des leaders, des porteurs de dossier Peu de mécanismes pour faciliter les interfaces entre les divers acteurs dans un esprit de créativité
5) Faiblesse de la planification territoriale globale Planification fragmentée par pièces détachées, par secteurs et créneaux à trois échelons territoriaux Certains plans embrassent plus large, mais limité Plus intégrateur, laménagement peine à se renouveler Trop faible vision territoriale globale Trop peu doptions territoriales innovatrices Absence généralisée de vocation territoriale bien ciblée Manque de mécanisme formel dintégration verticale et horizontale des plans et des planificateurs ; Manque de projets territoriaux globaux et mobilisateur,