Quoi de neuf dans le dépistage du cancer de la prostate

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Cancer de prostate Dr J. Schlosser Octobre 2007.
Advertisements

Le rationnel du dépistage organisé
Curiethérapie de la prostate la place de l’urologue
Cancer de la Prostate Options thérapeutiques Stratégies thérapeutiques (Cancer localisé et Espérance de vie > 10 ans) Cancer de la Prostate du Dépistage.
Le dépistage des cancers
Epidémiologogie déçés par an(2000) Héréditaire 5-10% (x10) Familiale 5-25% (x3) 50% des cas sont Dc après 74 ans Nx cas / an Incidence plus.
Cancer du Col : Dépistage
Le Cancer du Sein : Dépistage
DEPISTAGE DU DIABETE GESTATIONNEL Recommandations existantes
Le Dépistage du cancer de la prostate
Quelle différence doit-on faire entre dépistage et diagnostic ?
Epidémiologie : types d’enquêtes
Dr BOUKERROU Pr VINATIER CHU la Réunion CHU LILLE
Médecine et prévention
Le dépistage du cancer de la prostate en médecine générale
Cancer de la Prostate Adénome Prostatique Prostatite
Anapath : Adénocarcinome
Cancer colorectal 1 Epidemiologie Problème majeur de santé publique
Epidémiologie des cancers digestifs en France
Le dépistage organisé des cancers 79 rue Saint Eloi POITIERS
D. B.Foglia/Journées validation Nancy les 26 et 27 Avril Les recommandations de pratique clinique dans la surveillance post-professionnelle.
Pourquoi le nombre de cancers augmente-t-il ?
Surveillance après un cancer du sein traité
ENQUETE MORBIDITE/MORTALITE
Enquête HAS août 2010.
DMG Paris 7 mars 2007 Dépistage organisé du K du sein Daprès lintervention de Jérôme Sclaffer 18 ème journée de médecine générale de P7 Samedi 10 mars.
Prévention du risque cardiovasculaire
IFSI Saint-Egrève, Octobre 2009
Dépistage du cancer de la prostate
Dépistage de l’hépatite C
OPPORTUNITE D’ UN DEPISTAGE SYSTEMATIQUE DU CANCER DE LA PROSTATE PAR LE DOSAGE DU PSA ; HAS , janvier 2009 étude faite à la demande de la CNAMTS DEUX.
Quand ? Pour qui ? Pourquoi ?
Cancer du SEIN Le programme de dépistage organisé AMMPPU 17 janvier 2008 F. Deshayes.
Épidémiologie et facteurs de risque
Christine LEMAIRE Faculté de médecine Joseph Fourier Grenoble
Etat des lieux et recommandations pour le dépistage du cancer du col de l’utérus 10ème journée nationale de l’Association Française pour la Contraception.
Dépistage du cancer colorectal par l’hémoccult
ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE
Les chiffres clés Douleur et cancer
Recommandations sur la prise en charge des cancers colorectaux des personnes âgées Dr Duc Sophie 28/06/2013.
LE DON DU SANG 2011.
Traitement du carcinome hépatocellulaire : peut on greffer au delà des critères de Milan? NON.
Dépistage du cancer de la prostate un scandale sanitaire de plus ?
QCM Cancer de la prostate
Cancer de la prostate 1 Un homme du 58 ans souhaite un bilan prostatique. Il a entendu parler de tests pour le cancer de la prostate et souhaite un dépistage.
DÉPISTAGE ORGANISÉ DES CANCERS DU SEIN : FAUX RÉSULTATS, SURDIAGNOSTIC, SURTRAITEMENT J-L. GUILLET CLINIQUE INTERNATIONALE DU PARC MONCEAU MARDI.
Département des finances, des institutions et de la santé Service de la santé publique Etat de santé de la population valaisanne Rapport janvier.
Activité physique et santé
Entre Pasteur et Darwin…
DEPISTAGE DES CANCERS ppP.
Dépistage du cancer du sein
Cancer de la prostate mise au point
PROGNOSTIC FACTORS FOR STAGE III EPITHELIAL OVARIAN CANCER : A GYNECOLOGIC ONCOLOGY GROUP STUDY William E. Winter III Journal of Clinical Oncology Août.
Cancer Broncho pulmonaire
Actualités sur le dépistage du cancer colo-rectal
Analyses coût efficacité du dépistage des cancers
CANCER DE PROSTATE.
DEPISTAGE DU CANCER DE LA PROSTATE : ETAT DE LA CONTROVERSE
Dépistage du cancer de la prostate : pourquoi la controverse ?
Un homme de 58 ans a fait l’objet d’une coloscopie systématique en raison d’un antécédent personnel direct de cancer du côlon. Son père, a en effet été.
Principes thérapeutiques
Chirurgie Urologique Polyclinique de Navarre.  le plus fréquent: 65000/ an  2ème cause de mortalité: 9000/an  un homme sur huit risque de se voir diagnostiquer.
L’adénome de la prostate
Cancer de la prostate 1 Un homme du 58 ans souhaite un bilan prostatique. Il a entendu parler de tests pour le cancer de la prostate et souhaite un dépistage.
D’après un article du Dr Anne Schillings Clinique du sein – Ottignies Glem 19/05/2010.
Service de chirurgie viscérale, CHU Mohammed VI, Marrakech.
Aspects épidémiologique, diagnostic et thérapeutique des cancers colorectaux : étude d'une série B. KRELIL- K. BELKHAROUBI- O.BOUALGA- Y.IKKACHE-F.MOHAMED.
+ Dépistage du cancer de la prostate par dosage du PSA Estelle Creutzer GPE jeudi 23/04/2015.
Dépistage du cancer de la prostate
Transcription de la présentation:

Quoi de neuf dans le dépistage du cancer de la prostate Docteur RICHARD Luc Docteur LOCQUET Philippe Polyclinique de Picardie

Rappel des préoccupations Cancer le plus fréquent chez l’homme 40 000 cas en 1990 62 000 cas en 2005 2ème cause de mortalité par cancer après le poumon (+ 10 000 décès/an) Vieillissement de la population Augmentation de l’espérance de vie 45 ans au début du 20ème siècle 65 ans dans les années 50 73 ans en 1990 78 ans en 2010 Nombre croissant des plus de 65 ans Explosions des cas en 2030 si rien n’est fait?

ÉTAT DU DÉPISTAGE EN 1990 Conférence de consensus. : Le dépistage du cancer localisé de la prostate. Rapport et recommandations. Paris, 8-9 décembre 1989. Ann. Urol., 1990, 24, 5-8. Le dépistage organisé n’était pas recommandé La détection précoce (dépistage individuel) par toucher rectal entre 60 et 70 ans était admise. chez un patient asymptomatique après l’avoir informé des risques du dépistage En association avec le PSA total Le dosage du PSA n’était pas recommandé pour le dépistage avant cette date.

ÉVOLUTION DU DÉPISTAGE 1993 Aux USA: préconise le dépistage par TR et PSA (1fois/an) A partir de 50 ans et si espérance de vie >10 ans A partir de 40 ans si facteurs de risque 1999 Pas de dépistage de masse, en France « Il semble indispensable de conduire une réflexion complémentaire sur l’information au patient et sur l’opportunité d’un dépistage individuel par la bonne prescription du dosage du PSA »

LE DÉPISTAGE EN 2000 l’AFU Pas de dépistage de masse Préférer un dépistage individuel associant TR et PSA 1 fois par an A partir de 50 ans et avant 70-75 ans A partir de 40 ans si antécédents familiaux Si patient symptomatique Sur proposition du médecin ou demande du patient

LE DÉPISTAGE EN 2000 l’AFU Pas de dépistage de masse Préférer un dépistage individuel associant TR et PSA 1 fois par an A partir de 50 ans et avant 70-75 ans A partir de 40 ans si antécédents familiaux Si patient symptomatique Sur proposition du médecin ou demande du patient

AMÉLIORATION DES OUTILS DU DÉPISTAGE TR: trop opérateur dépendant Échographie endo-rectale: aucun intérêt

AMÉLIORATION DES OUTILS DU DÉPISTAGE TR: trop opérateur dépendant Échographie endo-rectale: aucun intérêt

AMÉLIORATION DES OUTILS DU DÉPISTAGE TR: trop opérateur dépendant Échographie endo-rectale: aucun intérêt PSA total: PSA ng/ml Taux de détection du cancer < 3 moins 5% PSA: manque de spécificité = 60% 3 – 4 17 % 4 – 10 25 % > 10 66 %

AMÉLIORATION DES OUTILS DU DÉPISTAGE TR: trop opérateur dépendant Échographie endo-rectale: aucun intérêt PSA total: PSA ng/ml Taux de détection du cancer < 3 moins 5% PSA: manque de spécificité = 60% 3 – 4 17 % 4 – 10 25 % > 10 66 % Densité de PSA Réduction de 20% du nombres des biopsies mais augmentation du coût PSA en fonction de l’âge Vélocité des PSA PSA libre/total Marqueur idéal ?

2004 Pas de dépistage de masse, ni individuelle: Absence de bénéfices en terme de mortalité spécifique Conséquences fonctionnelles du traitement importantes Par contre: « Le groupe de travail perçoit néanmoins sur des arguments indirects qu’une démarche de dépistage individuel, non systématisée, pourrait dans certains cas apporter un bénéfice individuel au patient ». « Nécessité d’une information claire, objective et hiérarchisée sur les bénéfices potentiels mais également les risques ».

MISE AU POINT 2007 Dépistage individuel: Importance de l’information délivrée : Personnalisée selon les connaissances du patient Présenter les avantages et inconvénients des options envisagées Décrire le déroulement des examens, des investigations, des soins, des interventions envisagées et de leurs alternatives Préciser les risques graves, y compris exceptionnels. Permet au patient de décider ou non de se faire dépister

POURQUOI UN DÉPISTAGE Parce que c’est une pathologie grave Mortalité de 75% si pas de traitement curatif avant 65 ans Parce que c’est une pathologie fréquente 1 homme sur 8 aura un cancer Grâce à des outils simples et peu onéreux TR et PSA En attendant des marqueurs spécifiques du cancer Car des traitements précoces peuvent guérir Traitements de moins en moins invasif Amélioration de la mortalité si dépistage (résultats en 2009) ? Étude américaine PLCO Étude européenne ERSPC

Étude américaine (PLCO) 76693 (55-74 ans) entre 93 et 2001 1 groupe avec « dépistage » (TR pdt 4 ans et 1 PSA/an pdt 6 ans) 1 groupe « contrôle » Suivi de 7 ans Résultats: Pas de différence sur la mortalité Mais dépistage sauvage dans 52% du groupe « contrôle » Étude comparant un dépistage régulier à un dépistage épisodique

1 groupe avec « dépistage » (1 PSA/ 4 ans) 1 groupe « contrôle » Étude européenne (ERSPC) 182 000 patients (55-69 ans) 1 groupe avec « dépistage  » (1 PSA/ 4 ans) 1 groupe « contrôle » Suivi de 9 ans Résultats: Réduction de 20% de la mortalité lié au cancer Réduction de 41% des tumeurs avec métastases osseuses Donc: Il existe un impact du dépistage sur la mortalité spécifique du cancer de prostate (entre 55 et 69 ans)

Les opposants Groupes de médecins Épidémiologistes ….. Pr Dubois du CHU d’Amiens « Touche pas à ma prostate » ……..Dr Dupagne L’efficacité du dépistage est modeste Baisse du risque relatif de 20% correspond à une baisse du risque absolu de 0,1% Le dépistage entraine un sur-traitement Effets secondaires néfastes avec selon « leurs sources »: 60% impuissants 50% d’incontinence D’où des milliers d'hommes «ont ainsi été, à cause de ces touchers rectaux, rendus impuissants ou incontinents pour un bénéfice hypothétique »

Aucun intérêt d’un dépistage de masse Nécessité de préciser les indications du dosage du PSA dans le cadre de la démarche diagnostique Éléments concordants tendant à démontrer l’importance des inconvénients du dépistage Rappel sur l’importance de l’information à apporter aux hommes envisageant la réalisation d’un dépistage individuel du cancer de la prostate

Intérêt d’un dépistage du cancer de prostate car baisse de la mortalité Homme de 55 à 69 ans Avant ou jusqu’à 75 ans si ATCD familiaux ou afro-antillais Par TR et PSA Fréquence dépend du PSA de départ (entre tous les ans et tous les 5 ans) Pas de notion sur le coût du dépistage

Vigilance sur les risques de sur-traitement Surveillance active Patient > 65 ans, Gleason < 7, peu biopsies atteintes, temps doublement PSA >1 an Amélioration des techniques du traitement du cancer localisé Radiothérapie conformationnelle Curiethérapie HIFU Prostatectomie radicale par laparoscopie avec ou sans robot

Prostatectomie radicale par laparoscopie AVANTAGES Moins de cicatrices Période postopératoire simple et de qualité Douleurs Temps de séjour beaucoup plus court Résultats au final de meilleure qualité par rapport à la chirurgie ouverte Continence Puissance sexuelle

Prostatectomie radicale robot assistée PRINCIPES Identique à la cœlioscopie directe Chirurgien non stérile Dissection plus précise et axe de rotation Geste chirurgical sous contrôle visuel en 3D Instruments commandés par le chirurgien par l’intermédiaire du robot

Prostatectomie radicale robot assistée Avantages Confort de travail pour le chirurgien Phénomène marketing La robotique n’apporte pas de bénéfice par rapport à la cœlioscopie Résultats identiques (AUA 2010 après 10 ans utilisation sur 1000 machines) Pas de bénéfice sur la continence Pas de bénéfice sur la puissance sexuelle Pas d’amélioration du temps de séjour ou du taux de transfusion Coût: 2 millions d’euro Maintenance: 150 000 €/an Prix des pinces 1500 €/intervention

Vigilance sur les risques de sur-traitement Surveillance active Patient > 65 ans, Gleason < 7, peu biopsies atteintes, temps doublement PSA >1 an Amélioration des techniques du traitement du cancer localisé Radiothérapie conformationnelle Curiethérapie HIFU Prostatectomie radicale par laparoscopie avec ou sans robot Découverte de nouveaux tests diagnostiques et pronostiques

Les nouveaux marqueurs scientifiques du cancer de prostate Problématique ? ERSPC, HAS… Risque de sur diagnostic et de sur traitement Défit pour les urologues: différencier Les cancers à traiter ayant un impact sur l’espérance de vie Des cancers non significatifs Actuellement le PSA Spécificité d’organe mais pas du cancer Aboutit à des biopsies négatives et donc inutiles Objectifs Trouver des marqueurs urinaires ou sériques spécifiques du cancer Permettant de juger de l’agressivité de la tumeur

Les nouveaux marqueurs scientifiques du cancer de prostate Marqueurs urinaires Beaucoup de candidats mais peu d’élus LOH Méthylation Sarcosine PCA 3 Gène de Fusion … Marqueurs sériques Peu de candidats ProPSA Cellules circulantes

Les nouveaux marqueurs scientifiques du cancer de prostate Marqueurs urinaires PCA3 Intérêt pour les patients candidats à une seconde série de biopsies PCA3 > 35 après 1ère biopsie négative: 74 % risque de cancer Intérêt pronostic ? (plus taux élevé: plus la tumeur est agressive) Non remboursé par la sécu: 300 € Gène de fusion: TMPRSS : ERG Présent dans 50% des cancers de prostate Mais si patient est porteur du gène: 100 % de cancer Test grand public prochainement

Les nouveaux marqueurs scientifiques du cancer de prostate Marqueurs sériques ProPSA Isoforme précurseur du PSA libre Déjà commercialisé mais non utilisé en routine Proportion serait lié à la présence ou non du cancer Intérêt pronostique évoqué mais non confirmé Cellules circulantes Intérêt chez les patients résistants à la castration Son intérêt pronostique est démontré Corrélation avec la survie des patients

CONCLUSIONS Avant 1990 Le dépistage individuel par toucher rectal était admis Patient asymptomatique entre 60 et 70 ans Après l’avoir informé des risques du dépistage Le dosage du PSA: pas recommandé pour le dépistage individuel 2011 Intérêt du dépistage dans l’étude ERSPC (baisse de la mortalité de 20%) Homme de 55 à 69 ans Avant ou jusqu’à 75 ans si ATCD familiaux ou afro antillais Par TR et PSA Fréquence dépend du PSA de départ (entre tous les ans et tous les 5 ans) Et probablement par les marqueurs de demain PCA3 et gène de fusion (remboursement) Mais il existe des opposants

MESSAGES