Edvige Costanzo Alliance Française Bari 22 février 2013

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Jacques Tardif Faculté d éducation Université de Sherbrooke 26 avril 2001 Comment l axe des compétences oblige-t-il de placer l apprenant au cœur de ses.
Advertisements

LANGUES VIVANTES à l’Ecole Primaire
APPRENDRE A LIRE Présentation par : Marie-Christine Ratez CPC Chauny Roselyne Cail CPC Guise.
Définition FLM Français langue maternelle :
Le socle commun. correspond à ce que nul nest censé ignorer en fin de scolarité obligatoire.
La didactique professionnelle
Mohamed Miled OIF, Paris, 11 mars 2009
L'éducation aux médias hors- école Notes de travail – Centro Zaffiria (Italie)
Enseigner le vocabulaire
Ce que nous dit le BO BO n°20 du 20 mai 2010
CONVERGENCES ENTRE LES LANGUES VIVANTES ET LA LANGUE DE SCOLARISATION CONVERGENCES ENTRE LES LANGUES VIVANTES ET LA LANGUE DE SCOLARISATIONBulgarie.
2) Quels intérêts a-t-on à utiliser les langues vivantes en maternelle? Doit-on apprendre les langues vivantes à l’école maternelle?
Apprendre à lire.
ENSEIGNEMENT DUNE LANGUE VIVANTE ETRANGERE A LECOLE Liaison école/collège Circonscription Etang Salé / Avirons 6 avril 2009.
Apprentissage continué de la lecture au Cycle 2
LA DÉFINITION Par Carole Proulx Cégep de Trois-Rivières.
Pour un système formel de description linguistique
Linterlangue Frandi101 Mardi 20 février Plan Lecture du texte délève Linterlangue Examen de textes délèves Note: cette présentation se base sur.
Lutilisation de la langue est liée à laction et donc à des capacités de faire.
Quelques définitions Compétences Apprentissage Contenus Objectifs
Animation du 9 novembre et du 7 décembre 2011 Marion BIGHETTI
Les genres littéraires
LA PERSPECTIVE ACTIONNELLE
Représentations des objectifs à atteindre dans l’apprentissage des langues: processus qualifiant et compétences plurilingues Patrick Chardenet Maître de.
SOCLE COMMUN LIRE ET COMPRENDRE
LA COMPREHENSION EN LECTURE
Académie de Versailles - Inspection pédagogique régionale de lettres
Plan d’un texte argumentatif
Cadre européen commun de référence pour les langues
LES FICHES POUR METTRE EN OEUVRE DES DISPOSITIFS D'AIDE ET DE SOUTIEN
COFOR 1 Période 1 COFOR 1 Période 1 Activité en télé(présence) Une approche des relations entre les unités dinformation dans les publications électroniques.
Schéma de Laswell Planifier systématiquement d ’une production multimédia Harold Laswell 1915 : US cherche expressément une méthode susceptible de.
Plan d’un texte argumentatif
Compétence, capacité et objectif d’apprentissage, quel lien?
Josée Lemire Conseillère pédagogique CSCN
du secondaire hellénique
Le portfolio d’apprentissage à l’École d’architecture
La genèse Le Réseau des Observatoires Locaux de Lecture a vu le jour au début des années Il est dirigé par Bentolila, Mesnager et Germain. Leur.
GUILLAUME MUSSO QUE SERAIS-JE SANS TOI? EXPOSÉ À L’ORAL THÈMES
inspection de l'éducation nationale circonscription le Vésinet
Licence Pro IUT Bobigny
Vocabulaire La polysémie
L’analyse de pratique Quelques pistes de réflexion pour vous guider dans votre analyse.
Les nombres décimaux au cycle 3
Animation Pédagogique FRANCHEVILLE – LYON – S te -FOY 10 Janvier 2007.
GSD langue française - Boumerdès 19 et 30 avril 2013
Définition FLM Français langue maternelle : Désigne, de façon générale, la langue apprise par le sujet dans son milieu familial, dès la petite enfance,
Relation d’apprentissage A-Rôle de L1: la L2 est forcément apprise à travers des comparaisons avec la L1 Activités pédagogiques: tout ce qui implique la.
VI. LES COMPÉTENCES DE L’APPRENANT
Les approches plurielles et compétence plurilingue et pluriculturelle
EAF : Evaluation de l’épreuve orale
Apprendre à lire à des élèves non francophones (allophones) d’après les travaux de RAFONI Jean-Marc – conférence CASNAV Grenoble.
Les compétences socle commun en français
1 Management des unités commerciales Management des unités commerciales LANGUE VIVANTE ÉTRANGÈRE I - coefficient 3 L’usage d’un dictionnaire bilingue est.
Correspondance - Équivalence
Écrire au cycle 2.
Activités langagières Les questions à se poser. ACTIVITÉS LANGAGIÈRES DE COMMUNICATION: PRODUCTION ORALE EN CONTINU 2 Dote-t-on l’élève de stratégies.
L’approche communicative
Le Traitement Automatique des Langues (TAL)
dIDACTIQUE III UNITÉ II: L’évaluation en fle
Nouvelles Technologies Internet & Mobile
les compétences des élèves dans le domaine du vocabulaire
A. Ce qui vous est demandé Analyse de la consigne officielle.
Sciences du langage et de la communication Responsable du pilier : Corinne Rossari Professeure de linguistique française Présentation : Tobias von Waldkirch.
PROGRAMME POUR PROFESSEURS DE FRANÇAIS (FLE) PROGRAMME POUR PROFESSEURS DE FRANÇAIS (FLE) – France Langue Bordeaux Mgr. Blanka Vidunová.
1 Ecrire par et sur le Net Recherche subsidiée par la Communauté française de Belgique Comment associer les TIC à l'apprentissage de l'écriture ? Véronique.
Objectifs de cours et évaluation: Comment utiliser le Cadre européen commun de référence pour les langues? Journée pédagogique des langues dans l’enseignement.
Le CECRL. 1.Quels sont les objectifs de la Division des politiques linguistiques du Conseil de l’Europe ? · Favoriser le plurilinguisme et le pluriculturalisme.
Le nouveau manuel de FLE allons-y!
CURSUL 9 VI. LES COMPÉTENCES DE L’APPRENANT Le Développement des compétences linguistiques, sociolinguistiques, pragmatiques.
Transcription de la présentation:

Edvige Costanzo Alliance Française Bari 22 février 2013 Les mots dans tous leurs états: retrouvailles lexicales en didactique du FLE. Edvige Costanzo Alliance Française Bari 22 février 2013

Définitions Lexique : « renvoie à la description de la langue comme système de formes et de significations » (Cuq : 2006, 155) Vocabulaire : renvoie au discours, l’ensemble des mots d’une langue dont un utilisateur dispose.

Définitions Vocabulaire actif: lié à l’ensemble des mots que l’on utilise pour communiquer Vocabulaire disponible: désigne celui que l’on possède “en compétence”

Définitions Mot: une ou plusieurs lettres délimitées par des blancs (forme) Lexie: “une unité de langue, base du choix de l’émetteur et de la compréhension du récepteur, formée de un ou plusieurs mots, dont la combinatoire est susceptible de variations” (sens) (Porquier: 1989, 120)

Expressions à plusieurs mots ou expressions polylexicales. Elles donnent lieu à une seule unité de sens et on y distingue : les expressions à plusieurs mots libres (un argument intéressant, rasoir, …), les expressions figées (pommes de terres), les expressions semi-figées (rendre visite, prêter attention) qui constituent les collocations.

Collocations Unités polylexicales caractérisées par une cooccurrence privilégiée de mots dans un texte/discours (fréquence supérieure à celle du hasard) et dont le sens peut être « deviné » en réception. Conséquence: un locuteur non natif peut difficilement produire les lexèmes adéquats sans en avoir mémorisé la forme.

Collocations et DDL Liste d’unités polylexicales qui montre les différences de construction des unités de sens et indique aussi, en creux, comment elles devraient être apprises. Collocations proprement dites : feuilleter un livre, un célibataire endurci, une peur bleue… ; formules toutes faites : Ça va ?, A vos souhaits, Bonjour Monsieur/Madame… ; facilitateurs de contacts : Je suis de votre avis, En effet…, Je serai bref… ; amorces de phrases : Vous savez bien que..., Je suis heureux de vous communiquer que... ; connecteurs : D’abord, ensuite…, d’un côté… de l’autre… ; locutions verbales, adverbiales, prépositives : avoir froid, tout de suite… ; expressions idiomatiques : faire la grasse matinée, avoir l’eau à la bouche…; proverbes : L’habit ne fait pas le moine  – Une hirondelle ne fait pas le printemps – Le vin est tiré, il faut le boire… ; expressions imagées : être un panier percé, avoir un cheveu sur la langue… ;

Relations lexicales Les mots sont liés entre eux, sur les axes paradigmatique et syntagmatique, par des rapports qui donnent lieu à des relations d’ordre sémantique dans le premier cas (synonymie, antonymie, hypéronymie, hyponymie, définition, équivalence métaphorique…), formel dans le deuxième (de dérivation comme la préfixation, la suffixation… ou de composition, d’abréviation…). Les réseaux créés par ces rapports engendrent des champs lexicaux ou sémantiques dont la différence classique est la suivante : champ lexical : un ensemble de mots ou d'expressions se référant à un même thème dans un contexte donné. On l’identifie dans un texte à travers le repérage d'une quantité significative de termes associés à une même idée. champ sémantique : donné par toutes les significations possibles d'un même mot ou d'une même expression recensés dans un dictionnaire. Il est particulièrement utile pour repérer les connotations que présente, par exemple, un texte littéraire.

Approche lexicale et compétence Approche lexicale: langue constituée de syntagmes préfabriqués (les « chunks ») liés à la notion de collocations, typiques de la langue concernée et du domaine étudié, qui demandent à être acquis en situation. Pour s’exprimer avec une certaine fluidité, l’apprenant doit disposer d’un répertoire de collocations et cela ne peut se faire qu’à travers un apprentissage contextualisé basé sur les pratiques suivantes : faire de la contrastive entre syntagmes préfabriqués pour favoriser chez les apprenants la prise de conscience de l’imbrication étroite forme-sens et du fait que le passage d’une langue à l’autre ne signifie pas faire du mot à mot ; introduire les mots nouveaux avec leurs collocations les plus fréquentes ; réactiver les acquis par des activités variées ; faire déduire le sens d’un mot nouveau de son contexte ; favoriser la consultation de corpus linguistiques sur l’Internet ; faire créer des corpus à utiliser pour des activités de réflexion sur la langue ; entraîner les apprenants à une utilisation fonctionnelle du dictionnaire (recherche de collocations…).

Compétences selon le Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues « Compétence lexicale. Il s’agit de la connaissance et de la capacité à utiliser le vocabulaire d’une langue qui se compose : d’éléments lexicaux et d’éléments grammaticaux et de la capacité à les utiliser ». (chap. 5, p. 87) « Compétence sémantique. Elle traite de la conscience et du contrôle que l’apprenant a de l’organisation du sens. La sémantique lexicale traite des questions relatives au sens des mots, par exemple : la relation du mot et du contexte - référence - connotation - marqueur de notions spécifiques d’ordre général les relations inter-lexicales telles que - synonymes/antonymes - hyponymes – collocations relations métonymiques du type ”partie-tout” équivalence en traduction ». (chap. 5, p. 91).

Lexique et apprentissage J. Courtillon distingue, dans l’apprentissage du lexique en FLE, trois étapes : « acquisition lexicale naturelle », favorisée par des tâches de production à forte implication personnelle. Les élèves les réalisent à partir de leurs acquis et à l’aide du dictionnaire ; « acquisition de la capacité à donner des équivalences de sens ». Cette étape peut démarrer seulement si les apprenants ont une compétence à communiquer équivalent en gros à un niveau A2 du Cadre et cela parce que la capacité en question s’exprime à travers le recours à la paraphrase des mots ou des énoncés ; « acquisition de la capacité à rapprocher les termes du lexique pour les comparer ». Cette étape concerne un nombre limité d’apprenants, particulièrement intéressés à perfectionner leur compétence lexicale alors qu’une grande partie des apprenants ne ressent pas cette nécessité une fois que la compétence acquise leur permet de satisfaire aux besoins du quotidien.

Lexique et Perspective Actionnelle « Mots à charge culturelle partagée (MCC) » (Galisson R., La pragmatique lexiculturelle pour accéder autrement, à une autre culture, par un autre lexique, ELA n° 116, oct-déc. 1999) Reconsidération de l’apprentissage du lexique qui, par le fait d’être présenté en situation, comporte la prise en charge obligatoire du coté culturel des mots.

Culture partagée C’est « une sorte de niveau-seuil comportamental du plus grand nombre, qui permet à l’immense majorité des natifs de se sentir des individus à part entière et d’être reconnus comme tels par tous ceux qui se réclament de la même identité collective ». (Galisson, Op. cit.)

Catégories de mots à charge culturelle partagée Galisson distingue trois catégories, en fonction des références auxquelles ils renvoient : la charge culturelle partagée est le produit de jugements tout faits véhiculés par des locutions figurées. Ex.: la comparaison animal-homme à travers des qualifications positives ou négatives: être gai comme un pinson, jaloux comme un tigre, être un vieux renard, être comme chien et chat… ; la charge culturelle partagée résulte de l’association automatique d’un lieu à un produit spécifique, souvent due aux effets de la publicité et des médias qui ont construit des couples indissolubles Ex. : quiche lorraine, bleu d’Auvergne, blanc d’Alsace… ; la charge culturelle partagée est la coutume évoquée par le mot. De cette catégorie font partie les mots évoqués par les fêtes et les rituels sociaux en général. Ex. : Jour des Rois / fève, 1er mai / muguet, 24 juin-fête de la Saint Jean / feux d’artifice …). (Galisson R., De la langue à la culture par les mots, CLE International, coll. DLE, 1991.

Bibliographie essentielle Cuq J-P., Dictionnaire de didactique du français langue étrangère et seconde, CLE International, 2006. Galisson R., De la langue à la culture par les mots, CLE International, coll. DLE, 199. Grossmann F., Paveau A.M., Petit G, Didactique du lexique : langue, cognition, discours, Grenoble, ELLUG, 2005. Polguère A., « Une base de données lexicales du français et ses applications possibles en didactique », Revue de Linguistique et de Didactique des Langues (LIDIL), n° 21, PUG, 2000. Lexiques, LFDM Recherches et Applications, août- sept. EDICEF, 1989.