Questions à choix multiples Le corrigé Avec explications et commentaires
1. Que signifie l’expression « À bon chat, bon rat » ? A. Les gens de valeur se ressemblent et s’assemblent. B. Entre deux opposants, la défense est à la hauteur de l’attaque. C. Un bon chasseur fait toujours une bonne chasse.
À bon chat, bon rat : cette expression n’est pas extraite d’une fable de La Fontaine, comme on pourrait le croire. Elle est attestée chez Scarron (XVIIe siècle) et signifie : « la défense vaut l’attaque », autrement dit, les deux adversaires sont de force égale. À partir de ce proverbe, dans un délire pataphysique digne de l’Oulipo, Boris Vian a décliné une série de formulations qu’il explique longuement une à une : « À bon chat, bon rat À bon chameau, bon rameau À bon château, bon râteau À bon changement, bon rangement À bon chieur, bon rieur À bon chien, bon rien À bon chai, bon rai… »
2. D’un trésor caché soudain révélé, on doit dire qu’il a été… A. mis à jour B. mis au jour C. Les deux expressions conviennent.
Mis à jour, mis au jour Ces deux locutions sont souvent confondues. Elles n’expriment pourtant absolument pas la même chose. Si mettre à jour signifie « actualiser, en tenant compte des données nouvelles » (par exemple un dictionnaire, des comptes, un logiciel…), mettre au jour, c’est, à l’origine, amener à la lumière un objet qui était enfoui. Par extension, l’expression a pris le sens de « divulguer une réalité qui jusque-là était ignorée ou mal connue du public » (comme telle ou telle affaire sortie de l’ombre et mise sur la place publique).
3. Parmi ces trois accords de participe passé, l’un est fautif. Lequel ? A. Elle s’est blessée au genou en tombant. B. Elle s’est cassée le genou. C. Elle s’est jetée dans ses bras en tombant.
Il faut écrire : Elle s’est cassé le genou. Avec les verbes pronominaux à sens réfléchi (comme ici) et ceux à sens réciproque, l’accord du participe passé se fait comme si on avait l’auxiliaire avoir, c’est-à-dire, avec le complément d’objet direct, si celui-ci est placé avant le verbe. Sens : Elle a cassé le genou à elle-même. Le C.O.D. genou est placé après le verbe. Le pronom s’ est complément d’objet indirect. Le participe passé ne s’accorde donc pas.
4. Les noms suivants sont tous du même genre, sauf un. Lequel ? A. ocelle B. scolopendre C. acné D. clepsydre
Bien qu’ayant une consonance féminine, le mot ocelle est masculin Bien qu’ayant une consonance féminine, le mot ocelle est masculin. Il vient du latin ocellus, diminutif de oculus « œil ». Il désigne une tache ronde sur l’aile d’un insecte, le plumage d’un oiseau ou le pelage de certains mammifères. Les autres noms sont féminins.
Qu’est-ce qu’une « anacrouse » ? A. Un fruit exotique. B. Une variété de perdrix. C. Une note de musique.
En musique, l’anacrouse est une note (ou un groupe de notes) qui précède la première barre de mesure et prépare le premier temps fort. Autrement dit, c’est une mesure incomplète par laquelle débute parfois un morceau.
6. Au théâtre, quelle représentation se situe entre les deux autres ? A. La générale. B. La première. C. La couturière.
Ces termes définissent des représentations particulières d’une pièce de théâtre. On distingue, dans l’ordre chronologique, la couturière, qui est encore une répétition – celle où les couturières, précisément, apportent les dernières retouches aux costumes de scène ; la générale, qui se déroule devant un parterre restreint d’invités ; la première, qui correspond à la représentation initiale de la pièce, devant un public et à guichets ouverts.
7. Qu’est-ce qu’un stoppeur quand il ne s’agit pas d’un joueur de football ? A. Un mécanicien chargé de l’arrêt des machines sur un navire. B. Un panneau routier obligeant les véhicules à s’arrêter. C. Une personne qui stoppe, raccommode des étoffes.
Il y a deux verbes stopper. Stopper, de l’anglais to stop : faire s’arrêter, arrêter, s’arrêter. Stopper, du néerlandais stoppen « étouper » : Réparer (une déchirure) en refaisant la trame et la chaîne. Raccommoder. Il y a trois noms stoppeur, euse. de 2. stopper : Personne dont le métier est de stopper les étoffes. de l'anglais to stop « arrêter » : Au football, arrière central chargé de surveiller et d'arrêter l'attaque adverse. De stop « auto-stop » : Fam. Auto-stoppeur.
8. Complétez ce vers de la chanson de Charles Trenet : « Longtemps, longtemps, longtemps après que les poètes… disparu, » A. aient B. eussent C. ont
Conformément au bon usage, ce vers en forme de proposition subordonnée – la principale étant : « Leurs chansons courent encore dans les rues » -, est construit avec ont, parce qu’il est introduit par la locution conjonctive après que. L’action exprimée est donc réalisée, et c’est alors l’indicatif, mode du réel et de l’objectivité, qui convient. Avec avant que, il aurait fallu, au contraire, employer le subjonctif, mode de l’attente, du souhait, de la crainte, de l’éventualité (« …avant que les poètes [n’]aient disparu »).
9. Parmi ces trois formulations, l’une est fautive. Laquelle ? A. Quelques raisons que vous donniez, vous ne convaincrez personne. B. Quelque soient vos raisons, vous ne convaincrez personne. C. Quelque bonnes que soient vos raisons, vous ne convaincrez personne.
Il faut écrire : Quelles que soient vos raisons, vous ne convaincrez personne. Quelles est ici adjectif relatif dans la locution concessive quel que (+ v. être au subjonctif) ; il s’accorde avec le nom auquel il se rapporte. Dans A, quelques est un déterminant indéfini se rapportant au nom raisons ; il s’accorde. Dans C, quelque est un adverbe modifiant l’adjectif bonnes ; il est invariable.
10. « Le » ou « la ». Parmi ces trois emplois, l’un est fautif. Lequel ? A. C’est le matin que la rose est le plus belle. B. Cette rose est la plus belle de toutes. C. Madame Rose, êtes-vous la fleuriste de la Grand-rue ? – Oui, je le suis.
Il faut dire : « Oui, je la suis » Il faut dire : « Oui, je la suis ». La est un pronom personnel, qui remplace la fleuriste… Il doit s’accorder. Si on avait eu la question : « Êtes-vous fleuriste ? », il aurait fallu répondre : « Oui, je le suis ». Le étant un pronom neutre reprenant un nom de métier attribut. Pour A et B, « Le plus belle » ou « la plus belle ». Devant un adjectif au superlatif relatif (superlatif avec le plus, le moins…), l’article reste invariable lorsqu’il y a comparaison entre les différents degrés ou états d’une même chose, c’est-à-dire lorsque cette chose n’est comparée qu’à elle-même (on peut alors remplacer le superlatif par « au plus haut degré »). On dira donc : C’est le matin que la rose est le plus belle (c’est le matin qu’elle est belle au plus haut degré). En revanche, l’article varie si la comparaison s’effectue entre deux entités différentes : Cette rose est la plus belle de toutes ; Cette rose est la moins fanée (sous-entendu : « des roses », « des fleurs »). [http://www.academie-francaise.fr/langue/]