La Wallonie à la traîne ? Quelle politique industrielle de soutien à linvestissement ? Michel MIGNOLET CERPE, FUNDP Chaire Max Bastin Namur, 6 mars 2008.

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Transcription de la présentation:

La Wallonie à la traîne ? Quelle politique industrielle de soutien à linvestissement ? Michel MIGNOLET CERPE, FUNDP Chaire Max Bastin Namur, 6 mars 2008

Toile de fond : Quelques chiffres Sources : - Observations statistiques : ICN, CERPE - projections : CERPE, sauf FBCF (BfP)

Pop. Wallonie Flandre PIB Wallonie Flandre Emploi Wallonie Flandre FBCF Wallonie Flandre Population (lieu de résidence) – Activité (lieu de travail)

Constats Manque dattractivité de la Wallonie (55 % de la superficie) –21 % du secteur marchand est localisé en Wallonie ! –La surreprésentation du secteur non marchand (public et privé) est source de fragilité Stabilisation durable ? –Prévisions dactivité (CERPE et BfP) –La FBCF, indicateur précurseur Plan Marshall, une étape nécessaire mais non suffisante, … des effets à long terme

Pop. Wallonie Flandre P.A. Wallonie Flandre PNB Wallonie Flandre RPM Wallonie Flandre RDM Wallonie Flandre Au lieu de domicile

Constats La production des Wallons et des Flamands – Wallons travaillent hors Wallonie, dont à Bruxelles –Les Wallons investissent hors Wallonie et perçoivent des « revenus reçus du reste du monde » En 2005, les Wallons (32.5% de la population) perçoivent 28.1 % des revenus avant redistribution et 29.4 % après redistribution –Trend défavorable : appauvrissement –La solidarité interpersonnelle atténue cela mais est source de 80 % des transferts inter - régionaux !

Productivité et coût du travail Secteur marchand La productivité totale est supérieure au seul coût du travail. Quand le coût du travail = 100, la productivité = (2004) Dans le tableau suivant, productivité et coût en Wallonie sont exprimés en indice : Flandre = 100 Attention à linterprétation : lexercice est comptable –Portefeuilles dactivité différents dans les 2 régions –Toutefois, rapport K/L semblable dans lindustrie

Secteur marchand industriel Coût du travail Productivité du travail Coût par unité produite non industriel Coût du travail Productivité Coût par unité produite Productivité et coût du travail En indices : Flandre = 100

Productivité et coût du travail Secteur marchand Sous les réserves exprimées plus haut … Wallonie –Handicap de productivité de 8 (industrie) à 18 % (services) Explications : économies dagglomération, dotations en infrastructures, poids du passé –Différentiel salarial de (industrie) à % (services) –Coût unitaire supérieur de 2.7 (industrie) à 6.7 % (services) Rémunération du capital (Industrie, 2004) En indices, Flandre = 100

Handicaps de productivité Investir - dans le capital humain (enseignement, formation continue) - dans le capital physique - dans la Recherche - développement Objet de la suite Indispensable différentiation entre régions

Quels instruments ? Incitants ciblésIncitants généraux Incitants automatiques (fiscaux) - Déductions dinvestissement, - Réserves dinvestissement, - Amortissements accélérés, - … Incitants discrétionnaires (financiers) - Subventions en capital, - … Abaissement du coût du capital - Diminution du barème de lISOC - Régimes spéciaux réduisant la pression fiscale et affectant la structure financière (Intérêts notionnels, Centres de coordination, Aides à la recapitalisation,Régimes anciens) Instruments qui stimulent la productivité

Deux éclairages complémentaires, mais contradictoires Ex postEx ante Impact observé Efficacité de la gouvernance Impact attendu Abaissement du coût du capital

Léclairage « ex post » Incitants ciblésIncitants généraux Sélectifs mais Lincitant nexclut pas leffet daubaine, lorsque linvestissement aurait de toute manière été mis en œuvre NB : effet de « second tour » Non sélectifs

Léclairage « ex post » Incitants ciblésIncitants généraux Sélectifs mais nexcluent pas leffet daubaine Non sélectifs Exempts en général Aides discrétionnaires Aides automatiques Coûts administratifs Incertitude de résultat Risque derreur et de distorsion de concurrence Exempts, en principe

Léclairage « ex post » suite Incitants ciblésIncitants généraux Non neutres - actif nouveau ou existant - durée de vie de lactif Neutres mais gain tombé du ciel pour lactionnaire des entreprises passives (sans inciter à investir plus) car prix dune action = v.a. des div.

Léclairage « ex post » suite Incitants ciblésIncitants généraux Non neutres - actif nouveau ou existant - durée de vie de lactif et perte tombée du ciel (pour les firmes qui ninvestissent pas) Plus efficients Neutres mais gain tombé du ciel Moins efficients

Léclairage « ex ante » Incitants ciblésIncitants généraux Pour un même coût public, effet supérieur sur le coût du capital …, effet inférieur … - dès quon recourt (au moins pour partie) à lemprunt - si maison mère étrangère (et régime dimputation) Pour les PME, qui ont un accès contraint à lendettement, stimulent les bénéfices réservés

Conclusions Choix des instruments de politique économique : un arbitrage entre –Efficience élevée : effet sur le coût du capital, effet dincitation sans free lunch (gain tombé du ciel pour lactionnaire) –Neutralité, simplicité, climat favorable Investissement : –Rôle du rendement, … et de la confiance –La confiance se mérite : éviter linsécurité juridique et les changements de politique, être crédible parce quon a une volonté politique et les moyens de la mettre en oeuvre Quid en cas déclatement de la Belgique ?