7 Octobre 2008: Journée mondiale pour le travail décent CONFERENCE THEME : LE TRAVAIL DECENT
Plan : I - Historique et fondements du travail décent II- Définitions III- Stratégies de mise en œuvre du travail décent IV- Les organisations syndicales et le travail décent: la campagne pour le travail décent V- Analyse critique Analyse critique du travail décent en Côte d’Ivoire Les perspectives Conclusion
I - Historique et fondements du travail décent 1.1 Contexte ou cadre de référence Face à la situation de pauvreté que nous vivons, des initiatives politiques sont prises au niveau international pour une réorientation des stratégies de développement axée sur l’emploi productif et le travail décent.
I - Historique et fondements du travail décent 1.1. Contexte ou cadre de référence En 1995, le Sommet de Copenhague – Sommet mondial pour le développement social – remet la personne humaine au cœur de la politique internationale Il désigne la pauvreté, le chômage et l’exclusion sociale dans leur interdépendance, comme les cibles d’une stratégie mondiale de justice sociale.
I - Historique et fondements du travail décent 1.1 Contexte ou cadre de référence La conférence mondiale des Nations Unies sur les femmes qui s’est tenue la même année à Beijing a largement traité les problèmes du travail . Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) quant à lui élargit sa vision du développement humain en adoptant d’autres critères que l’augmentation du produit intérieur brut ou la progression des revenus.
I - Historique et fondements du travail décent 1.1 Contexte ou cadre de référence la banque mondiale prend ses distances avec le « consensus de Washington », tant critiqué, et élabore un nouveau cadre de développement intégré, davantage axé sur l’allégement de la dette des pays en développement et la réduction de la pauvreté (DRSP).
I - Historique et fondements du travail décent 1.1 Contexte ou cadre de référence le Fond Monétaire International (FMI) et le comité d’aide au développement de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) évoluent dans le même sens. Progressivement, se profile à l’horizon un nouveau concept.
I - Historique et fondements du travail décent 1.2 Historique du travail décent En 1999, lors de la 87ème session de la Conférence internationale du travail, le travail décent comme concept et programme a été introduit au BIT. En 2000: A l’issue du sommet du millénaire, les États membres de l’Organisation des Nations Unies (ONU), à travers les objectifs de développement pour le millénaires (OMD), fixent un cadre où l’Organisation Internationale du Travail est habilité à mieux faire comprendre à l’échelle internationale l’importance de l’agenda du travail décent dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.
I - Historique et fondements du travail décent 1.2 Historique du travail décent Au niveau du continent africain, les années 2001 et 2002 ont été marquées par deux grands événements: le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) et la création de l’Union Africaine (U.A). A travers ces deux structures, le continent africain va s’engager dans la promotion du travail décent
Approche méthodologique: définition des concepts Énoncé des objectifs et des stratégies de mise en œuvre les protagonistes ou acteurs du travail décent les objectifs spécifiques ou stratégiques: l’emploi, la sécurité sociale, les droits des travailleurs, le dialogue social.
Approche méthodologique: Le rôle des organisations syndicales dans la promotion du travail décent Analyse critique du travail décent en Côte d’Ivoire et perspectives. Conclusion
II- Définition 2.1. Définition des concepts Le travail: Ensemble des activités sociales qui constituent toutes les production utiles à la société. Le Labeur;l ’occupation à laquelle on se livre habituellement pour gagner sa vie. Décent, féminin décente, adjectif : ce qui est conforme à la décence, à la bienséance ; qui est correct. La décence: nom féminin; signifie la bienséance en ce qui concerne la pudeur, le respect des convenances.
II- Définition 2.2. Qu’est-ce que le travail décent ? Le travail décent est un concept ou programme composé de quatre éléments à savoir : l’emploi ; les normes, principes et droits fondamentaux au travail ; la protection sociale et le dialogue social pour permettre aux hommes, femmes et jeunes d’avoir une vie décente.
III- Stratégies de mise en œuvre du travail décent 3.1. Les protagonistes ou acteurs du travail décent L’employeur, qu’il soit public ou privé L’employé La travailleuse ou le travailleur NB : Ici la travailleuse ou le travailleur est la personne qui exerce une activité rémunérée ou pas. Ainsi nous avons les travailleurs salariés et des travailleurs non rémunérés par un tiers; Exemple: le secteur informel (jusqu’à 93% des emplois disponibles pour les jeunes sont informels ou non protégés).
III- Stratégies de mise en œuvre du travail décent 3.2. Les objectifs spécifiques ou stratégiques Les objectifs visés s’articulent autour de : La promotion de l’emploi décent La promotion de la sécurité sociale La promotion des droits des travailleurs L’instauration du dialogue social
III- Stratégies de mise en œuvre du travail décent 3.2.1. L’emploi « décent » Ce premier indicateur recouvre trois aspects: les possibilités d’emploi, la rémunération et les conditions de travail
III- Stratégies de mise en œuvre du travail décent 3.2.1. L’emploi « décent » - La première dimension peut être mesurée par le biais du taux de participation, du rapport entre l’emploi et la population totale et/ou du taux de chômage, sachant que le premier indicateur est la somme des deux autres. Ces différents indices peuvent être décomposés en fonction du genre, de l’âge, du niveau de qualification ou de la nationalité.
III- Stratégies de mise en œuvre du travail décent 3.2.1. L’emploi « décent » - La rémunération: c’est une des dimensions importantes de la qualité des emplois disponibles. On peut l’appréhender par le biais de la proportion de travailleurs gagnant moins de 50% du salaire médian ou moins qu’un seuil absolu de pauvreté (nationale ou internationale). en Côte d’Ivoire, le PIB par habitant en 2004 était de 1500Frs CFA (Source C.I.A *derniers chiffres disponible en 2005.)
III- Stratégies de mise en œuvre du travail décent 3.2.1. L’emploi « décent » Conditions de travail (travail de nuit ou de dimanche, vacances payées ou accidents professionnels), Il existe à ce jour peu de statistiques relatives au pourcentage de décès ou d’accidents. Plus encore, elles n’existent souvent que pour les emplois du secteur formel alors que la situation est nettement plus défavorable dans le secteur informel ou dans les emplois au noir.
III- Stratégies de mise en œuvre du travail décent 3.2.2. La sécurité sociale Le système de sécurité sociale a pour objectif de combler les besoins urgents de subsistance et de prévenir les risques de l’existence. Ces droits sont souvent liés au travail rémunéré par le biais des cotisations. Elles sont parfois liées aux ressources sans conditions de cotisation mais seulement de besoins. Un premier indice de l’extension de la sécurité sociale consiste à examiner le pourcentage des dépenses publiques pour les assurances sociales par rapport au PIB.
III- Stratégies de mise en œuvre du travail décent 3.2.2. La sécurité sociale Le deuxième indice consiste à mesurer le pourcentage de la population couverte contre les risques de chômage, maladie, maternité, accidents professionnels, vieillesse, invalidité, survie. En Côte d’Ivoire, les travailleurs du secteur public ne bénéficient pas d’une couverture sanitaire contrairement à ceux du secteur privé qui sont couvert par la CNPS.
III- Stratégies de mise en œuvre du travail décent 3.2.3. Les droits des travailleurs Cette troisième dimension du travail décent concerne le travail forcé, le travail des enfants, la discrimination et la liberté d’association Pour mesurer l’ampleur du travail des enfants, on peut utiliser des indices directs tels que le travail des enfants de moins de 14 ans ou indirects tels que le pourcentage d’enfants qui ne sont pas insérés dans une formation secondaire. C138 : Conventions sur l’âge minimum, 1973 ; C182 : Convention sur la pire forme de travail des enfants, 1999
III- Stratégies de mise en œuvre du travail décent 3.2.3. Les droits des travailleurs La discrimination se définit comme une situation dans laquelle des personnes ayant des profils parfaitement identiques n’ont pas les mêmes chances d’embauche, de promotion, d’accès à des secteurs économiques donnés ou qui ne reçoivent pas le même salaire. Ce concept doit être clairement distingué de celui d’inégalités qui peut être dû à des différences de formation, d’expérience professionnelle ou d’ancienneté. La discrimination peut être basée sur le genre, la nationalité, la religion ou la race. Si les inégalités peuvent être facilement mesurées par le biais des disparités de salaires, des différences de taux de participation, ou de différence de taux de chômage, la discrimination est, elle beaucoup plus difficile à appréhender.
III- Stratégies de mise en œuvre du travail décent 3.2.4. Le dialogue social C’est un moyen pour résoudre les conflits et atteindre une solution équitable et efficace tout en permettant les ajustements nécessaires au progrès social. Ce dialogue doit avoir lieu entre employeurs et employés, entre les managers et les travailleurs et entre les partenaires sociaux et l’État. Pour permettre au dialogue de s’instaurer, il faut que la liberté d’association existe.
III- Stratégies de mise en œuvre du travail décent 3.2.4. Le dialogue social Le dialogue social repose sur trois piliers: 1. Les négociations collectives ; 2. Les droits démocratiques au sein de l’entreprise et de la société ; 3. La participation des partenaires sociaux aux commissions chargées d’élaborer les nouvelles lois économiques et sociales. Que font les organisations syndicales dans la mise en œuvre du travail décent ?
IV. Les organisations syndicales et le travail décent 4.1. Au plan international °Les actions de la CSI La Confédération Syndicale Internationale (CSI) pour sensibiliser les travailleurs du monde entier à la politique de mise en œuvre du travail décent a tisser des alliances avec une série d’organisations, d’institutions et d’instances de direction que sont: - la Confédération Européenne des Syndicats(CES), - Solidar, - le Forum progressiste mondial et - Social Alert International.
IV. Les organisations syndicales et le travail décent 4.1. Au plan international °L’Appel à l’action A Lisbonne, en Octobre 2007, l’Alliance «Un travail décent pour une vie décente» a organisé un évènement préalable à la grande Conférence de l’OIT sur le travail décent. Des hauts responsables de la prise de décisions des gouvernements nationaux et d’institutions internationales ont été invités à signer l’Appel à l’action »Un travail décent pour une vie décente ».
IV. Les organisations syndicales et le travail décent 4.1. Au plan international °Les actions de la CSI en faveur des femmes Lors de la Journée internationale de la femme, le 8 mars 2008, la CSI lança la campagne « une vie décente pour les femmes » qui promeut le travail décent pour les femmes et l’égalité de genre dans les politiques d’emploi et les conventions de travail.
IV. Les organisations syndicales et le travail décent 4.1. Au plan international °Actions de la jeunesse pour le travail décent A la veille du sommet du G8, à Berlin en Allemagne, deux cents (200) jeunes issus des six continents se sont réunis et ont débattu de questions et de stratégies en vue de surmonter les obstacles au travail décent.
IV. Les organisations syndicales et le travail décent 4.1. Au plan international °Actions de la jeunesse pour le travail décent Depuis la réunion de Berlin, le Comité de la jeunesse de la CSI a adopté une politique sur le travail décent pour les jeunes et s’est engagé à prendre une part active à la campagne.
IV. Les organisations syndicales et le travail décent 4.1. Au plan national L’Union Générale des Travailleurs de Côte d’Ivoire (UGTCI) qui est l’affiliée de la CSI en Côte d’Ivoire, fait de la promotion du travail décent une priorité. C’est pourquoi elle a organisé cette cérémonie à l’instar des Cent soixante millions (160.000.000) d’affiliés de la CSI dans le monde entier. C’est dire que l’UGTCI est en phase avec les objectifs du travail décent.
V- Analyse critique 5.1. Analyse critique de la mise en œuvre du travail décent en Côte d’Ivoire « Au Cameroun et en Côte d’Ivoire, les partenaires sociaux ont obtenu que les problèmes d’emploi et de protection sociale soient abordés dans le dialogue qui s’est engagé sur la stratégie de réduction de la pauvreté et que la question de l’emploi soit traitée de façon plus nette dans les documents préliminaires de stratégie…
V- Analyse critique 5.1. Analyse critique de la mise en œuvre du travail décent en Côte d’Ivoire … Et bien que dans des pays de plus en plus nombreux, des organisations d’employeurs et de travailleurs soient invitées à participer pleinement à toutes les phases de la procédure, les partenaires sociaux ont souvent le sentiment frustrant que leurs avis et leur soutien pèsent peu. » rapport du Directeur Général du BIT, Monsieur Juan SOMAVIA sur la dixième (10ème) Réunion régionale Africaine à Addis-Abeba en décembre 2003
V- Analyse critique 5.1. Analyse critique de la mise en œuvre du travail décent en Côte d’Ivoire Malheureusement, ces réactions ne semblent pas avoir été pris en comptes dans la gestion des question d’emploi, de protection sociale et d’égalité entre homme et femme. Ces insuffisances dans la mise en œuvre des objectifs clés du travail décent dans ces deux pays en général et singulièrement en Côte d’Ivoire amènent à faire les critiques si dessous.
V- Analyse critique 5.1.1 l’emploi Tableaux 1 et 2 en annexe 5.1.2 les droits des travailleurs et le Dialogue social La Côte d’Ivoire a ratifié beaucoup de conventions mais leur l’application pose problème car les employeurs foulent au pieds les règles élémentaires de la
V- Analyse critique 5.1.2 les droits des travailleurs et le Dialogue social C87 : Convention sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical, 1948; C98 : Convention sur le droit d’organisation et de négociation collective, 1949; C150 : Convention sur l’administration du travail, 1978 ; C151 : Convention sur les relations de travail dans la fonction publique, 1978 ; C154 : Convention sur la négociation collective, 1981.
V- Analyse critique 5.2. Les perspectives La CSI pour permettre aux organisations syndicales d’évaluer la manifestation pratique du travail décent dans un État donné a défini les indicateurs suivants : 5.2.1. L’Emploi: un revenu équitable assurant une vie décente une égalité de traitement et de chance pour tous de bonnes conditions de travail une santé et une sécurité sur le lieu de travail un accès à un travail significatif et productif des perspectives de développement personnel
V- Analyse critique la liberté de se syndicaliser 5.22. Les Droits des travailleurs par rapport à l’emploi ? la liberté de se syndicaliser la liberté d’expression la possibilité pour les femmes et les hommes de participer aux décisions qui touchent leur vie le droit de négocier collectivement ne pas être victimes de la discrimination ne pas être victimes du travail forcé ne pas être victimes du travail des enfants la reconnaissance légale et l’accès à un système juridique l’existence de lois du travail et l’Etat de droit
V- Analyse critique 5.2. 3. La Protection sociale : le lien important entre l’emploi productif et la sécurité pour ceux qui, pour une raison ou une autre sont sans emploi ; la protection de la perte ou de la réduction des revenus en raison du chômage, de lésions, de la maternité, de la paternité, de la vieillesse, ou de tout type de difficulté des conditions de vie ; les sociétés justes et inclusives
V- Analyse critique 5.2.4. Le Dialogue social : le droit et la possibilité des travailleurs/euses et des employeurs d’être représentés à travers leurs organisations l’obtention des meilleures solutions et des solutions les plus durables à travers la coopération qui est au cœur de la stabilité sociale, de la croissance soutenue et du développement durable l’existence des canaux à travers desquels des conflits peuvent être discutés et résolus
V- Analyse critique A partir de ces indicateurs, chacun devra à son niveau sur son lieu de travail évaluer au quotidiens l’effectivité du travail décent. Celui-ci doit être le leitmotiv de chaque travailleur dans son domaine d’activité. Il appartient aux organisations nationales de mener des actions à travers un thème choisi en rapport avec les quatre piliers du travail décent.
En résumer, qui dit travail décent dit emploi et perspective d’avenir, conditions de travail, possibilité de concilier travail et vie de famille, de scolariser ses enfants ou de les soustraire à l’exercice prématuré d’une activité économique.
Qui dit travail décent dit aussi égalité entre homme et femme, reconnaissance des mérites, possibilité donné aux femme de choisir et de maîtriser leur vie ; capacité de trouver sa place sur le marché du travail, de suivre l’évolution technologique et de rester en bonne santé. C’est pourquoi, Mieux qu’une vision de l’esprit, le travail décent doit être une réalité pour tous.
Conclusion Le travail décent, c’est pouvoir donner libre cours à l’esprit d’entreprise, recevoir une part équitable de la richesse que l’on a contribué à créer et ne pas subir de discrimination ; c’est faire entendre sa voix sur le lieu de travail dans sa communauté. Dans les cas les plus extrêmes, c’est passé de l’État de subsistance à celui d’existence. Pour beaucoup, le travail décent est le moyen primordial de sortir de la pauvreté. Pour bien d’autre encore, c’est ce qui permet de réaliser des aspirations personnelles dans la vie quotidienne et d’exprimer sa solidarité. Partout et pour tout le monde, travail décent est synonyme de dignité humaine. Qu’en pensez-vous ?
Madame GUIEHOA Mariatou Conseiller Spécial du Secrétaire Je vous remercie Conférencière: Madame GUIEHOA Mariatou Conseiller Spécial du Secrétaire Général de l’UGTCI Professeur diplômée de l’ITES de Genève