LES INFECTIONS DU SUJET ÂGÉ

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Transcription de la présentation:

LES INFECTIONS DU SUJET ÂGÉ Dr AOUAM Abir

INTRODUCTION

INTRODUCTION Infections communautaires/infections nosocomiales. 3-5 fois plus fréquentes. Graves: retard du diagnostic. Symptomatologie atypique ou incomplète Rapidité du retentissement

EPIDEMIOLOGIE

EPIDEMIOLOGIE 70% des sujets âgés. 3ème cause de mortalité. Infection communautaire : 90%. Urinary tract infection 25% Enquête PRIAM 2, EHPAD-ORIG

EPIDEMIOLOGIE URINES + POUMONS Les infections nosocomiales: 10% Urinaires: 33%. Pulmonaires: 25%. Cutanées: 20%. URINES + POUMONS Simon I et al. L’infection nosocomiale en contexte gériatrique. Presse Med 2002 ; 31 : 1506-11.

Physiopathologie

PHYSIOPATHOLOGIE 1 DEFICIT IMMUNITAIRE: CELLULAIRE, HUMORALE, CELLULES PHAGOCYTAIRES 2 DENUTRITION DH2O + HYPOALBUMINEMIE 3 POLYPATHOLOGIE POLYMEDICATION 4 TROUBLES SPHINCTERIENS: RETENTION, INCONTINENCE URINAIRE OU FECALE 5 TROUBLES COMPORTEMENTAUX 6 IMMOBILISATION

CLINIQUE

CLINIQUE Latente ou atypique. Fièvre inconstante. Pas de fièvre ≠ pas d’infection. Signes fonctionnels non spécifiques. Incontinence. Etat confusionnel. Signes gastro-intestinaux. Merrien D. Presse Med 2002 ; 31 : 1517-20. Thabaut A. Lettre de l’infectiologue 1992 ; 7 : 515.

PRINCIPALES INFECTIONS DU SUJET AGE

INFECTIONS BRONCHOPULMONAIRES Exacerbation aigue des BPCO Bronchite aigue Pneumopathies aigues (<5%) Infections respiratoires basses Distinction difficile chez le sujet âgé

INFECTIONS BRONCHOPULMONAIRES L’incidence des pneumopathies aigues communautaires augmente avec l’âge. 15 cas / 1000 hab. (60-74 ans). 34 cas / 1000 hab. (≥ 75 ans). L’incidence des IRB en institution: x 10. 3ème cause d’hospitalisation (âge > 65 ans). M. Chakroun. Rev Tun Infectiol, Juillet 07. Léophonte, 1999

INFECTIONS BRONCHOPULMONAIRES Pneumopathie nosocomiale: 2ème infection bactérienne (15%). Fréquence: 1/1000 hab. (< 60 ans). 17/1000 hab. (> 80 ans). TRILOGIE SANTE – Infections –2005.

INFECTIONS BRONCHOPULMONAIRES PAC: Fernandez-Sabé et al,Medicine, 2003.

INFECTIONS BRONCHOPULMONAIRES PA en institution: S. pneumoniae +++ BGN+++: P. aeruginosa (20-45%) Staphylocoque: SAMR Virus: VRS++, rhinovirus, adénovirus,… Fernandez-Sabé et al,Medicine, 2003.

INFECTIONS BRONCHOPULMONAIRES Sain S. pneumoniae Bronchite chronique H. influenzae Immunodéprimé K. pneumoniae S. aureus Legionella Syndrome d’inhalation Anaérobies Raju L. Gériatr Prat et 3ème âge 1989 ; 4 : 74-7.

INFECTIONS BRONCHOPULMONAIRES : facteurs de risque 1 Immunosénescence cellulaire et humorale Vieillissement pulmonaire 2 Pathologie pulmonaire Mauvais état dentaire 3 Trouble de la déglutition 4 Iatrogène: psychotropes sédatifs, anticholinergiques 5 Sonde naso-gastrique

INFECTIONS BRONCHOPULMONAIRES Symptomatologie atypique, trompeuse. Réduction des symptômes respiratoires. Réduction des signes infectieux. Réduction des douleurs. Signes extra-thoraciques : Sd confusionnel, détérioration cognitive, troubles de la marche, incontinence, perte de l’appétit….

INFECTIONS BRONCHOPULMONAIRES Community-acquired pneumonia in very elderly patients: causative organisms, clinical aracteristics, and outcome, (1995 -2001): 1169 PAC < 80ans (60, 17-79)/ 305 PAC >80ans (85, 80-97). Fernandez-Sabé et al, Medicine 2003;82:159-169

INFECTIONS BRONCHOPULMONAIRES Signes de gravité Hospitalisation urgente 1- confusion 2- FR > 30 c/min 3- FC > 125 batt/min 4- PA < 90 mm Hg 5- T° < 35°C ou > 40°C Xvème conférence de consensus. Med Mal Infect. 2006 ; 36 : 235-44.

INFECTIONS BRONCHOPULMONAIRES Pronostic plus sévère. Mortalité: 40%. 3,9 millions de décès / an (OMS 1996). P. Chassagne. Rev Med Resp. 2004 .

MOINS A RISQUE DE GRIPPE EN VILLE PLUS A RISQUE DE GRIPPE GRAVE

MOINS A RISQUE DE GRIPPE EN VILLE

GRIPPE Moins de grippe ou moins de consultations pour grippe ? Moins de consultation dans les 48 premières heures. Forme clinique fruste et peu spécifique. Dyspnée, confusion mentale, déshydratation, signes digestifs. Cohen JM. Virologie 2002 ; 6 : S105-S111.

PLUS A RISQUE DE GRIPPE GRAVE Première cause de mortalité par infection. 7600 décès / an en moyenne chez les sujets > 75 ans (216/100000 hab). A (H3N2). Terrain fragile. Risque de surinfection bactérienne. Carrat F. Virologie 2002 ; 6 : S97-S104.

GRIPPE

INFECTIONS URINAIRES Seconde infection communautaire. Première infection liée aux soins. Incidence augmente avec l’âge. 10-20% (65-70 ans). > 20-30% (> 80 ans). M. Chakroun. Rev Tun Infectiol, Juillet 07.

INFECTIONS URINAIRES Fréquence élevée: Autonomie physique réduite. FEMMES HOMMES 65-70 ans 20% 3% > 80 ans 23-50% Fréquence élevée: Autonomie physique réduite. Capacités cognitives altérées. R. Gonthier. Rev Gériatrie, 2000 ; 25.

INFECTIONS URINAIRES BACTERIURIE ASYMPTOMATIQUE Bactériurie significative: bactéries ≥ 105/ml (prélèvement stérile). BACTERIURIE SYMPTOMATIQUE BACTERIURIE ASYMPTOMATIQUE

INFECTIONS URINAIRES Symptomatique: Signes urinaires, Pesanteurs pelviennes, Douleurs des fosses lombaires, Fièvre, Hypothermie, Signes généraux (sd confusionnel, AEG)

INFECTIONS URINAIRES Symptomatique: Tableau incomplet ou mal décrit. Il peut s’agir: Cystite, Pyélonéphrite aigue, Prostatite, Infection sur sonde.

INFECTIONS URINAIRES Asymptomatique: Fréquente. Incidence annuelle: 20-28% Porteurs chroniques de sonde à demeure (> 80%). Marqueur de la polypathologie. R. Gonthier. Rev Gériatrie, 2000 ; 25.

INFECTIONS URINAIRES Bactériurie asymptomatique Même bactérie sur 2 prélèvements consécutifs ≥ 105/ml (Femme) Bactérie sur un prélèvement stérile ≥ 105/ml (Homme) Bactérie isolée par sondage ≥ 102/ml Bactériurie asymptomatique (Infectious Diseases Society of America Guidelines : IDSA) Infectious Diseases Society of America Guidelines : IDSA 2005.

INFECTIONS URINAIRES Bactériurie asymptomatique Gavazzi G Lancet Inf Dis 2002

INFECTIONS URINAIRES : Facteurs de risque RESIDU COLONISATION Iatrogène Anticholinergique Trauma du bassin Lithiases Sondes Chirurgie urologique Vieillissement vésico-sphinctérien Vessie hypoactive Hypertrophie de la prostate Atrophie urétrale PH vaginal Terrain Alitement Fécalome Atteinte neurologique Incontinence fécale Diabète Déshydratation

Urines polymicrobiennes: 10-30% INFECTIONS URINAIRES HOMME FEMME IU communautaires Proteus = E.coli : 40-50% Entérocoque S. aureus Streptocoque B E. coli: 50-70% Poteus K. pneumoniae IU en milieu institutionnel E. coli Proteus Urines polymicrobiennes: 10-30% IU en milieu hospitalier E. coli puis proteus, CG+: entérocoque Bactériurie asymptomatique SCN=BGN ou entérocoque E. coli, K. pneumoniae, SCN, entérocoque, strepto B Sonde à demeure Polymicrobien: P. aeruginosa, P. mirabilis, providencia, morganella morgani M. Chakroun. Rev Tun Infectiol, Juillet 07.

INFECTIONS URINAIRES Peu d’études sur la mortalité. Pas de lien causal entre bactériurie asymptomatique et mortalité. Pyélonéphrite aigue: cause fréquente de septicémie et de choc infectieux.

INFECTIONS CUTANEES 12-15%. Conférence de consensus de 2000: Dermohypodermites bactériennes non nécrosantes: > 60 ans, 85% le membre inférieur Complications (abcès, septicémie, troubles rénaux) : 6-10%. Mortalité < 0,5% Dermohypodermites bactériennes nécrosantes: rare, mortalité > 30% Les régionales de gérontologie, 2005.

INFECTIONS CUTANEES S. aureus ++++ Infection polymicrobienne: entérobactéries, streptocoque, P. aeruginosa 1/100000 hab. Terrain: diabète, cancer, alcool, immunodépression Les régionales de gérontologie, 2005.

INFECTIONS CUTANEES

INFECTIONS CUTANEES ZONA: Fréquent chez la population âgée. 14 x plus fréquent (> 80 ans). Baisse de l’immunité cellulaire. Même aspect clinique. Deux particularités Zona ophtalmique Algies post zostériennes Consensus infection vzv. Méd Mal Infect. 1998. .

INFECTIONS CUTANEES ALGIES POST ZOSTERIENNES ZONA OPHTALMIQUE 10% des localisations. Examen ophtalmologique répété. ALGIES POST ZOSTERIENNES Intenses, continues, insupportables. Suicide. Un an après l’éruption. Séquelles trophiques: cicatrices plus nettes (peau fine, sèche, dépilée. Arvieu JJ. 2012.

INFECTIONS CUTANEES

MENINGITES BACTERIENNES Rare. < 0,01 cas/100000 hab après 60 ans. Présentation clinique peu spécifique. Fièvre + dégradation des fonctions mentales. S. pneumoniae : 60-70%. Listeria monocytogenes : 10%. Entérobactéries. Trivalle C. Rev Geriatr 2009.

MENINGITES BACTERIENNES Mortalité: 15-34%. Séquelles: 2-4 x plus fréquentes. MOAL et al: A 15-61 ans B 65-94 ans p Décès 2,7% 11,9% 0,04 séquelles 8,2% 14,3% < 0,01 Le Moal G. Rev Med Interne 2000 ; 21 : 844-53.

INFECTIONS DIGESTIVES 4-7% des infections du sujet âgé. Source importante de mortalité et de morbidité. Mortalité: 12-22%.

INFECTIONS DIGESTIVES Infection digestive Diverticulite > 85 ans asymptomatique Pathologie hépato-biliaire: cholecystite, angiocholite HC + : 40-70% pancréatite péritonite Diarrhée aigue infectieuse Clostridium dificile++ campylobacter BGN ++++ Voies biliaires: 5-10% d’entérocoque. Rev de Géria .Supplément 09/2001.

SEPSIS Fréquence: 20%. Gravité augmente avec l’âge. 52-63% des sepsis sévères (sujets > 60 ans). 13-20% (sujets > 80 ans). Les portes d’entrée: Urinaires, Pulmonaires, Biliaires, Cutanées Trivalle C, Rev. Geriatr. 2001 ; 26 : 23-6.

SEPSIS Trivalle C, Rev. Geriatr. 2009.

SEPSIS Trivalle C, Rev. Geriatr. 2009.

SEPSIS Taux de mortalité globale: 15-44%. Etude suisse prospective en hôpital de gériatrie. HC positive HC négative Décès 27,3% 7,8% (Anaérobies, pyocyaniques, klebsielles et entérocoque)

CONCLUSION

CONCLUSION La pathologie infectieuse: cause de mortalité et de morbidité importante chez le sujet âgé. Symptomatologie clinique souvent trompeuse Retard diagnostic Terrain fragile (polypathologie, dénutrition).

CONCLUSION Prise en charge médicale et sociale de la personne âgée malade, Eviter des complications lourdes pour le malade et la société.

MERCI