Module SIG-Santé 1. Introduction : les systèmes d’information géographique pour l’épidémiologie et la géographie de la santé Marc SOURIS Paris Ouest Nanterre-La.

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Transcription de la présentation:

Module SIG-Santé 1. Introduction : les systèmes d’information géographique pour l’épidémiologie et la géographie de la santé Marc SOURIS Paris Ouest Nanterre-La Défense Institut de Recherche pour le Développement Master de Géographie de la Santé, 2012-2013

Les maladies sont des systèmes complexes De nombreux acteurs, avec des relations et des mécanismes complexes, à plusieurs échelles Pathogènes (virus, bactérie, parasite, fungus, prion) Réservoirs (civette, chauve-souris…) Vecteurs (moustique, rat, chauve-souris, escargot…) Hôte (humain ou animal)

Les maladies sont des systèmes complexes La recherche fait appel à de nombreuses disciplines : La biologie et la virologie pour l’étude des pathogènes La médecine pour l’étude des malades (individus) L’entomologie, la biologie, l’écologie pour l’étude des vecteurs L’épidémiologie pour l’étude de l’étiologie à partir de populations L’écologie et la géographie pour l’étude de l’environnement Les sciences sociales (géographie, anthropologie, sociologie…) pour la caractérisation des systèmes et l’étude de leurs mécanismes Les mathématiques, les statistiques, et les sciences de l’information pour la caractérisation et la modélisation des phénomènes

Les maladies sont des systèmes complexes Hôtes, vecteurs, réservoirs, pathogènes sont influencés par : Des facteurs individuels : génétiques, démographiques (âge, sexe…), socio-économiques, biologiques (statut immunitaire, réponse immunitaire, etc..) L’environnement (naturel ou social): organisation de l’espace, structures spatiales, usage du sol, proximité des infrastructures, aléas naturels, Relations entre agents (dans le temps et dans l’espace) : contagion, diffusion, liées au contact ou à la proximité Les hôtes et les comportements sont étudiés au niveau des populations et des groupes, par l’utilisation de statistiques. L’environnement peut être décrit à plusieurs échelles. La variabilité peut être élevée car les probabilités d’occurrence peuvent être faibles. Des évènements de faible probabilité peuvent avoir des impacts importants sur les comportements.

Exemples de pathologies L’analyse spatiale pour l’épidémiologie Exemples de pathologies

Exemple de maladie vectorielle : la dengue Exemple de maladie émergente ou ré-émergente : la fièvre Dengue Maladie virale (4 différents virus induisant 4 sérotypes), Flavivirus (FJ, JE…) Maladie transmise par des moustiques (Aedes Aegyptii, Aedes Albopictus) adaptés aux humains et aux environnements urbains

Exemple de maladie vectorielle : la dengue Exemple de maladie émergente ou ré-émergente Maladie tropicale, morbidité importante, faible mortalité directe Pas de vaccin disponible La lutte anti-vectorielle et le contrôle des comportement est aujourd’hui le seul moyen de réduire le risque Dengue fever in the World. CDC, 2005

Exemple de maladie vectorielle : la dengue Facteurs environnementaux de l’émergence Température et pluie (lié au caractéristiques du vecteur) Urbanisation and usage du sol (également lié aux caractéristiques du vecteur) Conditions démographiques and socio-économique conditions, séroprévalence des populations, immunité des populations Les cas sont difficiles à prévoir : mieux vaut axer le contrôle vectoriel sur les zones de forte densité de vecteurs. Comment l’évaluer ?

Exemple de zoonose : influenza aviaire Exemple de maladie émergente : l’influenza aviaire (H5N1) Maladie virale (virus H5N1) Mortalité très élevée chez les poulets et certains oiseaux se transmet sporadiquement à l’homme

Exemple de zoonose : l’influenza aviaire Facteurs d’émergences et de diffusion de l’influenza aviaire, toujours inconnus Climat ? Réseau de transport (transport de volaille) ? Pratiques agricoles ? Zones lacustres (aires de repos pour les oiseaux migrateurs) ?

Beaucoup d’autres maladies importantes en santé publique Maladies virales : HIV, Influenza, Rage, Chikungunya, Hépatites, JE… Maladies bactériennes : TB, Leptospiroses, Mélioïdoses, Typhus, Tétanos, Cholera… Maladies parasitaires : Malaria, bilharziose, ankylostomes... Maladies non infectieuses : cancers, maladies cardiovasculaires, diabètes, obésité, anémie...

L’analyse du risque en santé publique Le traitement des malades ou la connaissance complète du pathogène ne suffisent pas pour éliminer une maladie. La notion de risque et de santé publique est au centre de l’approche. Comment réduire le risque ? Réduire la susceptibilité de l’hôte (i.e. : immunisation, vaccination, prophylaxie, prévention) Réduire l’exposition de l’hôte au pathogène ou au facteurs de risque (contrôle vectoriel, quarantaine, réduction des conditions favorables aux vecteurs ou aux pathogènes, changer le comportement d’exposition de l’hôte…) Eliminer le pathogène (abatage, désinfection, hygiène) Réduire la vulnérabilité de l’hôte (socio-économique : pauvretés, comportements) Réduire la diffusion : systèmes d’alerte, collecte de données, gestion de crises, principe de précaution, principe de minimisation, zones d’exclusion, etc.

L’apport des systèmes d’information géographique L’objectif : comprendre les mécanismes du système afin d’améliorer la réponse aux objectifs précédents : recherche de facteurs de risques, analyse et optimisation du système de soin, analyse des processus d’émergence et de diffusion, simulation des comportements… Les méthodes SIG : ensemble de méthodes et d’outils pour gérer, analyser, représenter, simuler des situations spatiales (gestion des échelles ; processus d’agrégation ; statistiques spatiales ; etc.).

SIG, épidémiologie, géographie Les relations entre acteurs sont souvent basés sur la localisation (contact, distance, adjacence), en particulier pour les maladies infectieuses De nombreuses données doivent être évaluées sur des populations, avec une approche statistique Les SIG sont très utiles pour gérer des données, pour les cartographier, et pour les analyser (statistiques, analyse spatiale, transfert d’échelle, agrégation, etc.) Pour une approche géographique : fournir statistiques et représentations spatiales permettant d’élaborer des connaissances (analyses raisonnées) sur les mécanismes du système étudié. Pour une approche épidémiologique : permettre la mise en évidence de facteurs de risques, de processus spatiaux d’émergence et de diffusion, par une approche statistique et géostatistique incluant l’environnement et les relations spatiales entre acteurs.

Les SIG dans le domaine de la santé Epidémiologie et SIG Pour l’épidémiologie, la localisation du phénomène n’est pas pertinente en elle-même ; les caractéristiques spatiales doivent être expliquées statistiquement par des variables et des interactions. L’analyse de situations observées ou simulées permet parfois de trouver ces variables et ces interactions : analyse spatiale des situations observées ou simulées analyse statistique et spatiale pour la recherche de facteurs de risques analyse des processus spatio-temporel observés ou simulés

Les SIG dans le domaine de la santé Géographie de la santé et SIG Pour la géographie, la localisation est porteuse de sens, en tant que synthèse d’un ensemble de mécanismes structurés et non structurés. Elle n’est jamais un facteur de confusion, et les caractéristiques spatiales doivent être expliquée par une analyse synthétique faisant appel à : La cartographie des données épidémiologiques (cas, incidences, prévalences), à différentes échelles de temps et d’espace La cartographie de facteurs de risques supposés, et des différents paramètres qui ont une influence supposée sur le phénomène Les résultats des analyses éco-épidémiologiques L’analyse géographique permet d’aller au delà d’une analyse analytique trop simpliste.

Epidémiologie, géographie, SIG et analyse spatiale En résumé, de grands axes d’application pour les SIG : Analyse des facteurs de risques et de vulnérabilité (analyse statistique, modélisation statistique, analyse spatiale, analyse spatio-temporelle) Géographie et sciences sociales Comprendre et modéliser les évolutions spatio-temporelles des cas ou du statut des individus (flambées épidémiques, modèles de diffusion) Sondages sur base spatiale; analyse spatiale des sondages Optimisation des ressources médicales : analyse et optimisation du système de soins

L’analyse spatiale pour l’épidémiologie Données de santé et SIG

Données de santé en épidémiologie et géographie Données épidémiologiques au niveau individuel ou agrégé, avec localisation du patient (dans l’espace et dans le temps), venant des administrations publiques ou privées (ministère de la santé, hôpitaux, assurances et mutuelles, administrations statistiques, recensements, etc.) Données environnementales sur les facteurs de risques supposés Pollution de l’air, qualité de l’eau, nuisances sonores Climat Activités économiques, agriculture Environnement urbain, usage du sol, cadastre, forêt, eau, etc. Relevés et mesures de terrain (observations, inventaire, enquête, capture, prélèvement…) Interprétation d’images satellitaires, de photos aériennes

SIG et données localisées en épidémiologie L’analyse spatiale a besoin de données localisées : SIG Données localisées et SIG: collections de zones, lignes, points, réseaux, pixels, en 2D et en 3D, avec des attributs descriptifs. L’espace peut être considéré comme continu ou discret Les attributs peuvent être quantitatif (valeur numérique) ou qualitatif (ex. type d’usage du sol). Les valeur quantitatives peuvent être des quantités (nombre de cas, population…) , des valeurs (altitude…) ou des rapports (incidences, prévalences, OR…). Les valeur qualitatives peuvent être booléennes (oui/non, malade/non malade, etc.). Le temps peut être disponible, permettant des analyses spatio-temporelles sur les comportements ou les évènements.

Données localisées : exemple Exemple: les villages ruraux au Gabon (Afrique) 2321 villages en zones rurales Enquête épidémiologique sur un échantillon de villages (4514 personnes dans 210 villages sélectionnés)

Données géographiques et environnementales: exemple Exemple: données environnementales au Gabon (Afrique) A partir de données satellitaires, d’enquêtes, de cartes, etc.

L’analyse spatiale en épidémiologie : démarche 1. Préparation de données, SIG, analyse statistique : principaux indices en épidémiologie (incidence, prévalence, RR, OR); agrégation de données dans des zones; standardisation de données; agrégation de données environnementales (buffer, agrégation, matrice de distances et de connectivité, etc.); statistiques; modélisation statistique; 2. Visualisation et cartographie : cas, prévalence, incidence, OR, résidus de régression, etc. Variations spatiales, interpolations; estimations bayésiennes; 3. Analyse de la dépendance spatiale globale : analyse de semis de points (position, tendance, structure; centralité; modèle spatial) ; autocorrélation globale ; corrélation spatiale bivariée globale; 4. Analyse de la dépendance spatiale locale : association locale; détection d’agrégats ; détection d’agrégats bivariés; 5. Analyse spatio-temporelle : analyse temporelle ; visualisation; moyennes mobiles ; filtrage des cas index ; reconstruction de cheminement ; détection d’agrégats spatio- temporels ; 6. Modélisation de la diffusion : rechercher un modèle de diffusion dans l’espace et le temps ; caractéristique de la diffusion (direction; vitesse ; périodicité ; etc.)

Les SIG dans le domaine de la santé Des mises en garde naturelles Les phénomènes de santé sont toujours multifactoriels, et la variabilité aléatoire d’un caractère particulier peut être grande. Désagréger spatialement les données augmente la variabilité aléatoire et diminue la puissance statistique En épidémiologie, lorsque l’on travaille à partir d’échantillons, il faut s’assurer de leur représentativité. Désagréger un échantillon est dangereux. La représentativité spatiale implique l’utilisation de méthodes adaptées à l’autocorrélation spatiale L’espace ne peut que rarement être perçu comme continu : les analyses spatiales doivent être faites en relatif (par rapport à la distribution spatiale du support) Attention à l’interprétation des agrégats de données Attention à l’adéquation entre la résolution des images satellites et l’échelle du phénomène étudié

Les SIG dans le domaine de la santé Des difficultés classiques La cartographie est parfois difficile à interpréter, si l’espace est discret (un agrégat d’objet ne reflète pas un agrégat de valeurs, l’interprétation doit être relative) ou si l’on cartographie des taux (grandes surfaces = faibles densités) Les effets de bord, les effets de la distance ou du voisinage, sont difficiles à évaluer visuellement Attention à la cartographie des ratios (la variabilité statistique est différente selon les objets) Attention aux processus d’agrégations (significativité de l’information, transfert d’échelles) Bien souvent, l’analyse ne reflète pas la complexité de la réalité (calcul des distances; barrières naturelles) L’interaction spatiale dépend de la densité, et doit en tenir compte

Travaux pratiques Géographie de la santé 1. Distribution spatiale et évolution spatio-temporelle de l'incidence de la dengue Objectif de l'exercice : dresser des cartes du nombre de cas et de taux d’incidence annuelle et mensuelle de dengue en Thaïlande par district 2. Capacité d'hospitalisation par arrondissement Objectif de l'exercice : montrer l’inégale répartition des capacités d’hospitalisation dans la ville de Quito 3. Détermination du centre de soins le plus proche pour chaque îlot urbain Objectif de l'exercice : déterminer pour chaque pâté de maisons quel est le centre de soin le plus proche dans la ville de Quito

Travaux pratiques Géographie de la santé 4. Zones d’intervention des pompiers Objectif de l’exercice : dresser une carte de la couverture des interventions des pompiers dans la ville de Quito en vue d’implanter des nouvelles casernes là où elles font le plus défaut 5. Pratiques spatiales des patients en affection long durée (ALD) Objectif de l’exercice : spatialiser les consultations de patients en ALD et les représenter sur une carte des flux.

Travaux pratiques Épidémiologie spatiale et environnement 6. Traitement de données météorologiques en vue d’une étude de corrélation taux d’incidence-environnement Objectif de l'exercice : calcul d’une température minimale moyenne par district à partir des relevés de stations météorologiques 7. Création d’un indice environnemental à partir d’une image satellite Objectif de l'exercice : Calculer un indice environnemental (indice de végétation) pour chaque individu d’une enquête cas-témoin. Comparaison des distributions statistiques. 8. Émergence et diffusion de la grippe aviaire en Thaïlande Objectif de l'exercice : Se familiariser avec les test de géostatistique ave le but d’analyser l’émergence et la diffusion de la grippe aviaire.

Travaux pratiques Facteurs de risque 9. Exposition à un facteur de risque : population affectée par les émanations des bus dans la ville de Quito Objectif de l’exercice : évaluation de la population exposée aux plus fort taux de pollution atmosphérique et détermination d’un échantillon pour vérifier si les troubles respiratoires sont liés à la pollution automobile 10. Identification des habitats favorables à certaines espèces d’animaux ou d’insectes transmettant des pathologies à l’homme (moustiques, rats…). Représentation de la probabilité de présence d’un animal (moustiques) Objectif des exercices: représenter les zones susceptibles d’être affectées par la présence d’animaux ou d’insectes vecteurs de maladies

SIG : logiciel Full GIS software solution for research and scientific studies SavGIS Free download at www.savgis.org Spatial Database management ● Spatial queries ● Spatial analysis ● Geostatistics ● Interpolations ● Remote sensing ● Cartography ● Network analysis and Operation Research ● 3D ● Georeferencing ● Digitalization ● and more…

SIG : logiciel SavGIS Savateca : Administration et gestion de bases de données Savedit : Digitalisation et contrôle de qualité Savamer : Georéférencement and mosaïquage Savane : requêtes, analyses, statistiques, cartographie, traitement d’image, etc.

Fin Marc Souris, 2012