RESULTATS ET DISCUSSION Impact de perturbations climatiques et stratégies d’adaptation des producteurs agricoles en basse, moyenne et haute altitude du Sud-Kivu Miderho, C.C.; Mbeza , T.U.; Shamaba, B.D. et Bisimwa, E.B. Université Catholique de Bukavu, Faculté des Sciences Agronomiques, B.P. 02 Cyangugu Rwanda . Contact: christuscito@gmail.com INTRODUCTION RESULTATS ET DISCUSSION Les conséquences entrainées par le changement et les perturbations climatiques sont nombreuses surtout dans le secteur agricole où nous assistons à une baisse sensible de la production agricole principalement les cultures céréalières mondiales (blé, riz et maïs) et qui pourrait entrainer l’insécurité alimentaire. L’Afrique est l’un des continents les plus vulnérables à la variabilité et aux changements climatiques, une situation qui est aggravée par l’interaction de «contraintes multiples» qui interviennent à divers niveaux, et une faible capacité d’adaptation. Ces changements sont surtout dans la succession des saisons culturales, la médiocrité des récoltes, l’intensité de la prolifération des insectes et ravageurs pendant les stades et périodes critique de développement des plantes, la sécheresse et la pourriture des semences et jeunes plantules sont parmi les nombreuses conséquences des perturbations climatiques qui sont en cours d’observation en Afrique et en R D Congo. Les agriculteurs de certaines provinces ont développé de nombreuses options d’adaptation pour faire face à la variabilité actuelle du climat comme l’adoption des énergies renouvelables, le reboisement la lutte contre la déforestation, abandon de cultures ou variétés de culture….Les stratégies pratiquées par les paysans du Sud- Kivu spécialement ceux de la basse, moyenne et haute altitude ne sont pas connues . 1. Impacts des pertubations climatiques sur la production agricole Figure 1: Impacts des perturbations climatiques sur la production agricole La majorité des cultures vivrières pratiquée au Sud-Kivu soufrent des stresses biotiques et/ou abiotiques dues aux perturbations climatiques car plus de la moitié des enquêtés confirment qu’il y a prolifération et apparition de nouvelles maladies et ravageurs. Il s’agit par exemple de la striure brune sur le manioc en basse altitude et le wilt bactérien sur le bananier en haute et moyenne altitude. Les cultures telles que le riz, le haricot, le maïs, le manioc et le bananier sont également sujet à des maladies et ravageurs. La patate douce par contre est la culture la moins attaquée probablement à cause de sa tolérance et son élasticité. Les cultures vivrières pratiquées au Sud-Kivu soufrent de la carence en eau comme l’affirment la majorité des enquêtés. Les cultures telles que le haricot, le riz et le maïs sont celles les plus frappées par la carence des pluies en basse et haute altitude, seul le haricot souffre de l’excès des pluies en moyenne altitude car elle n’en a besoin que pendant les premiers jours avant la floraison. D’autres cultures telles le manioc et la patate douce soufrent modérément de la carence en eau car ces dernières sont plus ou moins plastiques, cette propriété leur confère la facilité de s’adapter aux conditions difficiles pour survivre. L’analyse de χ² a montré qu’in n ’y a pas de différence significative entre les opinions selon que nous soyons en Basse altitude, Moyenne altitude et Haute altitude; Ainsi, l’impact majeur sur la production agricole est la prolifération des maladies et ravageurs de cultures causant une baisse de la production agricole au Sud-Kivu. OBJECTIFS L’objectif de ce travail est de présenter l’impact de perturbations climatiques et la manière dont les producteurs agricoles s’adaptent à ces nouvelles conditions impliquant ainsi des nouvelles adaptations au calendrier agricole. METHODOLOGIE La méthode d’investigation était celle de l’enquête par questionnaire menées auprès des agriculteurs dans les 3 zones agro-écologique du Sud-Kivu dans le souci couvrir la plus grande étendue possible de la province et entendre les différents avis des agriculteurs des coins éloignés et dispersés du Sud-Kivu . Dans les zones agro écologiques, le choix d’un territoire dépendait des antécédents climatiques. Le choix des enquêtés était basé sur les critères suivant : la durée dans l’activité agricole au minimum de 10 ans dans le même milieu avec comme l’agriculture comme activité principale et il faudrait que l’enquêté soit à mesure de répondre objectivement aux questions qui lui seront posées. Au total trois territoires ont été enquêtés repartis selon les trois zones agro écologiques(tableau 1). Ainsi, un territoire pouvait se retrouver dans deux zones agro écologiques en même temps. C’est ainsi que la taille de l’échantillon était de 30 individus par zone agro écologique qui donne une taille totale de 90 individus choisis de façon aléatoire. Le test de Chi-Carré a été utilisé pour déceler certaine différence entre les opinions selon les zones agro écologiques. Le tableau 1 présente la répartition des territoires selon les zones agro écologiques 2. Mécanismes d’adaptation développés par les paysans Tableau 1:la répartition des territoires selon les zones agro écologiques figure 2: Mécanismes d’adaptation développés par les paysans En basse altitude, il ya eu adoption des cultures tolérantes et des variétés précoces (46%), l’irrigation, la création de microclimat et l’adaptation du calendrier agricole y sont faites mais à très faible doses. Les agriculteurs de basse et moyenne altitude sont dynamiques car ils ont souvent l’aide et l’accompagnement des ONGs et institutions de recherches agronomiques. Dans la moyenne et haute altitude la majorité de agriculteur n’ont aucun mécanisme pour lutter contre les effets de perturbations climatiques (43% et 66.66% respectivement) , l’ adoption des cultures tolérantes et variétés précoces (33,3%) et l’autre proportion est consacrée à d’autres stratégies (en moyenne altitude) . une très petite partie de la population utilisent les variétés améliorées et précoces et l’irrigation . Le test Chi deux montre qu’il n’y a pas de différence significative entre les différents mécanismes d’adaptation aux perturbations climatiques, la stratégie la plus pratiquées en basse altitude est l’adoption de plantes tolérantes et les plantes précoces pendant qu’en haute et moyenne altitude presque les paysans n’adoptent aucune stratégie. Chi carré= 36.9474, ddl= 14, p-value = 0.0007514 CONCLUSION En se référant aux résultats trouvés, retenons ce qui suit : Parmi les manifestations négatives des perturbations climatiques au Sud- Kivu, c’est plus l’apparition des maladies et les ravageurs des plantes causant ainsi la chute de la production de principales cultures vivrières. Pour s’adapter les paysans de haute et moyenne altitude n’utilisant pas presque les stratégies d’adaptation aux perturbations climatiques tandis que ceux de basse altitude pratiques certaines stratégies surtout l’adoption des cultures tolérantes et des variétés précoces.