Femmes et changement climatique - Quelles actions sur le terrain? -
La situation actuelle Contexte général sur la situation des femmes: Peu de possibilités d’entreprendre des études. On considère souvent que le plus important pour une femme c’est de s’occuper de son foyer et de travailler dans les champs. On pense que les études ne lui apportent rien pour la vie de tous les jours. La femme est prête pour le mariage dès qu’elle atteint sa puberté. En Bolivie, par exemple, durant le dernières années du secondaire dans le secteur rural, la moyenne de participation est de 90% pour les hommes et 10% pour les femmes. Les femmes ne sont pas ou très peu présentes dans les instances de décision des organisations et structures communautaires, souvent par manque de temps, de formation et/ou de peur de participer. Si la femme veut participer à une formation ou à une réunion elle doit venir avec ses enfants, car elle est considérée comme « responsable » des enfants. Il est souvent impensable que le père puisse s’occuper des enfants pendant qu’elle suit la formation. Ceci entrave sa participation et sa concentration. L’argument « culturel » revient régulièrement et freine les vrais changements sur le terrain, la violence et la discrimination à l’égard des femmes ne connaît pas de trêve.
La situation actuelle [2] Au niveau agricole: La production agricole est dans la plupart des familles sous la responsabilité des femmes. Souvent les hommes partent travailler dans les mines ou chercher du travail en ville, car la production agricole ne suffit pas pour nourrir une famille. Parfois ils reviennent pour la récolte mais souvent ils ne reviennent plus ou très peu. L’espace agricole pour la production familiale est très réduit et souvent réparti entre les enfants de la famille. En Afrique par exemple, la femme a rarement accès à la terre, elle cultive la terre de son mari, son beau père ou son père. Les filles n’héritent pas la terre. Disparation des traditions agricoles plus adaptées aux terrains et au climat. Ainsi par exemple les rotations des surfaces cultivables, pratique importante dans la production agricole traditionnelle est peu à peu abandonnée, par manque de terrain et/ou à cause de la recherche de plus de productivité. Pour la plupart des gouvernements les modèles de développement agricole sont basés sur les grandes exploitations et destinés à l’exportation. La priorité est donc donnée à des produits à haute demande d’exportation au détriment de la production destinée à l’alimentation familial. Peu d’appui technique et de moyens de production (accès au crédit). Les femmes ont plus difficilement accès aux moyens de production tant en Afrique comme en Amérique latine. Difficulté d’accès à l’eau, aux marchés, aux transports, aux savoirs faire. Situation aggravée par les conséquences des changements climatiques.
Principales conséquences du changement climatique Perturbations de la saison des pluies, ce qui a des conséquences directes sur la production. Les variations du taux d’humidité, de chaleur, …entrainent l’ apparition de maladies et de parasites inexistants auparavant. Peu d’expérience pour faire face et combattre. Augmentation de l’érosion des sols fragilisés par la perte de matière organique. Diminution de la biodiversité et disparition des variétés de produits locaux (exemple pomme de terre). Disparition de la neige, très importante dans le production hydraulique. Souvent ce sont les zones les plus pauvres qui sont les plus affectées par les changements climatiques.
Quoi faire? Renforcer les capacités des femmes à tous les niveaux. Tant au niveau personnel (prise de parole, assurance personnelle, etc.) qu’au niveau technique. Leurs donner de réels moyens pour améliorer leur situation (crédits spécifiques selon leur situation, moyens de production, formations, etc.). Il est primordial que les femmes puisent participer de manière plus active dans les instances de décision, là où les décisions qui les touchent directement sont prises. Un travail spécifique de genre qui puisse inclure les hommes et les familles afin de créer un environnement favorable au renforcement des capacités des femmes. Récupérer des connaissances et des savoirs faire ancestraux qui vont permettre de diminuer la pression sur des terrains déjà fragiles et touchés par les changements climatiques. Introduire de nouvelles techniques de culture et variétés, mieux adaptées aux changements du milieu. Pour ce faire il faut avoir recours à toutes les sources de savoirs (locaux et y inclus les universitaires) et avec elle développer de la recherche action.… Mettre en place des actions rapidement avant que ce soit trop tard non seulement pour le petit paysan mais aussi pour la Souveraineté alimentaire. En effet, ce sont les petits paysans qui permettent d’offrir aux habitants des grandes villes des produits bon marché.
Alternatives sur le terrain Le programme de Solidarité Socialiste est axé sur des changements dans la société visant plus d’égalité entre les femmes et les hommes et particulièrement l’empowerment des femmes à travers des changements dans la mentalité et la perception du rôle et de la position des femmes. Son axe d’action: l’Economie Social et Solidaire, primauté du social sur l’économique, respect de l’environnement (agriculture bio, partir des savoirs locaux, …) et de formes alternatives d’échanges et de commercialisation (circuits de commercialisation courts, marchés communautaires, …). Dans le cadre du programme de Solidarité Socialiste, des formations spécifiques sont organisées pour renforcer les capacités des femmes en partant du développement personnel pour arriver à un travail plus global au niveau des organisations. Le but est d’améliorer la capacité des femmes à planifier et à gérer des actions, influer sur la politique communale et mener à bien leurs activités économiques. Toutes ses actions et surtout le renforcement de la situation économique des femmes conduisent à une amélioration significative de la confiance en soi des femmes, lesquelles s’estiment dès lors en mesure – par exemple – de paraître en public et de défendre leurs idées au sein de la famille et dans la communauté.
Les femmes prennent conscience qu’elles sont égales aux hommes et que cette égalité implique qu’elles doivent aussi être actives en dehors du ménage. S’il est vrai qu’il est déterminant de faire un travail conjoint hommes-femmes pour des changements à long terme, il est nécessaire surtout au début, d’entreprendre un travail spécifique avec les femmes. Mettre en place des mécanismes pour que les femmes soient impliquées dans les différentes étapes du processus (comités de projets, responsabilités techniques, etc.). Mise en place de projets spécifiques pour et par les organisations des femmes. Dans les programmes de chaque pays des budgets spécifiques sont destinés aux actions et gérés par les femmes ainsi que pour du plaidoyer tant au niveau local, que régional et si possible national. Favoriser la mise en réseau et l’organisation de filières agricoles
Alternatives en Belgique Sensibiliser, informer sur la situation des femmes dans les différents pays et les enjeux internationaux avec la participation directe des femmes et des hommes du terrain, afin qu’ils puissent parler de leur réalité, de leur vécu et surtout de leurs actions sur le terrain. Travailler en coordination avec d’autres associations dans le but de renforcer le pouvoir d’action et le plaidoyer tant au niveau belge qu’au niveau européen. Elaboration de notes politiques, organisation de visites de terrain plus « politiques », de conférences de presse, participation aux plateformes et coordinations qui travaillent sur la thématique, etc.
Merci pour votre attention!