Psychopharmacologie- Dépression

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Transcription de la présentation:

Psychopharmacologie- Dépression Catherine Julien, B. Pharm., M. Sc. Pharmacienne, CSSS Baie-des-Chaleurs En collaboration avec Marie-Eve Doucet, pharmacienne et Dr. Martin Potter

Plan de la présentation Survol des classes pharmacologiques Choix adapté selon le patient Alternative en cas d’échec Substitutions médicamenteuses Associations médicamenteuses Potentialisation Cessation d’un antidépresseur

Abréviations utilisées 5-HT: Sérotonine ATC: Antidépresseur tricyclique ATD:Antidépresseur ASNA: Antidépresseur sérotoninergique et noadrénergique spécifique CANMAT: « Canadian Network for Mood and Anxiety Treatments » CYP: Cytochrome P450 DA: Dopamine H1: Récepteur histaminique HTO: Hypotension orthostatique IMAO: Inhibiteur de le monoamine oxydase IMAO-R: IMAO réversible IMAO-I: IMAO irréversible

Abréviations utilisées IRAS: Inhibiteur/Antagoniste de la recapture de la sérotonine IRND: Inhibiteur de la recapture de la noradrénaline et de la dopamine IRSN: Inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline ISRS: Inhibiteur sélectif de la recapture de la serotonine M1: Récepteur muscarinique NA: Noradrénaline PA: Personne âgée REP: Réaction extrapyramidale RCT: « Randomized controled trial » SNC: Système nerveux central TAG: Trouble d’anxiété généralisée TdP: Torsade de pointe TGI: Troubles gastro-intestinaux TOC: Trouble obsessif compulsif

Objectifs de traitement Rémission: Résolution des symptômes dépressifs Définition associées: Réponse: diminution de plus de 50% des symptômes Réponse partielle: diminution des symptômes de moins de 50% Objectif: selon CANMAT 2009: Une « réponse au traitement » n’est pas suffisante car elle correspond à une diminution des symptômes et non leur résolution Rémission: score normale selon l’échelle utilisée (ou normale subjectivement) Différentes échelles sont disponibles pour évaluer les symptômes et la réponse Plus on tarde à traiter, plus le risque de rechute est important et plus la dépression sera longue et difficile à traiter.

Molécules indiquées en dépression 1ers choix: ISRS IRSN Bupropion (IRND) Mirtazapine (ASNA) 2ème choix: Antidépresseurs tricycliques (ATC) Trazodone (IRAS) 3èmes choix Inhibiteurs de la monoamine oxydase réversibles ou irréversibles (IMAO-R/I) En raison de la meilleur tolérabilité en général Tous les antidépresseurs disponibles au Canada sont considérés d’efficacité similaire. Ils se distinguent principalement par leurs propriétés pharmacologiques et leur profil d’effets indésirables.**

Étude Cipriani et al. 2009 Méta-analyse portant sur 12 antidépresseurs (117 essais cliniques) Bupropion, citalopram, duloxetine, escitalopram, fluoxetine, flovoxamine, mirtazapine, paroxetine, sertraline, venlafaxine. Les plus efficaces (% de réponse): escitalopram, mirtazapine, sertraline et venlafaxine Les mieux tolérés (% d’arrêt du traitement): escitalopram et sertraline Limites: Peu de paramètres évalués, doses peu étayées Autres agents qu’on n’a pas ici: milnacipran et reboxetine Cipriani A et al. Comparative efficacy and acceptability of 12 new-generation antidepressants: a multiple-treatments meta-analysis, Lancet 2009; 373: 746–58

Neurotransmetteurs impliqués

Mécanismes impliqués Ref: Clinical handbook of psychotropic drugs 2012 Effet thérapeutique Effet indésirable Inhibition de la recapture de la noradrénaline antidépresseur Tremblements , tachycardie sudation, hypertension, insomnie, troubles érectiles et éjaculatoires. Inhibition de la recapture de la sérotonine (5-HT) Antidépresseur, anti-anxiété, anti-panique, anti-obsessionnel Dyspepsie, nausées, maux de tête, nervosité, akathisie, REP,, effets sexuels. Inhibition de la recapture de la dopamine Antidépresseur, antiparkinsonien, peut augmenter la motivation et la cognition Trouble psychomoteur, aggravation d’une psychose. Antagonisme 5-HT1A Antidépresseur, anxiolytique et anti-agressivité Antagonisme 5-HT2A (*2C) Anxiolytique (2C), antidépresseur (2A), antipsychotique Hypotension, trouble ejaculatoires, sédation, prise de poids (2C) Antagonisme muscarinique Bouche sèche, vision brouillée, constipation, rétention urinaire, tachycardie sinusale, changements au QRS, troubles de mémoire, sédation, exacerbation d’un glaucome Antagonisme histaminique Sédation, hypotension posturale, prise de poids Antagonisme adrénergique alpha-1 Hypotension posturale, étourdissements, tachycardie réflexe, sedation Antagonisme dopaminergique Antipsychotique REP, changements endocriniens, dysfonctions sexuelles GARDER CETTE DIAPO VS MASQUER ? Vs mettre une diapo du document « role des neurotransmetteurs dans la dépression » de Lilly ? 1)IRN: ex: IRSN (effexor), effets secondaire conséquants d’un surplus de noradrénaline à la synapse. 2) IRS: Majorité des effets recherchés. Dyspepsie (mechanisme à élaborer); REP possible parce que plus de serotonine inhibe la libération de dopamine dans la voie nigrostriée (voie du mouvement), trouble sexuel partiellement causés par une inhibition de la sécretion de PRL a/n des cellules pituitaires par la sérotonine (action directe) 3) Inhibition de la recapture de la dopamine: effet de l’effexor à haute dose par exemple. Effets 2e: trouble psychomoteur par augmentation de la dopamine dans la voie nigrostriée, et augmentation de la psychose par augmentation de la dopamine dans la voie mesolimbique 4) Antago 5HT1A: mécanisme de la trazodone et du remeron par exemple. 5HT1A est présynaptique, lorsque la sérotonine s’y lie, il y a diminution de la libération de sérotonine, donc son antagonisme augmente la libération de sérotonine 5) HT2A: effets de plusieurs antidépresseurs et antipsychotiques….. A ELABORER 6) Effets anticholinergiques…. Effets contre les troubles du mouvement…. Ach est le frein de la dopamine dans la voie nigrostriée 7)histamine= prise de poids et désordres métaboliques subséquents 8) Antago dopaminergique= Antipsychotiques Ref: STAHL essential psychopharmacology -Depression Ref: Clinical handbook of psychotropic drugs 2012

Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) Rx Dose de départ T 1/2 Rythme d’augmentation usuel Dose cible (dépression) Dose maximale Citalopram (Celexa) 10-20 mg 24-45h q1-2 sem 20-40 mg 40 mg Escitalopram (Cipralex) 5-10 mg 27-32h 20 mg Fluoxetine (Prozac) 24-144h ( + metab. actif) q mois 80 mg Fluvoxamine (Luvox) 50 mg 9-28h q1sem 100-200 mg 300 mg Paroxetine (Paxil) 3-65h q 1-2 sem (10-40 mg en gériatrie) Sertraline (Zoloft) 25-50 mg 22-36h 50-150 mg 200 mg Celexa: il y a quelques années le max était de 80 mg, maintenant 40 mg et 20 mg en gériatrie

Indications officielles Molécule Indications officielles Citalopram (Celexa) Dépression Escitalopram (Cipralex) Dépression, TAG, TOC Fluoxetine (Prozac) Boulimie, dépression, TOC Fluvoxamine (Luvox) Dépression, TOC Paroxetine (Paxil) Dépression, dysphorie prémenstruelle, stress post-traumatique, phobie sociale, TOC, TAG, trouble panique Sertraline (Zoloft) Dépression, TOC, trouble panique Effets de classes: A/N de l’effet sérotoninergique Certains ISRS ont un petit effet sur la NA, ce qui fait qu’on peut les utiliser dans certaines indications et pas les autres (ex: paxil nouvellement utilisé dans les sx de ménopause comme c’est le cas avec l’effexor) Indications non officielles: Celexa:Dépression saisonnieres, dysphorie prémenstruelles, stress post-traumatique, phobie sociale, symptomes vasomoteurs, TOC, TAG, Tr panique Cipralex; autisme, dep saisonniere, dysphorie prémenstruelle, stress post traumatique, phobie sociale, sx vasomoteurs, TOC, TAG, trouble panique, Prozac: dep saisonniere, dysphorie prémenstruelle, ejaculation précoce, stress post traumatique, fibromyalgie, HTO, Raynaud, prevention migraine, neuropathie diabétique, obésité, phobie sociale, sx vasomoteurs, TDA-H, TAG, trouble panique Luvox: dep sais., stress post traumatique, phobie sociale, TAG, trouble panique Paxil: colon irritable, dep sais, ejaculation précoce, fibromyalgie, HTO, migraine, neuropathie diabétique, Sx vasomoteurs, Zoloft: dep sais, dysphorie prémenstruelle, ejaculation précoce, stress post-traumatique, phobie sociale, sx vasomoteurs, TAG **Effets thérapeutiques souvent des effets de classes

Effets indésirables Troubles gastro-intestinaux: nausées, vomissements, diarrhée SNC: anxiété, agitation, insomnie, REP, akathisie Troubles sexuels Autres: céphalées, xerostomie, sudation Augmentation du risque de saignement digestif Facteur de risque d’ostéoporose (faible) Hyponatrémie TGI: surtout en début de traitement, mais diarrhée peut persister (5HT3?) Sudation moindre qu’avec un IRSN

ISRS Rx Stimulant ou sédatif Effets sur le poids Citalopram (Celexa) ++ Escitalopram (Cipralex) + Fluoxetine (Prozac) Fluvoxamine (Luvox) Sédatif Paroxetine (Paxil) +++ Sertraline (Zoloft) sédatifs vs stimulant, prise de poids (ou dans diapo suivante Les « + » mis selon le tableau de vigilance

Caractéristiques particulières Fluoxétine (Prozac) Stimulant Long T 1/2 Sertraline (Zoloft) Stimulant (mais moins que Prozac) Nourriture favorise l’absorption (souper usuellement) Prozac: Long pour avoir l’effet thérapeutique, mais ensuite long T1/2 fait qu’une dose oubliée a moins d’impact

Caractéristiques particulières Paroxétine (Paxil) Sédatif Très anticholinergique Trouble sexuels +++, Gain de poids +++ Fluvoxamine (Luvox) TGI ++ (nausées) Potentiel d’interaction Luvox le moins de troubles sexuels (clinical handbook of psychotropic drugs) Troubles sexuels avec le paxil associé à son inhibition de la NOS (nitric oxyde synthetase)

Caractéristiques particulières Citalopram (celexa) Très sélectif Stimulant (généralement) Escitalopram (Cipralex) Enantiomère actif du citalopram Non remboursé à la RAMQ Motif: justesse du prix (2012) Citalopram: Le plus sélectif des ISRS, si on exclu l’escitalopram qui l’est encore plus parce que c’est le métabolite actif Escitalopram serait un peu mieux toléré que le citalopram car l’énantiomère R est responsable de certains effets secondaires (légèrement antihistaminique, par exemple) Récemment découvert: Possibilité que l’énantiomère R interfère dans la liaison de l’énantiomère S au recepteur ce qui peut mener à une moins bonne efficacité du citalopram à petite dose. (ref: STAHL) Les différences n’ont pas été jugées suffisamment significatives sur le plan clinique/statistique pour justifier un remboursement du Cipralex (dernière évaluation en 2012 par l’INESSS)

Caractéristiques particulières À éviter en gériatrie: Prozac: Anxiété, agitation, métabolites actifs s’accumulant chez la personne âgée, T ½ long, hyponatrémie, potentiel d’interaction (2D6) Luvox: interaction +++, sédation ++, TGI ++ Paxil: Très anticholinergique, sédatif, hyponatrémie, potentiel d’interaction (2D6) À favoriser: Zoloft, Celexa, Cipralex Ref JP Bernier, faculté de pharmacie ULaval 2011

Potentiel d’interaction Molécule Voie métabolique Inhibiteur métabolique Interaction potentielle Citalopram (Celexa) 2D6, 2C19, 3A4 faible _ Escitalopram (Cipralex) Fluoxetine (Prozac) 2D6, 2C9, 2C19 2D6, 1A2, 3A4 ATC, Risperdal, certains Beta-bloqueurs, DM, Desyrel, Effexor et duloxetine, codeine, coumadin Fluvoxamine (Luvox) 1A2, 2D6 1A2, 2D6, 2C9, 2C19 Cipro, Zyprexa, Clozapine, Théophylline, coumadin Paroxetine (Paxil) 2D6, PGP 2B6, 2D6, 2C19 Semblable au Prozac Sertraline (Zoloft) 3A4, 2C19, UGT 2C19, 2B6 Valium, prevacid, losec, dilantin, coumadin

IRSN Rx Dose de départ T 1/2 Rythme d’augmentation usuel Dose cible (dépression) Dose maximale Venlafaxine (Effexor) 37,5-75 mg 3-7h (9-13 metab.) q4-7 jours 75-225 mg?? 375 mg Desvenlafaxine (Pristiq) 50 mg 11h - 100 mg Duloxétine (Cymbalta) 30-60 mg 10-15h q1-2 sem 60 mg 120 mg Mentionner que pour l’effexor neurotransmetteurs touchés dépende de la dose Pristiq: non remboursé RAMQ; interessant car moins de titration de dose nécessaire, usuellement pas Cymbalta: 120 mg/jr = sécuritaire et efficace mais pas d’évidence de bénéfice vs 60 mg 60 mg = dose de départ usuelle, 30 mg si patient sensible

Indications officielles molécule Indication officielle Venlafaxine (Effexor) Dépression, phobie sociale, TAG, trouble panique Desvenlafaxine (Pristiq) Dépression Duloxétine (Cymbalta) Dépression*, Douleur chronique, fibromyalgie, neuropathie diabétique, TAG *Non remboursé à la RAMQ dans cette indication (motif: valeur thérapeutique non démontrée) Cymbalta: autre indication: algie post-zona, dépression saisonniere, douleur neurogène, incontinence de stress Effexor: Algie post-Zona, dep sais, douleur neurogene, dysphorie premenstruelle, etat de stress post traumatique, fibromyalgie, migraine, sx vasomoteurs, TOC Pristiq: dep sais, Sx vasomoteurs Pristiq= metabolite actif de l’effexor via le CYP2D6

Effets indésirables Troubles GI Sudation Céphalées Insomnie Sécheresse de la bouche, constipation Hypertension HTO Potentiel d’interaction: TGI surtout chez la PA HTA: augmentation 1-2 mmHg en moyenne Plus d’HTA lorsqu’on a un effet dopaminergique avec l’effexor à plus de 300 mg; moisn d’effets d’HTA avec pristiq et Cymbalta

Caractéristiques particulières Venlafaxine (Effexor) Neurotransmetteurs impliqués variable selon la dose: <112,5* mg:5-HT 112,5*-300 mg: 5-HT et NA >300 mg: 5-HT, NA et DA Desvenlafaxine (Pristiq) Seulement remboursé auprès de certaines assurances privées Système de libération contrôlée: capsule peut être retrouvée dans les selles Dose cible dès le début Ajustements selon fonction rénale et hépatique DA= dopamine… Effexor`: NE au dessus de 150 dans le clinical handbook…. Au dessus de 112,5 dans notes de cours de psy résidence Dopamine au dessus de 300 dans les notes de psy a la résidence Varie légèrement selon la référence Desvenlafaxine = métabolite actif de la venlafaxine (évite le métabolisme via le CYP2D6) Possède plus d’effet NA vs 5-HT comparativement à la molécule mère (STAHL) Ne semble pas avoir fait l’objet d’une demande d’évaluation pour remboursement à la RAMQ Moins efficace que l’effexor et moins bien toléré ? (cours donné par MED?)

Caractéristiques particulières Duloxétine (Cymbalta) À éviter à moins de 30 ml/min Effet sur la NA non-lié à la dose Effet moindre que l’effexor sur la tension artérielle Non remboursé à la RAMQ en dépression majeure. Peut etre intéressant pour un patient avec douleurs chroniques associées ou neuropathie diabétique parce que n’est pas officiellement remboursé en dépression majeure seule.

Potentiel d’interaction Molécule Voie métabolique Venlafaxine (Effexor) 2D6, 3A4, 2C9, 2C19 Desvenlafaxine (Pristiq) UGT, 3A4 Duloxétine (Cymbalta) 1A2, 2D6 (inhibition CYP2D6) UGT: lié au 3A4, les inh et ind du 3A4 sont souvent aussi inh ind des UGT. Ex: cordarone 1A2: penser à la fumée de cigarette (ou autre); cipro Venlafaxine: en présence d’une inhibition du CYP 2D6, il y a plus de venlafaxine a/n sanguin que de desvenlafaxine

Bupropion (Wellbutrin) Mécanisme d’action: Inhibiteur de la recapture de la noradrénaline et de la dopamine (IRND) Indications officielles: Dépendance à la nicotine, dépression Dose de départ T 1/2 Rythme d’augmentation usuel Dose cible (dépression) Dose maximale 100-150 mg 10-14h (20-27 metab.) q2-4 sem 150-300 mg 300-450 mg Max en vrai: 450 mg, mais risque +++ de convulsion SR: co de 100-150mg XL: co de 150-300 mg

Effets indésirables Agitation, anxiété, insomnie Nausées Xérostomie Céphalées Augmentation du risque de convulsion Augmentation de la TA possible Potentiel d’interaction: Métabolisé au CYP 2B6, faible inhibiteur du CYP2D6→ Peu d’interactions À éviter chez un patient anxieux Vs convulsions: éviter si: désordre alimentaires, épilepsie, trauma cranien, tumeur SNC, alcool ou drogue CYP 2B6: tegretol en est un inducteur

Caractéristiques particulières Peut être associé à un ISRS pour diminuer la dysfonction sexuelle. Peu/pas de prise de poids Stimulant Intéressant vs dysfonction sexuelles, si patient apathique ou hypersomno, favorise la perte de poids (diminue l’appétit)

Mirtazapine (Remeron) Mécanisme d’action (ASNA): Alpha-2 bloquant (stimule la libération de 5-HT et de NA) Inhibe les récepteurs 5-HT2 Diminue l’insomnie, l’anxiété et les troubles sexuels possibles avec les ISRS Inhibe les récepteurs 5-HT3 Diminue les nausées, diarrhées, constipation et céphalées associées aux ISRS Antihistaminique (dominant à faible dose) Augmente l’appétit (poids), somnolence, diminue l’anxiété Effet antiH à faible dose, d’où le fait qu’on lutilise a faible dose en insomnie et à plus forte dose dans un objectif de tx de la dépression: alors l’effet sur la NA prend le dessus Au dessus de 15 mg, moins sédatif NASS: antidépresseur noradrénergique et serotoninergique spécifique

Mirtazapine (Remeron) Indications officielles: Dépression Dose de départ T 1/2 Rythme d’augmentation usuel Dose cible (dépression) Dose maximale 15 mg 20-40h q1-2 sem 15-45 mg 60 mg 60 mg: peu de données d’efficacité, mais toléré Die HS, vu la somnolence Indications non officielles: anorexie, dep saisoniere, dysfn sexuelles liées aux ISRS, stress post traumatique, Sx vasomoteurs de la ménopause, TAG Souvent utilisé comme hypnotique en pratique (à petite dose, où les effets antihistaminiques dominent)

Effets indésirables Somnolence Augmentation de l’appétit Xérostomie Constipation Étourdissements Potentiel d’interactions: Métabolisme majoritairement au CYP3A4, 1A2 et 2D6 N,est pas inducteur ou inhibiteur Peu/pas de tr sexuels, Tr GI ou céphalées

Caractéristiques particulières Sédatif, particulièrement à faible dose Augmente l’appétit (indication non officielle en anorexie, cachexie) Pas de dysfonction sexuelle Peut détériorer une dyslipidémie Sécuritaire en gériatrie

Trazodone (Desyrel) Mécanisme d’action: Inhibiteur de la recapture et antagoniste de la sérotonine (IRAS) Indication officielle: dépression Dose de départ T 1/2 Rythme d’augmentation usuel Dose cible (dépression) Dose maximale 25-50 mg 4-9h q3-4 jours 150-400 mg 400 mg Indication non officielles: Agressivité, Anxiété et depression dans l’alcoolisme, Dep à la cocaine, dep saisonniere, douleur neurogene, etat de stress post traumatique, insomnie (liée aux isrs), panique Fréquemment utilisé en insomnie (doses différentes, en insomnie a beaucoup plus petite doses Court t1/2: éviter de prendre die dans la dépression Dose maximale en externe: 400 mg, 600 chez le patient hospitalisé, 800 mg à déjà été étudié, mais a utiliser avec grande précaution

Caractéristiques particulières Surtout utilisé dans l’insomnie en pratique Généralement mal toléré aux doses antidépressives Substrat du CYP 3A4 Effets indésirables: Somnolence, Nausées, céphalées, xérostomie Doses d’insomnie beaucoup plus faibles que les doses de dépression: 25-75 mg par exemple…. Beaucoup mieux toléré à doses hypnotiques qu’antidépressives.

Antidépresseurs tricycliques (ATC) Mécanisme d’action thérapeutique: Inhibe la recapture de la NA et de la 5-HT Très peu spécifique  Beaucoup d’effets indésirables

Antidépresseurs tricycliques (ATC) Molécule Dose de départ T 1/2 Rythme d’augmentation Dose cible (dépression) Dose maximale Amitriptyline (Elavil) 25 mg 10-46h q3-7 jours 75-300 mg 150-300 mg PA: 150 mg Clomipramine (Anafranil) 25-100 mg 17-37h 250-300mg Desipramine (Norpramin) 25-50 mg 12-76h 300 mg Doxépine (Sinequan) 8-36h PA: 75 mg Imipramine (Tofranil) 25-75 mg 4-34h 200-300 mg Nortriptyline (Aventyl) 13-88h 40-200 mg 200 mg Trimipramine (Surmontil) 7-30h PA: 100 mg Mécanisme peu sélectif Maprotiline (Ludiomil) existe mais JAMAIS utilisé Élavil: max usuel chez le patient externe: 150 mg, 300 chez le patient hospit… des doses jusqu’à 500 mg ont été étudiées Dose cible en gériatrie: max 100-150 mg Anafranil: dose max 250 en externe, 300 chez le patient hospit Tofranil: Max 150 mg chez la personne âgée, max 200 en général et max 300 chez le patient hospit Surmontil: max 100 mg chez la personne âgée, max 300 mg chez la personne hospitalisée

Indications officielles Amitriptyline: depression Clomipramine: dépression, TOC Desipramine: dépression Doxepine: anxiété, dépression, insomnie Imipramine: dépression Norptriptyline: dependance à la nicotine, dépression, douleur neurogène, énurésie Trimipramine: dépression Indications non officielles Elavil: algie post-zona, boulimie, cystite interstitielle, dep saisoniere, dlr chronique, dlr neurogene, enuresie, etat de stress post traumatique, fibromyalgie, hoquet persistant, insomnie, prévention migraine Clomipramine: autisme, boulimie, dep sais, dlr neurogene, dysphorie prémenstruelle, narcolepsie, cataplexie, TAG, Tr panique Desipramine: algie post-zona, boulimie, colon irritable, dep cocaine, dep sais, dlr neurogene, etat de stress post-traumatique, syndrome de gilles de la Tourette, narcolepsie, cataplexie, TDA-H, TAG, tr. Panique, vessie hyperactive. DoxepineL colon irritable, dep sais, dlr neurogene, prévention migraine, prurit, tr panique, ulcère gastrique ?, vessie hyperactive Imipramine: boulimie, dep cocaine, dep sais, dlr neurogene, dlr thoracique non angineuse ?, enurésie, etat de stress post traumatique, insomnie, narcolepsie, cataplexie, TDA-H, trouble panique, vessie hyperactive Nortriptyline: algie post-zona, depression prémenstruelle, dep sais, etat de stress post-traumatique, fibromyalgie, prévention migraine, prurit, syndrome pelvien douloureux chronique, TAG, tr panique, urticaire, vessie hyperactive Trimipramine: dep sais, douleur neurogène, ulcère gastrique

Effets indésirables Molécules peu spécifiques (antagonisme H1, M1, alpha-1 et sur les canaux sodiques) Effets anticholinergiques (xérostomie, constipation, rétention urinaire) Gain de poids Somnolence, confusion Tremblements Nausées HTO Potentiel d’interaction: Tous métabolisés au CYP2D6, sauf l’amitriptyline qui est métabolisée au CYP3A4 en nortriptyline , meme a dose thérapeutique peut causer des arythmies tachycardie Letal en surdose, éviter chez un patient suicidaire Éviter avec probleme cardiaque Interaction nombreuse, éviter chez patient polyRx Imipramine metabolisée en desipramine via CYP2D6

Caractéristiques particulières Létale en surdose→ Éviter chez patient suicidaire Effets indésirables ++ à dose antidépressive Éviter chez patient cardiaque, polymédicamenté, dément ou souffrant d’épilepsie Nortriptyline et desipramine à favoriser chez la personne âgée Potentiel d’interaction: 2D6 , meme a dose thérapeutique peut causer des arythmies tachycardie Letal en surdose (car effet sur les canaux sodiques cardiaques et au SNC coma/convulsion), éviter chez un patient suicidaire Éviter avec probleme cardiaque Interaction nombreuse, éviter chez patient polyRx Imipramine metabolisée en desipramine via CYP2D6 Moins d’effets indésirables avec Aventyl et Norpramin chez la personne âgée. Pas de métabolites actifs Causeraient moins d’effets anticholinergiques, sédatifs ou hypotenseurs. Aventyl cause le moins d’hypotension orthostatique Tests de labo: AST, ALT, plaquettes, etc. Sinequan: tests de réactivité cutanée aux allergens Patient cardiaque ou polyRx, Interaction Qtc 2D6

IMAO Mécanisme: Inhibition de la destruction des monoamines (5-HT, NA, Dopamine…) Molécule Dose de départ T 1/2 Rythme d’augmentation usuel Dose cible (dépression) Dose maximale Phenelzine (Nardil) (I) 15 mg 1,5-5h q1 sem 60-90 mg (die) 90 mg PA: 60 mg Tranylcypromine (Parnate) (I) 10 mg 2,4h q1-3 sem 15-60 mg (die) 60 mg Moclobémide (Manerix) (R) 100 mg 1-3h 200-600 mg (divisé BID ou TID) 600 mg MAO= monoamine oxydase Irréversible, l’enzyme ne peut plus être fonctionnelle Réversible: le Rx se détache éventuellement de l’enzyme qui peut faire son action Nardil chez la PA: 7,5 mg comme dose de départ, cible 15-60 en gériatrie L’effet ne dépend pas du temps de demi-vie d’élimination, d’où la prise die quand meme: Nardil-Parnate: ça prend 10-14 jours pour refaire des enzymes, alors si on a un problème lié à l’effet IMAO, on est vraiment pris avec…

Indications officielles Phenelzine (Nardil): Dépression majeure Tanylcypromine (Parnate): Dépression majeure, MAB phase dépressive Moclobemide (Manerix): Dépression majeure Indication non-officielles: Nardil: céphalées de tension, ESPT, phobie sociale, trouble panique Parnate: migraine, trouble panique Manerix: phobie sociale, trouble panique avec agoraphobie

Effets indésirables Effets anticholinergiques Étroudissements Nausées Troubles sexuels Gain de poids Hypertension (Surtout si interaction) Toxicité en surdose (Nardil/Parnate) Manerix est sécuritaire en surdose Nardil/Parnate: dose de 30 jours= létale En plus de l’effet irréversible

Potentiel d’interaction Syndrome serotoninergique: Éviter avec ISRS, IRSN, ATC, demerol, DM, triptans, tryptophane * Attendre 14 jours sans IMAO avant de débuter un autre antidépresseur Augmentation de la tension artérielle: Décongestionnant oraux, buspirone, bupropion, aliments contenant de la tyramine (nardil/parnate) Augmentation des l’effets des hypoglycémiants( Nardil/Parnate) Interaction de syndrome serotoninergique: Note souvent inscrite par les ph en milieu hospitalier. Syndrome plutôt rare en général, mais risque très sérieux quand il est question d’un IMAO Plus avec les agents Iréversibles que réversibles À cause de ce risque d’interaction; switch de l’un de ces agents vers une autre classe d’antidépresseur plutôt complexe Tyramine dans: le vin rouge, les fromages vieillis risque augmenté de crise hypertensive Manerix inhibe le CYP2D6 Avec quoi peut-on l’associer alors ? NA et D seulement... Mais CI car risque de poussée hypertensive Lithium pourrait être ok avec vigilance… mais à Éviter si possible Desyrel ?

Un petit mot sur le millepertuis… Mécanisme d’action: Inhibe la recapture de la sérotonine, noradrénaline et de la dopamine Dose: 300 mg TID Inducteur puissant du CYP3A4 Diminue l’efficacité de plusieurs médicaments Antirétroviraux, immunosupresseurs, antinéoplasiques, warfarin, contraceptifs oraux… Mécanisme semblable au ISRS, IRSN, ATC… effets secondaires quand meme, meme si c’est un MVL et un produit naturel Antirétroviraux: inh de protéase, INNTI Début d’action en 2-3 sem

Adapter le choix de la molécule au patient Problématique Rx recommandés Rx à éviter Risque suicidaire ISRS, mirtazapine ATC. bupropion, IMAO, venlafaxine Gain de poids Bupropion Mirtazapine, ATC, IMAO Troubles sexuels Bupropion, mirtazapine, moclobemide ISRS, ATC, venlafaxine Insomnie Mirtazapine, Trazodone Anxiété, agitation ISRS, IRSN, mirtazapine Léthargie, hypersomnie ISRS stimulants, bupropion ATC Grossesse Fluoxétine Allaitement Sertraline, paroxétine Epilepsie Bupropion, ATC QTc long Sertraline (parmi les ISRS) paroxetine, fluoxétine, venlafaxine, citalopram Personne âgée Citalopram, sertraline, mirtazapine, bupropion, venlafaxine ATC, fluoxétine, fluvoxamine, paroxétine La dépression- Jean-Pierre Bernier, faculté de pharmacie-Université Laval, février 2011

Les interactions, en bref… Prolongation de l’intervalle QTc Voir selon facteurs de risque du patient Plus de risque de TdP si plusieurs Rx qui prolongent le Qtc (par différents mécanismes) Intérêt d’évaluer le Qtc avant et après l’instauration d’une médication pouvant prolonger cette intervalle. Citalopram paroxetine et fluoxetine associé à des TdP Tout les ISRS peuvent prolonger les Qtc; pas de TdP rapportées avec Luvox et Zoloft Recommandations vs le Qtc varient selon les études: ISRS Meta analyse de mai 2014 dans le J clin psychiatry dit: Celexa pire que les autres, ATC pires que les ISRS, celexa pire que zoloft, paxil et luvox Ann of pharmacotherapy 2013: Celexa et cipralex pire. Zoloft, luvox et prozac à faire risque, paxil le moins pire. Donc zoloft est dans les moins pire selon les 2 études et pas de cas rapporté de TdP

Les interactions en bref… Syndrome serotoninergique Évènement rare. À ne pas confondre avec les REP en début de traitement sous ISRS Plus susceptibles de survenir si plusieurs mécanismes augmentant la présence de sérotonine au niveau de la fente synaptique. Risque particulier avec les IMAO Sx et Dx à élaborer ?

Durée du traitement Premier épisode: Deuxième épisode Traitement de maintien de 6 mois (donc durée totale de 9-12 mois) Si facteur de risque, envisager traitement de 2 ans: Plus de 65 ans, dépression psychotique, épisode sévère ou difficile à traiter, rémission tardive, comorbidités, symptômes résiduels. Deuxième épisode 2 ans ou plus 2ème épisode avec complication ou 3ème épisode: TRAITEMENT À VIE

Si non réponse au traitement… Délais pour juger de la réponse: Réponse initiale: Après 2 à 4 semaines à dose thérapeutique Premiers symptômes à s’améliorer: Sommeil, appétit, énergie Réponse optimale: Après 6 à 8 semaines à dose thérapeutique Sx cognitifs: plus lents à répondre Donc 8 semaines pour dire qu’il y a échec au traitement ( CANMAT découlant de l’étude STAR-D) CANMAT: si peu de réponse après 2 semaines (moins de 20% de réponse), augmenter la dose

Avant d’adopter une stratégie d’augmentation S’assurer d’avoir le bon diagnostic. Valider la présence de comorbidités. Valider l’abus de substances. Vérifier la compliance du patient.

Traitement de la dépression réfractaire comporte 5 phases Intégration Optimisation Substitution Combinaison Potentialisation Comparées dans l’étude STAR-D

Intégration Psychoéducation Psychothérapie Synergie lorsque combinaison Rx + psychothérapie

Optimisation Augmenter la dose progressivement jusqu’au niveau de tolérance maximum du patient. Intervalle d’ajustement propre à chaque classe thérapeutique. Surveiller les effets indsirables. Avoir un minimum de 6 semaines d’essai à dose raisonnable. Avantages: Réponse plus rapide Désavantages: plus d’effets secondaires

Étude STAR-D Essai clinique Plus de 4000 patients Patient peut choisir la stratégie. Rx attribué par randomisation Plus de 4000 patients Doses et durées de traitement flexibles Sequenced treatment alternatives to relieve depression (STAR-D) Étude phare parce que ça se rapproche de ce qui peut être fait dans la vrai vie GAYNES BN. The STAR*D study: treating depression in the real world. Cleve Clin J Med. 2008 Jan;75(1):57-66

Étude STAR-D: Conclusions Une dose maximale tolérable doit être utilisée x 8 semaines avant de conclure à un échec. Si échec au traitement initial, tant la substitution que l’augmentation (association/potentialisation) peuvent être employées. 1er traitement: 33 % de réponse 1er, 2ème, 3ème, 4ème traitement: 70% de réponse 30% ne répondront à aucun essai Plus un patient rechute, plus il est difficile à traiter

Guide de pratique du CANMAT 2009 Si réponse partielle après durée/dose thérapeutique CANMAT suggère une association/potentialisation… après ça important de réévaluer et de faire des switchs pour éviter la polypharmacie STAR D suggère qu’on pourrait switcher Canadian Network for Mood and Anxiety Treatment (CANMAT) Clinical guidelines for the management of major depressive disorder in adults III Pharmacotherapy 2009

Substitution Changer d’ATD dans la même classe ou d’une classe différente (exemples): Paxil  Cipralex Paxil  Effexor XR Souvent une stratégie payante. Chevauchement en  progressivement le premier ATD et en  progressivement le nouvel ATD pour  les effets de sevrage. ISRS vers un autre ISRS: meilleure réponse dans 71% des cas. (MED) Voir le tableau remis aux résidents sur le Switch (Clinical hanbook spiralé)(MED) CANMAT suggère de switcher pour une molécule qui a des évidences de supériorité: Entre autres les Rx de la meta-analyse de cipriani : Cipralex (celexa), Remeron, Zoloft, Effexor

Comment changer d’ATD

Combinaison Ajout d’un autre ATD d’une autre classe pour augmenter l’effet Viser des mécanismes complémentaires Si ISRS + ISRS ou ISRS + venlafaxine: risque de syndrome sérotoninergique. Si IRSR (Paxil, Prozac) + ATC (Elavil, Norpramin (desipramine), Tofranil (imipramine)) = Augmentation des concentrations de ATC et effets secondaires augmentent (CYP2D6) À éviter: ISRS + IMAO: syndrome sérotoninergique IMAO + tricyclique: crise hypertensive

Éviter IMAO avec tout autre antidépresseur idéalement. IRSN-Mirtazapine Venlafaxine-Mirtazapine: possible aussi, au même titre qu’ISRS-Mirtazapine Éviter IMAO avec tout autre antidépresseur idéalement. LAUZON M, Quelles sont les meilleures associations d’antidépresseurs dans le cas d’une dépression réfractaire ? QUÉBEC PHARMACIE, JUIN 2008 VOL. 55 N° 6

Potentialisation Antipsychotiques atypiques: Quétiapine (Level 2) (2ème ligne) Olanzapine (Level 1) (1ère ligne) Rispéridone (Level 2) (1ère ligne) Aripiprazole à faible dose (Level 1) (1ère ligne) Mécanisme d’action: Antagonisme 5-HT2A Choix de l’agent selon le profil d’effets indésirables Mise en page Level 1 vs 2: niveau d’évidence supportant l’utilisation en « add-on » selon CANMAT, level 1= plus d’évidences Antagonisme 5-HT2A: caractéristiques des antipsychotiques atypiques

Le cas de l’aripirazole (Abilify) Agoniste dopaminergique partiel (antipsychotique de 3ème gen.): À faible dose est un agoniste dopaminergique À forte dose: antagoniste dopaminergique (effet antipsychotique) Utilisé à faible dose (5 mg et moins) en dépression pour augmenter l’effet dopaminergique Stimulant à ces doses Officiellement indiqué au Canada depuis peu.

Potentialisation-Lithium Première ligne de traitement en potentialisation Évidences Level 1 Dose: 600-900 mg/jr Prise die: effet moindre au niveau rénal, favorise l’adhésion et permet la prise HS (somnolence diurne moindre) Prise plusieurs fois par jour: diminue les tremblements et les troubles gastro-intestinaux associés MISE EN PAGE Mécanisme d’action peu connu… L’effet thérapeutique en potentialisation de la dépression n’est pas liée à la concentration sérique

Potentialisation- Lithium Concentrations plasmatiques à suivre pour la sécurité CANMAT suggère de viser 0,5-1,0 meq/L Suivi de la fonction rénale et thyroïdienne nécessaire Si pas de réponse en 3-4 semaines à dose thérapeutique: changer de stratégie. EI ? Développer plus dans le cours sur la MAB; potentiel d’interactions aussi ?

Potentialisation- Hormones thyroïdiennes Évidences: Level 2 Repose surtout sur des études ouvertes et quelques RCT Hormonothérapie thyroïdienne: Cytomel 12.5 à 50 ug/jour (plus étudié) Synthroid 25 à 50 mcg/jour (hors guidelines) Si pas de réponse après 2 semaines à dose optimale: opter pour une autre stratégie Pas étudié à long terme: on doit cesser le traitement après 8-12 semaines. Plus de données avec le Cytomel que le Synthroid. Thérapie bien tolérée avec une faible incidence d’insomnie et d’anxiété. Pas de recommandation claire sur la durée de traitement , certains spécialistes proposent de cesser la thérapie 8 à 12 semaines après avoir remarqué une amélioration. (MED) CANMAT: débuter cytomel à 25 µg et augmenter à 50 µg après 1 sem Étude STAR-D différence entre T3 et Li non statistiquement significative mais échantillon possiblement pas assez grand pour détecter une différence significative (Erreur de type II) (Analyse du CANMAT 2009)

Comment cesser un antidépresseur ?

Symptômes de retrait

Cessation d’un antidépresseur La présence de symptômes de retrait est possible malgré une cessation adéquate de l’ATD (adapter au patient) Les symptômes de retrait peuvent se résoudre dès 24h après la reprise de l’ATD Patients plus à risque de symptômes de retrait= patient qui ont eu beaucoup d’effets indésirables à l’introduction de l’agent Molécules à cours T ½, sans métabolite actif et anticholinergiques plus à risque (ex: Paxil) Autres FR de sevrage difficile: durée du traitement, histoire de symptômes de retrait

Questions ?

Références Marie-Eve Doucet et Julie Boivin, Dépression majeure: Les défis du traitement, UMF-Maria, mars 2010 Jean-Pierre Bernier, La dépression: soins pharmaceutiques V, faculté de pharmacie, Université Laval, Février 2011 Canadian Network for mood and Anxiety Treatments (CANMAT), clinical guidelines for the management of major depressive disorder in adults. III Pharmacotherapy, Journal of affective disorders 117 (2009) S26-43 Rx Vigilance, mise à jour Janvier 2015 Nancy Legaré, Mise à jour sur le traitement pharmacologique de la dépression majeure, Québec Pharmacie, juin 2008, Vol 55, No 6 Cipriani A et al. Comparative efficacy and acceptability of 12 new-generation antidepressants: a multiple-treatments meta-analysis, Lancet 2009; 373: 746–58 Virani AS, Bezchlibnyk-Butler KZ, Jeffries JJ, Procyshyn RM, Clinical handbook of psychotropic drugs, 19ème edition, 2012 Stahl MS, Stahl’s essential psychopharmacology Online- Depression, 4th edition INESSS, Extrait d’avis au ministre sur Cymbalta, Juin 2012 Association des résidents en pharmacie de l’Université Laval (ARPUL), Apothicaire de poche 2012 Wenzel-Seifert K, Wittmann M, Haen E. QTc Prolongation by Psychotropic Drugs and the Risk of Torsade de Pointes, Dtsch Arztebl Int 2011; 108(41): 687–93 Funk KA, Bostwick JR, A comparison of the risk of QT prolongation Among SSRIs, Annals of pharmacotherapy , 2013, 47 (10) 1330-1341

Références Beach SR, Kostis WJ, Celano CM, et al., Meta-analysis of selective serotonin reuptake inhibitor associated QTc prolongation, J Clin Psychiatry, mai 2014 Rousseau MK, Syndrome serotoninergique secondaire au Linezolide, 2010 GAYNES BN. The STAR*D study: treating depression in the real world. Cleve Clin J Med. 2008 Jan;75(1):57-66 Imbault, G, La cessation et la substitution d’une antidépresseur, Québec Pharmacie, Octobre 2008 Vol 55. No 9. LAUZON M, Quelles sont les meilleures associations d’antidépresseurs dans le cas d’une dépression ? QUÉBEC PHARMACIE, JUIN 2008 VOL. 55 N° 6