L’Afrique: les défis du développement
Sur quels fondements le développement des territoires africains peut-il s’appuyer ?
I. Le Sahara : ressources, tensions et développement du cœur de l’Afrique Un désert plein de ressources. + grand désert du monde (8,5 millions de km2) Peuplé par + de 7 millions d’habitants.
Gisements de pétrole, gaz naturel, phosphates, fer, uranium et eau (aquifères)
=> Acteurs spatiaux en compétition : Agriculteurs sédentaires et éleveurs nomades Etats post-coloniaux ayant mis en place des politiques d’urbanisation et d’industrialisation comme objectif de développement éco. Entreprises et Etats étrangers (EUA, Europe, Chine…) se disputent l’exploitation des richesses minières Acteurs locaux informels ou illégaux (AQMI)
B. Un espace contrasté entre désert et urbanisation Etats saharo-sahéliens , dont le territoire s’étend sur la zone saharienne et sur la zone sahélienne Territoires déséquilibrés entre vide humain du sahara et zones de forte de densité des marges méditerranéennes au nord et sahélienne au sud.
Extension des villes : oasis anciennes, cités minières Urbanisation récente majeure du Sahara. Taux d’urbanisation de 80% dans la plupart des régions Extension des villes : oasis anciennes, cités minières Constitution de réseaux urbains transfrontaliers Nouakchott en Maurétanie (1 millions d’habitants)
Villes nées de grands projets de développement en Algérie ou en Lybie Pôles de croissance urbaine sous l’effet des migrations et des échanges transsahariens Exemples : Nouadhibou en Maurétanie ou Agadez
Croissance urbaine est aussi liée à la circulation croissante des marchandises Depuis le Sud :Sel, bétail, arachide, sésame, henné et depuis le Nord : biens manufacturés, produits alimentaires. Flux et réseaux structurent l’urbanisme
Urbanisation, développement de l’agriculture irriguée et explosion des activités extractives sont les signes du développement Conflits d’usage qui peuvent devenir des conflits armés.
Sahara, espace complexe, est bien représentatif d’une Afrique qui change
II. L’Afrique mondialisée A. Une mondialisation ancienne Commerce de l’or et traite des esclaves depuis le MA. Richesses exploitées par l’Europe durant la colonisation. Colonisation européenne à l’origine des frontières actuelles – congrès de Berlin en 1884-1885 Migrations de colons vers certaines colonies de peuplement (Algérie, Kenya, Afrique du Sud, Zimbabwe) – facteur de développement pour l’Europe
B. L’entrée dans la mondialisation L’Afrique décrite comme en marge des processus de mondialisation : 3% des échanges mondiaux… légaux. Flux économiques illégaux échappent à ces statistiques (diamants, contrefaçons, drogues, armes, cigarettes de contrebande, enfants et femmes prostituées. Economie informelle/ flux illicites.
Important endettement après les décolonisations – (1960) « plans d’ajustement structurels » imposés par le FMI et la Banque mondiale pour rembourser les dettes publiques. Etats en faillite/corruption, trafics, conduisant dans certains cas à des guerres civiles (Rwanda).
Ouverture sur le monde de l’Afrique Exploitation des ressources pétrolifères et minières. Industrialisation limitée à l’Afrique du Nord et australe (cf. Congrès de Berlin) Très forte littoralisation
Principaux Etats africains producteurs de pétrole en 2010 Nigeria (115 M de tonnes de pétrole) Angola Algérie Lybie Pétrole
C. Le virage des années 2000 De nombreux conflits armés se résorbent Initiatives panafricaines se multiplient – renforcement de l’intégration économique régionale Efforts de la communauté internationale pour effacer ou réduire les dettes des Etats : taux de croissance économique en progression constante, malgré une légère baisse à 3 % en 2015 (source Banque mondiale) Depuis le début du 21e siècle, malgré des crises : croissance économique.
III. Peut-on dire que l’Afrique rentre dans une nouvelle phase de mondialisation? Une inégalité de répartition des effets de la mondialisation => Espaces du continent inégalement intégrés dans la mondialisation – territoires enclavés vs grandes villes et zones littorales
Faible insertion dans la mondialisation: PIB de l’ensemble du continent équivalent à celui de Tokyo
Des inégalités à différentes échelles RDC ou Zimbabwe toujours en crise éco Ghana, Mozambique, Ethiopie – forts taux de croissance éco Inégalités aux échelles locales : centres urbains et nœuds de communication + riches que les espaces ruraux ou marginalisés.
Land-grabbing Achat de terres agricoles par des sociétés privées ou publiques sur le continent africain.
B. Les acteurs spatiaux à l’échelle mondiale Économies africaines reposent encore largement sur l’exportation de matières premières, minérales ou agricoles. EUA, Inde, Chine – besoin de matières premières et de terres pour la production alimentaire. Augmentation d’une grande part des aides directes des pays du Nord (EUA, Europe) Omniprésence chinoise en Afrique.
C. Révolution des TIC Fracture numérique (cf cours sur la mondialisation) Forte progression de la téléphonie mobile en Afrique depuis 2000 Accès internet permet un meilleur accès au monde + développement des chaines de télévisions internationales Communication avec le pays d’origine accélérée – transferts financiers – nouvelles différenciations spatiales.
IV. Mondialisation et enjeux du développement A. Des inégalités de développement à l’échelle continentale. Afrique « riche », au Nord (Maghreb-Machreck et au Sud (Afrique du Sud et Botswana) Etats pétroliers : Nigéria, Gabon, Angola Etats sahéliens difficiles à mettre en valeur. Densités humaines élevées, ex. Nigéria ou très faibles dans la cuvette congolaise.
B. Des défis démographiques et sociaux communs + de 40% des Africains ont moins de 15 ans. Transition démographique du continent en cours – baisse de la fécondité n’a pas encore fait sentir ses effets, sauf en AFN. Systèmes éducatifs et de santé défaillants Conflits, migrations, chômage, violence et crises politiques Chiffre « record » du sida depuis 1980 – baisse de l’espérance de vie dans de nombreux pays africains.
C. Un problème non pas de richesse mais de gestion… Restaurer le fonctionnement des Etats et des services publiques Réduire l’économie informelle Espaces urbanisés, rassemblant la majorité des Africains – forte croissance urbaine Villes multimillionnaires sont désormais nombreuses – problèmes majeurs de gestion, de gouvernance et de services – exemples de Lagos au Nigeria, Le Caire en Egypte, Johannesburg en AfS, de Dakar, ou Dar es Salaam
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