Cycles et croissance : les fluctuations de l’activité économique Chapitre 8. Cycles et croissance : les fluctuations de l’activité économique
Plan du CHAPITRE Introduction La croissance économique Les cycles d’activité Les politiques économiques
I. Introduction La distinction court terme / long terme 3
Evolution du PIB par tête des Etats-Unis sur très longue période : 1871-2009
Evolution du PIB français sur très longue période : 1820-2006
Les variations du PIB et de ses composantes (INSEE)
A. La définition court terme/long terme 7
Court terme vs Long terme : tout dépend du contexte La distinction n’est pas une affaire de durée Long terme : une génération ? soit 30 ans ? ou le temps d’un retour sur investissement : 7ans ? voire 3 ans ? La distinction repose sur la prise en compte de l’environnement économique Prendre une décision à CT = supposer l’environnement constant Prendre une décision sur le LT = tenir compte d’une évolution de l’environnement.
A court terme : rigidités et analyse conjoncturelle À court terme, certaines variables économiques sont difficiles à changer : fixité ou rigidité Exemples Il est difficile de modifier les équipements productifs d’une entreprise du jour au lendemain. Les prix affichés, étiquetés dans les magasins, ne changent pas tous les jours, en fonction du prix des matières premières. A court terme, les prix sont rigides et les agents ne font pas des anticipations parfaites sur l’évolution de l’environnement économique dans son ensemble analyse conjoncturelle
A court terme : chocs et fluctuations conjoncturelles A court terme, on étudie la détermination des différentes grandeurs macro-économiques et leurs éventuelles fluctuations conjoncturelles. Des chocs peuvent être provoqués par l’Etat Etude des effets d’une politique conjoncturelle Des chocs peuvent provenir du « Reste du monde » Exemple d’une récession qui se propage dans les économies qui commercent entre elles. Ce qui se passe à court terme peut avoir des conséquences à long terme dans le même sens ou inversées. Exemple du chômage, à la suite d’un choc conjoncturel, qui ne revient pas à son niveau d’origine, une fois la crise résorbée (effet d’hystérèse*). Exemple d’une politique monétaire expansionniste dont l’effet positif sur le PIB est annulé à long terme par l’inflation et la hausse des salaires.
A long terme : flexibilité et analyse structurelle A long terme, les prix s’ajustent et seules les tendances lourdes de l’économie agissent sur la détermination des grandeurs économiques analyse structurelle, qui conditionne la croissance et le développement d’une économie. Les facteurs de ce développement : la nature : les richesses naturelles, l’environnement la population le progrès technique : l’accumulation des connaissances, l’éducation, les dépenses en recherche et développement le capital accumulé les institutions (en particulier le droit) : ces institutions peuvent être réformées par l’Etat à l’aide de politiques structurelles évolution en quantité et en qualité de la production.
Pour résumer Croissance Cycle Échelle du temps Au moins vingt ans Plusieurs trimestre Déterminants Capital physique, Progrès technique, Éducation Demande finale (dont investissement) Monnaie Erreurs d’anticipation Progrès technique Prix et salaires Flexibles Rigides Politiques publiques Structurelles Conjoncturelles
B. Mesures en volume, mesures en valeur 13
Le problème du PIB nominal Pour additionner les composantes du PIB, (salaires, volumes de biens et services...) on utilise les prix pour convertir les volumes en valeurs. Exemple : économie à deux biens A et B - les volumes sont qA et qB - les prix sont pA et pB Le PIB nominal (a prix courants) est obtenu en multipliant les volumes par les prix : qA x pA + qB x pB → Si un prix augmente d’une année sur l’autre, le PIB aussi, même si les mêmes volumes échangés → Une augmentation du PIB nominal peut être aussi bien la conséquence d’une hausse de la production que des prix...
Solution : pib nominal vs. réel Solution : distinguer le PIB nominal du PIB réel : PIB réel (a prix constants) = somme prix x qtés en prenant comme référence les prix constates au cours d’une année de base prédéterminée Exemple : Si les prix étaient p0A et p0B pendant l’année de base (année zéro), alors le PIB réel (à prix constants) à la période t est : qtA x p0A + qtB x p0B ⇒ Tout accroissement du PIB réel correspond à une augmentation de la production physique
Vocabulaire PIB réel PIB (à prix) constants PIB en volume PIB nominal PIB en valeur PIB (à prix) courants
PIB en valeur vs PIB en volume en France (1949-2016) Source : INSEE
II. LA croissance économique 18
A. Définition et tendance historique 19
Définition La croissance est définie comme le taux de croissance du PIB entre deux années. g= PIB (t) − PIB (t−1) PIB (t−1) On parle de croissance lorsque ce taux est positif plusieurs années de suite. augmentation durable de la taille du gâteau, de la valeur ajoutée, à se partager année après année.
Autres notations Taux de croissance (en %) Coefficient de variation
CroissANce et temps de doublement du PIB Une autre manière d’interpréter les chiffres de la croissance consiste à utiliser la relation suivante : Si le taux de croissance est de x%, alors le PIB double en ln(2) ln(1+x) années . Correspondance entre le taux de croissance et le temps de doublement. Taux de croissance : 0.5 % 1 % 1.5% 2% 3% 5% 11% Doublement du PIB en : 139 ans 70 ans 47 ans 35 ans 23 ans 15 ans 7 ans
Un phénomène relativement récent « Au cours du dernier millénaire, la population mondiale a été multipliée par 22, le revenu par habitant par 13 et le PIB mondial par près de 300. Cette progression contraste radicalement avec celle enregistrée au cours du millénaire précédent : la population mondiale n’avait alors augmenté que d’un sixième et le revenu par habitant stagné. » (Angus Maddison, L’économie mondiale, une perspective millénaire, 2001, cité dans les Cahiers Français, n°315).
Quatre époques économiques sur le très long terme Taux de croissance annuelle : de la population du PIB par tête total Période agraire 500-1500 0.0 % Période agraire progressive 1500-1700 0.2 % 0.1 % 0.3 % Capitalisme commercial 1700-1820 0.4 % 0.6 % Capitalisme 1820-1980 0.9 % 1.6 % 2.5 % Maddison, Les phases du développement capitaliste, 1981
Source: CIA World Fact Book, based on data from Angus Maddison’s The World Economy: Historical Statistics.
Les cinq phases de la croissance récente selon A. Maddison Taux de croissance annuelle : de la population du PIB par tête du PIB total Doublement du PIB en : Le XIXe siècle historique 1820-1870 0.3 % 0.6 % 1.0 % 70 ans Entre deux guerres 1870-1913 0.8 % 1.3 % 2.1 % 33 ans Le premier XXe siècle 1913-1950 0.9 % 1.9 % 37 ans Les trente Glorieuses 1950-1973 2.9 % 4.9 % 14 ans Le dernier XXe siècle 1973-1998 1.7 % 1.2 % 3.0 % 23 ans Maddison, L’économie mondiale, une perspective millénaire, 2001.
Taux de croissance du PIB en volume (France, 1950-2015) Insee (base 2010)
Niveau du PIB Croissance du PIB Source : INSEE
B. Les déterminants de la croissance 30
Les facteurs de La croissance potentielle Pour les facteurs de la croissance potentielle, il s’agit de considérer le PIB selon l’optique de la production. Le PIB croît parce que l’offre de biens et services augmente. effets bénéfiques de la productivité du capital et du travail qui permettent d’accroître la force productive de la nation (par conséquent, la croissance potentielle, ce que l’on peut produire).
Les facteurs de La croissance Effective Pour les facteurs de la croissance effective , il s’agit de considérer le PIB selon l’optique de la demande : PIB = CF + FBCF + (X – M) à quoi a-t-on effectivement employé le PIB supplémentaire ? Il s’agit de constater comment la consommation l’investissement le commerce international (éventuellement, les dépenses publiques et les prélèvements fiscaux) ont « tiré » ou « ralenti » la croissance.
La croissance économique potentielle est évaluée par le PIB maximal qui pourrait être réalisé grâce à la pleine utilisation des facteurs de production disponibles. Donc sans tensions inflationnistes ; c’est une mesure des capacités d’offre de l’économie. La croissance effective correspond à la croissance réellement obtenue et observée.
Cycles et écart entre croissances effective et potentielle L’étude de la différence entre croissance effective et croissance potentielle = étudier les fluctuations conjoncturelles.
D. Halte à la croissance ? 35
II. Les cycles économiques 36
A. Définitions Fluctuations et cycles économiques 37
Définitions : fluctuations vs cycles Fluctuations économiques : ensemble des mouvements de ralentissement ou d’accélération du rythme de la croissance économique. Le repérage des fluctuations s’opère grâce à des séries statistiques sur le PIB les prix, le chômage, le niveau des stocks, les carnets de commande des entreprises, etc. Cycles : ces fluctuations ont quelque chose de régulier
Les 3 phases d’un cycle économique La croissance du PIB varie à court terme de façon plus ou moins régulières avec 3 phases D'expansion : phase du cycle caractérisée par une accélération du rythme de la croissance qui se traduit par une hausse du taux de croissance. La production augmente de plus en plus vite et dépasse le sentier de croissance (trend). De ralentissement : le rythme de croissance décélère et le taux de croissance diminue. La production continue d’augmenter mais de moins en moins vite. Il y a une baisse de la croissance mais non de la production. De récession qui se définit par une contraction de la production d'un pays pendant au moins deux trimestres consécutifs. Le taux de croissance est négatif et la production recule. La dépression suppose une chute de la production forte et durable (la crise de 1929 par exemple) qui s’accompagne d’une déflation (baisse des prix et des salaires). Burns et Mitchell (1946) : "Un cycle consiste en une phase d'expansion simultanée de nombreux secteurs d'activité, suivie d'une phase de contraction similaire puis d'une reprise qui débouche sur la phase d'expansion du cycle suivant. Cette séquence est récurrente mais non périodique; les cycles d'activité ont une durée variant entre un et dix ou douze ans; ils ne sont pas divisibles en cycles plus courts de caractéristiques semblables et d'amplitude équivalente".
Les 6 critères d’un cycle économique (NBER) 1. Concerne l’activité agrégée : pas un seul agrégat (consommation, investissement, même PIB) 2. Touche tous les secteurs économiques simultanément (comouvement) : services, industrie, matières premières ; à l’intérieur de l’industrie, voitures, chaussures. Mouvement d’ensemble. 3. Alternance d’expansions et de récessions 4. Récurrent mais non périodique (opposé à Kitchin, etc … pas de ‘lois’ immuables) 5. Persistant : jusqu’à 10 ans. Exemple très récent le dernier cycle américain. 6. Les cycles se ressemblent
B. Des successions de cycles de péridocité différentes Fluctuations et cycles économiques 42
Une typologie des cycles ? Au XIXème siècle et au début du XXème, les économistes s’intéressent beaucoup aux cycles économiques, car l’économie est rythmée à cette époque, de façon perceptible par une alternance assez régulière de phases d’expansion et de phases de ralentissement ponctuées par des crises qui reviennent à intervalle assez régulier. Les cycles économiques sont des fluctuations plus ou moins régulières, de fréquences relativement périodiques et d'amplitude plus ou moins fixes de l'activité économique. Beaucoup de débats sur la validation empirique de l’existence de ces cycles ! Les périodicités : Kitchin 3 ans Kuznets 20 ans Juglar 8-10 ans Kondratiev 50 ans
1. Les cycles longs de kondratieff 44
Les cycles de KOndratieff Nicolaï Dimitrijewitsch Kondratieff (1892-1938) est un économiste soviétique. Dans les années 1920 il est directeur de l’institut des conjonctures économiques. Ses théories selon lesquelles chaque période d’expansion est suivie d’une crise dérangent Staline, il est donc jugé au cours d’un procès truqué en 1930 et déporté au Goulag où il mourra fusillé pendant les grandes purges en 1938.
Des cycles de 50 ans PHASE A PHASE B 50 ans crise expansion récession reprise amplitude durée
Les cycles Kondratieff
Les phases des cycles de Kondratieff Les cycles Kondratieff sont d’une durée moyenne de 50 ans environ. Ils se décomposent en 2 phases : une phase ascendante A et une phase descendante B. Phase A : forte croissance, prise de risque élevée des entreprises qui se multiplient. L’emploi, les salaires, les investissement augmentent. Les entrepreneurs sont optimistes et le crédit facilité par des taux d’intérêts plutôt bas. Arrivée au point de retournement : peu à peu des obstacles se dressent : les coûts de production augmentent, hausse des taux d’intérêts, des prix, pénurie de MP et baisse de la consommation. Phase B : les stocks s’accumulent, les prix chutent, les licenciements provoquent du chômage, les revenus chutent et les agents épargnent par précaution aux dépens de l’investissement et de la consommation.
2. L’analyse shumpétérienne 49
L’apport de Schumpeter Joseph Schumpeter (1883-1950) est un économiste autrichien. Il a été pendant une grande partie de sa carrière professeur à Harvard mais aussi ministre des finances et directeur d’une petite banque qui …. a fait faillite. Il s’est illustré notamment par ses apports à la théorie des cycles économiques : La théorie de l’évolution économique (1912), Le Cycle des affaires (1939), Cycles économiques, capitalisme, socialisme et démocratie (1942).
Entrepreneur, innovation, destruction créatice L’entrepreneur schumpétérien est un entrepreneur innovateur qui brise la routine, prend des risques, est créatif et innovant, il est au cœur de l’évolution du capitalisme ( Ford, Krupp, Edison, bell, Bill Gates...) L’innovation et la destruction créatrice : l’innovation provoque l’apparition de nouvelles activités et la disparition d’activités, « le neuf chasse l’ancien » ( le nucléaire provoque la fin des charbonnages, l’informatique chasse la machine à écrire, la diligence est chassée par le chemin de fer…)
Explication Schumpeterienne des cycles Schumpeter relie les fluctuations économiques à l’apparition d’innovations majeures qui surviennent par grappes (grappes d’innovations). Donc les cycles sont liés au progrès technique. Phase A : diffusion de nouvelles innovations (profits, crédit, croissance, investissements), forte demande. Arrivée au point de retournement : la demande se tarit, par imitation la concurrence est plus rude, surinvestissement. Phase B : élimination des stocks, fermetures d’entreprises et des filières les moins rentables, purge de l’économie que Schumpeter nomme « destruction créatrice » et qui prépare la nouvelle vague d’innovations.
3. Les cycles courts : juglar et Kitchin 54
Des cycles longs rythmés par des cycles courts Cycles Juglar (Clément Juglar, français, 1819-1905) : durée d’environ 8 ans, liés au climat des affaires : cycles des affaires. Cycles Kitchin (Joseph Kitchin, statisticien anglais, 1861-1932) : durée d’environ 40 mois : liés à la gestion des stocks (stockage/déstockage).
IV. Les Politiques économiques 56
Les objectifs de la politique économique Rappel Musgrave : 3 fonctions de l’Etat : redistribution – allocation – stabilisation Politiques économiques de court terme = conjoncturelles : stabilisation de la conjoncture Plein emploi des facteurs de production Stabilité des prix Equilibre de la balance extérieure Croissance économique Politiques économiques de long terme = structurelles : actions sur les caractéristiques structurelles de l’économie afin de promouvoir un développement équilibré et durable (économie + environnement + social). Action sur la réglementation Action sur le fonctionnement des marchés (du travail, du crédit) Investissement public dans la santé, l’éducation, la recherche et politiques sociales « Carré magique » de Kaldor
Le Carré magique de Kaldor pour la Frace en 2016 (source des données : INSEE) Générateur de carré de Kaldor : sur ce site
A. Les politiques économiques conjoncturelles Politique budgétaire Politique monétaire Politique de change 59
1. La politque budgétaire 60
Objectifs Agir à court terme sur la situation économique par l’intermédiaire du budget de l’État Recette fiscales (T) Dépenses publiques (G) Transferts vers les agents économiques (F) Deux orientations possibles Politique budgétaire de relance (ou ‘expansionniste’) : baisse des prélèvements obligtoires et/ou hausse des dépenses publiques Politique budgétaire de rigueur (ou ‘austérité’) : ralentir l’inflation et limiter la dette publique, via des augmentations de prélèvements obligtoires et/ou la diminution des dépenses publiques
Les outils Stabilisateurs automatiques : action contracyclique du budget de l’Etat en période de récession, les dépenses augmentent et les recettes fiscales diminuent mécaniquement, d’où l’apparition d’un déficit budgétaire. en période de croissance, les recettes fiscales augmentent et les dépenses publiques (comme les allocations chômage) ralentissent. Multiplicateur et accélérateur keynésien Idée : la variation d’une des composantes de la demande (consommation, investissement, dépense publique) provoquera une variation plus élevée de la demande.
fonction de consommation et d’épargne On pose que consommation est une fonction affine (droite) du revenu disponible : C = C0 + c Yd avec 0 < c < 1 la propension marginale à consommer et C0 ≥ 0 consommation incompressible, vitale. La fonction d’épargne est un résidu S = Yd – C S = (1-c)Yd – C0 S = sYd – C0 (avec s = 1- c)
Le multiplicateur
Exemple Situation initiale : une entreprise investit 100 € pour acheter des machines Cela crée un revenu de 100 € pour les producteurs des machines. [Hypothèse (H1) : propension à consommer c = 0,8] Itération 1 Les producteurs de machines épargnent 20 % de leur nouveau revenu, soit 20 € Et en consomment 80 %, soit 80 € (par exemple : matières premières) Cela crée un revenu de 80 € pour les producteurs de matières premières
Exemple Situation initiale : une entreprise investit 100 € pour acheter des machines Cela crée un revenu de 100 € pour les producteurs des machines. [Hypothèse (H1) : propension à consommer c = 0,8] Itération 1 Les producteurs de machines épargnent 20 % de leur nouveau revenu, soit 20 € Et en consomment 80 %, soit 80 € (par exemple : matières premières) Cela crée un revenu de 80 € pour les producteurs de matières premières
Exemple Itération 2 (sous l’hypothèse H1) : Les producteurs de matières premières en épargnent 20%, soit : 16 € Ils en consomment 80%, soit : 64 € (par exemple : services) Cela crée un revenu de 64 € pour les producteurs de services Itération 3 (sous l’hypothèse H1) : Les producteurs de services en épargnent 20%, soit : 12,8 € Ils en consomment 80%, soit : 51,2 € (par exemple : outils) Cela crée un revenu de 51,2 € pour les producteurs d’outils
Exemple Itération 2 (sous l’hypothèse H1) : Les producteurs de matières premières en épargnent 20%, soit : 16 € Ils en consomment 80%, soit : 64 € (par exemple : services) Cela crée un revenu de 64 € pour les producteurs de services Itération 3 (sous l’hypothèse H1) : Les producteurs de services en épargnent 20%, soit : 12,8 € Ils en consomment 80%, soit : 51,2 € (par exemple : outils) Cela crée un revenu de 51,2 € pour les producteurs d’outils
Exemple Itération 4 (sous l’hypothèse H1) : Les producteurs de matières premières en épargnent 20%, soit : 10,24 € Ils en consomment 80%, soit : 40,96 € (par exemple : transport) Cela crée un revenu de 40,96 € pour les producteurs de transport Itération 5 (sous l’hypothèse H1) : Les producteurs de services en épargnent 20%, soit : 8,192 € Ils en consomment 80%, soit : 32,768 € (par exemple : outils) Cela crée un revenu de 32,768 € pour les producteurs d’outils
Exemple Itération 4 (sous l’hypothèse H1) : Les producteurs de matières premières en épargnent 20%, soit : 10,24 € Ils en consomment 80%, soit : 40,96 € (par exemple : transport) Cela crée un revenu de 40,96 € pour les producteurs de transport Itération 5 (sous l’hypothèse H1) : Les producteurs de services en épargnent 20%, soit : 8,192 € Ils en consomment 80%, soit : 32,768 € (par exemple : outils) Cela crée un revenu de 32,768 € pour les producteurs d’outils
Exemple Les itérations se poursuivent tant qu’il reste du revenu à distribuer : l’investissement initial génère des vagues successives de dépenses Au final, 500 euros de revenu supplémentaire sont engendrés suite à l’investissement initial de 100 euros : le PIB a été multiplié par 5 par rapport à l’investissement initial. Remarques L’investissement donne le coup d’envoi du processus économique : c’est lui qui conditionne le niveau général d’activité. L’épargne limite l’effet multiplicateur : elle est perçue comme une fuite hors du circuit.
Calcul du multiplicateur Le multiplicateur d’investissement keynésien (K) est égal à [cf. cours de maths] 𝐾= 1 1−𝑐 = 1 𝑠 avec c = propension marginale à consommer avec s = propension marginale à épargner Et son effet sur le PIB est tel que : 𝑌=𝐾∗𝐼
Un contexte : la crise de 1929 Durant les années 30, apparaît un chômage durable dans les pays occidentaux. Pour Keynes, désaveu de la pensée libérale : surproduction et chômage pas de retour spontané à l’équilibre
investissement privé défaillant Mais il dépend de multiples variables dont certaines sont psychologiques : (« climat des affaires »), anticipations des entrepreneurs…
L’État doit prendre le relais C’est à l’Etat de pratiquer des investissements Impact majeur en raison de l’effet multiplicateur L’investissement privé est à son tour stimulé Exemple : New Deal de Roosevelt
Les limites de l’effet multiplicateur Keynes : uniquement en période de récession (1929, 2008) [lire Épargner en période de crise économique le dilemme sur le blog Le Monde de jseco22] D’autres sources de ‘fuites’ sont possibles : Prélèvements obligatoires (pas forcément gênants s’ils financent l’investissement public) Importations : en économie ouverte, théorie du multiplicateur en économie = limitée 𝐾= 1 1−𝑐+𝑚
résumé
1. La politque monétaire 78
Objectifs Institution en charge de la politique monétaire dans la zone euro : la Banque centrale européenne (BCE). Objectifs de la BCE – le contrôle de l’inflation (< 2 %) dans la zone euro, défini comme l’objectif prioritaire (article 105 des statuts de la BCE) ; – la croissance et l’emploi : cet objectif est secondaire, c’est-à-dire que la BCE ne doit pas mener des actions qui permettraient de soutenir la croissance si, par ailleurs, elles tendent à contrarier son objectif de contrôle de l’inflation. La BCE ne peut pas agir en tant que tel sur le niveau de l’inflation ; elle doit donc se fixer des objectifs intermédiaires sur les indicateurs qui sont à l’origine de l’inflation : contrôle de la masse monétaire, suivi d’indicateurs réels tels que les coûts… La zone euro ayant adopté pour l’euro un régime de change flottant, la BCE n’a pas comme objectif la stabilité du taux de change.
Instruments de la politique monétaire Action par les taux directeurs : en fixant la rémunération à laquelle elle prête de l’argent aux banques commerciales sur le marché monétaire, elle fixe ainsi le coût du refinancement pour les banques de second rang ; Action par la liquidité, avec : – opérations d’open market, qui consistent en des rachats ponctuels par les banques centrales de titres détenus par les banques sur le marché interbancaire, ce qui permet d’apporter à ces dernières de la liquidité ; – réserves obligatoires : l’Eurosystème impose aux banques commerciales la constitution de réserves sur des comptes ouverts sur les livres des banques centrales nationales. L’objectif des réserves obligatoires est de créer (ou d’accentuer) un besoin structurel de liquidités pour les banques commerciales. Pour contrôler l’inflation, la BCE limite la création de monnaie scripturale par les banques de second rang (crédits distribués). Pour cela, elle peut limiter l’accès au refinancement sur le marché monétaire pour ces banques en augmentant le coût du refinancement (hausse des taux directeurs) ou en restreignant la quantité de liquidités disponibles (réduction des opérations d’open market et hausse des réserves obligatoires). En l’absence de liquidités en monnaie centrale nécessaires pour faire face aux retraits, les banques sont obligées d’accorder moins de crédits et créent donc moins de monnaie.
B. Les politiques économiques Structurelles Agir sur les déterminants à long terme de la croissance économique et du développement 81
Objectifs La stratégie de Lisbonne définie lors du Conseil européen de Lisbonne en mars 2000 par les dirigeants des pays européens sert de cadre général. Elle fixe les grandes orientations des politiques économiques pour faire de l’Europe « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde » d’ici 2010. De plus, tous les 3 ans, sur recommandation de la Commission, le Conseil européen établit les lignes directrices intégrées (LDI), composées des grandes orientations de politique économique (GOPE) et des lignes directrices pour l’emploi (LDE), qui sont une série d’objectifs intermédiaires, déclinés de la stratégie de Lisbonne. Sur la base de ces indications, chaque État établit une liste des priorités dans un Programme national de réforme.
Domaines d’action Les politiques structurelles agissent dans des domaines très divers : la concurrence, l’emploi, l’agriculture, la recherche et l’innovation, l’industrie, l’environnement… Ainsi, dans le cadre de la stratégie de Lisbonne, la politique environnementale européenne vise d’ici 2020 les « trois 20 » : réduction de 20 % des gaz à effet de serre, 20 % d’énergies renouvelables et amélioration de 20 % de l’efficacité énergétique. La politique européenne de la concurrence, placée sous la responsabilité partagée de la Commission européenne et des États, vise à encourager une concurrence saine au sein de l’espace européen. L’ouverture totale à la concurrence le 1er janvier 1998 du secteur des télécommunications en est une illustration. Cette ouverture a permis d’encourager la baisse des prix des appels au profit des consommateurs européens. De même, en vertu de l’article 81 du traité de Rome qui interdit les ententes, une amende record de 850 millions d’euros a été infligée en 2001 à huit laboratoires pharmaceutiques (le « cartel des vitamines »), pour entente sur les prix.