Evaluation multisectorielle dans la région du Lac Tchad

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Transcription de la présentation:

Evaluation multisectorielle dans la région du Lac Tchad Octobre 2016 REACH est une initiative conjointe de deux organisations non-gouvernementales internationales, ACTED et IMPACT Initiatives, et du Programme Opérationnel des Nations Unies pour les Applications Satellitaires (UNOSAT). REACH a été créée en 2010 afin de développer des outils et des produits d’information qui contribuent à renforcer les capacités des acteurs et de faciliter la prise de décisions dans des contextes d’urgence, de relèvement et de développement. L’ensemble des activités de REACH sont menées en appui et au sein des mécanismes inter-agences de coordination établis au niveau local, régional et global.

Méthodologie Les informations sont collectées à travers un réseau de 731 « informateurs clés » (ICs), préalablement identifiés. Ce qui permet d’accéder des informations actualisées sur des zones inaccessibles ou difficiles d’accès. Collecte de données: 19 août – 22 septembre 2016 par téléphone et sur site Profil des informateurs clés: 610 non-déplacés (83%) 88 déplacés (12%) 28 retournés (3%) 4 réfugiés (1%) Activités exercées: chefs de villages, éducateurs, agriculteurs, commerçants, médecins/infirmiers, chefs religieux etc. +330

Limites L’échantillonnage n’est pas représentatif. L’échantillon cible fournit des informations utiles à propos des sujets principaux de préoccupation et des changements récents, mais ne permet pas de généraliser les résultats sur l’ensemble de la population de la région du lac Tchad L’échantillonnage ne couvre pas la totalité des villages et/ou cantons de la région. La répartition des enquêtes par sous-préfecture n’est pas encore homogène ni proportionnelle à la population totale. Les zones moins accessibles sont donc sous-représentées.

Déplacements de la population Les déplacements sont principalement localisés dans la même sous-préfecture ou la même localité, influencés par la recherche des activités génératrice de revenue, la sécurité et leurs les liens communautaires et familiaux. 50% des informateurs clés ont indiqués des déplacements importants (le départ de plus de 25% de la population) dans leur village d’origine. La présence de déplacés a été mentionnée dans 70% des villages couverts. 195 personnes de 43 localités ont signalés des nouveaux arrivés dans leur site/village le mois précédent l’enquête.

Influences sur les déplacements: Les causes principales des déplacements qui ont eu lieu sont les problèmes liés à l’insécurité (selon 41% des ICs), et à l’accès à la nourriture (34%). La perte des moyens de subsistance était souvent mentionnée (28%). Principales raisons qui pourraient pousser à quitter le village, par population

Abris et articles non-alimentaires La population hôte vit majoritairement dans des concessions (selon 46% des ICs). Les déplacés vivent majoritairement dans des habitats plus précaires, notamment des habitats en paille (selon 70%) dans les villages et dans les sites. Le nombre de déplacés vivant dans des abris de fortune n’a pas été signalé. Principal type d’abris utilisé par la population hôte et déplacée: Type d'abris Hôtes Déplacés (Villages) Déplacés (Sites) Concessions, maison ou chambre 46% 13% 15% Case 7% 6% 8% Habitat en paille 36% 70% 67% Tente traditionnelle 9% 5% 3% A l'air libre 1% 2% Tente en plastique 12% Autres

Articles non-alimentaires Premier article dont la communauté a le plus besoin par population Articles Hôtes Déplacés Moustiquaires 37% 38% Nattes 26% 21% Ustensiles de cuisine 7% 13% Vêtements et chaussures 9% 12%

Sécurité alimentaire et sources de revenu L’insécurité alimentaire reste une des causes principales de déplacement dans la région. Principales sources de nourriture

Principales sources de revenus de la population Ces principaux moyens de subsistance ont été négativement affectés par la crise, surtout en raison de la filière d’approvisionnement et de la limitation de la circulation des biens et personnes. Agriculture, Pêche, Vente et Commerce on étés indiqués comme sources de revenus ayant diminué le mois précédent l’enquête. difficulte_de_circulation_biens Filere_d_approvisionnement

Principales raisons des difficultés pour se procurer de la nourriture le mois précédent l’enquête Prix des Aliments Nous observons la baisse des prix du poulet et des céréales. Les moyennes de prix des autres aliments n’ont pas changé depuis la dernière enquête.

Principales stratégies d’adaptation negatives

Accès aux services de base L’accès aux services de base reste un défi majeur dans la région du Lac, et les déplacements de populations exercent une pression accrue sur ces services et en limitent d’autant plus l’accès. L’accès à l’eau et à l’assainissement est limité, en particulier concernant la qualité de l’eau - indiquée comme étant problématique dans plus de la moitié des villages enquêtés, et la disponibilité des latrines. L’accès aux services de santé, déjà restreint, s’est détérioré davantage depuis janvier suite à l’état d’urgence et aux restrictions de mouvement. Le bas taux de scolarisation est un facteur inquiétant. Le manque d’enseignants et de fournitures ainsi que de revenu sont les principales raisons données. De plus, la situation de grève reste problèmatique.

Eau et Assainissement Les puits munis de pompe étaient la principale source d’eau potable dans 55% des villages enquêtés et 33% des sites de déplacés enquêtés. Alors que 45% des enquêtés affirment avoir accès à l’eau à moins de 10 mins. à pied, 23% doivent marcher entre 10 et 30 mins. et 17% doivent marcher plus de 30 mins. pour une source d’eau. Dans 69% des villages enquêtés, l’eau n’est pas gérée par un comité d’eau. La manque de latrines et le manque de système de gestion des déchets dans la grande majorité des localités enquêtées peuvent conduire à une éventuelle propagation de maladies hydriques surtout durant la saison des pluies.

Eau Les puits munis de pompe étaient la principale source d’eau potable dans 55% des villages enquêtés et 38% des site de déplacés enquêtés. Dans 69% des villages enquêtés, l’eau n’est pas gérée par un comité de l’eau. Des problèmes avec la qualité de l’eau potable ont été indiqués dans 58% des localités enquêtés, tels qu’un mauvais goût, une mauvaise couleur, une mauvaise odeur ou le fait qu’elle rende malade.

Latrines Les populations de 82% des villages enquêtés n’ont pas accès aux latrines, ainsi que 80% des habitants de sites de déplacés.

Santé Aucune évolution n’a été observée en termes d’accès aux soins, par rapport aux données collectées en janvier et juin. 249 localités (villages ou sites) ont été identifié comme n’ayant pas de centre de santé, ni clinique privée, hôpital moins, ou unité mobile ou fixe d’ONG. En termes de difficultés pour accéder aux services de santé, 403 d’ICs ont indiqués que les soins étaient trop chers. Autres ICs ont signalés que les centres de santé manquaient de staff et/ou de médicaments ou qu’ils n’avaient pas de moyens de transport pour s’y rendre.

Education 55% des enquêtés affirment avoir une école primaire active et en état de fonctionner dans leur village d’origine. Sur les 206 villages qui ne disposaient pas d'écoles primaires, 69 ont accès à une école à moins de 30 mins. pour se rendre à pied et, 36 villages ont accès entre 30mins-1h et 77 ont seulement accès aux écoles à plus d’une heure de marche. Selon les ICs, moins de la moitié des filles et garçons de leur village d’origine en âge d’aller à l’école primaire sont scolarisés. Principales raisons pour ne pas aller à l’école Filles Garçons Travail (47%) 1 (38%) Travail Pas d'enseignant (27%) 2 (27%) Pas d’enseignant Pas de fournitures (21%) 3 (25%) Pas de fournitures L’école est trop loin (16%) 4 (17%) L’école est trop loin *****IMPORTANT DE DIRE QUE L’ANNEE SCOLAIRE N’AVAIT PAS ENCORE COMMNENCE LORS DE L’ENQUETE***** L’accès à l’éducation secondaire est plus difficile: 28% indiquent un collège, et 16% un lycée

Protection et cohésion sociale La pression sur l’accès aux services de base et la compétition face aux moyens de subsistance risquent de mener à des tensions: la présence de tensions entre hôtes et déplacés a été déjà signalée dans 31% des villages enquêtés (7% de plus de la dernière enquête) 11% des ICs ont indiqués qu’il y a eu des personnes blessées ou tués par des armes légères dans leur village le mois précédent l’enquête. 9% des ICs ont signalés avoir des personnes blessés ou tués par des engins explosifs improvisés ou par des mines près de leur village le mois précédent. 33% des ICs à Daboua ont indiqués des IEDs

Conclusions Les résultats de l’enquête révèlent une stabilisation des déplacements depuis janvier 2016 Cependant, l’instauration et la prolongation de l’état d’urgence, ainsi que les restrictions de mouvements qui en résultent, ont eu un impact négatif sur la situation économique et alimentaire des populations hôtes et déplacées Cette dégradation de la situation a conduit, et peut continuer de conduire, à des mouvements de populations ultérieurs, encore plus localisés (micro-mouvements), davantage liés à l’économie et à l’accès à la nourriture

Etapes suivantes OCTOBRE Ajout de vos retours, suggestions et interprétations des données Veuillez les faire parvenir à l’adresse: alexandra.lamarche@reach-initiative.org NOVEMBRE Publication des nouvelles fiches communautaires et du rapport multisectorielle Partage du rapport, des fiches communautaires, des cartes et des données. Discussion avec les partenaires pour mieux comprendre les lacunes en termes d’informations qui subsistent et ajouter / ajuster les indicateurs utilisés Développement du réseau d’informateurs clés et lancement de la collecte de données.

Questions? Plus d’informations: www.reach-initiative.org / reachresourcecentre.info Contact: Alexandra Lamarche, alexandra.lamarche@reach-initiative.org