Le Syndrome de Sevrage Présenté par :Dr Bendali Praticienne spécialiste principale En psychiatrie EPSP Bejaia
I-Définition du syndrome de sevrage Ensemble de symptômes qui se regroupent de diverses manières et dont la gravité est variable, ils surviennent lors d’un sevrage complet ou partiel d’une substance psychoactive consommée de façon répétée et habituellement prolongée ou massive. Le syndrome de sevrage est l’un des indicateur d’un syndrome de dépendance . Son intensité est généralement lié à la durée et au degré d’addiction .
II-Intérêt de la question Problème de sante public (socioprofessionnelle) L’expression clinique qui varie en fonction de la substance addictogene . prise en charge multidisciplinaire(médecin généraliste, psychiatre ,psychologue ,réanimateur…) Rôle des centres de désintoxication et l’indication de cure de sevrage en milieu hospitalier spécialisé .
III-Circonstances de sevrage volontaire accidentelle hospitalisation Assistance médical Sans assistance médical
IV-LES DIFERENTS SYNDROME DE SEVRAGE Sd de sevrage alcoolique Sd de sevrage tabagique Sd de sevrage cannabique Sd de sevrage des benzodiazépines Sd de sevrage des psychostimulants Sd de sevrage des opiacés
1)Sd de sevrage alcoolique On distingue 03types de tableaux cliniques a)syndrome de sevrage mineur b)délire alcoolique subaigu c)délire alcoolique aigu (délirium tremens)
a)syndrome de sevrage mineur Plus fréquent Apparait 6 à 24h après le sevrage de tout liquide alcoolique Se dissipe en 2 à 5 jours en l’ absence de complications
sur le plan physique : Hypersudation Tachycardie Tremblement des extrémités +/-nausées et vomissements Déshydratation malaise PIC hypertensif Parfois des crises comitiales(crises tonicocloniques ) Rarement douleurs de la mâchoire irradiant vers le crâne
Sur le plan psychique : Anxiété Insomnie Pensées obsédantes autour du produit dépression de l’humeur Ces signes disparaissent avec la consommation d’alcool
b)Délire alcoolique subaigu Début rapide par un syndrome confuso-onirique, puis se développe un délire à thème professionnel et de jalousie. Hallucination visuelle: animaux, personnes menaçantes Hallucinations auditives, cénesthésiques, olfactives ,et gustatives Perplexité anxieuse . Etat général peu altéré, pas de fièvre, ni déshydratation Evolution est favorable sous traitement .
c) Délire alcoolique aigu (delirium tremens) Le diagnostique repose sur : 1- présentation du malade: visage vultueux, agitation intense , anxieuse et permanente, insomnie totale. 2-Délire hallucinatoire: hallucinations visuelles (petits animaux), somesthésiques mais aussi auditives , gustatives. elles sont mobiles, exagérées par l’obscurité ,vécus dans l’angoisse dont les thèmes sont en rapport avec le travail ou les difficultés sociofamilliales ,dont le patient peut émerger de façon fugaces lorsque une question précise est posée . 3-Confusion mental d’où les fausses reconnaissances, désorientation temporo spatiale, mouvements anormaux 4-Symptomes neurologiques: tremblements généralisés ( fins, intenses prédominant aux mains aux lèvres ,et à la langue réalisant un frissonnement général persistant lors du sommeil ) ,et des mouvements anormaux(troubles de l’équilibre , dysartrie ,machonement ,agrippement )
5-des signes généraux : fièvre autour de 39°c, sueurs profuses, diurèse normal ou diminué, une déshydratation massive . 6- Bilan biologique: -hyper osmolarité, -protides totaux élevés ( augmentation des gamma globulines ) -réserves alcalines abaissées -hypokaliémie, hypokaliurie. L’évolution est variables : -favorable mais avec risque à long terme de rechute ou apparition d’une psychose alcoolique chronique . -défavorable allant jusqu’au risque létal dans un tableau de coma Hyperthermique .
2)Sd de sevrage tabagique Durée: quelque jours à quelque semaines, selon les individus. -On observe plus fréquemment: Trouble du sommeil (insomnie, sommeil agité) Irritabilité Anxiété Humeur dépressive Hyperactivité Augmentation de l’appétit .
3)Sd de sevrage des benzodiazépines Apparait un à 10jours après la dernière prise . Durée et intensité selon la molécule consommée. Anxiété. Irritabilité Trouble du sommeil. Douleurs diffuses. Troubles sensoriels . Troubles digestifs . +/-hypotension orthostatique.
Forme sévère d’un sevrage aux benzodiazépines Délire psychotique Convulsion Hallucinations Malaise ou perte de connaissance .
4)Sd de sevrage cannabique la dépendance physique au cannabis est faible voir inexistante, il y a donc que très rarement de manifestations de sevrage qui lorsqu’elles surviennent elles se réduisent: Légère anxiété, une irritabilité. Gastralgies, nausées, parfois vomissement. Troubles du sommeil. La dépendance psychique est rapide et plus constante.
5)Sd de sevrage des psychostimulants (cocaïne , amphétamines ,anorexigènes dérivés) Survient après quelques jours d’arrêt de substance. Durée: jusqu’à 10 semaines Selon la sensibilité du sujet les symptômes peuvent se faire ressentir même après plusieurs mois La dépendance psychique est rapide avec phénomène de tolérance. Il n’existe pas de vraie dépendance physique. A l’arrêt, on observe souvent un syndrome déficitaire avec apathie, une immense fatigue, tristesse et insomnie .
6)Sd de sevrage des opiacés (héroïne) Entre 6 à 12h après la dernière prise et disparaissent en une semaine Pour les produits de substitution(méthadone ,buprénorphine :subutex ) les symptômes sont décalés dans le temps et durent plus longtemps.
sur le plan physique: Agitation Lombalgies Hyperalgésie(sensibilité accrue à la douleur) Larmoiement, rhinorrhée Hypersudation Accélération du transit intestinal avec diarrhée et parfois vomissement Tachycardie HTA +/- dilatation anormal des pupilles(mydriase) Sueurs froides ,bouffées de chaleur
Sur le plan psychique: Anxiété Irritabilité Pensées obsédantes autour du produit Trouble du sommeil +/- Etat dépressif
V-PRISE EN CHARGE Préventif: - diminution progressive du produit addictogéne . -proposition d’un produit de substitution . -proposer un sevrage en milieu hospitalier (ANTCDS ) Traitement symptomatique des effets de sevrage -réhydratation → déshydratation -anxiolytique → troubles neurovégétatifs (hyperexcitation sympathique) -antidépresseur → syndrome déficitaire , dépression de l’humeur -hypnotique →insomnie . Traitement des complications en milieu hospitalier -neuroleptique →délire -antiépileptique →crises comitiales -mesure de réanimation →AEG , troubles de la conscience
Conclusion L’arrêt brutal d’une substance addictogène chez le toxicomane peut avoir des conséquences fâcheuses . d’où l’intérêt de préparer le sujet au sevrages selon un protocole thérapeutique adapté L’état de manque souvent pénible pousse la personne a consommer la substance dont elle dépend pour soulager son malaise . établir une relation thérapeutique solide reste un moyen essentiel pour l’aider à traverser cette première étape dite de sevrage dont le succès garantit souvent la continuité du projet de désintoxication à long terme.
Merci pour votre attention