Université de Ngaoundéré – FSEG/Uds/UM UE : Finance organisationnelle (FO) Master PR. Jules Roger FEUDJO Agrégé des Universités en Sciences de Gestion
r Alex VAN ELK, la leçon d’un opportuniste à un organe de contrôle dystructuré ou simple scandale ordinaire de management? JEFF SKILLING, le CEO d’Enron aux Etats-Unis en 2001 à gagné 112 Millions de dollar par an pendant les trois dernières années précédent la banqueroute de son entreprise.
Diriger une organisation Exercicer un pouvoir Gestion des intérêts multiples et contradictoires Mode d’organisation et de coordination du pouvoir et leur efficacité L’œuvre de la FO
Fondements de la discipline La remise en cause de la théorie néoclassique de la firme qui assimile l’entreprise à une simple fonction de production et l’individu à un agent parfaitement rationnel. La déstabilisation du modèle dominant de la firme néoclassique à savoir la firme fordiste (entreprise entrepreneuriale versus entreprise managériale).
OBJECTIFS DE l’UE Ce séminaire a pour objectif de présenter, aux étudiants, les fondements de la Finance organisationnelle. Il s’agit d’une démarche de renforcement des connaissances des étudiants dans le domaine de la finance, d’une part, et d’autre part, de les initier à la recherche dans ce domaine. La FO se présente, en effet, comme un nouveau programme de recherche, sur l’étude combinée des décisions financières, l’analyse des structures de direction et les modes de contrôle du pouvoir dans les organisations.
Méthodologie présentation de l’unité d’enseignement par le professeur (30h) exposition sur des articles d’auteurs par les étudiants (10h) Méthode d’enseignement : exposition + support + documents complémentaires. Évaluation : examen prévu à la fin de l’unité d’enseignement. Période :juillet 2016
PLAN DE L’EXPOSE Introduction : définitions et évolution des concepts Chapitre 1 : L’irréalisme des hypothèses de la théorie financière classique comme fondement de la FO Chapitre 2 : Les théories fondatrices de la FO ; Chapitre 3 : L’extension du cadre théorique de la FO;
Plan (suite) Chapitre 4 : Les modes d’organisations et de contrôle du pouvoir dans les organisations Chapitre 5 : Les principaux acteurs de la FO : Le Conseil d’Administration comme mécanisme central de la gouvernance dans les entreprises Chapitre 6 : De l’approche juridico-financière à la gouvernance partenariale : quel changement ? Conclusion : La FO a-t-elle trouvé un mode rationnel d’organisation et de coordination de la firme?
Bibliographies Zingales.L (2000) ‘’In search of new fondations’’, Journal of Finance, vol.55, n°4, August. Jensen.M et Meckling.W (1976) ’’theory of the firm: managerial behaviour, agency cost and ownership structure’’, Journal of financial Economics, vol.3, n°4, October Charreaux G. (2002), « Variation sur le thème : « A la recherche de nouvelles fondations pour la finance et la gouvernance d’entreprise » », Finance contrôle stratégie, vol. 5, n°3, p. 5-68 Paquerot M. (1997), « L’enracinement du dirigeant et ses effets », Revue Française de Gestion, n°111, 1996, p.212-225. Parrino R., « CEO turnover and outside succession. A cross-sectional analysis », Journal of Financial Economics, Vol.46, n°2, p.165-197. Fama E. et Jensen M.C. (1983a), “separation of ownership and control”, journal of law and economics, vol.26, juin , p. 301-326. Fama (1980), « Agency problems and the theory of the firm », Journal of Law and Economics, Vol.88, n°2, p.288-307.
INTRODUCTION GENERALE La problématique de la FO BERLE et MEANS, 1932, ADAM S, 1776, JENSEN et MECKLING, 1976)
Entreprise Entrepreneuriale versus Entreprise Managériale La formulation managériale de la gouvernance, inaugurée dans les années 1930, s’est imposée dans les années 1970, avec le développement des théories contractualistes et surtout la réactivation d’une théorie néolibérale du contrôle du pouvoir de direction par les actionnaires. La question de la légitimité du dirigeant à gouverner l’entreprise a donc été posée . Au nom de quoi le dirigeant salarié gouverne t-il l’entreprise?) Si la réponse à cette question a été rapidement trouvée, les auteurs de cette problématique ont eut le mérite de constater et de considérer qu’il y a une divergence fondamentale d’intérêt entre le dirigeant qui gouverne l’entreprise au nom de sa compétence et les actionnaires capitalistes.
Le dirigeant : du climat de confiance à la méfiance Après des décennies de managérialisme qui considérait que le dirigeant devait manager l’entreprise au nom de sa compétence technique et dans l’intérêts des actionnaires, ce point de vu a été rapidement renversé. Le dirigeant n’est plus considéré comme l’expert travaillant pour le bien général de l’entreprise, mais comme un individu économiquement rationnel , donc évaluateur et calculateur, œuvrant pour son intérêt propre, y compris, parfois, contre les intérêts de de l’entreprise. Il dévient suspect, opportuniste et il faut le mettre sous tutelle.
Choix effectué par le dirigeant Financement (flux externe, flux interne), financement direct par le marché et financement indirect par la banque Choix effectué par le dirigeant Gouvernance ou le contrôle (actionnaires (AGA), le CA/CS), marché Investissement (création du capital) (actionnaires, investisseurs institutionnelles, etc.) Création et partage de la valeur (équité)
Définition de L’ORGANISATION L’organisation est un concept équivoque, polysémique et protéiforme. Bourricaud (1989) la définit comme «la forme sociale qui par l’application d’une règle et sous l’autorité de leaders assure la coopération des individus à une œuvre commune, dont-elle détermine la mise en œuvre et répartit les fruits ». C’est la coordination rationnelle des activités d’un certain nombre de personne en vue de poursuivre des buts et des objectifs implicites communs, notamment par une division du travail et des fonctions, et par une hiérarchie du travail et des responsabilités. Ce mariage des préceptes de Taylor et de Fayol qui hiérarchisent les activités en lignes d’autorité et de commandement, montre que l’organisation est une façon classique de regrouper les Hommes, un ensemble d’individus, de partenaires ou d’Etats, autour d’un but rationnel.
Origines de la FO La FO est issue d’une fécondation de la TO et de la FE. Elle s’attache à explorer l’influence des modes de coordinations et de contrôle sur les performances de la firme. Dans l’approche contractuelle de la firme, et ce, depuis les travaux fondateurs de Berle et Means (1932) il s’est développé un démembrement de la FE regroupant l’ensemble des théories permettant d’expliquer la performance de la firme à travers l’analyse de ses structures de directions et de leurs modes de contrôle. Ce démembrement qui a été consacré par les travaux pionniers de Jensen et Meckling (1976) et par Fama (1980), Fama et jensen (1983a et 1983b), O. Williamson (1975), Alchian et Demztz (1972), etc, est la GE (finance organisationnelle).
OBJET DE LA FO Rechercher les différents modes de coordination et de contrôles ou la combinaison des mécanismes susceptibles de garantir l’efficacité des décisions des dirigeants et donc, de la performance de la firme; Pour cela, elle s’intéresse à l’analyse des décisions financières en rapport avec l’analyse des structures de décisions et leur mode contrôle, En d’autres termes, la FO s’intéresse à la sélection des formes organisationnelles les plus efficaces, permettant de discipliner les dirigeants afin de sécuriser les investissements financiers et assurer une création optimale de la valeur.
Bases théoriques de développement de la FO Théorie des droits de propriété (politique de l’incomplétude des contrats) 2. TCT (Politique du choix des modes alternatifs de coordination) 3. TA (Problématique de la discipline des accords contractuels) La FO est donc centrée principalement sur les dirigeants, les actionnaires, le CA ou les administrateurs (sans oublier les autres PP). Elle s’applique en particulier à l’architecture organisationnelle et sur les mécanismes disciplinaires du dirigeant.
Intérêts pratiques et l’actualité de la FO Multiples scandales financiers observés ça et là dans le monde entier : Enron en 2001 avec la complicité du cabinet Arthur Anderson; la C.E.P au Cameroun; la Camair ; FEICOM; CREDIT FONCIER; etc. L’arsenal des mesures règlementaires déployées au niveau des différents Etats (la loi Sarbanes Oxley, 2002 aux USA, la loi sur la NRE en Europe, la loi sur la sécurité financière, 2001, etc.
Intérêt théorique de la FO L’intérêt théorique de cette discipline relève de l’éclairage qu’elle apporte a priori sur l’efficacité des formes organisationnelles, sur le comportement des dirigeants et sur les modes de contrôle permettant de réduire leurs dérives managériales et d’aligner leurs intérêts sur ceux des actionnaires