Le 28 juin 2017 Dr Ségolène DURAN

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
La pertinence des médicaments : usages et mésusages Colloque annuel de bioéthique, Édition 2013 Johanne Collin Professeure titulaire Faculté de pharmacie.
Advertisements

Une pratique de débat démocratique, participatif et de proximité Dominique Maraninchi Aucun lien d’intérêts, personnel ou familial, avec des entreprises.
Impacts économiques et organisationnels des prises en charge ambulatoires des cancers Anne-Gaëlle Le Corroller Soriano.
PLATEFORME Qualité, Risque et Vigilance. CONTEXTE Les établissements de santé et du médicosocial génèrent des risques divers, certains sont liés aux soins.
La chirurgie d’urgence chez le sujet âgé NOM DES AUTEURS: R JABI, K MAAMER,B AMRI, I BOUHOUT,M SOUFI, M BOUZIANE SERVICE: EXPÉRIENCE DU SERVICE DE CHIRURGIE.
Prise en charge de la précarité : Que peut faire une ARS ?
Promotions V.BRELOT Des hypothèses de problèmes au jugement clinique.
Comprendre les différentes aides sociales.
Samedi 18 mars 2017 L'e-santé dans ma profession
« Le patient acteur de sa propre surveillance : identification et signalement des effets secondaires de la chirurgie mammaire » Marie Bannier , Département.
Les Médecins Généralistes et la Vaccination en France
Faire vivre la démocratie en santé à l’hôpital
Label-concours droits des usagers de la santé
Soigner les hémopathies malignes chez le sujet âgé:
Un outil d’auto-évaluation des comportements liés à la santé
INTRODUCTION MATERIELS ET METHODES RESULTATS CONCLUSION P072
Quel bilan du dispositif de tutorat en psychiatrie en région ARA ?
L’annonce des situations critiques à l’hôpital
AIDES GN Santé 8-9 octobre 2016
VIE ASSOCIATIVE AVSF Eté 2016
TÉLÉMEDECINE : Une Expérience de Terrain
Rendre accessible et suivre l’innovation : les anticancéreux
Demandez conseil à votre pharmacien ….
NEW SKILLS AND NEW JOBS IN THE HEALTH CARE AND SOCIAL WORK SECTOR
Les grandes orientations du PAERPA (issues du rapport du Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie - juin 2011) En « ville » : Coordination territoriale.
Contribution: Revue des études, enquêtes et systèmes d’informations disponibles au niveau de l’INS, pour alimenter la méthode d’analyse et la cartographie.
Les stratégies vaccinales face aux choix individuels
DES OUTILS AU SERVICE D’UNE NOUVELLE RELATION PATIENTS-SOIGNANTS
Patricia Marino Institut Paoli-Calmettes Inserm UMR 912 SESSTIM
Module 6. Utiliser les présentations destinées aux adolescents et aux enfants Ce module explique comment interpréter les résultats de la charge virale.
Fonctionnalités innovantes (9)
La Cyber-Surveillance des employés
de la pêche de loisir du bar ?
Journées d’étude et de prospective Bagnolet, les 22 et 23 janvier 2010
ETHIQUE PROFESSIONNEL : Analyse d’une situation
La procédure de signalement des évènements indésirables graves auprès de l’ARS Bretagne Le Centre Opérationnel de Réception et de Régulation des Signaux.
Prévention et Diabète dans la Nièvre
ANFH - La Réunion – 16 novembre 2017
La Responsabilité populationnelle en pratique : construire une approche territoriale et populationnelle Antoine MALONE,FHF 11 octobre / 8.
PROFESSIONNELS DE SANTE,
La liberté de choix des traitements ?
Fiche action projet social :
Soraya Baccouche Psychologue Clinicienne Pôle AMRH
« Tumeurs malignes métastatiques, d’une pathologie incurable à une maladie chronique. Quelles conséquences pour le patient et les soignants ». Dr Viel-Truong,
Vaccination-info-service Grand public
Congrès National de Chirurgie
DISPOSITIF D’ANNONCE EN CANCEROLOGIE
1 1.
La Revue de Mortalité et de Morbidité La RMM en pratique
PROFESSIONNELS DE SANTE,
Ville de Mulhouse Dr Henri METZGER
Education Thérapeutique du Patient âgé de plus de 60 ans, Diabétique de type 2, Fragile, présentant ou non des troubles cognitifs mineurs et/ou de son.
Julia Erskine Poget, psychologue FSP
Rhône + Aidants les acteurs du parcours
CONCOURS MNH « Quand e-santé et prévention s’allient »
Commission InterCOREVIH "Rapprochement Ville-Hôpital" COM n°5 Pilote COREVIH IDF Nord Dr Sophie LOPES - médecin généraliste 6 juin 2018.
Article 51 - Loi de Financement de la Sécurité Sociale pour 2018
Royaume du Maroc La Planification stratégique en matière des droits de l’Hommes LE PLAN D’ACTION NATIONAL EN MATIÈRE DE DÉMOCRATIE ET DES DROITS DE.
Dynamique en région Pays de la Loire
Le bénévolat en mouvement!
PACIFIC : schéma de l’étude
Séverine LIARDOT – Déborah GANTZ – Claire COLLERY –Pharmaciens
Auto saisine: les causes de la précarité en CORSE
La « nouvelle » organisation territoriale de la Santé de 2016 à 2018
LA CHIRURGIE D'URGENCE CHEZ LE SUJET ÂGÉ:EXPÉRIENCE DU SERVICE DE CHIRURGIE GÉNÉRALE ET ONCOLOGIE DIGESTIVE DU CHU MED VI OUJDA Dr A.GUELLIL,Dr R.JABI,Pr.
Sécurité des Patients en Médecine Générale
JOUR 1: Redevabilité et Transparence des Acteurs de la Santé
JOUR 1: Redevabilité et Transparence des Acteurs de la Santé
Bilan de la Commission des Relations avec les Usagers (CDU) 2018
LES ENJEUX DU PROJET RÉGIONAL DE SANTÉ
Transcription de la présentation:

Le 28 juin 2017 Dr Ségolène DURAN Le patient acteur de sa propre surveillance: identification et signalement des effets secondaires de la chimiothérapie: de la théorie à la pratique ... Le 28 juin 2017 Dr Ségolène DURAN Liens d’intérêt : Intervention rémunérée pour BMS juin 2015 Intervention rémunérée pour Abbvie mars 2017

Identification et signalement des effets secondaires Tous les médicaments peuvent avoir des effets secondaires dont la déclaration aux autorités sanitaires, publiques et indépendantes, permet de surveiller l’usage d’un médicament dans la population et de prévenir d’éventuelles complications liées au produit, éventuellement sous-estimées voire non connues Il s’agit de la pharmacovigilance

Quand signaler un effet indésirable ? Qui signale ? Quand signaler un effet indésirable ? Lorsque l’on soupçonne un lien entre évènement indésirable et médicament : déclaration auprès du Centre Régional de Pharmacovigilance Les médecins, les pharmaciens, les chirurgiens-dentistes, les sages femmes ont l'obligation de signaler tout effet indésirable 47 100 déclarations en 2015* Les patients et les associations peuvent déclarer 3 à 5% des déclarations par an* Depuis juin 2011 La pharmacovigilance repose, en premier lieu, sur le signalement des effets indésirables (réactions nocives et non voulues) susceptibles d’être imputés aux médicaments. *Rapport annuel d’activité ANSM 2015

L’Institut Paoli Calmettes… Une activité importante de chimiothérapie… Mais une sous notification des effets secondaires de la chimiothérapie… A l’oral: Plus # 1000 patients sous chimiothérapie/thérapie ciblée per os

Au niveau national… La sous déclaration des effets indésirables reste fréquente: parfois estimée à près de 90% En France : seulement 6242 déclarations de pharmacovigilance concernaient des traitements du cancer : soit 13% du total des déclarations en 2015* (n= 38 779 déclarations) Et pourtant ces produits ne sont pas réputés pour leur bonne tolérance .... Même si les déclarations des cas d’effets indésirables dans le système national de pharmacovigilance sont en constante augmentation: 23936 en 2008 à 47 089 en 2015 *Rapport annuel d’activité ANSM 2015

Pourquoi les effets secondaires des traitements ne sont pas déclarés ? Effets secondaires considérés comme une conséquence inéluctable des traitements Rapport bénéfice/risque étroit Comorbidités importantes Arbitrage difficile sur ce qu’il faut déclarer Accoutumance aux effets secondaires (et au risque) Impact sur la relation soignant-soigné +++ Lourdeur bureaucratique de la déclaration Réserves sur l’intérêt pour le patient et la collectivité Manque d’information donnée aux patients Manque de sensibilisation sur l’utilité de déclarer par manque de retour d’information aux déclarants

L’ auto-surveillance par les patients : pourquoi ? Le parcours de soins des patients atteints de cancer a considérablement évolué: Mise sur le marché accélérée de traitements innovants avec peu de recul sur la tolérance en vie réelle Traitements par voie orale Traitements prolongés Prise en charge en ambulatoire Les notifications faites par les patients : ont un impact sur la qualité de vie des patients et leur réponse au traitement sont pertinentes et différentes des observations des soignants sont insuffisamment prises en compte (ex: la fatigue) Les patients souhaitent être « co-acteur » de leur prise en charge Participation pro active à leur traitement et à sa surveillance partagée avec les soignants: mise en place d’une expérience pilote à l’IPC sont pertinentes et différentes des observations des soignants (aspects fonctionnels liés à la qualité de vie) Prsi een cahrge inhabituelle en cancérologie

Et ça fonctionne bien… A l’IPC: 138 déclarations effectuées sur le site de l’ANSM (18 mois) Patients pris en charge ambulatoire Dans l’enceinte de l’hôpital Avec l’aide d’un infirmier formé ou d’un bénévole (30%) En France* : seulement 215 déclarations faites par les patients en 4 ans (entre 2012 et 2015) concernant les traitements du cance Impact important (65%) sur la vie quotidienne des patients (arrêt de travail, impossibilité de sortir de chez soi, … voire un isolement pour 25% des patients) *Données issues de la Base Nationale de Pharmacovigilance, ANSM

Résultats « collatéraux » Evolution du nombre de déclarations d’EI faites à l’IPC And then, the average number of ADR reports go from 300 to 480

“Main Takeout messages” and Conclusions Projet Innovant et partagé entre patients /médecins / bénévoles Bénéfices individuels: PATIENTS correspond à une demande croissante et légitime d’information et d’autonomie du patient pratique concrète et légitime de « démocratie participative de proximité » « pro acteur » dans la surveillance de ses traitements (bénéfices sur la survie et prévention des conséquences des effets secondaires sur sa qualité de vie) Bénéfices collectifs: HOPITAL, MEDECIN, INSTITUTIONS contribue a la connaissance et à la transparence des effets secondaires des traitements (bon usage) crée une dynamique concernant leur signalement par les professionnels de santé eux mêmes elle souligne la faisabilité et l’intérêt d’associer des « patients témoins-experts » à cette démarche. L’expérience montre que cette approche est pertinente et réaliste moyennant un engagement symétrique et réactif des professionnels.

Merci de votre attention Remerciements: Patients, Bénévoles (comité patients, association RESTART) Infirmièr(es), Médecins (Institut Paoli Calmettes ) Patrice VIENS (Institut Paoli Calmettes, UNICANCER) Hélène ESPEROU (UNICANCER) Dominique MARANINCHI (Institut Paoli Calmettes) Patrick MAISON, Phillipe CAVALIE, Mehdi BENKEBIL (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé, ANSM) Brigitte MASINI (Agence Régionale de Santé, ARS Provence Alpes Cote d’Azur) Joëlle MICALLEF (Centre Régional de Pharmacovigilance, CRPV Provence Alpes Côte d’Azur Corse )