Le challenge myocardite Résumé de session ESC 2016 Thomas d’ Humières Interne DES
Pronostic Prévalence : 22 pour 100 000 patients / an Evolution favorable en 2 à 4 semaines pour 50% 25% évoluent vers l’insuffisance cardiaque 12-25% s’aggravent de façon aigue et meurent ou évoluent vers l’insuffisance cardiaque terminale
Problématiques Présentations cliniques variées La dysfonction ventriculaire peut être la première manifestation La phase aigue passe souvent inaperçue Examens non-invasifs limités pour déterminer avec certitude le diagnostic
Place de l’IRM L’IRM cardiaque est particulièrement intéressant à la phase aigue, mais montre des valeurs prédictives autour de 50% en phase chronique, pour les différents paramètres étudiés Lurz et al, JACC 2012
Recommandations ESC La biopsie endomyocardique (BEM) est l’actuel gold standard ! Les méthodes non invasives sont insuffisantes
Biopsie endomyocardique La simple histologie est peu spécifique (classification de Dallas) De plus, beaucoup de fluctuation d’échantillonnage Grogan M et al. JACC 1995
Introduction de la génétique Le profiling génique aide à établir le diagnostic et permet de différencier les types de myocardites (cellules géantes, sarcoïdose, éosinophile, auto immune)
Immunohistologie Très sensible et spécifique Quantification et caractérisation de l’infiltrat inflammatoire (CD3, CD45, lymphocytes T..) Limite les fluctuations d’ échantillonnage Caractérisation du type de réponse immunitaire
Immunohistologie L’importance de l’infiltrat inflammatoire est corrélée au pronostic des patients
Immunohistologie L’importance de l’infiltrat inflammatoire est corrélée au pronostic des patients
Détection du génome viral (sur BEM) Permet un diagnostic à la phase aigue, mais aussi étiologique sur des CMD à coronaires saines. Kühl et al, Circulation 2005
La persistance virale conditionne l’évolution chronique des myocardite Kühl, Schultheiss et al Circulation, 2005
Définition du stade de la maladie, basé sur la charge et la réplication viral
Synthèse
Thérapeutique La thérapie est guidée par les résultats de la BEM
Etude TIMIC Etude randomisée, double aveugle Traitement immunosuppresseur (Prednisone 1mg/kg 4 semaine et azathioprine 2mg/kg/j pour 6 mois) vs. Placebo 85 patients avec myocardite histologiquement prouvée avec inflammation En insuffisance cardiaque chronique > 6mois non contrôlée par thérapie Sans génome viral retrouvé à la biopsie Frustaci et al; EHJ 2009
Etude TIMIC - Résultats Frustaci et al; EHJ 2009
Etude de 2016 de Schultheiss et al. Suivi à long terme de 114 patients virus – et myocardite inflammatoire prouvée histologiquement, traité par ce même traitement immunosuppresseur.
Etude de 2016 de Schultheiss et al. Etude de l’infiltrat inflammatoire sur la même population
Interféron dans les myocardites à entérovirus Kühl U, Lassner D, Schultheiss HP, JACC 2013
Myocardite induite par le parvovirus B19: Piste de la Telbivudine
Etude pilote de la Telbivudine dans la myocardite à PVB19
Conclusion L’Echographie et l’IRM sont insuffisants Importance de l’infiltrat inflammatoire, génome viral, réplication active conditionne l’évolution de la maladie et les possibilités thérapeutique Une meilleur compréhension de la physiopathologie est indispensable pour établir des recommandations thérapeutique en fonction de la phase et de la cause de la myocardite