RAPPORT DU MARCHE BENINOIS DE L’ASSURANCE

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Transcription de la présentation:

RAPPORT DU MARCHE BENINOIS DE L’ASSURANCE

SOMMAIRE Evolution du chiffre d’affaires Evolution des prestations Analyse des provisions techniques de 2011 à 2015, Evolution des Fonds propres nets & résultats nets (bilan avant affectation), Analyse des Ratios de gestion du marché vie, Analyse des Ratios de gestion du marché non vie, Comparaison du ratio S/P du marché non vie à la norme technique, Evolution des placements et des engagements règlementés, Evolution de la marge de solvabilité Conclusion

I- L’ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE Au cours de l'année 2015, l'environnement économique et financier international a été marqué par la volatilité des marchés financiers et la baisse des cours des matières premières de base, qui ont induit un rythme de progression de l'activité économique mondiale moins soutenu que prévu. La croissance a poursuivi son ralentissement dans les pays en développement.

Globalement, selon les estimations du Fonds Monétaire International (FMI), établies en avril 2016, le taux de croissance de l’économie mondiale est ressorti à 3,1% en 2015 contre 3,4% en 2014. Au sein des Etats membres de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), l'activité économique est demeurée résiliente. Les dernières estimations établies à fin avril 2016 tablent sur une hausse du produit intérieur brut de l'Union, en volume, de 7,0% en 2015, après une progression de 6,5% en 2014.

Le taux d'inflation s'est établi, en moyenne dans l'Union, à 1,0% en 2015 contre -0,1% enregistré l'année précédente. Cette évolution résulte du renchérissement des produits alimentaires locaux ainsi que des matériaux de construction et des services. Au Bénin, l’économie a enregistré un taux de croissance de 5,2% en 2015 contre 6,1% en 2014. Ce ralentissement a pour trois raisons principales : des perturbations dans la distribution d’électricité, une pluviométrie moins favorable et le recul de l’activité économique au Nigéria voisin.

L’inflation est restée faible (0,3%), en raison de la baisse des cours du pétrole et des produits alimentaires. Le déficit public s’est en revanche creusé, avec la hausse des investissements publics et des dépenses courantes. D’où le recours plus important au marché des titres publics, grâce à la bonne campagne agricole et au rebond du secteur secondaire. C’est dans ce climat que le marché Béninois de l’assurance a évolué au cours de l’exercice 2015.

II- L’ACTIVITE DES ASSURANCES A- L’analyse globale du marché Le marché Béninois de l’assurance est animé en 2015 par quatorze (14) sociétés dont six (6) en Vie, sept (7) en Non Vie et une (01) société de mutuelle agricole. Le présent rapport porte sur treize (13) compagnies Ces treize sociétés recourent à 17 intermédiaires, principalement des Courtiers. Le respect de la règlementation est assuré par la Direction Nationale des Assurances.

B- Le niveau global des primes et parts de marché En 2015, les sociétés d’assurances ont émis 46 519,7 millions de francs CFA, contre 41 383,6 millions en 2014, soit une croissance nominale de 12,4%. Cette forte hausse est due à la forte croissance qu’a connue respectivement le marché Vie (14,7%) et le marché Non Vie (11,5%).

C- Evolution du chiffre d’affaires (en millions de francs CFA)   2011 2012 2013 2014 2015 Chiffres d'affaires du marché (en millions de francs CFA) 35 447,6 35 549,5 43 271,6 41 383,6 46 519,7 Evolution du chiffre d'affaires (%) 5,8% 0,3% 21,7% -4,4% 12,4% Parts de la branche Vie (%) 29,5% 29,4% 25,6% 29,7% 30,3% Parts de la branche Non Vie (%) 70,5% 70,6% 74,4% 70,3% 69,7% Après un pic en 2013 et une régression de 4,4% en 2014 dû à l’entrée et la sortie de portefeuille des affaires offshores, le marché de l’assurance renoue avec la croissance en 2015 avec une hausse de 12,4%.

L’assurance non vie reste prépondérante avec une part qui évolue en dent de scie. Pour l’exercice 2015, toutes les sociétés vie ont réalisé chacune un chiffre d’affaires compris entre 1 et 3 milliards de francs CFA. Le graphique qui suit présente les réalisations de chaque société vie.

PART DU MARCHE VIE AU BENIN.

Structure du chiffre d’affaires du marché vie Le marché vie est dominé par les « Assurances individuelles » qui occupent une part de 49,7%

Structure du marché non vie La structure du marché non vie est représentée par le graphique ci-dessous. On note que deux sociétés occupent une part de 62,5% les autres se partagent les 37,5% restants.

Le marché non vie est toujours dominé par la catégorie « Automobile » avec une part du chiffre d’affaires global de 41,9% suivie de la sous branche « Accidents corporels & maladie » qui participe à la formation du chiffre d’affaires à hauteur de 34,2%. Ces deux sous-branches à elles seules contribuent au chiffre d’affaires des sociétés non vie à hauteur de 75,9%.

L’incendie vient en 3ème position avec un taux de 10,4% Les trois autres sous-branches (Transports, RGC et Autres Risques Divers) se partagent le reste du marché non vie. Le graphique en dessous illustre les différentes positions.

Le graphique qui suit présente les réalisations de chaque société vie.

Le graphique qui suit présente les réalisations de chaque société vie. D- Evolutions des prestations et frais payes de 2011 a 2015 (en millions de FCFA) L’analyse de ce tableau montre que les prestations payées aux victimes ne cessent de progresser d’année en année pour atteindre en 2015 le montant de 21 325,2 millions de francs CFA.

En moyenne, les paiements globaux représentent 42,7% du chiffre d’affaires de 2011 à 2015. Les proportions du marché vie (33,9%) et non vie (66,1%) dans les prestations et frais payés sont sensiblement les mêmes que les proportions d’évolution du dans le chiffre d’affaires à savoir 30,3% et 69,7%.

Le graphique qui suit présente les réalisations de chaque société vie. Les provisions techniques de 2011 a 2015 (en millions de francs CFA) E- Les provisions techniques de 2011 a 2015 (en millions de francs CFA) Les provisions techniques constituées à la fin de chaque exercice sont également en constante progression. Pour 2015, les paiements ont représenté 27,2% des provisions contre 25,5% en 2014.

F- FONDS PROPRES NETS & RESULTATS NETS (BILAN AVANT AFFECTATION) DU MARCHE (en millions de francs CFA)

Au cours de l’année 2014 le marché non vie a dégagé un résultat négatif de 1 766 millions de pertes ; ce qui a plombé le marché global avec une perte de 923 millions. En 2015, le marché a connu une évolution avec un bénéfice de 3 388 millions d’où un ratio Résultat / Fonds propres nets de 12,7%.

III- RATIOS DE GESTION DU MARCHE VIE 2011 A 2015 On constate que les commissions sont plus ou moins maitrisées par l’ensemble des sociétés vie du marché. Quant aux frais généraux ils ont un ratio de plus de 26% contre un ratio théorique de 15%. Le ratio de gestion moyen sur les cinq est de 31,5%.

Le tableau ci-dessous montre la structure des frais généraux Le tableau ci-dessous montre la structure des frais généraux. En 2015, les postes les plus importants sont : frais de personnel (32,0%) contre 34,2% en 2014, les TFSE (26,3%) contre 24,8% en 2014 et les frais divers de gestion (21,3%) contre 22,1% en 2014.

IV- RATIOS DE GESTION DU MARCHE NON VIE 2011 A 2015 Excepté l’année 2012, la quasi-totalité des sociétés non vie maitrisent leurs frais de commission, avec une moyenne de 14%. Il n’en est pas de même pour les frais généraux qui affichent un taux moyen de 30,8% contre un taux théorique de 15%. Le ratio de gestion moyen sur les cinq ans est de 45,3%. En 2015, les postes les plus importants de frais généraux sont : frais de personnel (29,8%) contre 30,6% en 2014, les TFSE (27,4%) contre 23,6% en 2014 et les frais divers de gestion (21,2%) contre 23,6% en 2014.

Le graphique ci-dessous présente l’évolution des frais de gestion pour la branche non vie

V- ANALYSE DES RATIOS DE GESTION

V- ANALYSE DES RATIOS DE GESTION Les normes de ratios admises en frais de gestion sont de 35%. On note que les ratios de frais de gestion n’ont pu jamais être contenus dans les normes admises et restent très largement au-dessus des normes. Les raisons de cette anomalie sont sans doute dues au niveau bas des chiffres d’affaires. Le marché doit œuvrer au relèvement du niveau du chiffre d’affaires à travers d’une part, le respect du tarif obligatoire dans les branches où il en existe, et d’autre part, par diverses mesures d’accompagnement

VII- ANALYSE DES RATIO S / P DU MARCHE NON VIE DE 2011 A 2015 L’analyse des données de la sous-branche automobile ressort une forte sinistralité depuis 2014. Elle est passée de 33% en 2013 à 45,4% en 2014 avec un pic de 51% en 2015.

A première lecture, on pourrait incriminer le relèvement du barème d’indemnisation cumulé au relèvement du SMIG au BENIN intervenu en 2014. Mais après analyse approfondie du niveau d’évolution des PSAP et des sinistres payés au cours des cinq dernières années rapportés aux primes acquises de la même période, on se rend compte que le facteur "sous tarification" constitue également un élément non négligeable. Les compagnies ne perçoivent pas la bonne prime alors que la courbe des sinistres maintient son ascension.

VII- EVOLUTION DES PLACEMENTS ET DES ENGAGEMENTS REGLEMENTES DE 2011 A 2015 Aussi bien en vie qu’en non vie, le taux de couverture des engagements est satisfaisant. On peut en déduire que le marché couvre bien ses engagements règlementés.

VII- EVOLUTION DES PLACEMENTS ET DES ENGAGEMENTS REGLEMENTES DE 2011 A 2015 Cependant, il faut remarquer que la plupart des placements sont concentrées au niveau des banques. J’attire l’attention sur les règles de dispersion dont le moratoire de l’application arrive à échéance en 2017.

VIII- EVOLUTION DE LA MARGE DE SOLVABILITE DE 2011 A 2015 Au regard des excédents de marges dégagées le marché béninois se porte assez bien. Mais ne s’agit-il pas d’un arbre qui cache la forêt ??

CONCLUSION Au regard de tout ce qui précède, on peut dire que le marché Béninois a un port potentiel de développement qui se lie au travers : - d’une croissance quasi constante du chiffre d’affaires ; - d’une couverture technique acceptable. Malheureusement, cette performance est ternie par : - le manque de règlement diligent et total des sinistres, - le problème de provisionnement (pour les sociétés non vie : on constate un ratio S/P bien en deçà du ratio technique de 65% sur les cinq ans),

- le ratio des frais de gestion des sociétés non vie qui est supérieur à la norme technique de 35% avec un excédent de plus 10 points. Les postes le plus import sont le TFSE, transports et déplacements 27,4%. Ces mauvais ratios peuvent être maitrisés si les compagnies œuvrent à collecter les bonnes primes en respectant tout au moins les sous-branches bénéficiant d’une obligation.  

JE VOUS REMERCIE