ÉGALITÉ DES CHANCES Pour lancer le débat...
Égalité, égalités... Il faut distinguer plusieurs types d’égalité (et donc d’inégalités). L’égalité de droit est inscrite dans la constitution : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune » (Article 2 du Préambule de la constitution). Elle s’oppose aux structures sociales précédentes telles que les sociétés d’ordres (Europe médiévale) ou de castes (pays asiatiques) où votre naissance détermine vos droits.
Égalité, égalités... L’égalité des chances est au cœur des valeurs démocratiques. L’idéal serait en effet un système méritocratique ou chacun ne devrait sa position sociale qu’à ses propres mérites et non à sa naissance. Dans certains cas, on peut concevoir des droits différents pour permettre l’égalité des chances et donner plus à ceux qui ont moins. C’est le principe de la discrimination positive...
Égalité, égalités... L’égalité de fait serait enfin une situation où chacun aurait la même situation et où n’existerait donc pas de différences. On qualifie d’égalitarisme l’attitude politique de revendication d’égalités non seulement formelles (de droit) mais réelles.
L’égalité des chances et la mobilité sociale Dans l'esprit de ses fondateurs, l'école républicaine devait répondre à l'idéal méritocratique en permettant à chacun d'accéder à la position sociale que lui valaient ses seuls mérites indépendamment de son origine sociale. En d'autres termes, elle devait être un facteur essentiel de la mobilité sociale.
La mobilité sociale Ce que les sociologues étudient sous ce terme, c'est la manière dont se transmet le statut social d'une génération à l'autre. Cette mobilité est dite ascendante lorsque un individu parvient à occuper une position sociale plus élevée que celle de son milieu d'origine et descendante dans le cas inverse. On parle de mobilité structurelle quand celle-ci est le résultat de la transformation de la structure des emplois (on a aujourd’hui besoin de moins d’agriculteurs et de plus de cadres)
La mobilité sociale 9% des fils de cadres deviennent ouvriers L'étude des tables de mobilité – un outil statistique mesurant la mobilité sociale – fait apparaître une forte tendance à l'immobilité dans la société française. 9% des fils de cadres deviennent ouvriers 10% des fils d’ouvriers deviennent cadres 46% des fils d’ouvriers deviennent ouvriers eux-mêmes.
Destinée sociale (Chiffres 2003) Agric. Artisan, com. chef d’ent. cadre, prof. intellectuelles supérieures profession inter-médiaires Employé Ouvrier Agriculteurs 22 1 Artisan, commerçants, chef d’entreprise 6 21 8 7 9 52 33 10 profession intermédiaire 17 24 26 28 23 12 37 46 Ensemble 100 Pères Fils Lecture : 9% des fils de cadres deviennent ouvriers 10% des fils d’ouvriers deviennent cadres
Le rôle de l’école dans l’égalité des chances Quelques chiffres : en 1881, 1% d’une classe d’âge accédait au baccalauréat, en 1945 4%, en 1960 11%, en 1970 30%, en 1995 62,7% et en 2005 62,5% Il y a donc bien massification même si elle semble marquer le pas depuis 10 ans (malgré la création des bac pro)
Le rôle de l’école dans l’égalité des chances De 1975 à 2002, la dépense pour l'éducation en France est passée de 15,3milliards d'euros à 108,1 milliards d'euros (courants). Cet effort financier a permis à la fois de scolariser un nombre et une proportion croissants de jeunes au niveau du lycée puis de l'enseignement supérieur, et de diversifier l'offre de formation, en particulier dans l'enseignement professionnel.
Le rôle de l’école dans l’égalité des chances La massification du second cycle du second degré au cours des années 60-70, puis de l'enseignement supérieur, au cours des années 80-90, a, de ce fait, bénéficié avant tout aux enfants des classes populaires qui allaient peu, autrefois, au-delà de l'enseignement obligatoire. On peut dire que les politiques publiques menées au cours de ces années ont permis une véritable démocratisation.
Massification/démocratisation ?
Massification/démocratisation On constate donc un ralentissement de l’effort de démocratisation (“l’ascenseur social est en panne”) depuis une dizaine d’années « La massification de notre second cycle de l’enseignement secondaire débouche aujourd’hui sur un baccalauréat général pour enfants de cadres et de professions intermédiaires et un baccalauréat professionnel réservé aux enfants appartenant aux milieux les plus modestes. […]Après un tel constat, il est facile de comprendre pourquoi en matière de démocratisation de l’enseignement supérieur, on a régressé — puisque la réussite au niveau égal ou supérieur à celui de la licence passe prioritairement par l’obtention du baccalauréat général » (constat de Ch.Forestier dans « Que vaut l’enseignement en France ?”p.40)
Massification/démocratisation ?
Massification/démocratisation ?
Questions • l’égalité des chances, est-ce l’égalité de réussite ? • l’égalité des chances, autre nom de la démocratisation de l’école ? • si la démocratisation de l’école ce n’est pas seulement l’élargissement du recrutement des élites, qu’est-ce que c’est ?
Questions...