Tableau I: Caractéristiques des souches étudiées DETERMINATION DE L’ORIGINE D’INFECTIONS RESPIRATOIRES A PSEUDOMONAS AERUGINOSA RESISTANT A L’IMIPENEME DANS UNE UNITE DE REANIMATION NEONATALE EN TUNISIE W. Achour1, M. S. Abbassi1, A. Cherif2, S. Jabnoun2, N. Khrouf2 ,A. Ben Hassen1 1Laboratoire du Centre National de Greffe de Moelle Osseuse, 2Service de Néonatalogie du Centre de maternité et de Néonatalogie de la Rabta - Tunisie INTRODUCTION Le caractère nosocomial et parfois épidémique des infections à Pseudomonas aeruginosa rend indispensable le suivi épidémiologique de la diffusion des souches en milieu hospitalier. Nous rapportons dans cette étude une épidémie d’infections respiratoires à P. aeruginosa résistant à l’imipénème dans un service de réanimation néonatale du Centre de Maternité et de néonatalogie de la Rabta de Tunis où cet antibiotique est utilisé, en première intention, en association avec l’amikacine. Une enquête épidémiologique a été menée avec étude moléculaire utilisant l’électrophorèse en champ pulsé afin de rechercher un lien épidémique entre les souches. MATERIEL PATIENTS 9 souches cliniques de P. aeruginosa isolées de prélèvements trachéaux protégés sur une période de 13 semaines (octobre 2004 – janvier 2005). Une souche environnementale de P. aeruginosa isolée en février 2005 au niveau du coupe vide d’aspiration après désinfection. Une souche de référence PAO1 utilisée comme souche non épidémiologiquement liée. 8 nouveaux – nés intubés présentant des infections respiratoires basses et hospitalisés dans la même salle de l’unité de réanimation. Antibiothérapie de première intention : association imipénème – amikacine. Evolution fatale de l’infection chez 2 nouveaux – nés. RESULTATS METHODES Marqueurs épidémiologiques des souches étudiées (tableau I) : Antibiotype : même antibiotype (A) pour les souches cliniques et celle de l’environnement avec résistance à toutes les - lactamines sauf à la pipéracilline, à l’association pipéracilline - tazobactam et à la ceftazidime ; à tous les aminosides sauf à l’amikacine et à la netilmicine et sensibilité aux fluoroquinolones. Sérotype : même sérotype O:12 pour les souches cliniques et celle de l’environnement. Pulsotype : pulsotypes semblables ou très proches (Ia, Ib ou Ic) pour les souches cliniques et celle de l’environnement (14 à 16 bandes), pulsotype II différent de la souche PAO1 (12 bandes). Identification bactérienne : méthodes conventionnelles. Etude de la sensibilité aux antibiotiques : antibiogramme selon les normes de la CA-SFM. Sérotypage : agglutination sur lame (sérums anti-O, Sanofi, Pasteur). Enquête épidémiologique : prélèvements de l’environnement (surfaces, lavabos, solutions, appareils) et des mains du personnel soignant. Electropherèse en champs pulsé : sur CHEF DR III (Bio-Rad) avec endonucléase XbaI (1), comparaison des profils d’électrophorèse selon les critères de Tenover et al (2). DISCUSSION Tableau I: Caractéristiques des souches étudiées Augmentation de l’incidence de P. aeruginosa tous sérotypes confondus de 0%, de janvier à septembre, à 12% au mois d’octobre 2004 avec isolement de souches de sérotype O:12 de même antibiotype résistant à l’imipénème signal d’alerte d’une épidémie. Multirésistance de ces souches et décès de 2 nouveaux – nés enquête épidémiologique à la mi février isolement d’une souche de P. aeruginosa O:12 de même antibiotype au niveau du coupe vide d’aspiration après désinfection. En Europe : sérotype O:12 aussi associé à la majorité des épidémies à P. aeruginosa multirésistant (3). En Tunisie, sont décrites des épidémies dues au sérotype O:12 en Urologie (données non publiées) et au sérotype O:11 en chirurgie (4) et en onco-hématologie (5). Electrophorèse en champs pulsé : clonalité des souches cliniques et environnementale. 1ère souche isolée de pulsotype Ia ayant 16 bandes alors que le reste des souches avaient 14 bandes, mis à part une seule souche de pulsotype Ic (ayant 15 bandes) mutations génétiques aléatoires. En Europe : souches de sérotype O:12 appartiennent à un même clone et ont comme réservoir les patients infectés ou colonisés (3). Périodicité d’isolement des souches d’environ 15 jours retard de déclenchement de l’enquête épidémiologique, qui réalisée plus tôt aurait probablement diminué le nombre de cas. P. eruginosa Prélèvement Référence Date d’isolement Pulsotype Souches de de sérotype O:12 et d’antibiotype A prélèvements trachéaux protégés chez les nouveaux -nés 1 19/10/2004 Ia 2 05/11/2004 Ib 3 17/11/2004 4 11/12/2004 5 28/12/2004 6 Ic 7 04/01/2005 8 18/01/2005 9 26/01/2005 coupe vide d’aspiration après désinfection 10 14/02/2005 souche non liée PAO1 - 11 Figure 1: Profil de macrorestriction de l'ADN génomique digéré par XbaI des souches de P. aruginosa. Lignes : 1 à 9, souches cliniques 1 à 9 ; 10, souche 10 du coupe vide d’aspiration ; 11, souche de référence P. aeruginosa O1. PM 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 CONCLUSION REFERENCES Le coupe vide d’aspiration a été à l’origine de la diffusion épidémique des souches de P. aeruginosa résistantes à l’imipénème de sérotype O:12 dans ce service de réanimation néonatale. La modification des procédés d’aspiration a permis l’arrêt de l’épidémie d’où la nécessité de réaliser le plus rapidement possible les enquêtes épidémiologiques. Anthony M. et al. J. Clin. Micobiol., 2002 ; 40 : 2772-8. Tenover F. C. et al. J. Clin. Micobiol., 1995 ; 33 : 2233-9. Watine J. et al. Pathol. Biol., 2001 ; 49 : 620-3. Ben Slama K. et al. J. Hosp. Infect., 2001; 47: 325-7. Kalai S. et al. Pathol. Biol., sous presse.