Chapitre 2 – La monnaie et le financement de l’économie Partie 2

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Chapitre 2 – La monnaie et le financement de l’économie Partie 2 ESH ECE 2 Camille Vernet 2017-2018 Nicolas Danglade

2. La monnaie : création monétaire et évolution des formes de la monnaie 2.1 La création monétaire dans le système monétaire moderne 2.1.1 Les banques commerciales ont un pouvoir de création monétaire ex nihilo 2.1.2 Les fuites interbancaires limitent le pouvoir de création des banques commerciales 2.1.3 La banque centrale est « la banque des banques »

Quelle est la conséquence de ce pouvoir de création monétaire ? 2.1.1 Les banques commerciales ont un pouvoir de création monétaire ex nihilo Les banques sont les seules intermédiaires financiers à pouvoir « créer » de la monnaie Quelle est la conséquence de ce pouvoir de création monétaire ? Existe-t-il une limite à la création monétaire par les banques ?

À quel(s) moment(s) une banque crée-t-elle de la monnaie ?

Le cas le plus simple : l’opération de crédit Le crédit est une créance sur l’emprunteur : l’emprunteur doit rembourser son crédit (il est endetté % à la banque) Le crédit devient un dépôt sur le compte de l’emprunteur : la banque doit fournir cette liquidité La créance est enregistrée à l’Actif du bilan de la banque La dépôt est enregistré au Passif du bilan de la banque

Quelle limite à la création de monnaie par les banques de second rang ?

Partons d’une économie à une banque Un agent (plombier) obtient un crédit : son compte est crédité par la banque de 100 000 Une créance de la banque apparaît sur le plombier de 100 000 Le plombier se sert de ce crédit pour acheter des fournitures (pour 30 000) Ses fournisseurs sont clients de la banque : celle-ci pratique alors des opérations de crédits et débits sur les comptes de ses clients

Écritures comptables - du crédit - du paiement du fournisseur par le plombier ?

Bilan de la Banque Bilan du plombier Actif Passif Créance sur plombier: + 100 000 Compte courant Plombier : - 100 000 Bilan du plombier Actif Passif Compte courant : + 100 000 Dettes : - 100 000

Bilan de la Banque Bilan du plombier Bilan du fournisseur Actif Passif Créance sur plombier: + 100 000 Compte courant Plombier : - 70 000 Compte courant Fournisseur : - 30 000 Bilan du plombier Actif Passif Compte courant : + 70 000 Dettes : - 100 000 Bilan du fournisseur Actif Passif Compte courant : + 30 000 Dettes : 0

Dans cette économie à 1 banque, la banque court un seul risque : le défaut de l’emprunteur Elle n’a aucune autre limite à sa création monétaire Si l’économie s’ouvre et échange avec l’extérieur: les entrées de devises qui sont échangées en monnaie nationale = création de monnaie

Imaginons maintenant une économie avec plusieurs banques commerciales 2.1.2 Les fuites interbancaires limitent le pouvoir de création des banques commerciales Imaginons maintenant une économie avec plusieurs banques commerciales Le pouvoir de création monétaire d’une banque commerciale est-il toujours illimité ?

Fuite hors circuit de la banque A Banque A La Banque B demande à la banque A de lui régler le chèque Elle accorde un crédit à l’ANF 1 ANF 3 remet à sa banque B, un chèque de ANF1 Achat de fournitures à l’ANF 2 client de A La banque A: débite le compte de l’ANF1 et crédit le compte de l’ANF2 Achat de fournitures à l’ANF 3 client de banque B

La limite au pouvoir de création monétaire: les règlements interbancaires provenant des fuites « hors circuit » Pourquoi ?

Pour régler ces « fuites », les banques doivent se procurer une monnaie qui est acceptée par toutes les banques commerciales C’est le cas de la monnaie qui a « cours légal » (personne ne peut la refuser) La banque centrale a le monopole de l’émission de la monnaie qui a cours légal: la « monnaie centrale »

2.1.3 La banque centrale est « la banque des banques » Les banques commerciales émettent une monnaie de seconde rang: elle ne circule que dans leurs livres de compte La banque centrale émet une monnaie de premier rang : toutes les banques acceptent cette monnaie en règlement des fuites interbancaires Comment les banques commerciales se procurent-elles la monnaie centrale ?

La recherche de la « liquidité centrale » ? Les banques commerciales ont un compte à la banque centrale Les banques peuvent se prêter entre elles de la monnaie centrale : la BC crédite/débite les comptes de chaque banque Les banques peuvent demander à la banque centrale de les refinancer : la BC « crée » de la monnaie centrale en prêtant aux banques

Le taux d’intérêt du marché interbancaire est encadré par la BC Les banques commerciales peuvent faire des dépôts à la banque centrale Marché interbancaire La banque centrale propose un refinancement aux banques commerciales Offre / demande de monnaie centrale Taux d’intérêt de prise en dépôt de la BC Taux d’intérêt (EONIA pour l’euro) Taux d’intérêt directeur de la BC

Le taux d’intérêt du marché interbancaire est encadré par la BC Les banques commerciales peuvent faire des dépôts à la banque centrale Marché interbancaire La banque centrale propose un refinancement aux banques commerciales Offre / demande de monnaie centrale Taux d’intérêt directeur de la BC Taux d’intérêt de prise en dépôt de la BC Taux d’intérêt du marché monétaire (EONIA pour l’euro) < <

La politique monétaire L’action de la banque centrale sur les taux qui encadrent le taux du marché interbancaire La BC incite les banques commerciales à passer par le marché monétaire : en fixant un taux directeur supérieur au taux du marché monétaire interbancaire En fixant un taux de mise en dépôt inférieur au taux du marché monétaire interbancaire

En fixant un taux directeur supérieur au taux monétaire = inciter les demandeurs à emprunter sur le marché monétaire En fixant un taux de prise en dépôt inférieur au taux monétaire = inciter les offreurs à prêter sur le marché monétaire

En résumé : la banque centrale est la banque des banques La BC émet la monnaie qui a cours légal Cette monnaie légale permet aux banques de régler leurs dettes communes Elle prend la forme d’une monnaie écrite dans les comptes de la banque centrale (monnaie scripturale) Elle prend également la forme de pièces et billets qui circulent entre agents non financiers La BC intervient pour fixer le taux d’intérêt du refinancement bancaire = elle mène une politique monétaire

Comment les banques opèrent-elles le règlement des dettes entre leurs clients ?

La monnaie permet de se libérer immédiatement d’une dette Règlement d’une dette entre agent dans le cas d’une économie à une seule banque

Une banque : la Société générale Ses clients A A achète un bien à B B Un chèque (moyen de paiement) : B dépose le chèque à la SG Écritures dans les comptes de la banque SG (monnaie scripturale) La manque débite le compte courant (dépôts) de A La manque crédite le compte courant (dépôts) de B Le paiement = un transfert de pouvoir d’achat La forme que prend la monnaie = elle est scripturale La monnaie scripturale est émise par la SG (c’est de la « monnaie SG ») La monnaie circule grâce à un moyen de paiement (le chèque)

Règlement d’une dette entre agent dans le cas d’une économie à plusieurs banques

Une banque : la Société générale Une banque : la BNP A achète un bien à B A B Un chèque (moyen de paiement) : B dépose le chèque à la BNP La BNP pour encaisser le chèque s’adresse à la SG la BNP n’accepte pas la monnaie qu’utilise la SG dans ces comptes : situation de fuites hors du circuit monétaire de la SG Le paiement interbancaire : utilise une monnaie qui n’est émise par aucune des deux banques commerciales = la monnaie centrale qui a cours légal Lorsque le règlement interbancaire est effectué : transfert de pouvoir d’achat de A vers B

Une banque : la Société générale formes de la monnaie centrale ? Une banque : la BNP Le paiement interbancaire : utilise une monnaie qui n’est émise par aucune des deux banques commerciales Cette monnaie est la monnaie émise par la banque centrale formes de la monnaie centrale ? monnaie scripturale pièces et les billets les banques commerciales ont un compte à la banque centrale = les réserves en monnaie centrale qu’elles possèdent

Que se passe-t-il lorsque les banques commerciales créent de la monnaie ? Les banques commerciales sont les seuls IF qui ont le droit de créer de la monnaie

Que veut dire « créer » de la monnaie ?

la création de monnaie passe par l’opération de crédit : À l’actif de son bilan : une créance sur l’emprunteur Au passif de son bilan : un dépôt de monnaie qu’elle doit fournir à l’emprunteur (« monétisation de créance ») Création de monnaie : un jeu d’écritures comptables = la monnaie apparaît sous forme scripturale

Le crédit qu’elle accorde = un pouvoir d’achat supplémentaire (qu’il faudra rembourser). Ce PA se matérialise par le montant des dépôts qui augmente sur le compte courant de l’emprunteur. Ici, opération de crédit = créer de la monnaie à partir de rien (« ex nihilo »)

Lorsque l’on finance l’économie par le crédit bancaire : « les crédits font les dépôts » Il n’y a pas de besoin d’avoir des dépôts préalables = création monétaire = création de pouvoir d’achat Lorsque l’on finance l’économie d’abord en récoltant une épargne auprès des agents à capacité de financement, on dit que : « Les dépôts font les crédits » Le crédit est la contrepartie de l’épargne (caisse d’épargne) = simple transfert de pouvoir d’achat

Attention aux sens des termes dans les formules Crédits ? Dépôts ? « Les crédits font les dépôts » Crédit bancaire = création de monnaie Dépôts = les comptes courants des emprunteurs « augmentent » « Les dépôts font les crédits » Prêts sans création monétaire (transfert de l’épargne vers les agents à besoin de financement) Récole de l’épargne des agents à capacité de financement

La création monétaire par les banques commerciales est-elle illimitée ?

Les banques commerciales font face à des fuites hors circuit Lorsqu’elles créent de la monnaie = création de pouvoir d’achat Ce nouveau pouvoir d’achat sert à régler des dettes avec des agents dont le compte bancaire est en dehors du circuit monétaire de la banque La création de monnaie augmente les fuites hors circuit = besoins de liquidité plus important La contrainte de refinancement en monnaie centrale limite le pouvoir de création des banques commerciales

Comment s’opère le refinancement des banques commerciales ?

Tous les jours, les banques font le bilan de leurs dettes croisées = un solde positif ou négatif Certaines banques ont besoin de trouver de la liquidité parce que leurs réserves en monnaie centrale sont insuffisantes D’autres banques ont suffisamment de réserve et peuvent en prêter une partie Conséquence : demande et offre de monnaie centrale Marché monétaire interbancaire = rencontre de l’offre et de la demande de monnaie centrale

Pourquoi dit-on que le système bancaire est hiérarchisé ?

Les banques commerciales créent de la monnaie : crédit Mais cette création de monnaie est limitée par les fuites hors circuit Seule la monnaie émise par la banque centrale peut servir de règlement interbancaire (elle a cours légal) = elle seule boucle le circuit des règlements monétaires La banque centrale est la banque de premier rang (ou banque des banques) Les banques commerciales sont des banques de second rang

Au moment du refinancement des banques commerciales Comment la banque centrale intervient-elle dans la création de monnaie opérée par les banques commerciales ? Au moment du refinancement des banques commerciales Les banques commerciales se refinancent sur le marché monétaire interbancaire (transfert de monnaie centrale entre banques) Les banques commerciales se refinancent directement auprès de la banque centrale La banque centrale intervient pour faire évoluer le taux d’intérêt du marché monétaire interbancaire La banque centrale intervient comme prêteur en dernier ressort (création de monnaie centrale)

Les banques se refinancent sur le marché monétaire interbancaire : taux d’intérêt La banque centrale agit sur : - Le taux directeur : taux du refinancement direct auprès de la BC - Le taux de prise en dépôt : taux de rémunération des dépôts à la banque centrale Une politique monétaire : chercher à influencer le comportement des banques commerciales Un autre outil (outil réglementaire) : la détention de réserves obligatoires en monnaie centrale

Les banques commerciales se refinancent directement auprès de la banque centrale (notamment lorsque le marché interbancaire est bloqué et que la BC joue le rôle de PDR) La BC prête de la liquidité aux banques commerciales (en contrepartie d’actifs financiers qui servent de garantie) Les crédits de la BC font les dépôts des banques commerciales Le refinancement = création de monnaie centrale par la BC

Des monnaies marchandises aux monnaies métalliques 2.2 L’évolution des formes de la monnaie : vers une dématérialisation progressive des formes de la monnaie Des monnaies marchandises aux monnaies métalliques L’invention du billet de banque : du billet de banque convertible au papier-monnaie Le développement de la monnaie scripturale La monnaie électronique = Une dématérialisation progressive des formes de la monnaie

2.2.1 Des monnaies marchandises aux monnaies métalliques Première forme de monnaie qui apparait au néolithique : la « monnaie-marchandise » les monnaies-marchandises Marchandises possédant une valeur matérielle intrinsèque (sel, métaux précieux : or, argent, electrum …) Marchandises possédant une valeur symbolique (coquillage de cauris en Chine)

La monnaie métallique 3000 AV JC : apparition d’une monnaie métallique qui sert d’unité de compte : le shat (Egypte) ou le shekel (Mésopotamie) La monnaie apparaît comme le « langage numérique de la valeur » (Michel Aglietta) Puis, la monnaie métallique devient un moyen de paiement car elle est facilement divisible et inaltérable (elle circule facilement)

La valeur de chaque pièce de monnaie est associée à la valeur de la quantité de métal qu’elle contient Mais comment garantir la valeur en métal contenu dans la monnaie ?

Rôle du souverain : en frappant la monnaie = donner confiance dans le système monétaire En imposant le cours légal = il est interdit de refuser la monnaie et de la peser

La monnaie métallique a une valeur intrinsèque mais la confiance dans la monnaie découle avant tout de la confiance accordée aux garanties apportées par le souverain Pour Michel Aglietta: la monnaie métallique est déjà une monnaie « fiduciaire » (basée sur la confiance)

Pierre Vilar « l’étape décisive est celle où une effigie donnant la garantie de la collectivité ou du souverain se trouve frappée sur la pièce métallique, car cette garantie permet à la pièce de circuler pour une valeur donnée, sans que l’on ait besoin de la peser ou d’en estimer le titre (c’est-à-dire la proportion de métal fin ou d’alliage) ».

Les premières monnaies métalliques sont frappées en Lydie: Le roi Alyattès Le roi Crésus (en électrum / fleuve Pactole)

Pourquoi la monnaie est-elle liée à la politique? Une autorité supérieure se charge de garantir la qualité de la monnaie : confiance dans la monnaie car confiance dans la garantie apportée par le souverain L’émission de monnaie va devenir une source de recettes fiscales

Pourquoi ? Un détenteur de métaux qui veut obtenir de la monnaie apporte ces métaux à l’Atelier monétaire qui transforme le métal en monnaie en échange d’une taxe : le droit de seigneuriage La fabrication de monnaie est une source de recettes pour le souverain

2.2.2 L’invention du billet de banque Apparition au 14ième siècle dans les grandes villes marchandes des lettres de change Circulation de monnaie métallique = Risque élevé Principe lettre de change : contre dépôts en métal, obtenir un certificat de dépôt et l’utiliser pour régler ses dettes Les marchands acceptent la lettre de change et la remettent à leur banque Réseau de règlements entre banques Les lettres de change permettent de faire circuler la monnaie inscrite dans les comptes des banques : instrument de circulation de la monnaie scripturale

L’innovation de J.Palmstruch En 1657, le roi de Suède autorise Johan Palmstruch à créer la Stockholm Banco La banque obtient du Roi la possibilité d’émettre un billet de banque ayant cours légal (notamment pour payer les impôts royaux sans dépôts préalable de cuivre) Palmstruch constate que les billets qu’il émet circulent et que seul un petit % est ramené au guichet pour être converti en métal

20 billets sont ramenés à la banque pour être changé en métal Dépôts d’argent (cuivre, or …) : valeur 100 UM Émission de billets de banque pour une valeur faciale équivalente : 100 billets de 1 UM 20 billets sont ramenés à la banque pour être changé en métal 80 billets ne sont pas ramenés et circulent d’agents en agents (ils ont cours légal) Il reste 80 UM en métal

Palmstruch raisonne de la manière suivante Il sait que le taux de retour des billets est de 20% Pour 500 billets de 1 UM émis, il va voir 100 billets (20% de 500) retourner au guichet pour être convertis Il utilise alors les 100 UM de métal qu’il possède en dépôt Conclusion: il est possible de créer plus de billets que de contrepartie en métal précieux

« Innovation » de Palmstruch ? Une banque peut créer plus de monnaie (billets de banque à son nom) qu’elle ne possède de dépôts en métal Il n’est pas nécessaire de respecter la convertibilité parfaite

Faillite de la banque de Palmstruch Crise du prix du cuivre = les déposants viennent retirer leurs barres de cuivre = Palmstruch ne possède pas ces barres = faillites Autre faillite célèbre: la banque de Law (France, 1720)

Conséquences de ces faillites L’émission de billets de banques est confiée à une banque centrale (premiers billets de banque émis par une BC) Ses billets ont cours légal Ils sont convertibles en métal Quel doit être le taux de convertibilité ? Total ou partiel ?

19ième siècle : débat Currency school / Banking school En Angleterre Ricardo (currency school) vs Tooke (banking school) Faut-il une convertibilité totale pour chaque unité monétaire créée?

Au 19ième, le système de l’étalon or Tous les pays développés adoptent une convertibilité or de leur monnaie La création monétaire dépend de la quantité d’or détenue par la Banque centrale Pour créer de la monnaie, il faut avoir retirer de l’or de la circulation

Au 20ième siècle, disparition de l’étalon or Disparition progressive Conséquence : la monnaie n’est plus convertible ; elle a cours forcé La banque centrale met en circulation des billets de banque inconvertibles (papier-monnaie) et des pièces qui n’ont qu’une valeur faciale

2.2.3 Le développement de la monnaie scripturale La monnaie scripturale est une écriture ou une inscription au crédit d’un compte à vue (immédiatement disponible) sur les livres (ou sur des fichiers informatiques) des banques émettrices Elle existe depuis l’Antiquité Le passage au cours forcé libère les possibilités de création monétaire des banques commerciales : possibilité par le crédit bancaire de création ex nihilo

Evolution de la part de la monnaie scripturale dans la monnaie en circulation Monnaie scripturale émise par les banques commerciales (qui circulent grâce à des instruments de paiement) Les pièces et billets émis par la Banque centrale

L’évolution des instruments de paiements rend les paiements interbancaires plus faciles: chèque, virement, paiement électronique

Evolution des moyens de paiement Vers une dématérialisation progressive

Evolution de la part des ménages possédant un compte en banque

2.2.5 La monnaie électronique valeur monétaire stockée électroniquement lors de la réception de fonds et servant à payer des transactions Monnaie électronique détenue sur des instruments de paiement (porte monnaie électronique, carte pré-payée) Monnaie électronique stockée à distance sur un réseau

Conséquences sur la monnaie scripturale ? Utilisateur A Possède un compte électronique sur une plateforme électronique Utilisateur B possède un compte électronique sur la même plateforme électronique A règle une dette à B Le règlement nécessite-t-il de passer par une banque ?

Les limites au développement de la monnaie électronique ? Les sites qui enregistrent les flux doivent être sécurisés comme les banques Les flux électronique sont « tracés » : absence d’anonymat L’argent liquide est anonyme

Les monnaies locales ? Pour une argumentation critique dans la revue des Possibles éditée par Attac https://france.attac.org/nos-publications/les-possibles/numero-14-ete-2017/debats/article/les-monnaies-locales-entre-repli-communautaire-et-liberalisme-economique