Le petit guide du texte argumentatif Le texte argumentatif Le petit guide du texte argumentatif
Le texte argumentatif L’objectif ( le but ) p. 3 L’explication argumentative p. 3 Les définitions p. 4 Les marques d’organisation du texte p. 5 La structure du texte argumentatif p.6 Les procédés argumentatifs p.9 Les marqueurs de modalité p.10 Les marqueurs d’énonciation p.13 Les organisateurs textuels p. 14 Les marqueurs de relation p. 15 Les sources p.16 Les pièges de l’argumentation p. 17 Exemples de textes argumentatifs p.18 Comment préparer l’écriture d’un texte argumentatif p.20
Les 2 principales stratégies argumentatives: L’objectif Objectif: c’est justifier une position, en d’autres mots défendre une opinion (une thèse). Les 2 principales stratégies argumentatives: L’explication argumentative: l ’auteur(e) justifie une thèse (opinion) sur un sujet controversé. Il tente de nous convaincre de son point de vue à l’aide d’arguments. La réfutation : stratégie qui vise à contester la véracité ou le bien-fondé d’une contre-thèse en présentant des arguments qui s’appuient sur des raisons ou sur des preuves; le raisonnement se base sur l’opposition à la contre-thèse et aux contre-arguments.
Les définitions Thèse: position énoncée par l’énonciateur; Contre-thèse: position opposée à la thèse défendue; Sujet controversé: sujet qui suscite des prises de position opposées L’argument: énoncé constituant une raison appuyée sur de faits, des valeurs ou des principes, qui est utilisé pour faire valoir le bien-fondé de la thèse; Procédé argumentatif: types d’arguments, de justifications de la thèse Marqueur de relation: établissent des liens entre les idées, les phrases, les arguments(parce que, quoique, de plus, mais); Organisateur textuel: organisent, structurent le texte(L’an dernier, Tout d’abord); Marqueur de modalité: mots et procédés qui mettent l’opinion en valeur; Marque d’énonciation: traces de la présence de l’énonciateur dans le discours argumentatif.
Les marques d’organisation du texte Les marques non linguistiques Illustrations Schémas ou graphiques Typographiques : gras, italique, soulignement, police, taille, couleur, etc. Titre, sous-titres, intertitres… Les marques linguistiques Organisateurs textuels Marqueurs de relation
La structure du texte argumentatif L’introduction Sujet amené : l’amorce (sans énoncer le sujet controversé) 2 phrases Sujet annoncé : la question (annonce du sujet controversé) 1 phrase Sujet posé: la réponse à la question, c’est-à-dire la thèse 1 phrase Sujet divisé: les arguments principaux ou aspects 1 à 3 phrases
La structure du texte argumentatif (la suite) Le développement Paragraphe 1 Phrase vedette: Org. textuel+ l’argument Preuve 1: Marqueur de relation + procédé argumentatif (exemple personnel, statistique, fait, argument d’autorité, définition, avantages, inconvénients, énoncé de sagesse, appel à la norme, préjugé, appel aux sentiments, comparaison, énumération, marqueur de modalité, marque d’énonciation …) + sources + explication, si nécessaire Preuve 2 : Idem preuve 1 Conclusion partielle: Org. textuel (en d’autres mots, en résumé, bref, en bref…) + résumé du paragraphe
La structure du texte argumentatif (la suite) Le développement Paragraphe 2 Idem paragraphe 1 La conclusion Rappel de la thèse et des arguments Ouverture ( Réflexion personnelle, nouvel argument, commentaire…)
Les procédés argumentatifs Les procédés argumentatifs sont autant de moyens dont fait usage l'auteur d'un texte argumentatif pour expliquer, approfondir, développer chacun de ses arguments afin d'en démontrer la solidité. EX: Appel à l’autorité, la définition, exemple, contre-exemple, cause à effet, comparaison, l’analogie, accumulation, la description, la réfutation
La modélisation La modalisation est la façon dont l'énonciateur se rend visible à travers ce qu'il dit, le moyen qui lui permet de concrétiser l'attitude qu'il décide d'adopter par rapport au sujet (laisse transparaître son point de vue). C’est par le biais de la modalisation que l’énonciateur manifestera sa distance ou son engagement par rapport au sujet. Lecteur engagé ou distant
Les marques de modalité Les marques d’énonciation: les traces de l’émetteur(pronoms personnels employés) dans le texte (voir marques d’énonciation p. 13) Les auxiliaires modaux: lorsque les verbes devoir, falloir, pouvoir, etc. sont utilisés comme auxiliaires (donc suivi d'un autre verbe), ils témoignent tous à leur façon d'un jugement issu d'un point de vue bien particulier, celui de l’auteur. Les temps et les modes verbaux : leur emploi permettra à l'auteur de rendre son propos plus personnel. Conditionnel présent et le conditionnel passé sont employés, entre autres, par l'énonciateur du discours argumentatif afin de mettre en évidence une certaine incertitude. L'impératif est un mode employé lorsque l'auteur veut soulever la réaction de son destinataire, l'amener à constater l'urgence d'agir, etc. L'usage de l'impératif est une preuve concrète d'engagement de l'auteur par rapport à son sujet. Le futur simple peut être utilisé dans le discours pour atténuer un ordre: 1.Ne vole pas. 2. Tu ne voleras point
Les marques de modalité (la suite) Les verbes attributifs : les verbes attributifs, comme sembler, demeurer, avoir l’air, etc. révèlent le point de vue de l’auteur. Ex: Le cycliste semble épuisé par la course. - L'emploi du verbe attributif semble est la preuve que l'épuisement du cycliste provient d'une interprétation bien personnelle, celle de l'auteur.
Les marques d’énonciation Les pronoms personnels (je, nous, moi) et les phrases incidentes (qui contiennent les formulations à mon avis, selon moi, d’après moi, etc.) sont des marques énonciatives.
Les organisateurs textuels Puis, ensuite, le lendemain, quelques mois plus tard, depuis ce jour-là, de nos jours, en 1967, au cours du XXe siècle, il y a de cela très longtemps, etc. de temps À côté, en bas, au bord de la rivière, un peu plus loin, de l’autre côté, plus au nord, en haut, derrière, etc. d’espace ou de lieu D’abord, dans un premier temps, en premier lieu, premièrement, pour commencer, d’entrée de jeu, ensuite, deuxièmement, d’une part … d’autre part, de plus, en outre, et, enfin, etc. d’énumération, d’ordre ou de succession Ainsi, autrement dit, en d’autres termes, car, en fait, en effet, c’est pourquoi, c’est-à-dire, en d’autres mots, pour cette raison, puisque, parce que, etc. d’explication ou de justification Surtout, essentiellement, par-dessus tout, etc. de hiérarchisation Pourtant, cependant, néanmoins, toutefois, au contraire, par contre, certes, bien que, quoique, bien sûr, etc. d’opposition, de concession Donc, ainsi, en somme, finalement, en résumé, pour tout dire, en conclusion, enfin, etc. de conclusion
Relations exprimées Rôles Et, de plus, en outre, également, aussi, de même, puis, etc. Addition Permettent d’ajouter un nouvel élément ou d’en coordonner deux ou plusieurs. D’abord, ensuite, enfin, en premier lieu, premièrement, deuxièmement, d’une part, d’autre part, etc. Énumération Permettent d’énumérer des éléments d’importance égale sur le plan sémantique. Mais, cependant, en revanche, en contrepartie, par contre, toutefois, néanmoins, pourtant, or, par ailleurs, bien que, malgré que, etc. Opposition Introduisent une idée contraire à la précédente. Concession Permettent de formuler une réserve, de nuancer une idée émise, d’admettre un autre point de vue, etc. Restriction Introduisent une idée qui restreint ou atténue l’idée précédente. En effet, c’est que, c’est-à-dire, en fait, car, grâce à, étant donné que, puisque, comme, parce que, etc. Explication Permettent de développer ou de préciser la pensée. Cause Annoncent une cause ou une preuve. Notamment, par exemple, ainsi, etc. Illustration Permettent d’illustrer, de concrétiser la pensée. Donc, en conséquence, c’est pourquoi, ainsi, alors, tellement… que, si bien… que, en définitive, enfin, etc. Conséquence Indiquent l’aboutissement d’une idée ou d’une suite d’idées. Conclusion Marquent la fin d’une démonstration ou d’une suite d’idées. Bref, en somme, donc, etc. Synthèse Annoncent la synthèse d’un raisonnement ou d’une démonstration. D’abord, après, avant, ensuite, pendant ce temps, plus tard, dès que, comme, etc. Temps Permettent de signaler la simultanéité, l’antériorité ou la postériorité entre les faits ou les situations.
Les sources La citation Directe Le docteur Béliveau écrit : « … ». Directe Le docteur Béliveau écrit : « … ». « … », écrit le docteur Béliveau. « …, écrit le docteur Béliveau , … » Indirecte Selon M. Duchaussoy, le français est une langue couramment parlée. M. Duchaussoy écrit que le français est une langue couramment parlée.
Les pièges de l’argumentation L’argumentation est le point central de tout bon texte argumentatif. Si les arguments ne sont pas suffisamment forts ou si l’organisation des idées démontre d’énormes faiblesses, le message ne passera pas auprès des lecteurs. C’est pourquoi il faut éviter certains pièges. Argumentation incomplète Chacune des idées présentées est insuffisante (manque d’arguments). On parle aussi d’argumentation incomplète lorsque la position globale est mal appuyée par l’ensemble des arguments. Les liens logiques entre chaque argument et l’ensemble du texte ne sont pas assez soutenus. Argumentation insatisfaisante Les idées émises ne sont pas solidement argumentées (manque de preuves, d’autorité, de citations). C’est le cas lorsque les arguments se basent sur des hypothèses, des idées personnelles, des jugements de valeur, etc. Thèse sans intérêt ou évidente Les lecteurs devinent dès le début du texte la position de l’auteur. La thèse sans intérêt ne sollicitera pas la participation ou la réflexion du lecteur. Structure confuse Les idées ne sont pas claires pour les lecteurs : trop de sous-entendus, arguments implicites non expliqués, manque de cohérence textuelle, mauvaise structure dans l’ordre de présentation des aspects, thèse floue, etc. Le texte ne tient pas suffisamment compte des contre-arguments Le texte ne se concentre que sur les arguments en faveur du point de vue exposé. Il est alors facile à contredire et l’argumentation est tout aussi facile à démonter.
Comment préparer l'écriture d'un texte argumentatif ? 1. Comprends bien la tâche à faire avant de débuter la rédaction du texte. Préalablement à l'élaboration du plan, prends le temps de réfléchir à la question posée, celle à partir de laquelle tu devras te positionner clairement. Bien comprendre cette question aura un impact important sur la qualité du texte. 2. Dresse la liste de tous les arguments que tu peux formuler sur le sujet en prenant bien soin d'accorder une place aux contre-arguments qui pourraient aider à la réfutation, un procédé fort efficace pour parvenir à convaincre. 3. Améliore ta liste d'arguments en te documentant. Lis des textes de référence et prends connaissance de tous les aspects du sujet. 4. Décide des arguments les plus importants autour desquels tu veux principalement construire ton point de vue et formule ta thèse (ta prise de position claire). Assure-toi que les arguments sont pleinement en cohérence avec cette thèse. 5. Classe les arguments choisis en 2 ou 3 aspects qui composeront les 2 ou 3 paragraphes du développement. 6. Rédige un plan bref et précis constitué principalement de la thèse, des arguments et des preuves concrètes qui serviront à démontrer leur solidité. 7. Choisis l'attitude que tu veux adopter par rapport au sujet avant de débuter la rédaction. Seras-tu un auteur distant ? Seras-tu un auteur engagé ? Cette décision aura un impact important sur le ton et les mots que tu emploieras. 8. Débute l'écriture de ton texte en t'assurant de respecter les grands principes de la cohérence textuelle. 9. Aide-toi des organisateurs textuels pour bien enchaîner les grandes parties du texte et clarifier la progression logique de ton propos. 10. Aide-toi des marqueurs de relation pour établir les bons liens entre les éléments d'une même phrase ou entre les phrases.