L’art égyptien: La sculpture de l’Ancien Empire Le style égyptien en sculpture Statues-portraits des pharaons: debout, assis, hiératique Autres sculptures de l’Ancien Empire

Nous avouns vu comment le pharaon est représenté sur la palette de Narmer: Le pharaon est plus grand que les autres figures représentés (perspective d’importance) Les figures sont présentées de profil, mais c’est un profil qui combine aussi la vue de face (tête et jambes de profil, torse et œil de face). Cette règle s’applique plus strictement à la représentation du pharaon, car elle rend sa nature divine. Nous parlons de hiératisme. Cette façon de représenter le pharaon est l’équivalent visuel de l’idée de sa nature divine.

Voyons maintenant comment le pharaon est représenté en sculpture, en commençant par la sculpture de l’Ancien Empire: Chéphren, diorite, vers 2500 avant J.C.

Statues-portraits du pharaon assis Il semble que le sculpteur égyptien a dessiné sur les deux faces du bloc la figure de face et de profil, puis taillé dans la pierre jusqu’à ce que ces deux projections se rencontrent: la figure du pharaon semble figée, elle donne l’impression de toute puissance, à nouveau nous pouvons parler de hiératisme de l’art égyptien.

Terminologie: Hiératique Du latin hieraticus, grec hieratikos: qui concerne les choses sacrées; Plus spécialement, le formalisme religieux; En arts: qui est imposée ou réglé par une tradition sacrée: style hiératique, figures hiératiques de l’art égyptien; Contraire: laïque, profane, libre, vivant… Question bonus: la plupart de vous a une représentation hiératique chez soi. De quoi s’agit-il?

En comparant les portraits de Zoser, Chéphren et Mykérinos, nous nous apercevons que, si le corps est idéalisé (idéal, parfait) et impersonnel (pareil pour tous), le visage, malgré l’idéalisation, est quelque peu individualisé. Terminologie: impersonnel / idéalisé/ individualisé

Mykérinos et la reine, Mykérinos et les deux déesses, vers 2470 avant J.C.

Il existe une autre manière de représenter le pharaon, il s’agit de statues-portraits debout, comme dans ces deux statues de Mykérinos et la reine, et Mykérinos et les deux déesses. Voyons comment ils sont représentés: Mykérinos et la reine sont debout et ils ont la même taille. Ils avancent tous deux le pied gauche, mais semblent figés, il n’y a pas d’impression de mouvement. Nous retrouvons le hiératisme de la représentation du pharaon. Les bras des figures ne sont pas séparés du torse, ni les jambes l’une de l’autre, nous voyons clairement la dalle qui relie les deux figures. vers 2470 avant J.C

Mykérinos et les deux déesses, vers 2470 avant J.C. La même pose apparait dans l’autre groupe (Mykérinos et les deux déesses). Nous retrouvons le hiératisme de la représentation du pharaon. À nouveau, les bras ne sont pas séparés du torse, ni les jambes l’une de l’autre. Les trois figures sont reliées à la dalle de pierre qui forme « le mur »: il s’agit au fait d’un haut relief, les figures ne sont pas libres, « en ronde bosse », cette sculpture ne peut être vue que d’un côté, frontal, nous parlons de la frontalité de la sculpture. Mykérinos et les deux déesses, vers 2470 avant J.C.

Les corps des hommes et des femmes sont différenciés: s’ils ont la même taille et une position similaire, les hommes sont torse nu, alors que les femmes sont habillées de robes étroites. Certaines statues sont coloriés, nous voyons que les hommes ont le teint plus foncé, les femmes plus clair. Le prince Rahotep et son épouse Nofret, vers 2580 av. J.C., calcaire peint

Le scribe accroupi, calcaire peint, vers 2400 avant J.C. Une troisième pose (outre la pose debout et la pose assise) apparait: celle du scribe accroupi. Le scribe est un personnage important, mais moins important que le pharaon: si sa pose est aussi figée et symétrique, son corps et son portrait peuvent être représentés de façon plus individualisé et plus réaliste.

Alors qu’avec le réalisme du portrait du prince Ankh'haf, nous pouvons parler du premier buste portrait de l’histoire de l’art. Buste portrait du prince Ankh'haf, vers 2500 avant J.C.: individualisé, réaliste Mykérinos, vers 2470 avant J.C.: quelque peu individualisé

Le Moyen Empire: La sculpture du Moyen Empire Période instable, chute du pouvoir du pharaon centralisé (2134-1785 av. J.C.) Plus de réalisme Période instable, chute du pouvoir du pharaon centralisé, troubles politiques, succession de nombreuses dynasties, (2134-1785 av. J.C.) À partir du renversement de la VIème dynastie vers 2155 av. J.C., de nombreuses dynasties, 2134-1785 av. J.C. (Le Nouvel Empire (la XVIIIème, XIXème et XXème dynastie, de 1580 av. J.C. à 1000 av. J.C.).

Moyen Empire (2134-1785 av. J.C.): période instable Période instable, chute du pouvoir du pharaon centralisé, troubles politiques, succession de nombreuses dynasties. L’autorité des pharaons du Moyen empire est plus personnelle qu’institutionnelle, le temps de la royauté divine est révolu… Revivent les rivalités entre Nord et Sud, le pouvoir est repris par les suzerains locaux, le pays est finalement envahi par les Hyksos.

L’art du Moyen Empire L’art du Moyen Empire reflète l’esprit inquiet de l’époque. Apparait un nouveau type de portrait royal: voyez le visage de Sésostris III (1850 av. J.C.), le fragment qui nous reste est sans atours royaux, et montre une expression sombre et inquiète, très réaliste. Nous pouvons parler de réalisme psychologique. Sésostris III (1850 av. J.C.)

Ancien Empire, le pharaon puissants: Mykérinos, vers 2470 avant J. C Ancien Empire, le pharaon puissants: Mykérinos, vers 2470 avant J.C.: représentation hiératique, corps impersonnel, figé, visage quelque peu individualisé Moyen Empire: le visage inquiet de Sésostris III,1850 av. J.C.: plus réaliste, réalisme psychologique surtout

En comparant les portraits de Zoser, Chéphren et Mykérinos, nous nous apercevons que, si le corps est idéalisé (idéal, parfait) et impersonnel (pareil pour tous), le visage, malgré l’idéalisation, est quelque peu individualisé. Terminologie: impersonnel / idéalisé/ individualisé

Idéalisation (quelque peu individualisé) du portrait du pharaon de l’Ancien empire, individualisation et réalisme du portrait d’un personnage moins important (portrait du prince Ankh'haf), réalisme psychologique du portrait de Sesostris III (Moyen empire). Mykérinos, vers 2470 avant J.C.: idéalisé, quelque peu individualisé Buste portrait du prince Ankh'haf, vers 2500 avant J.C.: individualisé, réaliste Réalisme psychologique du portrait de Sesostris III (1850 av. J.C., Moyen empire)

Le Nouvel Empire: La sculpture du Nouvel Empire

Le Nouvel Empire (1580 av. J. C. à 1000 av. J. C Le Nouvel Empire (1580 av. J.C. à 1000 av. J.C.) La XVIIIème, XIXème et XXème dynastie Après l’expulsion des Hyksôs par les princes de Thèbes, commence un nouvel âge d’or de l’art égyptien. Le pays a retrouvé son unité et l’autorité des rois puissants. Thèbes devient la nouvelle capitale. La royauté divine des pharaons est rétablie, mais désormais d’une autre manière: par association au Dieu-soleil suprême Amon (Râ) (qui règne sur les dieux mineurs, tels les pharaons).

Akhénaton (Aménophis IV) et le monothéisme Après la période instable du Moyen Empire, et la chute du pouvoir du pharaon, au Nouvel Empire l’autorité divine des pharaons est rétablie, mais par association au Dieu-soleil suprême Amon (Râ) (qui règne sur les dieux mineurs, tels les pharaons). Cette idée, que l’autorité divine du pharaon est inférieure au pouvoir du Dieu suprême Amon, va finalement avoir un effet néfaste pour l’autorité du pharaon: les prêtres d’Amon s’enrichissent et deviennent tellement puissants qu’ils menacent l’autorité royale. Aménophis IV, la figure la plus remarquable de la XVIIIème dynastie, essaye de les vaincre. Il adopte une nouvelle divinité, unique, le disque de soleil Aton, et change son nom en Akhenaton. Il ferme les temples d’Amon et déplace sa capitale. Son projet de monothéisme ne lui survécut pas… Il est tout de même remarquable car le premier dans l’histoire…

Nouvel Empire: Le style d’Akhénaton Le portrait d’Akhénaton, le plus remarquable des pharaons du Nouvel Empire montre un nouveau style, mais aussi un nouvel idéal de beauté.

Dans ces portraits d’Akhénaton, les formes du visage sont comme étirées, la ligne ondule. Si les portraits semblent être des caricatures, ils montrent aussi le souci d’éviter le hiératisme du style traditionnel.

Le célèbre buste portrait de Néfertiti, sa femme, nous montre un chef d’œuvre de ce style: Akhenaton et Néfertiti, vers 1360 avant J.C.

Akhenaton et Néfertiti, 1351-1346 avant J.C., Louvre Alors que dans cette statue représentant le couple royal debout, si la pose est traditionnelle, le réalisme dans la représentation du pharaon est nouvelle: imperfection des corps, réalisme des portraits, la pose spontanée, tendre, main dans la main… louvre-akhenaton-nefertiti Akhenaton et Néfertiti, 1351-1346 avant J.C., Louvre

Dans les petits relief du couple royal jouant tendrement avec leurs filles nous trouvons la fraicheur de l’observation du moment. Aton, dieu disque solaire, leur envoi ses rayons, petites manettes au bout de chaque. Toujours la ligne ondule, les corps sont souples et étirés, tout est contraire au hiératisme traditionnel de la représentation du pharaon.

La fraicheur de l’observation du moment dans la représentation des filles d’ Akhenaton et Néfertiti

Ancien Empire, Moyen Empire, Nouvel Empire…

Dégager l’essentiel: La sculpture égyptienne de l’ancien et Moyen Empire Les tombes du Moyen Empire

La sculpture de l’Ancien empire Terminologie: Hiératique Statues-portraits des tombes et temples funéraires: portraits du pharaon assis et debout, hiératiques, du scribe accroupi, le buste portrait du prince Ankh'haf, le premier buste de l’histoire de l’art

Khephren, diorite, vers 2500 avant J.C. Le corps du pharaon est fait impersonnel, figé, donne l’impression de toute puissance: nous parlons de hiératisme.

Terminologie: Hiératique Du latin hieraticus, grec hieratikos: qui concerne les choses sacrées; En arts: qui est imposé ou réglé par une tradition sacrée: Style hiératique, figures hiératiques de l’art égyptien: figées, donnant l’impression de toute puissance; L’art égyptien est hiératique.

L’art du Moyen Empire (2134-1785 av. J.C.) Reflète l’esprit inquiet de cette époque instable. Nous voyons apparaitre un nouveau type de portrait royal: le fragment du visage de Sésostris III (1850 av. J.C.) est sans atours royaux, et montre une expression sombre et inquiète, très réaliste. Nous pouvons parler de réalisme psychologique. Sésostris III (1850 av. J.C.)

Pendant le Nouvel Empire le pays retrouve son unité et les pharaons leur puissance. Akhenaton, le pharaon le plus remarquable du Nouvel Empire apporte un style nouveau dont nous voyons ici le chef-d’œuvre: Le célèbre buste portrait de Néfertiti, sa femme

Dans le style Akhenaton, tout est contraire au hiératisme traditionnel de la représentation du pharaon: la ligne ondule, nous y trouvons la fraicheur de l’observation du moment.

Ancien Empire, Moyen Empire, Nouvel Empire…