Traverser une maladie grave à l’adolescence sans l’étayage de ses parents : l’exemple du cancer. Ces adolescents qui traversent seuls le temps de la maladie. Gabrielle MARIONI, Psychologue clinicienne, Docteur en Psychologie Gustave Roussy
Introduction Illustration à l’aide d’un cas clinique A l’insécurité du cancer s’ajoute l’insécurité affective 2 parents laissent faire les soins. Cure// Care. Irreprésentable : absence des parents dans une situation extrême y compris en fin de vie Focus sur les parents raisons psychopathologiques comment réagir/ les aider ?
Ce qui ne sera pas abordé Parents peu présents physiquement mais qualité relationnelle Pas situations induites par : pb organisationnels (travail, fatigue, fratrie, modes de garde, finances, distance) souffrance parentale liée à la survenue du cancer (dépression, deuil anticipé)
Situation clinique Victor, 13 ans (2009) Neuroblastome thoracique Traitement de 2009 à 2011. Rechute en 2012. Décès en août 2012.
Caractéristiques de la non implication parentale Caractéristiques de la non implication parentale. Carences affectives qui préexistent au cancer pas niveau social défaut d’identification à l’enfant (non représentation de ses besoins affectifs) non disponible psychiquement opératoire pas de holding, pas de fonction protectrice (contenir angoisses, etc)
Causes possibles de la non implication parentale Causes possibles de la non implication parentale. Carences affectives qui préexistent au cancer attachement insecure à ses propres parents étant enfant (défaillants, dépression, maltraitance) psychopathologie parentale : borderline, troubles personnalité/humeur système éducatif avec répression des émotions, conduites opératoires se sent incompétent ou peur de ne pas savoir faire/pas aimer l’enfant
Ce qui freine la réflexion Temps d’évaluation : préexiste à la maladie ? Raisons pratiques (distance, argent, besoin psychique de travailler) Autonomie de l’adolescent // Livré à lui-même Souffrance parentale liée au cancer ? peur de juger, d’incriminer, de culpabiliser des parents en souffrance peur de la rupture de l’alliance thérapeutique
Ce qui freine la réflexion Négligence passive/ pas maltraitance physique Sidération /impensable : soignants « habitués » dans le service / pas de réaction ado en danger physique (cancer) et psychique violence psychique là où on ne l’attend pas absence de protection parentale ravive nos propres angoisses d’abandon infantiles (surtout ds maladie grave) ravive nos propres problématiques de lien/amour parental suscite angoisses de mort psychique Touche à notre fonction soignante réparatrice (+++ pédiatrie)
Questions/ aide aux parents Travail sur carences affectives précoces histoire de grossesse, désir enfant, qualité relation à l’enfant propre histoire et carences affectives précoces? Quelles limites dans contexte oncologie? Quelles limites alors que but : maladie de l’enfant Comprendre propre histoire, sans excuser ni condamner Pas incriminer mais soutien à la parentalité sensibiliser aux besoins de l’enfant s’ils acceptent, soutien via réseau, HAD, CMP, etc comment aider quand pas présents du tout? IP : à partir de quand? Limites?
Hypothèses Ne pas nécessairement se battre pour que les parents soient + présents : Fantasme de parents aimants s’ils étaient présents est nécessaire à l’ado pour tenir/ réhabilite parents aimants fantasme permet de ne pas se confronter à réalité parents défaillants Parents savent leur incapacité à répondre aux besoins de leur enfant Nous le délèguent Préservent leur enfant de leur défaillance parentale Moindre mal Voire manière paradoxale de prendre soin de l’enfant + assurer parentalité dans sa fonction protectrice M.Berger : pq restaurer lien parent-enfant si authentiquement toxique?