S’installer et vivre dans les petites îles de Polynésie Française Dynamiques migratoires, recompositions territoriales Des mouvements vers les périphéries Un modèle occidental : Centre /périphéries Un modèle de territoire en réseau Le développement de nouvelles centralités économiques Du Japon Un possible dépassement du système centre/périphéries Une réactivation du rapport au territoire en réseaux Une dynamique dans les îles : initiatives touristiques (Iles Sous Le Vent), initiatives agricoles (Australes) 1900/1960 : Exploitation du phosphate à Makatea (Decoudras et al, 2005) A partir de 1880 : Annexion progressive des îles de Polynésie Développement de l’activité économique à Papeete Développement des infrastructures Migrations unidirectionnelles Thèse en géographie Sarah Bernard Directeur de thèse : Nathalie Bernardie-Tahir Laboratoire de recherche : GEOLAB – UMR 6042 –CNRS Contact : sarah.bernard@etu.unilim.fr Peuplement de l’Océanie (Sinoto, 1970 ; Garanger, 1972 ; Frimigacci, 1975 ; Bellwood, 1978 ; Bonnemaison, 1986) « Migrations circulatoires » 1955/1963 - 1968 : Exploitation du nickel en Nouvelle-Calédonie (Fages, 1972) Tout d’abord je vous remercie de m’avoir permis de présenter mon étude aujourd’hui. J’ai débuté ma thèse de géographie en octobre 2016 au sein du laboratoire Geolab et je suis dirigée par Nathalie Bernardie-Tahir, professeur de géographie à l’université de Limoges. Ma thèse qui s’intitule « S’installer et vivre dans les petites îles de Polynésie Française » a pour objectif d’étudier les mobilités entre les îles de Polynésie Française et plus particulièrement les nouvelles mobilités de Tahiti vers les îles périphériques, îles situés en dehors de la subdivision des îles du Vent. Plusieurs auteurs, historiens, géographes, archéologues, anthropologues, linguistes, ont décrit le peuplement de l’océanie et ont mis en évidence la présence de nombreux réseaux au sein du territoire océanien qui révèlent l’importance des valeurs de migrations et d’enracinement dans l’identité océanienne. Les migrations ont permis le peuplement de l’océanie mais tout en migrant, les océaniens restent très attachés à leur terre d’origine et dans leur parcours migratoire, beaucoup y reviennent. Cela a permis à plusieurs auteurs de qualifier ces migrations de « migrations circulatoires ». En Polynésie Français, au moment de la colonisation par les occidentaux on assiste au développement de Tahiti avec l’installation de la famille royale près de Papeete, l’installation du gouvernement Française et de nombreux missionnaires à Papeete. L’arrivée de nombreux colons permet également le développement d’infrastructures comme les écoles ou encore les hôpitaux. Attiré par ce nouveau mode de vie les polynésiens vont progressivement quitter leurs îles pour venir s’installer à Tahiti. On assiste donc à la mise en place d’un modèle occidental, le modèle de centre/périphérie avec un centre qui se peuple et des périphéries qui se vident. En parallèle de nouvelles migrations voies le jour, des migrations unidirectionnelles vers un centre, ici Tahiti. Et ces nouvelles migrations vont donc rompre avec les migrations anciennes que nous venons de voir, les migrations circulatoires. Mais plusieurs centres, purement économiques, vont également se développer en océanie et participer à l’essor de ces migrations unidirectionnelles. Pour citer quelques exemple, Makatea en PF pour l’exploitation du phosphate, Nouvelle-Calédonie pour l’exploitation du nickel ou encore Tahiti, Hao et Mururoa au moment des essaies nucléaire. Ce dernier exemple met en scène le modèle de centre/périphéries de manière démesurée. Dans le contexte polynésien actuel où il n’y a plus d’appel économique et où le chômage explose à Tahiti, principalement depuis la crise de 2008, on constate, au dernier recensement de l’ISPF en 2012, que certaines îles se repeuplent d’habitants venus de Tahiti pour la première fois depuis les débuts de la colonisation. Ce sont ces nouvelles mobilités d’un centre vers une périphérie qui vont m’intéresser : Tout d’abord car ces mobilités vont rompre avec les mobilités unidirectionnelles vers un centre qui se sont développer avec la colonisation. Ces nouvelles mobilités révèlent un possible dépassement du modèle occidental centre/périphéries. Ensuite, aujourd’hui on ne connait pas ces personnes qui repeuplent ces îles et qui semblent s’investir dans des initiatives touristiques, principalement au îles Sous-Le-Vent, ou dans des initiatives agricoles, principalement aux îles Australes. Iinitiatives qui participent aux re-dynamisme des îles. Donc mieux connaitre ces personnes permettra de fournir des pistes de réflexions, pour conduire des politiques de développement durable des îles éloignés, fondées sur la prise en compte de 3 volets : le développement économique, l’intégration sociale des nouvelles personnes et la prise en compte de l’environnement dans le projet de vie des nouvelles personnes. Enfin, lorsque ces nouvelles migrations sont des retours, ces nouvelles mobilités révèlent la persistance du modèle ancien de territoire en réseaux et donc l’attachement à la terre d’origine. En fait, cette succession des différents modèles de mobilités et de logiques coloniales semble s’être superposé au modèle de territoire en réseaux sans le supprimer et le contexte polynésien actuel semble réactiver ce rapport au territoire circulaire. 1964 : Installation du CEP à Tahiti, Mururoa et Hao (Fages, 1973 ; Coutour et al, 2007) Vers la Nouvelle-Calédonie Réalisation : FCerbelaud, Geolab, 2015 SBernard, Geolab, 2017