L’art contemporain… L’apparition de la photographie a exercé une influence sur de nombreux artistes dès le 19eme siècle et permis de donner naissance à l’art moderne. L’art n’a plus uniquement pour fonction importante de représenter fidèlement le réel, la photographie est mieux à même de le faire, l’art peut désormais s’essayer à d’autres formes, casser les canons de la beauté et proposer des expérimentations nouvelles et des idées conceptuelles.

Définition Art contemporain: ensemble de la production artistique depuis la seconde moitié du XXeme siècle. Bien que le travail de définition de l’art contemporain soit difficile, en raison de sa prédésignation multiple et à ses origines diverses, il est possible de placer son avènement autour des années 1960. En effet, à cette période apparaissent divers groupes de jeunes artistes remettant radicalement en cause la façon d’envisager, l’acte artistique au sein de la société. Ce que l’on appelle communément l’art contemporain s’attache à détruire de plus en plus le cadre classique issu du 19eme siècle dans lequel s’inscrivait jusqu’alors l’art; il s’appuie pour cela largement sur les nouvelles technologies et utilise les nouveaux moyens d’expression.

Des Beaux-Arts aux Arts plastiques L’art contemporain a pour fondement les expérimentations de l’art moderne, et revendique régulièrement la brèche ouverte par Marcel Duchamp et d’autres qui avaient libéré la pratique de l’art des contraintes classiques de représentation. Il remet en question l’idée même d’art tel qu’il est alors perçu. L’art n’est plus spécifique à une technique, mais se trouve partout, même dans une roue de bicyclette. Nu descendant un escalier n° 2 ; Marcel Duchamp

La recherche de nouveaux médiums A la recherche formelle du beau succèdent des voies de recherche esthétiques nouvelles, dont les plus radicales (minimalisme, art corporel, performance) modifient la signification et la perception de l’art, qui s’oriente parfois dans des voies à 1ere vue hermétiques aux non-initiés. Certains ne quittent pas les médiums classiques(peinture et sculpture), tout en modifiant néanmoins radicalement leur démarche créative.

Profusion des médiums Déchets Béton Polystyrène, polyuréthane, silicone, plastique… Environnement, la Nature, la lumière Presse Work in progress (projets en cours) Roman Opalka Suite aux médiums classiques(peinture à l’huile, sanguine,bronze, marbre), l’art contemporain a été particulièrement friand de médiums nouveaux, voire de non-médiums. Notamment la vocation éphémère ou « en cours » de nombre d’œuvres questionnent la notion même de médium, qui devient un simple vecteur plutôt qu’un support stable.

Niki De Saint Phalle

Photographie plasticienne Cinéma expérimental Logiciel Net Art Systèmes mécaniques Bio art Photographie plasticienne Cinéma expérimental Reynolds Drouhin

Net Art Des fleurs, Reynolds Drouhin

Les œuvres qui échappent au musée: un exemple le Land Art Le Land Art est né aux Etats-Unis dans les années 60, et s'est diffusé à l'Europe dans les années 70. Issu des courant les plus minimalistes de l'art, ce mouvement se particularise par ses domaines d'interventions. En effet les artistes commençant à rejeter la société de consommation et de marché qui devient si présente qu'elle arrive jusque dans les musées, l' oeuvre devient alors un nouveau moyen d'investir de l'argent, et des artistes poussent le cynisme jusqu'à faire vendre leur signature des fortunes. Ce contexte pousse de nouveaux et anciens artistes à fuir les musées en général et la société en particulier.

Ils se retrouvent dans la nature, ce qui fait largement écho avec une nouvelle conscience écologique qui commence à faire surface... Les règles du jeu sont simples: juste la nature et ce qu’elle offre. Pas de peintures ou d'interventions artificielles, l'homme doit faire avec les moyens dont il dispose sur place. Autre aspect essentiel: chaque oeuvre devient éphémère

MALEVICH, le suprématisme Dans "Aéroplane en vol", l'épuration est maximale, mais l'élaboration est très savante et très complexe ; Le fond est libre, on est dans l'espace comme simple support Des éléments voyagent dans cet espace. Mais il n'y a pas volumes ; ce sont des aplats de couleur. C'est nouveau. Or cet ensemble donne un effet dynamique : il n'y a pas une horizontale ni une verticale qui stabilisent. Les deux obliques brisent le bloc des carrés. "Aéroplane" 1915 Malévich (1878-1935) s'est arraché au convenu.

Avec "Carré noir sur fond blanc", (1913) c'est le minimalisme… Malévich en arrivera même à un "Carré blanc sur fond blanc" (1918) c'est-à-dire à un 'rien'. On peut y lire, aujourd'hui, une intuition très forte de l'art conceptuel… On pourrait se dire que l'artiste se moque de nous... c'est justement pourquoi il a peint, en 1933, un "Autoportrait" ou "Cela aussi je sais faire" : s'il ne "le" faisait pas, c'est bien qu'il cherchait autre chose… Malevitch peignit les trois éléments fondateurs du suprématisme : le Carré noir, la Croix noire et le Cercle noir. Maniant des formes simples à caractère géométrique et unicolores disposées sur la toile ou érigées dans le réel (architectones), le suprématisme montre le caractère infini de l'espace, et la relation d'attraction et de rejet des formes. Pour Malevitch, l'art est un processus amenant la sensation (c’est-à-dire le rapport de l'artiste au monde) à se concrétiser en œuvre grâce à un module formateur étranger au support, « l'élément additionnel », qui structure la masse picturale ou les matériaux.

Dans le même esprit, Yves Klein a travaillé 10-12 ans pour trouver son bleu cf. ses nombreux "Monochromes"

Quelques remarques… Cotées sur l’internet, les œuvres d’art contemporain sont aussi une manne financière potentielle, qui n’excluent pas les effets de mode au détriment des travaux réellement originaux. La provocation en art est rarement gratuite, elle met à nu des complexes psychiques en œuvre au sein d’une société ou d’un groupe d’individus. La pulsion provocatrice de l’art, loin d’être morte n’est plus une condition sine qua non. S’il fallait définir l’art contemporain, ce n’est pas par le biais de tel ou tel média dit contemporain qu’il faudrait l’appréhender mais bel et bien par un état d’esprit en phase avec les évolutions et les tournures qu’a prises l’art actuel: un art ayant intégré les cataclysmes culturels et formels de la société d’aujourd’hui.

En guise de conclusion… La liberté de l’art de notre temps est immense, ce qui le rend souvent incompris et vivement critiqué, car considéré comme trop élitiste, trop hermétique. Celui-ci pourtant n’est ni plus exigeant ni plus complexe à aborder que les arts du passé déjà inscrits dans l’histoire. Il en découle. Il a contre lui son manque de recul, son immédiateté et sa rupture avec une certaine idée de l’art venue tout droit du XIXeme siècle et ayant toujours cours dans l’imaginaire collectif. Le bon goût n’existe pas en art contemporain, parce que l’artiste a cessé d’être un simple exécutant d’œuvres commanditées par un mécène, qui définissait son statut avant la Renaissance. Ces œuvres à priori opaques invitent le public à essayer d’en connaître le contenu et le(s) sens!