Ch.4 - L'équilibre général 3. La question de l’équilibre général Fondements logiques de la question : effets de report Si l’existence d’un équilibre partiel de marché est posée, comment garantir que l’ensemble des marchés seront simultanément à l’équilibre ? Question posée par Walras (1874), résolue mathématiquement par Arrow et Debreu Jugement de valeur sur l’équilibre général : Pareto et théorèmes de l’économie de bien être Discussion aujourd’hui sur la pertinence de l’analyse en termes d’équilibre général Ch.4 - L'équilibre général
Ch.4 - L'équilibre général 3.1 Le problème de Walras et la solution d’Arrow - Debreu 3.1.1 L’équilibre général selon Walras « Le problème de l’échange de plusieurs marchandises entre elles paraît résolu. Il ne l’est en réalité qu’à moitié. Dans les conditions ci-dessus définies, il y aurait bien, sur le marché, un certain équilibre des prix des marchandises deux à deux ; mais ce ne serait là qu’un équilibre imparfait. L’équilibre parfait ou général du marché n’a lieu que si le prix de deux marchandises quelconques l’une en l’autre est égal au rapport des prix de l’une et l’autre en une troisième quelconque. C’est ce qu’il faut démontrer. » L. Walras – Eléments d’économie politique pure Ch.4 - L'équilibre général
Ch.4 - L'équilibre général 1- Analyse de Walras se construit à partir d’un certain nombre d’hypothèses Rationalité de l’acteur individuel Conception de la monnaie : un instrument de mesure (ne joue pas d’autre rôle actif) Son prix est égal à l’unité Demande des consommateurs est fondée sur le principe de maximisation de l’utilité et l’égalisation du rapport utilité marginale – prix à l’équilibre Offre dépend du comportement maximisateur des producteurs avec l’utilisation de « coefficients de fabrication » qui déterminent le lien technique entre facteurs de production et biens produits Ch.4 - L'équilibre général
Ch.4 - L'équilibre général 2- Loi de Walras Pour l’ensemble des marchés, le total des offres est égal au total des demandes (identité logique) Formulation précise : la somme des demandes nettes sur les différents marchés est égale à zéro Corollaire de la loi de Walras : dans une économie avec n marchés, si n-1 marchés sont à l’équilibre, alors le nième marché est également à l’équilibre Nécessité de différencier la loi de Say (relation causale) et la loi de Walras (expression d’une identité nécessaire) Ch.4 - L'équilibre général
Ch.4 - L'équilibre général 3- La question de l’équilibre général Equilibre général revient à la résolution d’un système d’équations Déterminations d’équations d’offre et de demande Identifications d’inconnues (prix et quantités d’équilibre) Walras montre que le nombre d’équations est égal au nombre d’inconnues, donc que le système connaît une solution Ch.4 - L'équilibre général
Ch.4 - L'équilibre général 3.1.2 La résolution du problème par Arrow et Debreu Reprise d’un certain nombre d’hypothèses essentielles Marchés de concurrence et complets Chaque acteur dispose d’une dotation initiale Convexité des préférences Absence de rendements croissants et de coûts fixes Le nombre d’entreprises est une donnée Ch.4 - L'équilibre général
Ch.4 - L'équilibre général Conclusion mathématique (application du théorème du point fixe) Les fonctions de demande nette sont continues et bornées Théorème d’Arrow – Debreu : Il existe un vecteur de prix qui permet d’assurer l’équilibre simultané sur l’ensemble des marchés Ch.4 - L'équilibre général
Ch.4 - L'équilibre général 3.2 Optimum de Pareto et théorèmes de l’économie de bien être 3.2.1 L’optimum de Pareto « Nous dirons que les membres d'une collectivité jouissent, dans une certaine position, du maximum d'ophémilité, quand il est impossible de trouver un moyen de s'éloigner très peu de cette position, de telle sorte que l'ophémilité dont jouit chacun des individus de cette collectivité augmente ou diminue. C'est-à-dire que tout petit déplacement à partir de cette position a nécessairement pour effet d'augmenter l'ophémilité dont jouissent certains individus, et de diminuer celle dont jouissent d'autres : d'être agréable aux uns, désagréable aux autres. » Vilfredo Pareto – Traité d’économie politique Ch.4 - L'équilibre général
Ch.4 - L'équilibre général Analyse de Pareto : question de l’efficacité de la répartition des ressources (pas de jugement de valeur possible sur les préférences des individus) Définition de l’optimum : état de la société qui n’est pas uniformément améliorable, c’est-à-dire qu’on ne peut améliorer la situation d’un individu sans dégrader celle d’au moins une autre personne optimum n’est pas relié à un critère de justice (situation de parfaite égalité comme celle d’une parfaite inégalité sont des optimum de Pareto) optimum est généralement atteint à partir de l’échange (probabilité que la répartition initiale des ressources permette l’optimum est très faible) Ch.4 - L'équilibre général
Ch.4 - L'équilibre général 3.2.2 Les théorèmes de l’économie de bien être question de la détermination d’un état de l’économie favorable pour une société en mettant en œuvre les moyens les plus propices pour atteindre cet état Premier théorème de l’économie de bien être Pour toute dotation initiale, il existe un équilibre de marché en concurrence pure et parfaite, et cet équilibre est un optimum de Pareto dans l'espace des répartitions des biens tout équilibre concurrentiel est un optimum de Pareto (toutes les transactions mutuellement avantageuses ont été réalisées) Sens du premier théorème : économie concurrentielle de marché est le moyen le plus efficace de coordonner des individus Ch.4 - L'équilibre général
Ch.4 - L'équilibre général Deuxième théorème de l’économie de bien être Sous certaines hypothèses, tout optimum de Pareto correspond à un équilibre concurrentiel marché de concurrence est neutre d’un point de vue distributif réalisation d’un objectif de justice sociale suppose la mise en œuvre d’une action sur les dotations initiales des agents puis de laisser le jeu du marché garantir l’efficacité « la supériorité de l'économie libérale est incontestable et mathématiquement démontrable, en utilisant des modèles informatiques, qui sont parfaitement maîtrisés » G. Debreu – Le Figaro Magazine – 1984 N. B. : Debreu démentira avoir tenu ces propos Ch.4 - L'équilibre général
Ch.4 - L'équilibre général 3.3 - Les interrogations sur le modèle de l’équilibre général 3.3.1 Les doutes sur l’analyse d’Arrow - Debreu Raisonnement suppose des hypothèses fortes (en particulier dotations initiales et caractère volontaire des échanges) Question de la pertinence de ces hypothèses Question de la forme des fonctions de demande nette : mouvements de prix doivent assurer la marche vers l’équilibre en permettant aux demandes nettes de tendre vers zéro Théorème de Sonnenschein – Mantel - Debreu Sous les hypothèses du modèle Arrow – Debreu, on démontre la possibilité de l’existence d’une fonction de demande nette positive Le jeu d’agents maximisateurs dans un contexte concurrentiel ne conduit pas nécessairement vers un équilibre walrassien Ch.4 - L'équilibre général
Ch.4 - L'équilibre général 3.1 L’état du débat sur la question de l’équilibre général néo-classique Thèse 1 : un modèle irréaliste et d’intérêt limité cf. Coase : modèle décrit une économie de petits producteurs qui n’ont recours que marginalement à l’échange analyse de l’équilibre partiel de marché permettait surtout de comprendre pourquoi l’entreprise a rationnellement intérêt à chercher à limiter la concurrence Thèse 2 : importance de la concurrence mais remise en cause de la possibilité de l’équilibre (école autrichienne) Ch.4 - L'équilibre général
Ch.4 - L'équilibre général Thèse 3 : évolution de la réflexion néo-classique Notion de « cœur » (core) développée par Debreu et Scarf : équilibre est lié à la multiplication du nombre des participants à l’échange Question de l’équilibre ne se pose pas à l’échelle de l’ensemble de l’économie mais se traite de manière « spécialisée » (cf. analyse des marchés financier) Allègement de certaines hypothèses (marchés de concurrence imparfaite + information imparfaite) Ch.4 - L'équilibre général