La concurrence imparfaite Monopole Oligopole Concurrence monopolistique
La concurrence imparfaite Définition. Lorsqu'au moins une des 5 hypothèses de la CPP n'est pas vérifiée, le marché est en situation de concurrence imparfaite. Principales conséquences pour les firmes Leurs décisions ont une influence sur le prix de marché de leurs produits Leurs profits dépendent également des comportements de leurs concurrents
Pouvoir de marché des firmes CPP Nombre important d’entreprises avec produit homogène Oligopole Quelques entreprises avec pouvoir de marché Monopole pur Une entreprise Concurrence Monopolistique Nombre important d’entreprises avec différenciation produit La concurrence imparfaite
Le pouvoir de marché L’équilibre du marché de monopole Le bien-être du marché de monopole L’oligopole : le cas du duopole La concurrence monopolistique Rappel : les élasticités La concurrence imparfaite
Le pouvoir de marché Le pouvoir de marché correspond à la capacité de la firme d’influencer le prix du marché On dit que les firmes sont faiseuses de prix (Price maker) par opposition au marché de CPP où les firmes sont preneuses de prix (Price taker) Quand les firmes ont un pouvoir de marché, elles élèvent le prix au dessus du prix de CPP. Autrement dit: p >Cm
Le profit de la firme s’écrit : π = RT – CT Le programme de maximisation du profit de la firme conduit à égaliser sa recette marginale avec le coût marginal : Rm = Cm Ce critère de décision est valide pour toutes les firmes, sur tous les types de marché Or quand une firme a un pouvoir de marché, la recette marginale dépend des quantités produites. Le pouvoir de marché
En situation de CPP, la firme est preneuse de prix et donc, le profit s’écrit : La recette marginale s’écrit: Recette totale Coût total
Le pouvoir de marché Quand la firme est faiseuse de prix, la firme sait que si elle augmente le prix, la demande diminuera. Donc le profit s’écrit : La recette marginale s’écrit: Recette totale Coût total
Le pouvoir de marché La recette marginale (le revenu apporté par une unité vendue supplémentaire) est donc le prix, moins l’effet négatif sur les prix de l’augmentation de la production : Effet négatif sur le prix de l’augmentation de la production Prix
Le pouvoir de marché En factorisant par le prix p, on peut ramener le terme entre parenthèse à l’élasticité de la demande par rapport au prix, une notion bien connue des économistes
Le pouvoir de marché La condition de maximisation demeure l’égalité entre le coût et la recette marginale (Rm=Cm) Plus la demande est élastique (ε est élevée en valeur absolue), plus le prix se rapproche du cout marginal. Puisque l’élasticité est négative, le coût marginal est bien inférieur au prix.
Le monopole fixe un prix supérieur au coût marginal. La différence en pourcentage entre le prix et le coût marginal s’appelle l’indice de Lerner Comme l’élasticité est négative, l’indice de Lerner est positif. Le pouvoir de marché
La tarification s’effectue en fixant un prix supérieur au coût marginal. Par exemple, si le coût marginal est de 9 euros et l’élasticité de la demande par rapport au prix est de -4, le prix sera de 12 euros. Le pouvoir de marché
P Q Demande Rm Construction graphique de la recette marginale La pente de la droite de recette marginale est deux fois celle de la demande Le pouvoir de marché
L’équilibre du marché de monopole Le bien-être du monopole L’oligopole : le cas du duopole La concurrence monopolistique Rappel : les élasticités La concurrence imparfaite
L’équilibre de marché de Monopole Le monopole est un cas extrême. Il correspond à la structure de marché suivante : Un seul offreur sur le marché Parfaite homogénéité des produits Nouvelle entrée sur le marché impossible Information parfaite Parfaite mobilité des facteurs de production Comme il n’y a pas de concurrents, seul l’effet de la production sur le prix est pris en compte
Cm CM PP O D Rappel: l’équilibre de marché de CPP FirmeMarché Qq d=Rm p q Q D2D2 Q2Q2 p2p2 q2q2 d 2 =Rm 2 Coût Total Profit positif L’équilibre de marché de Monopole
P Q Cm CM Demande Rm q p Cm=Rm donne q 2. Pour un q donné, la droite de demande donne p L’équilibre de marché de Monopole
p q = RT CM q = CT P Q Cm CM Demande Rm q p L’équilibre de marché de Monopole
Le monopole discriminant A l’équilibre de monopole, il existe des consommateurs qui seraient prêt à payer plus cher… Mais, si le monopole augmente son prix, il perdra des consommateurs. Il lui faudrait parvenir à faire payer plus cher seulement les consommateurs qui sont disposés à payer plus cher. Une solution: la discrimination par les prix.
Le monopole discriminant Le monopole discriminant fait payer des prix différents à différents types de consommateur. Les consommateurs se distinguent par leur élasticité de la demande. Cette politique de prix n’est possible que si la revente est impossible. A la limite, si chaque consommateur paye son prix de réserve, le monopole récupère tout le surplus des consommateurs.
Le pouvoir de marché L’équilibre du marché de monopole Le bien-être du monopole L’oligopole : le cas du duopole La concurrence monopolistique Rappel : les élasticités La concurrence imparfaite
Le bien-être du monopole Par rapport au marché de CPP, l’équilibre de monopole est évidemment moins efficace Profits positifs à long terme Existence d’un taux de marge : P > Cm La production s’effectue au dessus du minimum du coût moyen
Cm CM P L’équilibre du monopole Q Rm p q Demande 1 er élément p > Cm Le monopole pousse les prix au dessus du prix de CPP Les prix sont majorés par rapport au coût marginal Ponction sur le (réduction du) surplus du consommateur Cm Le bien-être du monopole
Cm CM P Q p q Demande 2 ème élément Le monopole fait des profits positifs à long terme Ceci est dû à l’existence de barrière à l’entrée Les concurrents ne peuvent donc pas entrer pour s’approprier une partie des profits du monopole Le bien-être du monopole L’équilibre du monopole Rm
Cm CM P Q p q Demande 3 ème élément Le monopole ne produit pas au minimum du coût moyen Il existe donc des rendements croissants non exploités Le marché ne produit pas au point les plus efficient du point de vue des coûts. CM Le bien-être du monopole Rm L’équilibre du monopole
Il existe donc des plusieurs sources d’inefficience L’existence d’un pouvoir de marché L’existence des barrières à l’entrée Rendements d’échelle non exploités Mesure de l’inefficacité du monopole Mesure du surplus (bien-être) Le bien-être du monopole
Surplus de consommateur Surplus du producteur Perte sèche P Q Cm CM Demande Rm q p Le bien-être du monopole
La politique de la concurrence tente de limiter le pouvoir de marché des entreprises ou encore de prévenir la formation de monopole Exemples : US Antitrust legislation Sherman Act (1890) Clayton Act (1914) US 1934 Airmail Act séparant United Aircraft and Transport Corporation en Boeing, United Aircraft (Pratt Whitney, Sikorsky) et United Airlines. EU vs. Microsoft sur Internet Explorer Le marché des téléphones portables Le bien-être du monopole
Plusieurs manière de réguler un monopole L’instrument typique : le prix maximal En régulant à p = CM Pro: Profits nuls. Le coût moyen est parfaitement connu Con: Création d’une perte sèche En régulant à p = Cm Pro: Régulation la plus efficace (pas de perte sèche) Con: Profits positifs. Difficulté de calcul de Cm !! Le bien-être du monopole
Surplus du consommateur Surplus du producteur Perte sèche P Q Cm CM Demande Rm q2q2 p2p2 q p Réguler à p= Cm Le bien-être du monopole
Surplus du consommateur Surplus du producteur Perte sèche P Q Cm CM Demande Rm q2q2 p2p2 q p Réguler à p= CM Le bien-être du monopole
L’argument “Schumpeterien” en faveur des monopoles Le profit de monopole est la rémunération du risque de l’entrepreneur Sans ces surprofits, les incitatiosn à l’innovation (ou la prise de risque) seraient nuls Aussi trop de régulation en faveur de la concurrence peut se faire au détriment de l’innovation Argument sur les brevets (Varian, chap 24) Le bien-être du monopole
Le pouvoir de marché L’équilibre du marché de monopole Le bien-être du monopole L’oligopole : le cas du duopole La concurrence monopolistique Rappel : les élasticités La concurrence imparfaite
Les oligopoles L’oligopole correspond à la structure de marché suivante : Quelques grands producteurs Parfaite homogénéité des produits Nouvelle entrée sur le marché impossible Information parfaite Parfaite mobilité des facteurs de production
Les oligopoles sont le résultat de barrières à l’entrée. Elles peuvent avoir plusieurs causes: Les barrières institutionnelles (ministère de la défense, producteurs d’électricité) La technologie, avec présence de rendements d’échelle élevant la taille critique minimale (Industrie aéronautique) Différentiels absolus de coûts : intégration verticale, réseau efficace d’approvisionnement et de distribution, etc. (Industrie agroalimentaire) Différentiation des produits et stratégies des entreprises (gamme de produits, niches, etc.) Les oligopoles
Un marché est un oligopole lorsqu’il comprend un petit nombre de vendeurs. Situation fréquente dans l’automobile, agroalimentaire, électronique, ciment, etc. Par rapport au monopole, il faut prendre en compte un élément supplémentaire: le comportement des concurrents. Chaque entreprise doit en tenir compte. Elle adoptera un comportement stratégique, de nature coopérative ou conflictuelle. Les oligopoles
Quand les entreprises en situation d’oligopole s’entendent entre elles, on parle d’entente oligopolistique. Par exemple, un cartel est une organisation d’entreprise indépendantes, créant des produits similaires, qui collaborent pour augmenter les prix et limiter la production (pratique souvent illégale!!) Quand les entreprises d’un oligopole peuvent s’entendre pour maximiser leur profit collectif, elles pratiquent un prix et une production de monopole et obtiennent le profit d’un monopole. Les oligopoles
P q Cm A CM A Demande inverse de A Rm A q p G L’équilibre coopératif Les oligopoles
Quand les entreprises en situation d’oligopole ne s’entendent pas, il y a équilibre non-coopératif. Par rapport au monopole, Il devient difficile de caractériser l’équilibre de marché: Un changement de production de la part d’une entreprise modifie les profits de ses concurrents, qui vont réagir en conséquence. La stratégie optimale de l’entreprise dépend donc des stratégies des concurrents: il y a autant d’équilibres possibles que de combinaisons de stratégie. Les oligopoles
Le duopole Le duopole est le cas le plus simple de concurrence oligopolistique. Il correspond à une situation avec deux producteurs et des barrières à l’entrée. Les principaux équilibres de duopole L’équilibre de Cournot : Concurrence en quantités L’équilibre de Bertrand : Concurrence en prix L’équilibre de Stackelberg : Entreprise dominante
Le duopole de Cournot C’est l’équilibre de duopole le plus simple. Chaque firme considère la production de son concurrent comme donnée. Les entreprises choisissent simultanément ce qu’elles vont produire en prenant le niveau de production de l’autre comme acquis.
Le profit des deux firmes s’écrit Simplifions en réécrivant comme suit: Le coût de production dépend seulement de la quantité produite Le prix de marché dépend de la quantité totale produite q 1 + q 2 Le duopole de Cournot
La condition de maximisation du profit s’écrit : On peut réécrire ces conditions en définissant la production de chaque firme comme une fonction de celle de la firme concurrente. C’est la fonction de réaction La fonction de réaction stipule que la quantité q 1 maximise le profit de 1 étant donnée la quantité q 2 produite par la firme 2 Le duopole de Cournot
q2q2 q1q1 C Fonction de réaction de l’entreprise 1 Fonction de réaction de l’entreprise 2 q* 1 q* 2 C0C0 C1C1 C2C2 C3C3 Le duopole de Cournot
L’existence et la stabilité d’un équilibre de marché en oligopole dépend des anticipations que font les entreprises sur les stratégies de leur compétiteurs. Plusieurs équilibres sont possibles en fonction des situations et des stratégies possibles. Le plus souvent les outils de l’économie classique ne permettent pas de déterminer les solutions d’équilibre. C’est en réponse à ce problème que s’est développée la théorie des jeux. Voir séance suivante Le duopole de Cournot
Le pouvoir de marché L’équilibre du marché de monopole Le bien-être du monopole L’oligopole : le cas du duopole La concurrence monopolistique Rappel : les élasticités La concurrence imparfaite
La concurrence monopolistique Le monopole est un cas extrême. Il correspond à la structure de marché suivante : Atomicité Différenciation de produits Entrée libre sur le marche Information parfaite Parfaite mobilité des facteurs de production La production de chaque firme est particulière ⇒ existence de produits variés (marques)
La concurrence monopolistique Comme chaque entreprise produit un bien légèrement différent, elle détient un certain pouvoir de marché. L’élasticité prix n’est pas infinie. La courbe de demande est donc décroissante. Il existe donc un taux de marge, et le prix du marché est supérieur au cout marginal. Cependant, comme l’entrée sur le marché est libre, les profits sont nuls dans le long terme.
Les principales caractéristiques L’ajustement de court terme Au niveau de la firme, la firme se comporte en tant que monopoleur et génère des profits à court de terme L’ajustement de long terme : Les profits attirent de nouvelles firmes La demande de chaque firme décroit jusqu’à nullité des profits La concurrence monopolistique
Cm CM PP D L’équilibre de la firme et du marché FirmeMarché Qq d p Q Profits positifs à CT Rm O q La concurrence monopolistique
Cm CM PP O D qq q Q Profits nuls à LT d Rm O Les profits positifs attirent de nouvelles firmes Q2Q2 q2q2 p p2p2 L’équilibre de la firme et du marché FirmeMarché La concurrence monopolistique
P Q q p Demande Rm CT=RT à long terme Cm CM Implications sur le bien-être Similaire au marché de CPP p = CM La concurrence monopolistique
P Q Cm CM q p Demande Rm A long terme, il y a pourtant un taux de marge : p > mC Perte sèche Surplus du cons. Surplus du prod. La concurrence monopolistique Implications sur le bien-être
P Q q p Demande Rm Les firmes ne produisent pas au minimum du coût moyen. Il y a des capacités de production excédentaires q* Cm CM La concurrence monopolistique Implications sur le bien-être
Le cas limite de de la concurrence monopolistique n’est autre que le marché de CPP Plus les préférences pour la variété sont faibles Moins le consommateur sont loyaux Plus la demande est élastique Plus la courbe de demande est plate La perte sèche est réduite La concurrence monopolistique
Cm CM PP Le marché de CPP comme cas limite de la concurrence monopolistique Cas 1Cas 2 qq d Rm p q Cm CM d Rm q p La concurrence monopolistique
Le pouvoir de marché L’équilibre du marché de monopole Le bien-être du marché de monopole L’oligopole : le cas du duopole La concurrence monopolistique Rappel : les élasticités La concurrence imparfaite
Rappel : élasticités P QDQD P QDQD D1D1 D2D2 Que pouvez-vous dire des élasticités des demandes D 1 et D 2 ?
L’ élasticité – prix de la demande se définit comme la variation en pourcentage de la quantité demandée divisée par la variation en pourcentage du prix Rappel : élasticités
Sur la droite de demande, la pente est une constante. Donc ce qui va déterminer l’élasticité est le rapport entre le prix p et les quantités q. Rappel : élasticités
Pente = - ( 1 / 10 ) K : P=15, Q=50 15 / 50 x - 10 / 1 = -3 L : P=10, Q= / 100 x - 10 / 1 = -1 M : P=5, Q=150 5 / 150 x - 10 / 1 = -1/3 P QDQD K L M ε = - 3 Rappel : élasticités ε = -1 ε = -1 / 3
Quand le prix augmente, la demande devient de plus en plus élastique Quand le prix baisse, la demande devient de moins en moins élastique P QDQD K L M / 3 0 -- Rappel : élasticités