EN QUOI LE « BON SAUVAGE » EST-IL UN « MYTHE » ?
♣ Définition : Le mot « mythe » a deux sens : • Récit légendaire avec des personnages imaginaires. Permet d'expliquer certains aspects du monde et de la société. Les mythes répondent aux questions qui se posent dans les sociétés. Contient une morale implicite Les mythes de sociétés différentes peuvent avoir des points communs. • Représentation amplifiée et déformée par l'imaginaire collectif. « Une civilisation débute dans le mythe et se finit dans le doute. » Emil Michel Cioran Mythe de Romulus et Remus
♦ Le « bon sauvage » est une projection des rêves occidentaux : 1. Des mythes La cosmogonie : c'est la création du monde. Elle est constituée de plusieurs mythes relatant les origines du monde et elle célèbre l'état de nature. Le « bon sauvage » peut constituer une représentation de cet état d'origine. Le péché originel : L'homme a connu l'état de nature mais l'a perdu en croquant la pomme, symbolisant la connaissance.
L'HARMONIE AVEC LA NATURE 2. Des fantasmes L'HARMONIE AVEC LA NATURE LE BONHEUR L'une des valeurs les plus recherchées est le bonheur. Le bonheur simple, individuel et collectif que vivent les « bons sauvages ». Les occidentaux voudraient aussi vivre en harmonie avec la nature tout comme les sauvages qui se content de ce qu'elle leur donne.
3. Un idéal de société Les européens sont à la recherche d'une société sauvage, innocente, heureuse et proche de la nature. De l'Âge d'Or. Ils regrettent le paradis perdu lors du péché originel. Un idéal de société est par définition une utopie. Or le « bon sauvage » vit dans un endroit utopique. Il habite souvent sur une île, donc loin des problèmes.
♠ Le « bon sauvage » n'a jamais existé : Les préjugés idéologiques sur les « bons sauvages » sont opposés aux sources et à la réalité. Désormais, les historiens et anthropologues nous prouvent le contraire de ce romantisme imaginé sur les sauvages. Au contraire, la violence, les inégalités et les guerres existent aussi dans ces sociétés. Mais ces sujets demeurent presque tabous. Ils sont abordés avec précaution pour ne pas donner raison à l'idée selon laquelle les sociétés traditionnelles seraient plus brutales et plus sauvages que la nôtre. Pour pouvoir parler de torture, esclavage et de cannibalisme, il faut : Des sources écrites et archéologiques fiables et pertinentes.
Exemples dans certaines sociétés indiennes : • Les hommes peuvent être considérés comme des esclaves. • Le statut des captifs de guerre est spécial : brutalisés et soumis à des travaux pénibles. Statut des prisonniers de guerre : Trois possibilité : Pour venger les guerriers morts : Torture, sacrifice humain avec des pratiques de cannibalismes rituels. Adoptions : Prennent places d’un mort, portent un nouveau nom. Mais, pas de relation affective : lien de subordination. Prisonniers : Attachés à une maison, famille (sans en faire partie) : condition d’esclave = traités comme des animaux, surtout des chiens.