CFBD, NANTES - 8 et 9 Juin 2001 COMPARAISON DE LA MICRODURETE VICKERS DE DIFFERENTS MATERIAUX SELON DEUX TYPES DE LAMPES B. PELISSIER*, P. TRAMINI*, J. VALCARCEL* et F. DURET** *UFR d ’Odontologie de Montpellier I **Nippon Dental University, Niigata, Japon BP

La photo polymérisation des biomatériaux de restauration à base de polymères a été sans doute l’un des apports majeurs de l’Odontologie Conservatrice au cours des dernières décennies. La photo polymérisation procure au praticien un temps de travail quasi illimité pour la mise en forme du matériau et une prise instantanée au moment où il choisit d’irradier le matériau.. C’est grâce à la photo polymérisation qu’il a été possible d’associer esthétique et composite en exploitant l’apport successif de couches de matériaux de teintes et d’opacités adaptées. BP

Mais la photo polymérisation a deux contreparties. La première, c’est la longueur du temps de réalisation d’une stratification, ce qui a généré l’essor de lampes à haute énergie pour des temps d’irradiation plus courts. La seconde, à l’inverse, ce sont les contraintes brutales induites par la photo polymérisation, suffisamment intenses pour casser le joint d’étanchéité que forme le matériau au contact des parois cavitaires. BP

Les principes régissant l’amorçage photo-chimique des composites a connu ces dernières années de nouveaux développements avec l’apparition de nouvelles sources lumineuses de haute énergie, avec la proposition de nouveaux dispositifs programmés pour une irradiation séquentielle ou progressive et actuellement le développement de lampes à diodes électroluminescentes. BP Le but de notre étude est d’évaluer l’influence du mode de photo polymérisation sur la microdureté Vickers immédiate de différents matériaux (un C.V.I., un compomère, un composite et un composite de laboratoire). L’évaluation a tenu compte de deux types de lampes à polymériser (lampe halogène et lampe LED).

"Correlation between hardness and degree of conversion during the setting reaction of unfilled dental restorative resins »Ferracane JL, Dental Materiels 1985;1:11-14 BP Des échantillons de GC Fuji II LC  (GC), Dyract AP  (Dentsply Detrey), Z100 MP  (3M Santé) et Artglass  (Heraeus Kulzer) sous forme de pastilles de différentes épaisseurs (1, 2, 3 et 4 mm) et de teinte A3 ont été photo polymérisés avec deux types de lampes. Les insolations ont été réalisées pendant différents temps et différents modes d'insolation avec une lampe halogène (Optilux 501  de Kerr/Demetron à 10, 20, 30 et 40 secondes) et avec une lampe LED (GC-e-Light  de GC à 3, 6, 9 et 12 secondes). Les mesures de microdureté immédiate ont été effectuées au microduromètre LEICA VHMT 30 avec une charge de 50 g pour une durée de maintien en charge de 10 secondes (côtés insolés et côtés opposés à l’insolation). Pour avoir une moyenne valable et éviter les disparités, dix mesures ont été réalisées pour chaque échantillon.

BP

Dans les limites de nos conditions d’étude, puisque les comparaisons sont quand même restrictives, les facteurs “ temps ”, “ épaisseur de polymérisation ”, “ modes de polymérisation ” et “ type de lampes ” influent de manière plus ou moins significative (p < 0,001) sur la microdureté Vickers immédiate des différents matériaux utilisés. Il existe une corrélation négative entre le degré de photo polymérisation et l'épaisseur (la microdureté diminue lorsque l'épaisseur augmente de 1 à 4 mm). Certains matériaux (facteur structural) réagissent de façon spécifique (surtout le verre ionomère avec sa réaction de prise très différente par rapport aux trois autres matériaux)