L’art byzantin 2-4-1 Terme, périodisation, Premier âge d’or, architecture (Sainte Sophie, Constantinople) 2-4-2 Premier âge d’or: Saint Vital de Ravenne et ses mosaïques 2-4-3 La crise iconoclaste et le renouveau: les mosaïques du second âge d’or 2-4-4 L’architecture du Second âge d’or et les influences 2-4-5 La dernière période avant la conquête turque: les « renaissances » dans l’art byzantin. Systématisation.
Les périodes de l’art byzantin Le premier âge d’or: le règne de l’Empereur Justinien (527-565) La crise iconoclaste (726-843) Le second âge d’or (fin IXème jusqu’au XIème siècle) Fin: chute de Constantinople d’abord aux mains des croisés de la IVème croisade en 1204, un regain de souveraineté en 1261, un dernier renouveau artistique de l’empire appauvri et en décadence, puis la fin après la conquête turque en 1453.
2-4-3 L'art byzantin: la crise iconoclaste et le renouveau Le renouveau: les mosaïques du second âge d’or (fin IXème jusqu’au XIème siècle) Les « renaissances » dans l’art byzantin: terme
Iconoclasme: Iconoclastes et iconophiles En 726 après J.C. un édit impérial interdit les images religieuses, basé sur l’interdit biblique de tailler des images, qui peuvent mener en idolâtrie (Idoles). Cette lutte contre les images religieuses, s’appelle iconoclasme, et est menée (surtout dans les provinces orientales), par les empereurs iconoclastes; Le mouvement adversaire, les iconophiles, dans les provinces occidentales surtout, avec en tête de mouvement les moines, avait pour argument que Christ lui-même a permis à Saint Luc de faire son portrait, et a laissé sur Terre de ses images apparues miraculeusement (les « véritables » images, comme le suaire de Sainte Véronique) (Nerukotvorene ikone, Ubrus svete Veronike)… la question théologique de la double nature du Christ - humaine et divine - Terminologie: Iconoclastes, de Eikonoklastés « briseurs d’images » et Iconophiles, «ceux qui aiment les images »
La crise iconoclaste (726-843) Iconoclastes et Iconophiles Oppose les empereurs iconoclastes, (iconoclasme surtout dans les provinces orientales) aux moines iconophiles (surtout dans les provinces occidentales). La crise, politiquement, est la lutte entre l’État et l’Église, alors que du côté « théologique », elle porte sur la question de la double nature du Christ - humaine et divine. Elle se termine par la rupture entre le catholicisme et l’orthodoxie. Terminologie: Iconoclastes, de Eikonoklastés « briseurs d’images », Iconophiles
Conséquences: Les images religieuses disparaissent des églises et le développement de la peinture religieuse byzantine est gravement atteint. Mais les images religieuses ne disparaissnet pas complêtement, elles subsistent dans les psautiers, recopiés et illuminés par les moines. L’intérêt est renouvelé pour l’art séculier, non atteint par la proscription. Les peintres peuvent s’inspirer librement de la peinture romaine. Il en résulte une réapparition des motifs classiques. Nous parlons de classicisme. Miniature du Psautier Chludov (IXe siècle) montrant Jean le Grammairien détruisant une image du Christ Psautier Chludov (IXe siècle)
1. Les images religieuses disparaissent des églises: une simple croix, œuvre iconoclaste, remplace une mosaïque originelle dans l’abside de l’Église Sainte Irène à Tessalonique (après 750). Sainte Irène, Tessalonique
2. Les images religieuses ne disparaissent pas tout à fait pendant cette période: nous les retrouvons dans les psautiers, recopiés et illuminés par les moines. Miniature du Psautier Chludov (IXe siècle) montrant Jean le Grammairien détruisant une image du Christ
3. Le classicisme renouvelé pendant la crise iconoclaste: L’intérêt est renouvelé pour l’art séculier, non atteint par la proscription. Les peintres peuvent s’inspirer librement de la peinture romaine. Il en résulte une réapparition des motifs classiques. Nous parlons de classicisme. Romain: Hercule et son fils Télèphe, Ier siècle Chrétien: David à la harpe, Psautier de Paris, Xème
Les conséquences de la crise vont rester visibles dans le style des mosaïques et peintures du second âge d’or: Sainte Sophie, Tessalonique, la croix vers 787-97 et La Vierge et l’enfant après la crise, XIème siècle
Après la crise: La Vierge à l'enfant post iconoclaste, 867 Sainte Sophie, Constantinople, abside, La Vierge à l'enfant post iconoclaste, 867:
Mosaïques et peintures du second âge d’or Daphni, Grèce, mosaïque de la trompe de la coupole, naos, vers 1100
Comparaison: mosaïques byzantines avant et après la crise iconoclaste: L’impératrice Théodora, Saint Vital, vers 547, et L’Annonciation, Daphni, Grèce, vers 1100
Les mosaïques et peintures murales du Second Age d’or gardent le souvenir de la crise iconoclaste: Les compositions sont simples, réduites aux figures nécessaires, disposées de façon ordonnée sur un fond doré; Les corps sont sans volume, stylisés, le dessin linéaire domine, le mouvement est réduit au minimum.
Après la crise: figure solitaire sur fond doré, le dessin linéaire du drapé, fortement stylisé. Sainte Sophie, Constantinople, abside, La Vierge à l'enfant post iconoclaste, 867:
Vue vers l’abside de l’église Sainte Sophie, Constantinople, La Vierge à l'enfant post iconoclaste, 867:
Mais aussi: les traces du classicisme, renouvelé pendant la crise iconoclaste, sont visibles dans certaines œuvres post-iconoclastes, comme ici dans le modelé du visage de la Vierge. La Vierge à l'enfant, détail, Sainte Sophie, Constantinople, 867
À travers tout l’art byzantin subsiste un intérêt pour l’antiquité: a chaque fois que nous pouvons constater ces influences (comme ici le traitement plus en volume du corps par le modelé de tons, plus de naturel dans le mouvement) nous parlons de classicisme ou de « renaissances ». Nous allons y revenir… Sveta Sofija, Carigrad, mozaik druga polovina XII veka ili XIII, Deisis, detalj: Renesansa Paleologa Christ, détail, Sainte Sophie, Constantinople, fin XII ou XIII `. S.
Dégager l’essentiel: La crise iconoclaste et le renouveau, « les renaissances » dans l’art byzantin Le renouveau: les mosaïques du second âge d’or (fin IXème jusqu’au XIème siècle) Les renaissances dans l’art byzantin – le terme
La crise iconoclaste En 726 après J.C. un édit impérial interdit les images religieuses, basé sur l’interdit biblique de tailler des images (idolâtrie). Les images religieuses disparaissent de l’Église (ici une croix remplace la mosaïque originelle), mais subsistent dans les psautiers recopiés et illuminés par les moines. L’intérêt est renouvelé pour l’art séculier, non atteint par la proscription. Il en résulte une réapparition des motifs classiques. Nous parlons de classicisme. Miniature du Psautier Chludov (IXe siècle) montrant Jean le Grammairien détruisant une image du Christ Psautier Chludov (IXe siècle)
Les mosaïques et peintures murales du Second Age d’or gardent le souvenir de la crise iconoclaste: Les compositions sont simples, le nombre de personnages réduits aux acteurs nécessaires, les figures disposés de façon ordonnée sur un fond doré. Les corps sont sans volume, stylisés, le dessin linéaire domine, le mouvement est réduit au minimum.
L’influence du classicisme, renouvelé pendant la crise iconoclaste, est visible dans certaines œuvres post-iconoclastes, comme ici dans le modelé du visage de la Vierge. La Vierge à l'enfant, détail, Sainte Sophie, Constantinople, 867
Daphni, Grèce, Annonciation, vers 1100 Je peux: Expliquer ce que c’est, la crise iconoclaste, et quelles conséquences elle a sur l’évolution de l’art byzantin de cette période, et de l’art de la période suivante? Daphni, Grèce, Annonciation, mosaïque de la trompe de la coupole, naos, vers 1100 l’abside de l’Église Sainte Irène, Tessalonique, après 750 l’Église Sainte Irène, Tessalonique, après 750 Daphni, Grèce, Annonciation, vers 1100