1881-1956 : Les protectorats du Maroc et de Tunisie

1666-1912 : Au Maroc, les Alaouites maintiennent leur indépendance 1666 : Le sultan Moulay Rachid et les Alaouites (descendants d’Ali) supplantent les Saadiens Indépendance par rapport à l’Empire ottoman maintenue (différences avec Alger, Tunis et Tripoli) 1822 : Moulay Abd el-Rahman relance les échanges ; pression croissante des Européens 1844-45 : Soutien à Abd el-Kader ; Défaite contre Bugeaud et fixation des frontières Politique de la France : Sécuriser la frontière, dominer le Maroc 1850-56 : Tentative de monopole commerciale par le sultan ; Menaces puis traité avec la GB ; 1ères exterritorialités 1859-60 : Mohammed IV ; Espagnols à Tétouan, puis départ ; lourde indemnité, endettement

1873 : Moulay Hassan ; indépendance 1884 : Espagnols au Rio de Oro 1894 : Abd al-Aziz ; faillite 1904-05 : Entente cordiale (sur l’Egypte) : les Britanniques laissent les mains libres aux Français, associés aux Espagnols, au Maroc Guillaume II débarque à Tanger 1906 : Conférence d’Algésiras : libre-échange ; police à la France 1908 : Moulay Hafiz, frère de Aziz

1912-1956 : Le protectorat français au Maroc 1911 : Intervention française pour libérer Moulay Hafiz encerclé par des Berbères révoltés Les Allemands envoient un navire : Coup d’Agadir Accord franco-allemand : Maroc contre territoires au Cameroun 1912 : Protectorat franco-espagnol Hafiz remplacé par son frère Moulay Youseff ; son fils Mohamed successeur Louis Lyautey, résident général, à Rabat ; résident général espagnol à Tetouan ; Tanger, ville internationale ; le sultan ratifie les décisions des résidences : les dahir

1921 : Guerre du Rif ; révolte d’Abd el-Krim contre les Espagnols 1925 : République du Rif ; contrôle de la route de Fès 1926 : Pétain et les Espagnols vainquent Abd el-Krim qui se rend Trois Maroc - Maroc utile : capitaux privés ; agriculture ; mines ; 300 000 Européens en 1950 ; la Californie française - Atlas des tribus berbères Les Français s’appuient sur le Glaoui, pacha de Marrakech Mais pacification jusqu’en 1934 Soutien français au Dahir berbère, protestations des nationalistes arabes Nombreux recrutements berbères dans l’armée - Maroc espagnol : Peu d’investissement, retard 1927 : Mohammed ben Youssef, futur Mohammed V

1930 : Nationalisme ; jeunesse instruite et bourgeoise à Fès 1937 : Deux tendances : - Allal al-Fassi, l’Istiqlal, l’indépendance ; déporté au Gabon - Hassan al-Ouazzani, Parti démocratique de l’indépendance 1942 : Débarquement anglo-américain 1944 : Renaissance de l’Istiqlal : Manifeste pour l’indépendance ; arrestations 1947 : Mohammed Ben Youssef s’en réfère à la Ligue arabe (1945) 1953 : Mohammed déposé (avec le soutien du Glaoui) et exilé à Madagascar 1954 : Révolte algérienne, défaite en Indochine 1955 : Al-Fassi crée l’Armée de libération marocaine au Caire : Les Français rappellent Mohammed Mars-Avril 1956 : France et Espagne reconnaissent l’indépendance du Maroc ; Mohammed V, roi du Maroc

1878-1881 : Les reculs de L’Empire ottoman en Afrique du nord : la Tunisie 1710 : Le bey Hussein chasse les Turcs et fonde la dynastie des Husseinites ; Suzeraineté ottomane 1837-55 : Ahmed Bey ; modernisation 1867 : Banqueroute ; commission internationale F-GB-Italie 1878 : Congrès de Berlin : Accord Allemagne-GB-France : - GB en Egypte, France en Tunisie - Colère de l’Italie qui rejoint la Triple Alliance 1881 : France : sécuriser la frontière algérienne, intervention française Traité du Bardo avec Sadok Bey ; le pouvoir des deys devient symbolique, tout comme la suzeraineté ottomane (1923)

1881-1956 : Le protectorat français de Tunisie 1881 : Résident général ; nombreux colons européens, surtout italiens 1911 : Jeunes-Tunisiens 1920 : Destour, Constitution 1934-38 : Habib Bourguiba, scission : Néo-Destour plus moderniste ; arrestations Nov. 1942-mai 1943 : Allemands et Italiens ; Bourguiba libéré ; Moncef Bey, gouvernement tunisien neutre 1943 : Reprise des Français, administration directe 1948 : Bourguiba crée l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens (UGTT)

1943 : Lamine Bey 1950-51 : Ouverture ; gouvernement franco-tunisien avec Salah Ben Youssef ; mais « lien définitif » réaffirmé 1952 : Bourguiba arrêté, Farhat Hached (UGTT) assassiné par des colons ; violences 1954-55 : Après l’Indochine, négociations avec Bourguiba : Autonomie Retour de Bourguiba ; Critiques de Salah Ben Youssef contre la politique de petits pas de Bourguiba ; début de guerre civile… Mars 1956 : Soutien de la France et de l’UGTT à Bourguiba ; indépendance 1957 : Destitution de Lamine Bey ; république

1830-1962 : L’Algérie française

1830-1847 : Les reculs de L’Empire ottoman en Afrique du nord : l’Algérie 1711 : Alger : Baba Ali, 1er dey (chef militaire) pacha ; Indépendance de l’Empire ottoman, toujours suzerain 1830-33 : Conquête (restreinte) de l’Algérie par la France ; exil de Hussein, dernier dey ; fin de la suzeraineté ottomane Alger, Oran, Bône et Bougie ; Résistance d’Abd el-Kader (Qadiriyya) à Mascara 1837 : Constantine ; traité avec Abd el-Kader : un émirat au centre et à l’ouest 1840-47 : Décision de tout conquérir ; Abd el-Kader, soutenu puis abandonné par le Maroc, est vaincu par Bugeaud ; Fin de la conquête du nord de l’Algérie, sauf la Kabylie 1849-57 : Kabylie conquise ; 100 000 Européens, essentiellement méditerranéens

1847-1919 : La colonie d’Algérie 1848 : Algérie, colonie intégrée au territoire français ; - Un gouverneur général - Trois départements : Alger, Oran, Constantine (les trois beyliks de l’époque des deys) 1865 : « Royaume arabe » de Napoléon III ; Tous Français mais trois statuts : citoyens français, sujets musulmans (85 % de la population) et sujets mosaïques (Juifs) 1870 : Révolte kabyle ; Juifs citoyens 1881 : - Régime de l’indigénat (surveillance des Musulmans, 3 millions) - Les quatre territoires du sud sous administration militaire - Français d’Algérie (citoyens, 500 000), droit de vote, députés à l’Assemblée Nationale, ils bloquent toute évolution… 1898-1945 : Les délégations financières chargées de voter le budget de l’Algérie, mais sans pouvoir législatif : 48 français + 21 Algériens

1914-18 : 173 000 musulmans d’Algérie combattent en métropole ; 36 000 morts 1918 : La France hésite entre assimilation et association (self-government britannique) La naturalisation reste difficile 1919 : En Algérie, 421 000 musulmans dispensés de l’indigénat ; accès à certains emplois Collèges électoraux indigènes élargis : 10% (délégations financières, conseils généraux) ; 45% (commissions municipales, 1/3 des élus maximum) Citoyenneté mais si abandon du statut personnel musulman : - Colons : Refus total ! - Musulmans : Volonté de s’assimiler mais pas de se couper de leurs communauté ; mais des musulmans choisissent d’être français… NB : Les Algériens musulmans de France sont citoyens français (sic) En Algérie, les Musulmans convertis au catholicisme (participer aux élections municipales) gardent leur statut de sujet musulman : ce sont des musulmans catholiques (re-sic)

1919-1945 : Naissance du nationalisme algérien 1926 : Etoile nord-africaine de Messali Hadj à Paris : suffrage universel et indépendance 1935-36 : L’Etoile s’établit en Algérie Conflit avec le Congrès musulman : Ferhat Abbas (Elus algériens), communistes, oulémas autour du Cheikh Ben Badis 1937 : Messali Hadj fonde le Parti du Peuple Algérien (PPA) Dissolutions par le pouvoir colonial 1937-39 : Famine ; Misère en Kabylie, Albert Camus

1930-1936 : Echec du projet Blum-Viollette 1930 : Centenaire ; doutes du Maurice Viollette, député et ancien gouverneur de l’Algérie (1925-27) ; 1er projet de loi, échec 1935 : Marcel Reigner, ministre de l’intérieur : Dès 1919, nous avons fait le maximum. 1936 : Projet de loi Blum-Viollette : donner la citoyenneté à une élite de 25 000 musulmans sans abandon de leur statut ; nouvel échec… Rejet des colons : des maires musulmans ! Rejet de certains musulmans : Ferhat Abbas : Plutôt pour… Messali Hadj : couper l’élite du peuple Ben Badis : « Le peuple algérien est musulman et fait partie du monde arabe. Ceux qui ont dit qu’il a renié ses origines, ou qu’il est mort, mentent. Ceux qui lui demandent de s’assimiler, demandent l’impossible... »

1939-1945 : La Seconde Guerre mondiale en Afrique du nord 1942 : Débarquement anglo-américain 1943 : Ferhat Abbas : Manifeste du peuple algérien : autonomie et égalité 1944 : De Gaulle reprend le projet Blum-Viollette : - Egalité pénale - 65 000 naturalisations dans l’élite, avec égalité du statut d’électeur (20 % des électeurs d’Algérie) - Naturalisations d’une large partie des musulmans du peuple mais sans égalité électorale Ferhat Abbas : Amis du manifeste et de la liberté (AML), noyauté par les Messalistes 8 mai 1945 : Sétif, Guelma ; le fossé se creuse 9 millions de musulmans 1 millions de Français

1945-1954 : Vers la Guerre 1946 : Ferhat Abbas crée l’Union démocratique du manifeste algérien (UDMA) ; négocier… Messali Hadj crée le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) et une armée, l’Organisation spéciale (OS) 1947 : Le statut spécial de l’Algérie : - Groupe de départements français - Assemblée algérienne en 1948 : 60 Français (qq Francisés) + 60 Algériens (90 % de la population) - Elle succède aux délégations financières avec un pouvoir législatif Nombreuses fraudes : 9 MTLD et 8 UDMA seulement sur 60 élus au second collège ; majorité de béni-oui-oui NB : Nov. 1946 : 5 députés MTLD à l’Assemblée nationale 1951 : Scission du MTLD de Messali Hadj entre centralistes (Algérie) et messalistes (France) L’OS se démembre

1954-1958 : L’insurrection du FLN 1954 : L’OS se démembre, puis se regroupe dans le FLN, et une armée, l’ALN avec 6 wilayas : 1ère insurrection en novembre ; 1ers renforts français Août 1955 : Le Constantinois s’embrase, la guerre commence réellement Mars 1956 : Maroc et Tunisie indépendants, bases pour le FLN Pouvoirs spéciaux : dissolution de l’Assemblée algérienne 400 000 Français du contingent en renfort Ralliements au FLN des centralistes et de l’UDMA de Ferhat Abbas Messali Hadj, isolé, fonde le Mouvement national algérien (MNA) ; guerre fratricide… 1957-58 : Bataille d’Alger, victoire française ; l’ALN se réfugie dans les wilayas

1958-1959 : De Gaulle arrive au pouvoir ; Intensification de la répression Mai-Oct. 1958 : De Gaulle au pouvoir, grâce au soutien des Français d’Algérie, opposés à toute évolution politique Paix des braves Le GPRA à Tunis, présidé par Ferhat Abbas, porte le problème à l’ONU 1959-61 : Plan Challe : 2 000 000 de ruraux regroupés dans des camps ; barrière électrifiée sur les frontières ; l’ALN résiste… La France isolée à l’ONU (URSS, EU, Allemagne) ; De Gaulle choisit l’autodétermination (+ une association dans la nouvelle Communauté française) Le plan de Constantine de Paul Delouvrier : 200 000 logements, scolarisation complète en 1966,… ; à l’origine du Fonds d’Action Sociale (FAS) en métropole

1960-1962 : L’autodétermination et l’indépendance algérienne Juin-nov. 1960 : 1ères négociations, échec ; Affaire Si Salah, refus de De Gaulle de rompre avec le FLN et de détruire l’ALN, colère de l’armée Jan. 1961 : Référendum sur l’autodétermination, 75 % de oui Avril 1961 : Putsch des généraux Mai 1961 : Discussion F-FLN ; échec par rapport au Sahara ; reprise en juillet Mars 1962 : Accords d’Evian L’OAS contre le FLN, les Français libéraux et l’armée française Avril 1962 : Référendum d’indépendance en métropole ; 90 % de oui Mars-juin : 1 000 000 de pieds noirs (dont les Juifs) quittent l’Algérie ; l’OAS négocie avec le FLN (sic) Juillet 1962 : Référendum d’indépendance en Algérie (99 % de oui) et indépendance

Le destin des Juifs du Maghreb Présents depuis l’époque romaine 1870 : Les Juifs d’Algérie deviennent français ; ailleurs, ils restent intégrés à la population indigène 1948 : 558 000 Juifs : 268 000 au Maroc, 140 000 en Algérie ; 110 000 en Tunisie ; 40 000 en Lybie 1962 : Exode des Algériens 1948-67 : Etat d’Israël + Guerre des Six Jours : exode des autres Juifs 1988 : 21 000 au Maghreb, dont 18 000 au Maroc