prévisions des analystes financiers et incorporels : Les IAS/ifrs apportent-elles une amélioration ? G. Lenormand et L. Touchais CREM - Université Rennes 1
Introduction Les éléments incorporels (notoriété, savoir-faire, capacité d’innovation, qualité du management…) occupent une place sans cesse croissante au sein des entreprises. Difficultés comptables liés aux incorporels : Absence de reconnaissance de certains investissements immatériels au bilan des firmes et difficulté d’évaluation. Depuis 2005 – Nouveau référentiel comptable (IAS/IFRS) pour les groupes cotés avec de nouvelles règles comptables des incorporels. Question de recherche : Les IAS/IFRS se traduisent-elles par une amélioration de la comptabilisation des incorporels ?
Introduction (bis) Mesure utilisée : Les prévisions de résultats des analystes financiers. Problématique déclinée en 2 questions : 1- Dans quelle mesure les incorporels rendent-ils la prévision des résultats plus difficile afin de confirmer le caractère informationnel insuffisant des éléments comptables portant sur les immatériels soulignés par de nombreux auteurs ? 2- Les IAS/IFRS prennent-elles mieux en considération les investissements incorporels que le référentiel français ?
I - Hypothèses (1) Absence de reconnaissance de certains investissements immatériels au bilan et difficulté d’évaluation. Asymétrie d’information (Aboody et al. 2000). Plus d’informations privées dans les sociétés avec des dépenses immatérielles importantes. Demande d’information accrue des investisseurs et un gain marginal plus important pour toute information supplémentaire produite par les analystes financiers (Baron et al. 2002, Barth et al. 2001, Ho et al. 2007). H1 : Plus les incorporels sont élevés, plus le nombre d’analystes financiers en charge de ces entreprises est important.
Hypothèses (2) Difficultés des analystes à mesurer pleinement l’impact des incorporels sur les résultats futurs en raison de leur caractère beaucoup plus incertain (Amir et al. 2003, Barron et al. 2002, Gu et al. 2005). H2 - Plus les incorporels sont élevés : plus les erreurs de prévisions des analystes financiers sont importantes, plus la dispersion des prévisions des analystes financiers est importante.
Hypothèses (3) Les IAS/IFRS sont censées mieux prendre en compte la réalité économique des actifs incorporels. Amélioration du caractère informatif des immatériels inscrits au bilan (Anagnostopoulou 2010, Lee 2011, Lenormand et al. 2009, Li et al. 2011, Matolcsy et al. 2006). Réduction de l’asymétrie d’information (Givoly et al. 2008, Mohd 2005). Mais risques accrus de comportements opportunistes en raison d’un recours plus important au jugement et la subjectivité (Beatty et al. 2006, Lapointe-Antunes et al. 2008).
Hypothèses (4) H3 : Les IAS/IFRS n’entraînent pas de modification du nombre d’analystes financiers en charge des entreprises avec des incorporels élevés. H4 : En présence d’incorporels élevés, les erreurs et la dispersion de prévisions sont moindres avec les IAS/IFRS.
II – Méthodologie (1) Objectif : Analyser le nombre d’analystes, les erreurs et les dispersions des prévisions de résultats en fonction de l’importance des incorporels inscrits au bilan et du référentiel comptable utilisé. Echantillon de 214 groupes cotés sur Euronext sur une période de 10 années : => 2000 à 2004 pour le référentiel français => 2005 à 2009 pour les IAS/IFRS. Bases de données : Worldscope et I/B/E/S
Méthodologie (2)
Méthodologie (3) Variable IFRS = 1 si année >ou= 2005 ; 0 sinon. Variables INCORP : Actifs intangibles/Total actif GW/Total actif Total éléments incorporels/Total actif Variables de contrôle : taille de l’entreprise, volatilité des bénéfices, perte année n-1, variation EPS sur 2 ans, secteur d’activité….