Epidémiologie des états pathologiques : répartition, fréquence, gravité Dr. Leïla RAPINÉ Fort-De-France, le 19.04.2018
Epidémiologie : définition Etude des facteurs influant sur la santé et les maladies des populations Description de la répartition, fréquence et gravités des états pathologiques Recherche de lien entre un facteur de risque et une maladie nécessite la mesure du risque et l’identification des facteurs de risque Ce qui sert de fondement à une logique d’intervention dans l’intérêt de la santé publique et de la médecine préventive Les outils épidémiologiques permettent une prévention et un dépistage
Définition Les études épidémiologiques essayent de répondre aux questions suivantes : Qui ? Quel risque Quoi ? A quelle période Où ? Dans quelle région ? Chez quel type de personne ? Comment ? Quels sont les facteurs favorisant ? Quels sont les facteurs diminuant ? Combien ? Avec quelle intensité les FR agissent-‐ils ?
Définition Les différents types d’étude épidémiologique : Le recueil exhaustif et permanent : Certificats de décès Maladies à déclaration obligatoire Les enquêtes spécifiques : Enquêtes transversales Réseaux de surveillance Registres de morbidité Enquêtes longitudinales rétrospectives Enquêtes longitudinales prospectives Enquêtes d’évaluation des campagnes de prévention et dépistage Essais cliniques randomisés
La santé au niveau individuel
La santé au d’une population
La décision en santé publique Détail de la démarche Analyser une situation et identifier des problèmes de santé, à partir de constats et de données épidémiologiques. Déterminer les objectifs à atteindre en terme de santé pour un groupe ou une communauté. Mettre en œuvre des actions. Evaluer ces actions et réajuster le cas échéant.
Les disciplines intervenant en santé publique Démographie Étude d'une part de l'état de la population et d'autre part des mouvements de la population. Épidémiologie Description des problèmes de santé dans la population, recherche des "déterminants" de ces problèmes et évaluation des actions entreprises. Économie de la santé Étude de la place du système de soins dans l'économie générale, des modalités de gestion du système de soins, des institutions et du système de protection sociale et de ses mécanismes. Sciences humaines et sociales (sociologie, anthropologie) Étude des pratiques des acteurs sociaux, des institutions et des politiques mises en œuvre au nom de la santé. Droit, Géographie, Statistiques, etc…
EPIDEMIOLOGIE
EPIDEMIOLOGIE
Déterminants de santé Déterminants : causes En Santé Publique, on prend en compte l'ensemble des déterminants. Facteurs personnels, sociaux, économiques et environnementaux qui déterminent l’état de santé des individus ou des populations Relation causale avec la santé (≠FR)
DÉTERMINANTS Facteurs qui influencent l’état de santé Intrinsèques: génétique immunitaire hormonal Extrinsèques : comportementaux : tabac, alcool, alimentation, sédentarité environnementaux : pollution atmosphérique Exemples : Tabac = facteur de risque connu de cancer du poumon Amiante = FDR du mésothéliome pleural
Déterminants de santé
Déterminants de santé
ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Définition Description de l’état de santé de la population Objectifs Déterminer la fréquence (prévalence, incidence) de maladies dans le temps et l’espace Déterminer la répartition (âge, sexe, catégories socio-professionnelles…) des maladies dans une population pendant une période donnée Formulation des hypothèses étiologiques (FDR, causes) vérifiées par des enquêtes analytiques
ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Descriptives Constitution d'un échantillon : Enquête exhaustive = totalité de la population (enquête est rare car chère et longue). Enquête sur un échantillon représentatif de la population totale par sondage (résultats rapides, à un coût moins élevé). L'échantillon est représentatif si le prélèvement de l'échantillon est réalisé par tirage au sort (= randomisation) dans la population totale
ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Descriptives Méthodes de sondages sondages élémentaires : tirage au sort en un seul coup de n éléments dans la base de sondage (= pop totale) sondages stratifiés : découpage de la base de sondage en groupe (=strates) homogènes selon un critère simple (âge, sexe) et tirage au sort de n éléments dans chaque strate sondages en grappe : tirage au sort de groupes et non plus d'individus (ex habitant d'une ville, écoles…) sondages complexes : association de plusieurs méthodes ( ex : strate puis grappe)
ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Descriptives Types d’enquêtes descriptives Les enquêtes transversales => prévalence Le 4 octobre 2006 (photographie à un instant T donné) Les enquêtes longitudinales => incidence
ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Descriptives Erreur de mesure aléatoire : manque de précision Liées au hasard (fluctuations d’échantillonnage) Plus l’effectif est grand, plus la précision de la mesure est grande, plus erreurs aléatoires diminuent (puissance statistique) Notion d’intervalle de confiance : mesure la précision IC large : précision – IC étroit : précision +
ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Descriptives Notion de biais Un biais est une erreur systématique (non liée au hasard) qui compromet la validité de l'enquête et empêche l'interprétation juste des résultats. Il existe trois catégories de biais : biais de sélection biais de mesure biais analyse (biais de confusion) Problème : extrapolation des résultats observés sur l’échantillon à la population ? Représentativité ??
ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Descriptives Biais de sélection L’échantillon doit être représentatif de la population. Idéal = tirer au sort les personnes dans une liste exhaustive Pb : pas de liste exhaustive en population générale (listes électorales, annuaire téléphone et liste rouge, et sujets sans tel…) Biais de volontariat – Meilleure adhésion et suivi – Bonne qualité des données – Qui sont les volontaires ? Biais de sélection ++ (niveau éducation, statut matrimonial, état de santé…) => risque de Biais d’échantillonnage = biais de sélection Healthy Worker Effect : sélection de sujets dans le cadre de leur activité professionnelle, sélection à l’embauche = sélection de populations en meilleur état de santé général => les personnes gravement malades ou handicapées sont habituellement exclues de la population active
ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Descriptives Biais de mesure (erreurs de classement) biais d'investigation (mauvaise reproductibilité du questionnaire, qualité questionnaire) biais de mémorisation (oubli de la part de l'intéressé d'évènements passés) biais de déclaration (réponses fausses, mauvaise compréhension du questionnaire) biais de classement (malades classés chez les non malades M+ noté M-) biais de comportement (changement de comportement des individus lorsqu'ils sont observés : enquête de cohorte, sous-déclaration alcoolisme, drogues: craintes, peur)
ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Analytiques Objectif = identifier les étiologies et les facteurs de risque d’un problème de Santé Facteur de risque : facteur significativement associé à une pathologie => pas de notion de causalité… Deux grandes méthodologies : - l'étude exposés / non-exposés (cohorte prospective++) - l'étude cas-témoins (rétrospective)
ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Analytiques Études exposés / non exposés Inclusion : – Fixe – Dynamique Temporalité : – Rétrospective (historique) – Prospective +++++ Critères d'inclusion : – Exposition clairement définie, d'un niveau suffisant pour être liée à la maladie (biais de sélection des exposés ne sont pas comparables aux non-exposés) – Intensité de l'exposition variable pour définir des classes contrastées – Information du statut vital ou des événements de santé accessible pour toute la durée du suivi – Sujets non malades
ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Analytiques Études exposés / non exposés Suivi des sujets inclus : le challenge… Causes – Mobilité – Refus – Suivi lourd (questionnaire long, prélèvement organisé, …) – Populations particulières : personnes âgées, toxicomanes Quelles solutions ? – Fidélisation (services rendus, rétribution, chèques cadeaux, …) – Déplacement des enquêteurs (garder le même enquêteur pour une personne incluse) : « formation » des enquêteurs – Mise à disposition de moyens de transport (payer transport) – Courrier, téléphone, mail, … – Contact avec le médecin traitant – Internet ? Pourrait être adapté (mais biais de sélection ?)
ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Analytiques Études exposés / non exposés Les perdus de vue Biais si le fait d’être PDV est lié à : – L’exposition – À la Maladie Exemple : Personnes suivies en médecine du travail : PDV = arrêt du travail (maladie ?, Retraite ?) Comparer les PDV aux autres (sont-ils différents sur les variables connues?)
Études exposés / non exposés Cohorte prospective Exposé : fumeur 2005 2015 Maladie Recueil Prospectif Non exposé : non fumeur (incidence de la maladie chez les exposés) (incidence de la maladie chez les non exposés) Calcul du Risque Relatif (RR) =
ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Analytiques Études exposés / non exposés Interprétation du RR RR = 1 Le risque de développer la maladie chez les exposés = risque de développer la maladie chez les non exposés => Indépendance entre l’exposition et la maladie RR > 1 Le fait d’être exposé augmente la probabilité de survenue de la maladie => l’exposition est probablement un FDR de la maladie RR < 1 Le fait d’être exposé diminue la probabilité de survenue de la maladie => l’exposition est probablement un facteur protecteur de la maladie
ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Analytiques Études exposés / non exposés Calcul d’un RR RR de survenu d’un cancer du poumon sur fumeur = a / (a + b) 100 / (9900 + 100) c / (c + d) 40 / (19960 + 40)
ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Analytiques Études exposés / non exposés Calcul d’un RR Problème Peut on avoir confiance en cette valeur ponctuelle pour estimer la vraie valeur en population? (car valeur différente selon l’échantillon: « fluctuation d’échantillonnage ») Solution Fourchette d’estimation qui encadre le RR : Intervalle de confiance à 95% (IC95%) « probabilité à 95% que la vraie valeur du RR soit dans cet intervalle » autrement dit la « confiance » que l’on a dans le RR calculé dans l’échantillon. (Remarquez que l’on est sûr qu’à 95%, il reste donc 5% de chance de se tromper)
ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Analytiques Études exposés / non exposés Interprétation de l’IC95% RR L’IC contient 1 Il y a une probabilité de 95% que la vraie valeur du RR soit égale à 1 => lien statistiquement non significatif entre E et M (dans la population) On n’a pas pu démontré de lien: soit parce qu’il n’existe pas dans la réalité soit parce que l’échantillon est de taille insuffisante pour démontrer ce lien. L’IC ne contient pas 1 Il y a une probabilité de 95% que la vraie valeur du RR soit différente de 1 => lien statistiquement significatif entre E et M (dans la population)
ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Analytiques Études exposés / non exposés
ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Analytiques Études exposés / non exposés Comment prendre en compte les facteurs de confusion ? Stratification
ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Analytiques Études exposés / non exposés Comment prendre en compte les facteurs de confusion ? Stratification = faire l’analyse dans chaque strate Lors de l’analyse multivariée possibilité d’ajuster sur les facteurs de confusion
Qu’est ce qui différencie les malades des témoins ? ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Analytiques Études cas témoins (rétrospective) 2 groupes M+/M- à T0 puis on mesure rétrospectivement l’exposition (à partir des dossiers médicaux ou de questionnaires) Témoins : Choix témoin +++ : Appariement : associer à chaque cas 1 témoin ayant la même caractéristique pour le FDR Ex : si FDR = tabac => on associe à 1 cas fumeur 1 témoin fumeur Malades Qu’est ce qui différencie les malades des témoins ?
ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Analytiques
ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Analytiques Comparaison cohorte/cas témoins
ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Analytiques Comment conclure ? Les critères de causalité Séquence temporelle établie (la cause précède l’effet ) Association forte (RR ou OR > 2) Relation Dose-effet (RR augmente quand E augmente) Spécificité de l’association (une cause est spécifiquement associé à une maladie) Constance dans le temps et reproductibilité dans différentes populations Cohérence (concordance de différentes études) Physiopathologie (cohérence avec l’expérimentation (animale ou essais thérapeutiques) Effet d’une intervention sur le FR
ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Evaluatives Objectif évaluer l’efficacité d’une action de soins ou d’une intervention de santé publique (dépistage, prévention) sur une population Études ici/ailleurs (mortalité, région dépistage + vs région dépistage -) Études avant/après (incidence M, avant vaccination vs après vaccination) essais thérapeutiques : test efficacité d’un nouveau médicament versus groupe placebo ou médicament de référence (groupe témoin) Ex : essais randomisés en double aveugle
Les indicateurs de santé Variables qui peuvent être mesurées directement et qui permettent de décrire l'état de santé des individus d'une communauté Bien définir ce que nous mesurons +++: TEMPS-ESPACE-PERSONNE Ex: consommateur quotidien, régulier, occasionnel de tabac Toute mesure a un numérateur et un dénominateur
Proportion P = a / (a+b) Dénominateur inclut le numérateur S’exprime en % ou en chiffre de 01 Ex: sur 7500 enfants de <5 ans, 5300 sont correctement vaccinés contre la rougeole : 5300/7500 = couverture vaccinale de la rougeole
Ratio Rapport des effectifs des 2 modalités d’une même variable Variable sexe à 2 modalités (F, H): sex ratio = H/F Pas d’unité Ex: sur 100 individus, 49 hommes et 51 femmes ⇒ Sex ratio = 0,96 (0,96 hommes pour 1 femme)
Indice Rapport des effectifs de 2 variables Économie de la santé Ex: à l’hôpital, 1.000 enfants pour 10 infirmières nutritionnistes soit 1.000/10 = 100 enfants par infirmières
Taux Notion de temps Notion de risque : – Risque= probabilité pour un individu donné – Taux= probabilité de survenue d’un évènement au cours d’une période S’exprime en % ou en chiffre de 01 Ex: Taux de mortalité
Questions Nombre de cancers cutanés / nombre de cancers : c'est...
Questions Nombre de cancers cutanés / nombre de cancers : c'est proportion
Questions Nombre d'infarctus / consommation de cigarettes par habitant : c'est…
Questions Nombre d'infarctus / consommation de cigarettes par habitant : c'est un indice
Questions Nombre de décès de la période / effectif à risque pendant la période : c'est un
Questions Nombre de décès de la période / effectif à risque pendant la période : c'est un taux
Questions Nombre d'hypertendus en 1975 / nombre d'hypertendus en 1994 : c'est
Questions Nombre d'hypertendus en 1975 / nombre d'hypertendus en 1994 : c'est ratio
Questions Nombre d'amputés du bras / nombre d'amputés : c'est…
Questions Nombre d'amputés du bras / nombre d'amputés : c'est une proportion
Questions Nombre d'hypertendus en 1975 / nombre d'hypertendus en 1994 : c'est ratio
Indicateurs démographiques d’état Pyramide des âges Rapport de dépendance – (nb < 15 ans + nb ≥ 65 ans) / nb 15-64 ans Indice de vieillissement – nb de ≥ 65 ans pour 100 enfants Taux de chômage Taux de nuptialité, divortialité Catégories socio-professionnelles ….
Pyramide des âges Source : INED
Pyramide des âges
Pyramide des âges Chine
Pyramide des âges Angola
Indicateurs démographiques de mouvement Natalité, fécondité, Mortalité, Espérance de vie
Taux de natalité Le taux de natalité est le rapport du nombre de naissances vivantes de l'année à la population totale moyenne de l'année. Nombre de naissances vivantes de l'année sur la population totale moyenne de l'année
Taux de fécondité Le taux de fécondité à un âge donné (ou pour une tranche d'âges) est le nombre d'enfants nés vivants des femmes de cet âge au cours de l'année, rapporté à la population moyenne de l'année des femmes de même âge. Par extension, le taux de fécondité est le rapport du nombre de naissances vivantes de l'année à l'ensemble de la population féminine en âge de procréer (nombre moyen des femmes de 15 à 50 ans sur l'année). A la différence de l'indicateur conjoncturel de fécondité, son évolution dépend en partie de l'évolution de la structure par âge des femmes âgées de 15 à 50 ans. • Rapport : – Nombre de naissances vivantes de l'année – Ensemble de la population féminine en âge de procréer (15-50 ans) • A âge donné
Indicateurs de santé : morbidité Le taux de morbidité est le rapport qui mesure l'incidence et la prévalence d'une certaine maladie, en épidémiologie. Dans le cadre d'une période donnée (typiquement, mais pas nécessairement, un an), ce taux indique le nombre de personnes atteintes par cette maladie par unité de population. On l'exprime en général en nombre de personnes atteintes par 1 000, 10 000 ou 100 000 personnes. Indicateurs qui décrivent la fréquence des maladies • Morbidité – Réelle Diagnostiquée Mesurée Ressentie – déclarée • Prévalente ou incidente
Indicateurs de fréquence Prévalence Quantité des individus malades dans une population définie à un instant déterminé Nombre total de cas dans une population P = Nombre de cas de la maladie à un instant donné ____________________________________________ Po
Exemple de prévalence Prévalence du SIDA chez les adultes en 2006 – Afrique sub-‐saharienne : 8,9% – Europe occidentale : 0,3%
Prévalence • Indicateur statique • Nombre de cas d’une maladie observée à un instant donné sur la population dont sont issus les cas • S’exprime en % ou en chiffre de 01 • Maladies chroniques • « taux de prévalence » : c’est une proportion et non un taux!!!
Evolution de la prévalence de l’obésité des adultes en France
Indicateurs de fréquence Incidence Nombre de nouveaux cas de maladie dans une population définie pendant une période déterminée Risque instantané Nombre de nouveaux cas annuels – I = nombre de nouveaux cas de la maladie pendant une période donnée ______________________________________________Population totale
Exemple d’incidence Incidence du cancer en France en 2011 : 365.500 Incidence du cancer du sein en France en 2011 : 53.000
Incidence Indicateur dynamique : prend en compte la vitesse de survenue de la maladie Nombre de nouveaux cas d’une maladie survenue pendant une période donnée au numérateur Plusieurs calculs: – Incidence cumulée (taux d’incidence) – Taux d’attaque – Densité d’incidence
Incidence cumulée Population fixe pendant une période donnée ou nombre de sujets au début et à la fin de la période connus: moyenne Nombre de nouveaux cas pendant une période donnée / population exposée au risque de la maladie pendant cette même période C’est un taux: probabilité de développer la maladie= risque Ex: en 1994, au Kenya, sur 29.300.000 habitants, 6.100.000 nouveaux cas de palu : 6,1/29,3=20,8 cas pour 100 habitants
Taux d’attaque Taux d’incidence cumulée lorsque la population n’est exposée que pendant un temps limité (épidémies) Ex: dans MDR, sur 300 PA, 21 diarrhées aiguës entre le 13 et le 15 août 2008 21 / 300 = 7% Ex: grippe H1N1: on parle de 30%
Densité d’incidence Taux d’incidence ou Taux d’incidence Population instable ou PDV : dénominateur impropre Décomposition de la période d’exposition Nombre de nouveaux cas / population exposée au risque * temps Dénominateur = personnes temps Ex: 500 DC sur 1.000 patients suivis 1 an : 500/1.000*1 an = 0,5 cas /1.000 PA ou 500/1.000*365j =1,4 cas /1.000 PJ
Densité d’incidence Taux d’incidence ou Taux d’incidence Prévalence au 01/01/2009 = 3/1.100 = 0,3% Incidence cumulée en 2008 = 2/1.050 = 0,2% Prévalence en 2008 = 4/1.050 = 0,4% Densité d’incidence en 2008 = 2 cas pour 1.050 PA
Relation Prévalence / Incidence – Durée de la maladie – incidence de cette maladie Prévalence = Taux d'incidence x durée de la maladie si – population stable – incidence instantanée faible et constante – prévalence constante En pratique: – Prévalence: planification sanitaire – Incidence: recherche étiologique
Questions On a recensé 100.800 sujets pour étudier l'incidence d'une maladie dans la population. On constate que 800 individus sont déjà atteints. Que faire de ces sujets ? 2) Quel indicateur de morbidité pouvez vous calculer ? On suit les sujets conservés pour l'enquête sur une période de 1 an. Les résultats sont les suivants : 400 cas et 100 perdus de vue. 3) Calculez le taux d'incidence de la maladie.
Réponses On a recensé 100.800 sujets pour étudier l'incidence d'une maladie dans la population. On constate que 800 individus sont déjà atteints. Que faire de ces sujets ? On les élimine 2) Quel indicateur de morbidité pouvez vous calculer ? Prévalence = 800/100.800
Réponses On a recensé 100.800 sujets pour étudier l'incidence d'une maladie dans la population. On constate que 800 individus sont déjà atteints. Que faire de ces sujets ? On les élimine 2) Quel indicateur de morbidité pouvez vous calculer ? Prévalence = 800/100.800
Réponses On suit les sujets conservés pour l'enquête sur une période de 1 an. Les résultats sont les suivants : 400 cas et 100 perdus de vue. 3) Calculez le taux d'incidence de la maladie.
Indicateurs de gravité des pathologies Mortalité Létalité Taux brut de mortalité Taux spécifique de mortalité
2016.05 Surveillance clinique : en France métropolitaine, la semaine dernière, le taux d’incidence des cas de syndromes grippaux vus en consultation de médecine générale a été estimé à 297 cas pour 100 000 habitants (IC 95% [273 ; 321]), soit 193 000 nouveaux cas, au-dessus du seuil épidémique (168 cas pour 100 000 habitants) [1]. Il s’agit de la seconde semaine consécutive de dépassement du seuil épidémique, confirmant l’arrivée de l’épidémie en France. Au niveau régional, les taux d’incidence les plus élevés ont été observés en : Rhône-Alpes (690 cas pour 100 000 habitants IC 95% [577 ; 803]), Provence-Alpes-Côte-d’Azur (469, IC 95% [317 ; 621]) et Languedoc-Roussillon (407, IC 95% [271 ; 543]). Dix-sept régions présentent un taux d’incidence supérieur au seuil épidémique national. Concernant les cas rapportés, la semaine dernière, l’âge médian était de 17 ans (3 mois à 93 ans); les hommes représentaient 49% des cas. Les tableaux cliniques rapportés par les médecins Sentinelles ne présentaient pas de signe particulier de gravité : le pourcentage d’hospitalisation a été estimé à 0,3% (IC 95% [0,0 : 0,7]). Surveillance virologique : depuis la semaine 2015s40, date de début de la surveillance, 1537 prélèvements ont été réalisés par les médecins Sentinelles (874 par les médecins généralistes et 663 par les pédiatres libéraux). Les prélèvements ont été analysés par le CNR des virus influenzae (CC Paris, CA Lyon) et par le laboratoire de virologie de l’Université de Corse. Résultats virologiques des prélèvements des cas syndromes grippaux, médecins Sentinelles généralistes et pédiatres : - 25 (10,5%) virus de type A(H1N1)pdm09, - 1 (0,4%) virus de type A(H3N2), - 15 (6,3%) virus de type A non sous-typés, - 53 (22,2%) virus de type B lignage Victoria, - 1 (0,4%) virus de type B lignage Yamagata, - 41 (17,2%) virus de type B lignage non déterminé. Trois co-infections de virus grippaux ont été observées. Prévision : selon le modèle de prévision reposant sur les données historiques [2] et sur les délivrances de médicaments (partenariat IMS-Health) [3], Cette deuxième semaine consécutive de dépassement du seuil vient confirmer l’arrivée de l’épidémie de grippe en France métropolitaine, l’activité des syndromes grippaux continuera d’augmenter dans les prochaines semaines. Estimation de la part attribuable à la Grippe: Parmi les consultations pour syndromes grippaux décrites ci-dessus, le nombre de consultations attribuables à la grippe est estimé à 131 000 (intervalle de prédiction à 90% [84 000 ; 178 000]). En 2 semaines d’épidémie, le nombre de consultations pour grippe a été estimé à 215 000 (IP 90% : [121 000 ; 309 000]). Grippe clinique
Indicateurs de santé Mortalité • Indicateurs qui décrivent la fréquence des décès • « incidence du décès » • Taux de mortalité: – Brut – Spécifique – Standardisé
Indicateurs de santé Taux brut de mortalité
Taux spécifique de mortalité Indicateurs de santé Taux spécifique de mortalité
Indicateurs de gravité Mortalité Nombre de décès dans une population définie pendant une période déterminée M = nombre de nouveaux cas de décès pendant une période donnée _______________________________ Population totale France 2008 : 543 .139 décès ¼ avant 65 ans, 51,1% d’hommes
Mortalité Taux de mortalité (brut, prématurée) Mortalité infantile Le taux (brut) de mortalité est le rapport du nombre de décès de l'année à la population totale moyenne de l'année. Le taux de mortalité prématurée est le nombre de décès, au cours de l'année, d'individus âgés de moins de 65 ans, rapporté à la population totale des moins de 65 ans, de la même année. Mortalité infantile La mortalité infantile désigne les décès d'enfants âgés de moins d'un an. Taux de mortalité infantile Le taux de mortalité infantile est le rapport entre le nombre d'enfants décédés à moins d'un an et l'ensemble des enfants nés vivants.
Mortalité • Mortalité globale : 8,45 ‰ • Mortalité prématurée = avant 65 ans : 20% des DC • Mortalité évitable: >50% de la mortalité prématurée • Années potentielles de vie perdue : nombre total d’années de vie non vécues en raison des décès Prématurés • Létalité: nombre de décès dus à une maladie / nombre de patients atteints par cette maladie
Mortalités périnatale et infantile Année 2005, France
Exemple de mortalité Taux brut Année 2001 2002 2003 2004 200ti 2006 2007 2008 2009 Décès (milliers) ti41,0 ti4ti,2 ti62,ti ti19,ti ti38,1 ti26,9 ti31,2 ti42,6 ti46,0 Taux de mortalité 8,8 8,9 9,1 8,3 8,ti Mortalité infantile 4,6 4,2 4,0 3,8 Taux spécifique
Indicateurs de gravité Taux ajusté de mortalité Le taux ajusté de mortalité tient compte de la structure par âge et par sexe de la population donne un taux plus facilement comparable France 2008 : 719,5 pour 100.000 La plus forte surmortalité masculine (3,0) est observée chez les jeunes de 15-24 ans
Indicateurs de gravité Létalité Nombre de décès dans une population de malades pendant une période déterminée M = nombre de nouveaux cas de décès pendant une période donnée _______________________________ Population malade
Indicateurs de variation de fréquence des pathologies Risque relatif Le risque de base (=1) est celui de la population de référence Le risque relatif est individualisé par un coefficient diminuant ou augmentant le risque
Exemple de risque relatif Le Risque Relatif de cancer du poumon chez un grand fumeur est de 15 Le Risque Relatif du cancer du colon chez un Mormon est de 0,5 Le Risque Relatif du cancer du sein chez une nullipare est de 1,4
Variation de fréquence des maladies Risque attribuable RA = Incidence des sujets exposés à un risque de maladie moins incidence chez les sujets non exposés C’est une différence C’est une mesure de l’impact du facteur de risque sur la maladie
Exemple de risque relatif et attribuable
Causes de surmortalité chez l’homme et la femme
Taux standardisé de mortalité : 719,5 pour 100 000 habitants La surmortalité masculine atteint 1,8 (taux de 972,0 chez les hommes et de 544,6 chez les femmes) La plus forte surmortalité masculine (3,0) est observée chez les jeunes de 15-24 ans
Différences entre déficience incapacité et désavantages
Quelques enjeux de SP chez les moins de 15 ans ? Mort subite Accidents (40% des décès) Maladies graves et rares Pathologies mentales (principale cause d’ALD), cancer, asthme Pathologie infectieuses bénignes Vaccinations, soins dentaires, lunette, petite chirurgie Comportement et santé mentale Surpoids et obésité .
Quelques enjeux de SP chez les 15 – 44 ans ? Traumatismes et morts violentes (alcool) Cancers (prévention primaire en milieu professionnel) Maîtrise de la fécondité, prévention MST (SIDA) Santé mentale (1/3 des ALD soit 44.000) Troubles dépressifs majeurs, le suicide, addictions, psychoses chroniques, troubles de la personnalité et troubles anxieux Migraines, mal de dos, troubles circulatoires de MI (recours aux soins) (première cause arrêts de travail) Surcharge pondérale Bonne santé physique globale
Quelques enjeux de SP chez les 45 – 74 ans ? Cancers (première cause de mortalité avant 65 ans) Maladies cardiovasculaires (prévention primaire et secondaire) Pathologies mentales Ménopause Pathologie potentiellement handicapantes (prévention tertiaire)
Quelques enjeux de SP chez les plus de 75 ans ? Maladies cardiovasculaires Cancers Déficience mentale Démences prévalence 2006 850.000, incidence 165.000, 4,5 milliards d’euros de médicament en 2008 Arthrose et fractures liées aux chutes Ostéoporose (prévention) Troubles sensoriels Chutes
pathologies de la grossesse et de l’accouchement Avant 45 ans les pathologies évitables prédominantes accidents suicides pathologies de la grossesse et de l’accouchement Après 45 ans pathologies tumorales maladies cardiovasculaires maladies dégénératives
De quoi meurent les français ? Mortalité infantile : Complications de la grossesse et de l’accouchement 1 à 14 ans : Accidents et pathologies tumorales 15-24 ans : forte surmortalité masculine garçons accidents/suicides/tumeurs filles accidents/tumeurs/suicide 45-64 ans : Augmentation dramatique des cancers du poumons chez les femmes 65-84 ans : la moitié des décès masculins >85 ans : maladies CV, tumeurs, Alzheimer (F) et accidents
Maladies cardiovasculaires De quoi meurent les français ? Cancers Maladies cardiovasculaires Accidents
Standardisation Principe : Méthode statistique qui vise à tenir compte des effectifs des différents groupes composant une population pour pouvoir comparer les taux entre eux Directe ou Indirecte
Comparaison de la mortalité que si structure d’âge Identique Standardisation Comparaison de la mortalité que si structure d’âge Identique Standardisation
Standardisation Directe Indirecte Consiste à calculer sur une population de référence, les taux de mortalité que l’on aurait observé si les deux régions possédaient la même structure par âge que cette population Indirecte Consiste à calculer le nombre de décès attendus dans chaque groupe de comparaison si les taux de mortalité spécifique avaient été ceux de la population de référence. On compare ensuite le nb réel de décès observés au nombre attendu en calculant un ratio standardisé de mortalité
Mortalité pas plus élevée lorsque l’on élimine le facteur âge Standardisation TMSA=9,6 pour 1000 Mortalité pas plus élevée lorsque l’on élimine le facteur âge TMSB=10,1 pour 1000
Standardisation directe
Questions • On a étudié la mortalité d'une population entre le 1er janvier et le 31 décembre 1999 • Population : – au 1er janvier : 180 000 individus – au 31 décembre : 140 000 individus • Décès : – 1600 décès dont 1040 hommes • dont 400 sont dus à des tumeurs • dont 80 sont dus à des infections respiratoires aiguës • Infections respiratoires aiguës : 2 000 cas dans l'année. 1) Calculez le taux brut de mortalité. 2) Peut-on calculer le taux spécifique de mortalité chez les hommes ? 3) Calculez le taux spécifique de mortalité par tumeurs. 4) Calculez la létalité des infections respiratoires aiguës.
Réponses 1) Taux brut de mortalité : 2) Taux spécifique de mortalité chez les hommes : impossible car le nombre moyen d’hommes en 1999 n’est pas connu 3) Calculez le taux spécifique de mortalité par tumeurs 4) Calculez la létalité des infections respiratoires aiguës
Standardisation directe
Les sources d’information Données démographiques – INSEE – INED Statistiques de morbidité – DO – Déclaration Obligatoire – Réseau sentinelles – Registres – Assurance maladie – Hospitaliers • PMSI • Enquêtes de court séjour
Les sources d’information Données démographiques INSEE
Les sources d’information Données démographiques INED
Les sources d’information Statistiques de morbidité DO – Déclaration Obligatoire
Les sources d’information Statistiques de morbidité Réseau Sentinelles
Les sources d’information Registres
Les sources d’information Statistiques de morbidité Assurance Maladie