Profil de la santé des enfants et jeunes immigrants et réfugiés au Canada: Section 4 Référence suggérée : Pottie, K., Dahal, G., Hanvey, L. & Marcotte, M. (2015). Profil de la santé des enfants et jeunes immigrants et réfugiés au Canada. Section 4 : La dissonance culturelle et les enfants et jeunes immigrants. Dans La santé des enfants et des jeunes du Canada : Un profil de l’ICSI. Récupéré de http://profile.cich.ca/fr/index.php/chapter4 Contributeurs : Rédaction et révsion : Govinda Dahal, Chercheur, Université d’Ottawa Louise Hanvey, Directrice de la recherche, ICSI Meghan Marcotte, Analyste de la recherche, ICSI Kevin Pottie, Président, Collaboration canadienne pour la santé des immigrants et des réfugiés (CCSIR) Conception graphique : Meghan Marcotte, Analyste de la recherche, ICSI Bert Schopf, Graphiste, Blackbird Développement du site web : Accel Web Marketing Mise en oeuvre du projet, recherche et révision : Comité consultatif d’experts Rukhsana Ahmed, Professeure agrégée, Université d’Ottawa Paula Brauer, Professeure agrégée , University of Guelph Yvonne Chiu, Directrice exécutive, Edmonton Multicultural Health Brokers Cooperative Govinda Dahal, Chercheur, Université d’Ottawa Anita Gagnon, Professeure, McGill University Louise Hanvey, Directrice de la recherche, ICSI Anna Kirova, Professeure, University of Alberta Edward Ng, Analyst principal, Statistique Canada Linda Ogilvie, Professeure, University of Alberta Kevin Pottie, Président, Collaboration canadienne pour la santé des immigrants et des réfugiés (CCSIR) Autres Denise Alcock, Coprésidente, ICSI Shelley Callaghan, Coordinatrice du projet, ICSI Meghan Marcotte, Analyste de la recherche, ICSI Janice Sonnen, Directrice exécutrice, ICSI Robin Walker, Coprésident, ICSI
Les enfants et jeunes immigrants et réfugiés vivant au Canada éprouvent souvent un phénomène que l’on appelle dissonance ou discordance culturelle. Il s’agit de l’écart perçu entre la culture du pays d’origine des jeunes immigrants et la culture canadienne dans laquelle ils vivent désormais, ou plus précisément, les normes sociales, les comportements, la conservation du patrimoine culturel malgré l’arrivée dans un nouveau pays ou une nouvelle société, et autres dimensions1. Ce sentiment survient souvent lorsqu’une famille d’immigrants compte de jeunes enfants : ces derniers grandissent en apprenant la culture canadienne, en s’y intégrant, et en s’éloignant de la culture et des traditions de leurs propres parents1. La dissonance culturelle peut entraîner des conséquences graves et nocives dans la vie des enfants et jeunes immigrants : de l’intimidation et de l’agressivité entre pairs, ainsi que des pensées suicidaires ou des tentatives de suicide. La dissonance culturelle peut aussi avoir une incidence négative sur la santé sexuelle et reproductive. Ces constats sont issus d’une analyse systématique; cliquer ici pour en connaître la méthodologie. 1Rohmann A, Florack A, Piontkowski U. The role of discordant acculturation attitudes in perceived threat: An analysis of host and immigrant attitudes in Germany. Int J Intercult Rel 2006;30:683-702
On lit sur le site « Les soins aux enfants néo-canadiens » que les jeunes immigrants traversent quatre étapes lorsqu’ils s’établissent dans un nouveau pays. Ces étapes sont : enthousiasme et fascination; désenchantement, émotions contradictoires, frustration et irritation; adaptation graduelle ou rétablissement; et acceptation et adaptation. Il est à noter que cette démarche n’est pas parfaitement linéaire — un nouvel arrivant peut passer d’une étape à l’autre, revenir à une étape antérieure, etc. La dissonance culturelle peut se manifester à n’importe quelle étape de ce cheminement. Le site Les soins aux enfants néo-canadiens décrit plus en détail les notions d’adaptation et d’acculturation.
L’influence de la dissonance culturelle est complexe L’influence de la dissonance culturelle est complexe. Le contexte familial des jeunes néo-canadiens diffère souvent de leur milieu scolaire et de leurs cercles sociaux, ce qui peut entraîner des attentes contradictoires tant au sein de la famille que dans les autres sphères de la société. Il arrive souvent que les pressions exercées sur ces jeunes en raison de la discordance entre leur vie à la maison et leur vie hors du cercle familial, particulièrement à l’école, deviennent un fardeau. Cela peut nuire à leur sentiment de bien-être et à leur façon de se comporter, et peut aussi influencer la réussite de leur avenir1. D’un autre côté, les liens familiaux et les ressources sociales peuvent aussi amortir l’adversité et ainsi favoriser le bien-être des jeunes néo-canadiens2. Considérations Le contexte de vie des enfants immigrants, particulièrement l’influence de la dissonance culturelle, n’a pas été suffisamment étudié au Canada. Par conséquent, on ne dispose pas de l’information nécessaire à la mise sur pied de services efficaces pour mieux soutenir les enfants immigrants et réfugiés à cet égard. 1Wilkins R, Tjepkema M, Mustard C, Choiniere R. The Canadian census mortality follow-up study, 1991 through 2001. Health Rep 2008;19:25-43. 2Child Health System Indicator Summary. 2006. (Accessed 2011, at http://pcmch.on.ca/LinkClick.aspx?fileticket=0bn1d-jIiVU%3D&tabid=64)
Fig. 4.2.1 Sécurité – intimidation et agression entre pairs Source: Pottie K, Dahal G, Georgiades K, Premji K and Hassan G. (2014). Do First Generation Immigrant Adolescents Face Higher Rates of Bullying, Violence and Suicidal Behaviours Than Do Third Generation and Native Born? J Immigrant Minority Health. doi: 10.1007/s10903-014-0108-6 http://link.springer.com/article/10.1007%2Fs10903-014-0108-6#page-1 Graphique créé par l’ICSI avec des images de Big Stock Photo et fotolia. Les éléments de l’infographie révèlent que l’intimidation et l’agressivité entre pairs sont plus fréquentes chez les jeunes immigrants de première génération qui ne parlent pas la (ou les) langue(s) officielle(s) de leur pays d’accueil, par rapport à leurs homologues immigrants de 3e génération ou aux jeunes nés ici. Ces constats signifient que les risques de violence sont plus élevés lorsque les jeunes néo-canadiens parlent une langue autre que celle de leur nouveau milieu de vie1. Bien que ces données soient issues d’études américaines, elles ont nécessairement une importante portée sur la vie des immigrants au Canada. La recherche a démontré que, dans la plupart des cas, un jeune néo-canadien évoluant au sein d’une famille solidaire et unie — tous les membres vivant ensemble — est moins exposé à la violence. 1Pottie K, Dahal G, Georgiades K, Premji K and Hassan G. (2014). Do First Generation Immigrant Adolescents Face Higher Rates of Bullying, Violence and Suicidal Behaviours Than Do Third Generation and Native Born? J Immigrant Minority Health. doi: 10.1007/s10903-014-0108-6; http://link.springer.com/article/10.1007%2Fs10903-014-0108-6#page-1
Fig. 4.2.2 Sécurité – pensées suicidaires et tentatives de suicide Source: Pottie K, Dahal G, Georgiades K, Premji K and Hassan G. (2014). Do First Generation Immigrant Adolescents Face Higher Rates of Bullying, Violence and Suicidal Behaviours Than Do Third Generation and Native Born? J Immigrant Minority Health. doi: 10.1007/s10903-014-0108-6 http://link.springer.com/article/10.1007%2Fs10903-014-0108-6#page-1 Graphique créé par l’ICSI avec une photo de Big Stock Photo. Les éléments de l’infographie illustrent le fait que les jeunes immigrants de première génération qui vivent avec leurs parents biologiques sont moins nombreux à avoir des idées suicidaires ou à tenter de se suicider que chez les jeunes nés ici et ceux de familles d’immigrants de deuxième et de troisième générations. De plus, des études ont révélé que, dans la plupart des cas, un jeune néo-canadien évoluant au sein d’une famille solidaire et unie — tous les membres vivant ensemble — est moins porté à avoir des idées suicidaires. À l’opposé, les jeunes immigrants ne vivant pas avec leurs parents biologiques ressentent plus de stress et ont plus tendance à avoir des idées suicidaires par rapport à ceux habitant au sein d’une famille intacte. Considérations Malgré le stress lié à l’adaptation à une nouvelle culture et à la dissonance culturelle au sein des familles, les jeunes immigrants semblent bénéficier du fait de vivre dans une famille bien soudée. Il semble aussi qu’un taux étonnamment élevé de violence familiale peut favoriser les pensées suicidaires et les tentatives de suicide. Mais malgré ces risques, la probabilité de suicide semble faible, et selon les chercheurs, cela serait attribuable aux valeurs culturelles et au soutien familial.
Des études révèlent que l’acculturation — l’adaptation à la nouvelle culture — et la formation de l’identité sont, semble-t-il, des processus simultanés. Les jeunes tentent donc de se forger une identité regroupant deux cultures. Bien que les chercheurs aient observé des taux semblables de rapports sexuels chez les jeunes immigrants et les jeunes nés au pays, les immigrants récents étaient les plus susceptibles de déclarer subir des pressions de leurs pairs pour adopter des comportements à risque et recevoir moins de soutien de leurs parents pour les éviter.2 La communication avec leur mère sur la sexualité et le soutien maternel étaient d’importants facteurs explicatifs de leurs comportements sexuels. Les chercheurs ont aussi constaté que les jeunes et leurs parents manquent d’information précise sur la contraception, alors qu’ils croient que les parents sont les principaux responsables de l’éducation des enfants en matière de reproduction et de contraception.3 1Goodenow C, Espin OM. Identity choices in immigrant adolescent females. Adolescence 1993;28:173-84. 2Blake SM, Ledsky R, Goodenow C, O’Donnell L. Recency of immigration, substance use, and sexual behavior among Massachusetts adolescents. American journal of public health 2001;91:794-8. 3DeSantis L, Thomas JT, Sinnett K. Intergenerational concepts of adolescent sexuality: Implications for community-based reproductive health care with Haitian immigrants. Public Health Nurs 1999;16:102-13.
Profil de la santé des enfants et jeunes immigrants et réfugiés au Canada: Section 5 Référence suggérée: Pottie, K., Dahal, G., Hanvey, L. & Marcotte, M. (2015). Profil de la santé des enfants et jeunes immigrants et réfugiés au Canada. Section 5 : Sommaire. Dans La santé des enfants et des jeunes du Canada : Un profil de l’ICSI. Récupéré de http://profile.cich.ca/fr/index.php/chapter4 Contributeurs : Rédaction et révsion : Govinda Dahal, Chercheur, Université d’Ottawa Louise Hanvey, Directrice de la recherche, ICSI Meghan Marcotte, Analyste de la recherche, ICSI Kevin Pottie, Président, Collaboration canadienne pour la santé des immigrants et des réfugiés (CCSIR) Conception graphique : Meghan Marcotte, Analyste de la recherche, ICSI Bert Schopf, Graphiste, Blackbird Développement du site web : Accel Web Marketing Mise en oeuvre du projet, recherche et révision : Comité consultatif d’experts Rukhsana Ahmed, Professeure agrégée, Université d’Ottawa Paula Brauer, Professeure agrégée , University of Guelph Yvonne Chiu, Directrice exécutive, Edmonton Multicultural Health Brokers Cooperative Govinda Dahal, Chercheur, Université d’Ottawa Anita Gagnon, Professeure, McGill University Louise Hanvey, Directrice de la recherche, ICSI Anna Kirova, Professeure, University of Alberta Edward Ng, Analyst principal, Statistique Canada Linda Ogilvie, Professeure, University of Alberta Kevin Pottie, Président, Collaboration canadienne pour la santé des immigrants et des réfugiés (CCSIR) Autres Denise Alcock, Coprésidente, ICSI Shelley Callaghan, Coordinatrice du projet, ICSI Meghan Marcotte, Analyste de la recherche, ICSI Janice Sonnen, Directrice exécutrice, ICSI Robin Walker, Coprésident, ICSI
On compte près de un million d’enfants et de jeunes immigrants au pays, ce groupe représentant un dixième de toute la population des enfants et des adolescents canadiens. De façon générale, ces Néo-Canadiens font bonne figure au chapitre de la santé : la grande partie d’entre eux se disent en bonne santé physique et mentale, et disent avoir un fort sentiment d’appartenance à leur collectivité, lorsqu’on les compare à leurs homologues nés ici. Les jeunes immigrants fument moins, consomment moins d’alcool, ont moins de comportements suicidaires et sont moins nombreux à faire de l’embonpoint par rapport à leurs confrères canadiens de naissance. Cette adaptation réussie et ce bon état de santé pourraient refléter le fait que la majorité des enfants et jeunes nouveaux arrivants appartiennent à la catégorie des immigrants économiques plutôt qu’à celle des réfugiés, ces derniers ayant plus de mal à en venir à une vie bonne et saine, du moins au début. Cela dit, la vie n’est pas facile pour tous les jeunes immigrants venus s’établir au Canada. Près de un sur dix reçoit un diagnostic de trouble de l’humeur, et un sur quatre dit ne pas ressentir un fort sentiment d’appartenance à sa nouvelle collectivité. Étant donné la récente volonté d’améliorer l’accès aux services de santé mentale au pays, les besoins particuliers des immigrants et réfugiés devraient être tenus en compte si l’on veut que ces populations non seulement reçoivent les soins dont elles ont besoin, mais aussi que ces soins soient à la fois efficaces et respectueux de leur culture. Mais dans certains domaines, les enfants et jeunes immigrants et réfugiés se classent moins bien par rapport à leurs homologues nés ici. Les jeunes immigrants sont plus sédentaires et mangent moins de fruits et de légumes que les Canadiens de naissance. Ils affichent une moins bonne hygiène dentaire, ils sont plus susceptibles de souffrir d’anémie ferriprive, de maladies oculaires et de problèmes de la vue, et, selon leur pays d’origine, ils sont très à risque de contracter le paludisme ou la tuberculose avant leur arrivée au Canada. Étant donné la difficulté d’obtenir des vaccins dans les régions tropicales et les pays en développement d’où proviennent certains immigrants et réfugiés, les enfants de ces familles sont jusqu’à 54 % plus à risque de contracter diverses maladies, dont la varicelle, la rougeole, les oreillons, la rubéole, le tétanos et l’hépatite B, et ce, même après leur arrivée au Canada. Les répercussions de ces maladies peuvent être débilitantes, coûteuses et même fatales. Qui plus est, ce grand nombre d’enfants et de jeunes non vaccinés compromet l’immunité collective au Canada, ce qui devient une importante préoccupation de santé publique. Les obstacles à l’immunisation des familles immigrantes et réfugiées, dont les difficultés en matière de transport et d’accès aux services et un manque de compréhension quant à l’importance de la vaccination, devraient être tenus en compte dans l’élaboration de stratégies de santé publique visant à augmenter le taux d’immunisation au pays. À d’autres égards, les données sur les enfants et jeunes immigrants sont tout simplement insuffisantes. De l’information sur la santé et le bien-être de la jeunesse immigrante a été recueillie, mais il est difficile d’accéder à certaines statistiques sur les enfants et nouveau-nés néo-canadiens. Aussi, on manque d’information concernant la prévalence de la maltraitance faite aux enfants de familles immigrantes. Dans le passé, certaines minorités culturelles étaient presque deux fois plus représentées dans les services de protection de la jeunesse, alors que les enfants d’origine arabe ou de race blanche étaient sous-représentés. Les enfants de minorités culturelles — dont les jeunes immigrants — sont beaucoup plus nombreux à faire l’objet de dépistages et de signalements de maltraitance par rapport aux enfants de la population générale. Bien que les médecins soient encouragés à s’abstenir d’effectuer systématiquement de tels dépistages dans le cadre de leurs rencontres avec leurs patients, ils doivent rester à l’affût des signes de maltraitance chez leurs jeunes patients. Mais en plus de problèmes de santé, les enfants et jeunes nouvellement arrivés au Canada éprouvent une pléthore de sentiments, dont de la joie, de la déception, de l’ajustement graduel, puis de l’acceptation. Ils subissent en outre plus ou moins les effets de la dissonance culturelle, c’est-à-dire la perception d’un écart entre la culture du pays d’origine et la culture canadienne dans laquelle ils sont soudainement plongés. Cette dissonance peut entraîner de graves répercussions, comme de l’intimidation, de l’agressivité envers les pairs, des pensées suicidaires, des tentatives de suicide, de la tension entre les jeunes et leurs parents et des problèmes entourant la santé sexuelle et reproductive. De façon générale, le fait de vivre avec ses parents biologiques et ses frères et sœurs au sein d’une famille unie aide les enfants à éviter certains de ces problèmes. Toutefois, les enfants et jeunes immigrants n’ont pas tous la chance de vivre avec leur famille biologique au moment de leur arrivée au Canada, et ce ne sont pas toutes les familles qui sont en mesure d’offrir à leurs enfants le soutien dont ils ont besoin. Par conséquent, il est très important que les prestataires de soins et tous les membres des cercles sociaux des enfants et jeunes immigrants comprennent ce que ces derniers ressentent et vivent ainsi que les difficultés qu’ils doivent affronter. Le seul fait d’offrir soutien et conseils peut ainsi faciliter l’adaptation des immigrants à leur nouvelle vie. Il est essentiel que le système de santé canadien soit conscient du caractère prioritaire de l’état de santé et des difficultés susceptibles d’empêcher les enfants et jeunes immigrants de mener la vie de grande qualité que peut leur offrir le Canada. Des initiatives de santé publique efficaces et des soins de santé de grande qualité pourraient contribuer à remédier aux problèmes qu’éprouvent les enfants et jeunes immigrants. Qui plus est, les intervenants et réseaux de services qui appuient les familles immigrantes, comme le réseau de l’éducation ou des services à l’enfance, devraient tenir compte des différences culturelles et des obstacles auxquels font face les nouveaux arrivants au Canada. Les initiatives et services doivent être pensés en fonction de la diversité des Néo-Canadiens, lesquels ont des attentes et convictions différentes de ce que nous connaissons, et se frappent inévitablement à des obstacles et barrières lorsqu’ils arrivent en terre canadienne. Pour de plus amples détails, prière de visiter le site du réseau d’échange des connaissances sur la santé des migrants de la CCSIR, le site Les soins aux enfants néo-canadiens et celui de Metropolis pour en savoir davantage sur les immigrants et les réfugiés au Canada, et sur leur santé et leur mieux-être. Cette section résume brièvement certaines des difficultés et états de santé prioritaires auxquels sont confrontés les enfants, les jeunes et les familles nouvellement arrivés au Canada.