Perception de la vaccination en population générale Résultats du Baromètre Santé 2016 et d’une enquête qualitative 17 octobre 2017
Les Baromètres santé Dispositif d’enquêtes périodiques visant à mieux connaître les comportements, attitudes, connaissances et opinions des Français en matière de santé et à suivre ces indicateurs dans le temps. Créé en 1992 pour : aider au pilotage de programmes nationaux de prévention et « orienter » les campagnes de communication : et contribuer à l’évaluation des politiques publiques. Ces enquêtes reposent sur : des échantillons constitués par sondage aléatoire des interviews réalisées par téléphone Orienter les campagnes : leviers, freins au changement de comportement, évaluation Le Baromètre Santé 2016 en population générale : Interviews téléphoniques réalisées entre le 8 janvier et le 2 août 2016 15 216 interviews auprès de personnes de 15 à 75 ans résidant en France métropolitaine
Evolution de L’Adhésion à la vaccination Le baromètre santé réalisé en 2016 auprès de plus de 15 000 personnes indique que 75% de la population sont favorables à la vaccination en général. Très élevée jusqu’à la fin des années 2000, l’adhésion chute en 2010 très clairement liée à la polémique sur la campagne de vaccination H1N1, pour remonter ensuite à 79% 75%. Si question Le chiffre de 40% de la population ayant des doutes sur la sécurité des vaccins (issu de l’étude de Larson 2016) a été largement repris. Ces données ne sont pas nouvelles (2004, 2011 ). Que signifie cette question si on vous la pose et qu’elle est sa signification interprétée dans d’autres langues et dans d’autres pays? Baromètres santé 2016 SPF - 18-75 ans
Réticences à certains vaccins 2010 2014 2016 Proportion de personnes défavorables à certaines vaccinations 53 % 45 % 42 % A quelle(s) vaccination(s) êtes-vous défavorable* ? Grippe A (h1n1) Grippes saisonnières Hépatite B / Hépatites BCG ROR HPV DTP Toutes vaccinations 41 % 11 % 10 % 1 % <1 % 2,3 % 7 % 19 % 13 % 2 % 1,2 % 7,7 % 1,1 % 2,3 % 3 % *** 15 % *** 13 % 2 % 1,7% *** 5,8 % *** 1,5 %** 2,4 % 75% de personnes favorables à la vaccination en général cela ne veut pas dire que 25 % sont défavorables à toutes les vaccinations. Le fait d’être défavorable est sélectif et les opinions défvorables sont concentrées sur 3 vaccinations ( grippe, hépatite B et dans une moindre mesure HPV ) . Mais on observe cependant une augmentation significative des au DTP et ROR même si cela reste limité Les personnes défavorables à tout représentent 2% des personnes interrogées et cela ne bouge pas depuis 2010 * Réponses spontanées parmi l’ensemble des 18-75 ans Comparaison entre 2014 et 2016 : ** : p<0,01, *** : p<0,001. Baromètre santé SPF
Adhésion à la vaccination PAR région L’adhésion est variable selon les régions. Les régions ou traditionnellement la couverture vaccinale est inférieure à la moyenne sont aussi celles ou l’adhésion est inférieure à la moyenne nationale
Sources d’informations et confiance chez les parents d’enfants de 1 à 15 ans La source d’information la plus importante est le médecin 83% pour les parents. 95% lui font confiance Les parents qui déclarent s’informer auprès d’internet ou de leur proches déclarent plus que les autres avoir déjà refusé un vaccin pour leur enfant. Importance de la confiance est cruciale : quelle que soit la population observée (parents, non parents ou 65-75 ans), la proportion de personnes ayant déjà refusé un vaccin est très significativement augmentée lorsqu’il y a un manque de confiance vis-à-vis de ces sources ; Par exemple, 22 % des 18-64 ans non parents faisant confiance à leur médecin ont déjà refusé un vaccin … ils sont 53 % quand ils déclarent n’avoir plutôt pas ou pas du tout confiance en leur médecin.
Attitude des parents d’enfants de 1 à 15 ans en cas de suppression de l’obligation vaccinale Ferait vacciner son enfant si la vaccination contre le DTP n’était plus obligatoire (%). 13% 13% des parents ne feraient pas vacciner leurs enfants avec le DTP si ces vaccins n’étaient plus obligatoires (2016), et particulièrement : 1. les parents qui recherchent de l’information sur internet (21%) et qui sont aussi les moins favorables aux vaccinations, mettant en évidence qu’il y a bien un effet délétère de la lecture d’information sur les vaccinations sur internet 2. les parents les moins favorisés en terme de revenus (15%) disposant des revenus les plus bas : 15,3 % ne ferait pas vacciner contre 12,4 % des niveaux de salaires médians et hauts. Base : parents d’au moins un enfant de 1 à 15 ans dans le foyer
Méthodologie de l’étude qualitative En POPULATION Générale (mai- juin 2016) Réalisée dans le cadre de la concertation citoyenne sur la vaccination Entretiens de groupes de type semi-directif Personnes sélectionnées dans la population générale en France métropolitaine Douze groupes composés chacun d’une dizaine de personnes - avec une diversité de CSP - et une égale répartition par sexe Groupes réunis chacun une fois entre le 28 avril et le 12 mai 2016 Enquête réalisée en mai et juin 2017. Entretiens semi-directifs auprès de 12 groupes chacun une dizaine de personnes. Composition reflète les caractéristiques socio-demo et culturels de la population française Il s’agissait d’appréhender le niveau de connaissance, perception et attentes du grand public sur la coexistence dans le CV des vaccinations obligatoires et recommandées
Résultats de l’Étude qualitative Un faible niveau de connaissance générale sur les vaccinations Les perceptions sur les vaccinations sont profondément ancrées autour du caractère obligatoire ou recommandé : perception positive des vaccins considérés comme obligatoires, avec une dimension de protection collective questionnements sur les vaccinations recommandées (utilité, efficacité, innocuité) qui sont considérées comme facultatives. L’obligation vaccinale est associée à une perception de l’engagement de l’État. Pour la plupart des interrogés, le ROR est obligatoire Les croyances sur la vaccination sont profondément enracinées autour du caractère obligatoire ou pas de la vaccination Les vaccins obligatoires sont perçus favorablement et incontournables avec une dimension collective de protection : anciens plus pratiqué, toléré, acceptée Les vaccins recommandés sont considérés comme facultatifs: ce qui peut poser question sur leur utilité, efficacité, innocuité. Le fait que la vaccination soit obligatoire signifie que la population délègue la décision de se faire vacciner et qu’elle n’a pas à se poser de questions. La très grande majorité des personnes interrogées verraient défavorablement la suppression de l’obligation vaccinale : l’Etat se désengagerait de ses responsabilités obligeant chacun à décider pour lui-même. L’abandon de l’obligation par l’Etat pourrait créer des inégalités sociales alors que l’obligation concerne tout le monde et amène une équité. Le médecin est primordial: avoir confiance dans son médecin est une des clés de la confiance dans la vaccination et l’attitude du médecin est l’autre clé de la confiance. Les personnes ayant le plus de difficultés à accéder à l’information ou à se l’approprier seraient les plus concernés ne sachant comprendre suffisamment les enjeux de la vaccination ce que reflète d’ailleurs partiellement les résultats du baromètre. Désengagement financier, désengagement de la réparation des accidents de vaccination, désengagement de sa mission de service public
En conclusion Trois personnes sur quatre en France se disent favorables à la vaccination de façon générale 13% des parents ne feraient plus vacciner leur enfant contre DTP si ces vaccinations n’étaient plus obligatoires. Les réticences restent concentrées sur 3 vaccinations: grippe, HPV, hépatite B. Le médecin reste le premier vecteur d’information sur la vaccination, suivi du recours à Internet.