Qu’est ce que la Renaissance en sculpture? Nous avons dit que la Renaissance est la redécouverte des styles de l’Antiquité gréco-romaine, leur re-naissance; En sculpture, elle est une volonté de retour aux modèles de la sculpture antique, mais aussi une volonté de regarder, de voir de ses propres yeux. Donatello, David, 1430, bronze, h. 185cm
Au cours dernier, nous avons vu les caractéristiques de la sculpture de la première Renaissance: La sculpture s’émancipe de son cadre architectural et redevient libre. Par sa forme, elle s’inspire des modèles antiques. Nous avons vu, sur l’ exemple des œuvres de Donatello, réapparaitre, renaître: la sculpture libre du mur, en « ronde bosse », « en pied »; le contrapposto classique; le nu classique; le portrait réaliste (comme le réalisme des portrait romains); Et la reprise des modèles antiques, comme les statues équestres (dans l’antiquité romaine à la gloire de l’empereur, ici pour la gloire d’un citoyen de mérite). Nous avons aussi noté que si cette ressemble à la sculpture classique par sa forme, ses thèmes diffèrent, car chrétiens.
L’architecture de la première Renaissance en Italie: Brunelleschi Aujourd’hui nous allons voir ce qu’est la renaissance en architecture… L’architecture de la première Renaissance en Italie: Brunelleschi Qu’est-ce qui renaît avec la Renaissance en architecture? (éléments du temple grec, les arcs et les voûtes romaines…) Brunelleschi: le dôme de la cathédrale de Florence, basilique Saint Lorenzo, chapelle Pazzi et l’église Sainte Marie des Anges, Florence Le sens civique et le dôme de la cathédrale de Florence
L’Italie, l’architecture romaine, le style gothique et la Renaissance L’Italie n'adopte jamais entièrement le style gothique. La présence sur le sol italien des vestiges des édifices romains témoignant de la grandeur du style classique, a toujours influencé les artistes. La renaissance va être ce retour à l’architecture romaine, déjà bâtie sur l’héritage grec, son renouveau, qui va s’effectuer à partir de l'observation des ruines romaines, et du déchiffrement du traité « De Architectura » de Vitruve, architecte et ingénieur romain (1er siècle av. J.C.).
Alberti, Façade de Sant Andrea de Mantou, 1470 Qu’est ce qui renait sur cette façade? Quels sont les éléments de l’architecture grecque ou romaine que nous retrouvons ici? Alberti, Façade de Sant Andrea de Mantou, 1470
L’appellation des éléments du temple grec: Les colonnes sont constituée d’une base, d’un fût et d’un chapiteau. Elles forment des colonnades. Les colonnes soutiennent l’entablement et le fronton. L’entablement est fait de l’architrave et de la frise. Nous appelons le fronton ou le tympan le triangle entre le plafond horizontal et les pentes du toit. Stub, kapitel, kolonada, arhitrav (glavna greda), friz, zabat (timpanon) Stub, kapitel, kolonada, arhitrav (glavna greda), friz, zabat (timpanon)
L'arc de Galère, Tessalonique, entre 299 et 305 Il ne s’agit pas d’un arc de triomphe mais d’un octopyle dont juste l’arc central et un pillier demeurent. L'arc de Galère, Tessalonique, entre 299 et 305
L’Arc de Titus, Rome, 81 après J.C.
L’arc, l’arc en plein cintre, la voûte, la voûte en berceau L’architecture romaine va enrichir le répertoire de formes grecques de nouveaux éléments constructifs, originaire du Proche Orient: l’arc, la voûte et la coupole et de nouveaux matériaux: la brique, le béton. Architecture romaine: Le Colisée, Rome, Ier siècle après J.C. L’arc, l’arc en plein cintre, la voûte, la voûte en berceau
L’art grec va continuer à vivre dans l’architecture romaine, qui utilise les éléments des ordres grecs en décoration: ici les demi-colonnes ne sont plus des éléments constructifs, mais décoratifs: elle décorent la façade de l’édifice.
Costructifs/Décoratifs Dans l’art grec, les colonnes sont des éléments constructifs, elle soutiennent l’entablement, qui soutient la charpente du toit et le fronton. Dans l’architecture romaine, ce sont les arcs et les voûtes qui sont les éléments constructifs, les colonnes s’inspirant des ordres grecs, sont apposées comme éléments de décoration.
Alberti, Façade de Sant Andrea de Mantou, 1470 Refaites l’exercice précédent: Quels sont les éléments de l’architecture grecque ou romaine que nous retrouvons ici? Comment la renaissance utilise ces éléments, comme constructifs ou comme décoratifs? Alberti, Façade de Sant Andrea de Mantou, 1470
Filippo Brunelleschi (1377-1446), architecte On attribue généralement à l’architecte Filippo Brunelleschi (1377–1446) le mérite d'avoir inauguré la Renaissance en architecture. Aujourd’hui nous allons parler de ses plus importantes réalisations, qui sont le Dôme de la cathédrale de Florence, la Basilique San Lorenzo, la chapelle Pazzi et l’église Sainte Marie des Anges, toutes à Florence. (celui qui formula les règles de la perspective linéaire) Basilique San Lorenzo, 1420, La chapelle Pazzi,
1. Le premier projet d’architecture postmédiévale: Le Dôme de la cathédrale de Florence, 1419 par Brunelleschi Ce Dôme est considéré être la première œuvre d’architecture postmédiévale, non par son style (conçue un demi siècle auparavant) mais par son « esprit »: l’innovation technique pour la construction de la coupole, différant des solutions traditionnelles et « ancestrales » des bâtisseurs gothiques, financement participatif… Construction de la coupole: innovation technique plutôt que « procédés ancestraux », financement participatif des citoyens de Florence
L’humanisme, le sens civique et l’architecture L’Humanisme, s’inspirant des philosophies antiques, admet que Dieu a instauré et maintenu le Cosmos ordonné, mais qu’il appartient à l’Homme d'instaurer et de maintenir l’ordre social. Par l’Humanisme, le sens civique, le respect et la participation au maintien de l'ordre social s’imposent comme les nouvelles marques de citoyenneté: Ainsi la construction de chacun des huit segments de la coupole la Cathédrale de Florence, par Brunelleschi, avait été payée par un quartier différent de la ville.
2. Le premier exemple d’architecture de la renaissance est la Basilique San Lorenzo, Florence, 1420, par Brunelleschi.
Gothique: Cathédrale de Léon, 1205-1301, Espagne
Renaissance vs Gothique Renaissance: Brunelleschi, La Basilique San Lorenzo, Florence, 1420 Gothique: Notre Dame de Chartres, XIIème-XIIIème s.
Brunelleschi, La Basilique San Lorenzo, Florence, 1420 En étudiant l’architecture romaine antique, Brunelleschi s’aperçoit que, contrairement aux constructions gothiques contemporaines, les monuments de la Rome antique respectaient des règles mathématiques simples, comme l'emploi systématique d’arcs en plein-cintre et de voûtes en berceau et les proportions des ordres classiques. Brunelleschi, La Basilique San Lorenzo, Florence, 1420
Brunelleschi rejette la verticalité du style Gothique pour la simplicité et les proportions équilibrées du style classique, reprenant l’arc en plein cintre, les voûtes en berceau, les coupoles et les éléments et proportions des ordres classiques. Renaissance: Brunelleschi, La Basilique San Lorenzo, Florence, 1420 Gothique: Notre Dame de Chartres, XIIème-XIIIème s.
La basilique San Lorenzo de Florence ressemble aux églises paléochrétiennes ou romane car pour Brunelleschi, ces monuments illustraient l’architecture religieuse de l’Antiquité classique. Ancien roman toscan Brunelleschi, La Basilique San Lorenzo, Florence, 1420 Basilique paléochrétienne: St Paul Hors les Murs, Rome, IVème siècle
Roman Toscan: Intérieur de la cathédrale de Pise, Toscane, Italie (XIème-XIIème, plafond XVIIème) Renaissance: Brunelleschi, La Basilique San Lorenzo, Florence, 1420
La Basilique San Lorenzo, Florence, 1420, par Brunelleschi Si San Lorenzo ressemble aux églises paléochrétiennes et à l’ancien roman toscan, l’impression que donnent ces trois intérieurs diffèrent: C’est que les proportions (rapports entre les mesures) des éléments important de l’édifice est différent chez Brunelleschi: La Basilique San Lorenzo, Florence, 1420, par Brunelleschi
Le Plan de San Lorenzo n’est pas nouveau, l’est l’importance accordée aux proportions. Nous voyons que le plan de San Lorenzo est constitué d’éléments carrés standard: les quatre grands pour la nef, puis encore quatre (un pour le chœur, un pour la croisée de transept et un pour chaque des deux bras du transept). Les chapelles des bas cotés et du transept sont de quarts de ce carré.
« Le secret d’une bonne architecture » Nous voyons que Brunelleschi a conçu San Lorenzo comme un assemblage d’unités abstraites, les plus grandes étant des multiples d’une unité standard. Brunelleschi affirme que « les rapports arithmétiques exprimés en nombres entiers entre toutes les dimensions importantes d’un édifice sont le secret d’une bonne architecture. »
La Chapelle Pazzi, commencé vers 1430 La chapelle Pazzi est la plus originale des créations de Brunelleschi (inachevée de son vivant). La façade rappelle le narthex des églises paléochrétiennes. Un arc en plein cintre relie les deux colonnades, encadre le portail et attire le regard vers le haut.
Sur les colonnes repose l’architrave supportant deux voûtes en berceau (en caissons) qui, à leur tour supportent une coupole sur pendentifs.
Nous retrouvons le même motif de deux voûtes supportant une coupole centrale à l’intérieur de la chapelle. Dans le plan, nous voyons aussi le soin des proportions, les mesures étant des multiples d’une unité standard. Chapelle Pazzi: Coupe, plan, intérieur
L’église Sainte Marie des Anges (Brunelleschi, Florence, 1434-1437, inachevée) est la première église de plan centré à coupole de la Renaissance Brunelleschi: L’église Sainte Marie des Anges, Florence (1434-1437, inachevée)
L’église Sainte Marie des Anges, la première église de plan centré à coupole de la Renaissance, le nouvel idéal La première église de plan centré à coupole de la Renaissance (s’inspirant des édifices ronds et polygonaux des églises paléochrétiennes), elle est un exemple de ce que va être l’idéal des édifices sacrés (tel que décrit plus tard par un autre architecte, Alberti): Le cercle (ou les formes dérivés du cercle: carré, hexagone, octogone) est la figure la plus parfaite, la plus naturelle, et, de ce fait, l’image même de la Raison divine.
Brunelleschi: L’église Sainte Marie des Anges, Florence (1434-1437, inachevée) Alberti: Le cercle (ou les formes dérivés du cercle: carré, hexagone, octogone) est la figure la plus parfaite, la plus naturelle, et, de ce fait, l’image même de la Raison divine.
Résumé: La renaissance, l’humanisme, le néoplatonisme et la Raison Divine Humanisme, Néoplatonisme: retour aux textes grecs et latins, redécouverte de Platon par une société chrétienne, confiance dans la puissance de la raison de l’homme, déchiffreuse du cosmos, où se lit la Raison Divine. Proportions: rapport entre deux dimensions : « les rapports arithmétiques exprimés en nombres entiers entre toutes les dimensions importantes d’un édifice sont le secret d’une bonne architecture » (Brunelleschi). Alberti (traité d’architecture): « les proportions arithmétiques déterminant l’harmonie musicale doivent aussi régir l’architecture, car elles se retrouvent dans tout l’univers, preuve de leur origine divine. », « Le cercle (ou les formes dérivés du cercle: carré, hexagone, octogone) est la figure la plus parfaite, la plus naturelle, et, de ce fait, l’image même de la Raison divine. »
L’architecture de la première renaissance en Italie: Brunelleschi Les architectes de la Renaissance rejettent la verticalité du style Gothique pour la simplicité et les proportions équilibrés du style classique, reprenant l’arc en plein cintre, les voûtes en berceau, les coupoles et les proportions des ordres classiques. Le premier architecte de la renaissance est Filippo Brunelleschi (1377–1446) . Ses œuvres: le dôme de la Cathédrale de Florence, la Basilique San Lorenzo de Florence, la chapelle Pazzi et l’église Sainte Marie des Anges, la première église à plan centré de la Renaissance.
Le premier exemple d’architecture renaissance est la Basilique San Lorenzo, (Florence, 1420), par Brunelleschi.
Brunelleschi, Chapelle Pazzi, commencée vers 1430
Chapelle Pazzi: Coupe, plan, intérieur
Bruneleschi: L’église Sainte Marie des Anges, Florence (1434-1437, inachevée) Alberti: Le cercle (ou les formes dérivés du cercle: carré, hexagone, octogone) est la figure la plus parfaite, la plus naturelle, et, de ce fait, l’image même de la Raison divine.
Devoir: faites un plan d’église idéale selon les idées de la renaissance. Argumentez votre proposition.