La construction de l’espace chez l’enfant
L’espace, ça commence par se voir et par se toucher ! Au niveau visuel Au niveau tactile Les capacités de l’enfant évoluent : Les capacités de l’enfant évoluent : - Il voit de mieux en mieux le relief et évalue plus précisément les distances. - Il reconnaît de mieux en mieux les caractéristiques des objets par le seul toucher (en particulier leur forme). - Son champ visuel s’agrandit. - Son acuité visuelle s’améliore. - Sa capacité à suivre des yeux un objet en mouvement se développe.
Il le fait selon trois modalités, trois géométries : Comment l’enfant organise-t-il ces informations perceptives ? Comment élabore-t-il ses représentations spatiales ? Il le fait selon trois modalités, trois géométries : topologique projective euclidienne
La construction topologique de l’espace « Les notions spatiales fondamentales reposent simplement sur des correspondances qualitatives faisant appel aux concepts de voisinage et de séparation, d’ordre et d’enveloppement. » Piaget, Jean, et Bärbel Inhelder. La représentation de l'espace chez l'enfant. 4° ed. Paris: PUF, 1981 voisinage séparation ordre enveloppement À côté de Près Ensemble Avec Contre Loin Pas ensemble Pas avec Avant / après Devant / derrière Entre Sur / sous Dans Dedans / dehors Sur
La construction projective de l’espace Elle intègre de nouvelles notions, comme l’alignement. L’enfant différencie par exemple la courbe et la ligne droite. Elle correspond à la projection d’axes à partir du corps propre (avant - arrière ; haut - bas ; gauche - droite). Celui-ci devient le système de référence directionnel. La position d’un objet peut être considérée par rapport à soi : « devant moi, au-dessus de moi, etc. » La construction projective de l’espace évolue d’une projection égocentrée des axes corporels vers un espace projectif transféré sur autrui: « devant Pierre, derrière Leïla, …)
La construction euclidienne de l’espace Elle ajoute aux acquis précédents : - le concept de parallélisme ; - la conservation des angles ; - la conservation des longueurs.
Ontogenèse et phylogenèse D’un point de vue historique, l’ordre d’apparition des trois géométries est inverse de celui inscrit dans le développement de l’enfant ! 1. La géométrie d’Euclide (…) prend en compte les comparaisons d’angle et de distance, donc les mesures ; on la dit « métrique » ; deux triangles sont différents si leurs angles ou la longueur de leurs côtés sont différents. 2. À partir du XVII° siècle, on s’est intéressé à certains rapports géométriques invariants par projection (par ex., l’alignement, la succession) ; ces rapports sont dits projectifs ; à cet égard un rectangle, un carré, un parallélogramme appartiennent à la même « famille » ; de même par ailleurs qu’un cercle et une ellipse. 3. À partir de la fin du XIX° siècle, la Topologie a examiné les relations invariantes par déformation sans rupture (figures dessinées sur un ballon gonflable, ou représentables avec des fils) : les rapports alors envisagés dépendent des voisinages ou la continuité (noeuds, arêtes, domaines, frontière, intérieur/extérieur etc.). BOULE François (1990), Espace vécu et espace représenté chez l’enfant, in : SPIRALE N°3, 183-199.
et la dimension affective et relationnelle L’espace et la dimension affective et relationnelle La théorie de l’attachement nous instruit des relations, chez l’enfant, entre le sentiment de plus ou moins grande sécurité, généré par les relations avec des personnes adultes (figures maternelles, bases de sécurité) et ses capacités d’exploration, de prise de distance.