Les allergies fongiques

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Transcription de la présentation:

Les allergies fongiques Patrick BOIRON Laboratoire de Mycologie, Faculté de Pharmacie, Lyon, France

Allergie d’origine fongique (1) Prévalence Maladies allergiques : 4ème rang des maladies chroniques (OMS) 20 à 25 % de la population des pays développés Allergies aux champignons : 20 à 30 % des sujets atopiques 4 à 15 % de la population totale selon les études Hypersensibilité de type I (anaphylactique ou immédiate) : IgE spécifiques Hypersensibilité de type III (semi retardée) : complexes immuns (IgG) Atopie : prédisposition familiale à certaines affections telles que le rhume des foins, l’asthme, l’eczéma infantile, déclanchées par des allergènes habituellement non pathogènes

Effets nocifs des champignons Composants fongiques susceptibles d’entraîner des effets nocifs Élaborés par les champignons [composés organiques volatils (alcools, aldéhydes, cétones) + mycotoxines] Constitutifs des parois des spores et du mycélium (glucane = agent inflammatoire des conjonctives, gorge, voies respiratoires supérieures)

EFFETS NOCIFS Substances irritantes Substances immunogènes Substances Glucanes Composés organiques volatils Substances immunogènes Production d’ IgG Substances allergènes Production d’ IgE Mycotoxines EFFETS NOCIFS Irritation simple et réaction inflammatoire Réactions allergiques et immunologiques Effets infectieux Effets toxiques : immédiats ou à court terme à moyen ou long terme

Allergie d’origine fongique (2) Les champignons sont des aéro-allergènes : Atmosphériques Domestiques (20 à 66 % des maisons présenteraient des problèmes de contaminations fongiques ou, au moins, d’humidité) Alimentaires Professionnels Spores fongiques et éléments mycéliens inapparents mais omniprésents dans l’environnement  contact permanent  réactions allergiques le plus fréquemment provoquées par leur inhalation

Allergie d’origine fongique (3) Conjonctivite Manifestations cliniques très variables : Manifestations oculaires Manifestations respiratoires Manifestations cutanées Effets systémiques : maux de tête, fatigue, effets neurotoxiques (mycotoxines) RHINITE Mycose broncho- pulmonaire allergique ASTHME Bronchite allergique Urticaire Eczéma Dermatite atopique

Allergie d’origine fongique (4) Nombreux champignons allergisants Genres les plus fréquemment associés à l’allergie Alternaria Aspergillus Aureobasidium Botrytis Cephalosporium Cladosporium Curvularia Drechslera Fusarium Gliocladium Helminthosporium Paecilomyces Penicillium Phoma Scopulariopsis Stachybotrys Trichoderma Trichophyton Trichotecium Ulocladium Saccharomyces Candida Epicoccum Stemphylium Une des principales moisissures impliquées en allergologie : Alternaria

Les Alternaria Cosmopolites et ubiquitaires, très communs 40 à 50 espèces d’Alternaria Phytopathogènes Allergies de type I et III Mycotoxines : alternariol, alternariol monométhylether (AME), acide tenuazonic, altertoxines (mutagénique) Mycoses (rares) : lésions sous-cutanées, onychomycoses

Alternaria alternata

Allergie à Alternaria (1) Présence dans l’habitat et dans l’air atmosphérique Peut être isolé tout au long de l’année dans de nombreux logements En Europe, 2 à 5 % de la flore fongique de l’atmosphère (extérieur) où il déclenche des réactions saisonniaires (été)

Allergie à Alternaria (2) Types de symptômes Asthme + … : > 50 % Rhinites + … : > 75 % Asthme : dyspnée expiratoire avec toux, sifflements et sensation de constriction due aux spasmes bronchiques Rhinites : inflammations aiguës ou chronique de la muqueuse des fosses nasales

Allergie à Alternaria (3) Association entre la sensibilisation allergénique et les taux d’allergènes environnementaux Intéressant d’évaluer la prévalence des spores dans l’environnement Pas de méthode idéale de recensement quantitatif et qualitatif du contenu fongique de l’air Recherche aéro-mycologique de l’habitat par méthodes volumétriques et gravimétriques

Allergie à Alternaria (4) Analyse de l’air atmosphérique par un capteur de type Burkard Capture des éléments fongiques sur une surface collante qui sera analysée au microscope

Allergie à Alternaria (5) Vue microscopique d’une lame du mois de juillet (spores fongiques)

Allergie à Alternaria (6) Concentrations en spores d’Alternaria dans l’air extérieur : Caractère saisonnier : forte sporulation estivale Dépendantes des conditions environnantes et varient donc au cours d’une même journée Concentrations journalières > 100 à 200 spores / m3 d’air ressenties par patients sensibilisés Pics > 500 spores / m3 : niveau de risque élevé dans le déclenchement de crises d’asthme aiguës

Allergie à Alternaria (7) Avant d’envisager un traitement : établir un diagnostic Démarche diagnostique : 2 étapes Détermination de l’origine fongique de l’allergie Identification de(s) allergène(s) en cause Tests in vitro et in vivo : utilisation d’extraits allergéniques Disponibles pour Alternaria

SENSIBILISATION CONFIRMEE Interrogatoire / Examen clinique Suspicion d’un ou plusieurs allergène(s) responsable(s) TESTS CUTANES (« Prick-tests ») Positifs Négatifs ou douteux SENSIBILISATION CONFIRMEE TESTS BIOLOGIQUES Positifs Négatifs ou douteux Positifs TESTS DE PROVOCATION

Allergie à Alternaria (8) Monosensibilisation dans environ 10 % des cas

Allergie à Alternaria (9) Traitement préventif Eviction des allergènes Mesures d'éviction de l'allergène en cause difficiles à mettre en oeuvre ou inefficaces (assainissement du milieu) Traitement médicamenteux Patient motivé et en mesure de s'engager avec rigueur dans un traitement durant au moins 3 ans Identification imparfaite lors des tests de l'allergène en cause (un ou plusieurs allergènes) Disparition des symptômes ne suivant pas un traitement médicamenteux correctement suivi

Allergie à Alternaria (10) Immunothérapie spécifique Administrer l’allergène dans le but d’induire un mécanisme immunologique de tolérance Par injection sous-cutanée Par prise sublinguale A dose progressivement croissante jusqu’à la dose maximale tolérée protégeant des symptômes lors de l’exposition naturelle Phase de traitement initial (dose d'allergène augmentée petit à petit) Phase de traitement « d’entretien » (dose maximale tolérée administrée sur une période prolongée d’au moins 3 ans)

Allergie à Alternaria (11) L’efficacité de l’immunothérapie spécifique repose sur : Des indications bien posées La qualité des extraits allergéniques utilisés Un allergène est dit « standardisé » si on dispose pour celui-ci de solutions de composition et de puissance allergénique les plus constantes possibles Intérêt démontré pour Alternaria

Conclusion Longtemps sous estimée ; aujourd’hui ne peut plus être ignorée Rôle exact difficile à évaluer Diagnostiquer les maladies allergiques le plus précocement possible afin d’accélérer la mise en route d’une prévention rapide

Références utiles http://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/126_RisquesMoisissuresMilieuInterieur.pdf http://www.santepub-mtl.qc.ca/Environnement/moisissure/humidite.html