Cas cliniques infections opportunistes

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Toxoplasmose Juliette Pavie
Advertisements

Infections opportunistes chez l’enfant contaminé
Indications et Principes du TARV au Burundi
Cas clinique 1 Homme de 25 ans, chauffeur routier
Cas cliniques infections opportunistes
Manifestations neurologiques au cours de l’infection VIH
Co-infection tuberculose et VIH
Approche syndromique & algorithmes
Manifestations neurologiques liées au VIH
Comparaison INNTI vs IP/r  EFV vs LPV/r vs EFV + LPV/r –A5142 –Etude mexicaine  NVP vs ATV/r –ARTEN  EFV vs ATV/r –A5202.
1 DIU VIH-SIDA des grands lacs 2012: Co-infection TB-VIH Co-infection tuberculose et VIH La gestion au quotidien Dr Cédric Arvieux – Université Rennes.
Cas cliniques infections opportunistes DIU Bujumbura, Nov 2015.
DIU Bujumbura 2011 DIU des Grands Lacs DIU de prise en charge multidisciplinaire du VIH-SIDA dans la région des grands lacs Gestion clinique de la co-infection.
Epargne d’INTI  SPARTAN  PROGRESS  NEAT 001/ANRS 143  MODERN.
Méningites bactériennes Pr André Cabié. Méningites bactériennes Généralités Infections bactériennes très graves – Risque de décès (pronostic vital) –
Switch pour dose réduite d’ATV/r  DRV600  LASA Study.
Virus immunodéficience humaine Imane Al manani,Fatima Maachi,Mhammed Roqai Chaoui Définition un test de confirmation: Si le test rapide qui consiste à.
La cholécystite aiguë lithiasique
Rappels sur les infections opportunistes
VIH de l’adulte et prophylaxies dans le contexte africain
Tests biologiques, du dépistage au suivi
École La Dauversière, Montréal, juin 2000
Comparaison inhibiteur d’intégrase vs inhibiteur d’intégrase
Consultation sans médecin Dr Floride KANKINDI DIU NOVEMBRE 2016
Méningites bactériennes
Gestion clinique de la co-infection VIH et tuberculose
ARV-trial.com Switch pour MVC MARCH Study 1.
La Tuberculose Intestinale
RMM du réseau de périnatalité PACA Corse Monaco
Tuberculose T Doco-Lecompte.
Comparaison des inhibiteurs d‘intégrase vs IP
Switch pour IP/r + 3TC versus monothérapie IP/r
ARV-trial.com Switch pour ATV/r + 3TC Etude ATLAS-M.
Intensification avec inhibiteur d’intégrase
TUBERCULOSES EXTRA-PULMONAIRES
Comparaison INNTI vs INNTI
PROTOCOLES CIDDIST CDAG.
Comparaison inhibiteur d’intégrase vs inhibiteur d’intégrase
Comparaison inhibiteur d’intégrase vs inhibiteur d’intégrase
Switch pour INSTI + NNRTI
Switch pour D/C/F/TAF Etude EMERALD.
Switch pour EVG/c/FTC/TDF
2IN + (1INN ou 1 IP) Patient asymptomatique avec LyT CD4+ > 500/µL
« Infections opportunistes»
Le sida est la forme avancée et visible d’une infection au départ sans symptôme, causée par le VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine). Le sida ou syndrome.
Infections opportunistes chez l’adulte Rappels aux paramédicaux
Objectif de l’atelier A l’issue de la séance, les étudiants doivent être capables de: lister les points importants sur lesquels il faut échanger lors de.
Cas clinique 1 Homme de 25 ans, chauffeur routier
Réalisé par : Bouslimi Fares El ouji Mouath
SOINS ET TRAITEMENT ARV CHEZ L’ENFANT. Les éléments de la prévention primaire des IO  La chimioprophylaxie primaire par le Cotrimoxazole: Consiste à.
Prof. O. Bouchaud Université Paris 13
Suivi des enfants infectés par le VIH au Burundi
IO chez l’enfant : diagnostic, approche syndromique , traitement
Enseignements DIU VIH novembre 2008
Indications et Principes du TARV au Burundi
Cas clinique 1 Homme de 25 ans, chauffeur routier
: les cas de sida reflètent, avec un décalage de quelques années, l'évolution des contaminations par le VIH 1995 : première inflexion du nombre.
Approche syndromique & algorithmes
Manifestations pulmonaires et tuberculose au cours de l’infection VIH
Approche syndromique & algorithmes
L’apport de la thoracoscopie dans le diagnostic des pleurésies
Td inflammatoire Dr : CHIKOU.
Histoire de Mr X Patient VIH + mono-infecté ( ) compagnon de Mr Y
Approche syndromique & algorithmes
CAB LA (400 mg) + RPV LA (600 mg)‡ Critère primaire de jugement
Indications et Principes du TARV au Burundi
Tuberculose du sein chez l’homme : a propos d’un cas
CAS CLINIQUES Dr BIZIRAGUSENYUKA Jérémie ESTHER Coordinateur National.
Sémiologie générale appliquée au patient VIH
Transcription de la présentation:

Cas cliniques infections opportunistes DIU Bujumbura, juin 2011

DIFFERENTS AGENTS PATHOGENES VIRUS CMV HSV 1et 2 VZV HHV 8 JC BACTERIES Pneumocoque M. tuberculosis MAC Salmonelles CHAMPIGNONS Candida Cryptococcus Histoplasma PARASITES Pneumocystis Toxoplasma Isospora Crypto/Microspora Leishmania

Cas clinique 1 Homme de 25 ans, étudiant Diagnostic séropositivité VIH1 il y a 2 ans à l’occasion d’une urétrite Le patient n’a pas cru au résultat positif et ne s’est pas fait suivre Marié, 4 enfants Hospitalisé pour survenue de convulsions, traitement par valium intrarectal

Antécédents et histoire de la maladie Cas clinique 1 Antécédents et histoire de la maladie Depuis quelques jours, hémiparésie gauche Depuis 1 mois, ulcération douloureuse au niveau du pénis, persistant malgré plusieurs antibiothérapies Alcoolisme chronique, partenaires sexuels multiples

Cas clinique 1 Examen physique: Examens biologiques: Hémiparésie gauche Polyadénopathies TA 13/7 Examens biologiques: Hémoglobine 9g/dl, globules blancs 3200/mm3, dont lymphocytes 20% Ionogramme sanguin et fonction rénale normaux Transaminases 2N FGE négatif

Quelle est à votre avis l’origine de sa crise convulsive? Diagnostic: probable stade SIDA Arguments: ulcération chronique = herpès génital chronique (stade 4), taux de lymphocytes totaux = 640/mm3, donc taux de CD4 bas Signes neurologiques probablement dus à une toxoplasmose cérébrale Diagnostics différentiels = tuberculomes cérébraux, lymphome cérébral primitif

Quelle est votre prise en charge spécifique? Traitement anti-toxoplasmique Cotrimoxazole : bactrim forte 2 cp x 3/j Pour 6 semaines Deuxième intention: sulfadiazine-pyriméthamine-acide folinique Amélioration attendue en une semaine Prophylaxie secondaire par cotrimoxazole Traitement anti-retroviral

Quel sera le reste de votre prise en charge ? Sérologie syphilis pour éliminer une neurosyphilis Traitement herpès chronique Nursing pour hémiparésie, kiné motrice Counselling pour dépistage de sa femme et conseils pour les rapports protégés Entretien pour débuter un traitement antirétroviral Aide pour sevrage alcool

Toxoplasmose et SIDA (1) Toxoplasma gondii Réactivation de kystes endogènes CD 4 < 100/mm3 Tableau neurologique focal +/- convulsions Fièvre dans 50% des cas Diagnostic: imagerie cérébrale Sérologie et PL peu informatives

Abcès souvent multiples (80 %) à l’inverse du lymphome

Toxoplasmose et SIDA (2) Traitement d’attaque de 6 semaines Pyriméthamine Sulfadiazine Acide folinique (toxicité médullaire) Traitement d’entretien: Prophylaxie secondaire CD 4 > 200 pendant 6 mois ARV Prophylaxie primaire: Cotrimoxazole 800 mg/j tous les 2 jours Si CD 4 < 100 et sérologie toxoplasme positive

Cas clinique 2 Enseignant, 28 ans, célibataire, Séropositif pour le VIH-1 il y a 2 ans (dépistage volontaire avec son amie). Dépression depuis rupture volontaire car son amie était séronégative. Depuis quelques semaines: fatigue, sueurs nocturnes, fièvre vespérale, perte de 4 kilos. A l’examen: une adénopathie latéro-cervicale droite Cas clinique: Un enseignant de 28 ans, célibataire, a été diagnostiqué séropositif pour l VIH-1 il y a 2 ans, lors d’un dépistage volontaire avec son amie. Il a volontairement quitté son amie après avoir appris que son amie était séronégative alors que lui était séropositive. Depuis, il est déprimé. Depuis quelques semaines il se sent fatigué et a des sueurs nocturnes. L’examen clinique retrouve plusieurs grosses adénopathies cervicales. Sa température est de 37.9. Un frottis à la recherche de BAAR de la ponction ganglionnaire est négatif à l’examen direct. Une biopsie cervicale est donc effectuée et celle-ci montre un aspect de nécrose caséeuse. l’adénopathie est la suivante (montrer une diapo) -quel est le diagnostic le plus vraisemblable? -comment prendriez-vous en charge ce patient? -de quels autres problèmes souffrent ce patient? -que lui proposez-vous? Réponses: TB ganglionnaire Ttt antituberculeux Soutien psycho-social pour sa dépression

Quelle est votre hypothèse principale et quels examens complémentaires demandez-vous pour conforter le diagnostic ? Frottis à la recherche de BAAR de la ponction ganglionnaire: Positif à l’examen direct Radio de thorax: normale Recherche de BAAR dans les tubages ou crachats: négatif

Comment prendriez-vous en charge ce patient? Traitement antituberculeux Isoniazide 4mg/kg Rifampicine 10mg/kg Ethambutol 15mg/kg Pyrazinamide 20mg/kg Soutien psycho-social pour sa dépression, antidépresseurs si besoin ARV dès que le traitement antituberculeux est bien toléré et dès que le patient est prêt

INFECTIONS OPPORTUNISTES ET DEFICIT IMMUNITAIRE Syndrome de restauration immunitaire Accentuation des symptômes cliniques et biologiques d’une infection opportuniste préexistante connue ou non traitée ou non. Réaction d’autant plus intense que le déficit immunitaire est profond, l’infection développée et disséminée. Pathogènes habituellement incriminés Mycobactéries: M. tuberculosis et M. avium Cytomegalovirus Cryptococcus neoformans

ARV & tuberculose Fréquence Aggravation de l’immunodépression  surestimation de l’immunodépression Beaucoup de comprimés !! Toxicité anti-TB  avec les ARV Interactions rifampicine & NNRTI & IP (taux plus faibles)

Quand débuter les ARV si TB ? Les antituberculeux sont prioritaires 2 INTI + EFZ (600 ou 800 mg) CD4 < 200 ARV entre 2 et 8 semaines : test de tolérance 200<CD4<350 ARV à M2 CD4 > 350 ARV après l’arrêt des antituberculeux (M6)

78 IO aiguë inaugurale : débuter le traitement ARV dans les meilleurs délais : Résultats de l’essai ACTG A 5164 (1) Étude randomisée : traitement immédiat vs différé au cours d’une infection opportuniste aiguë. Traitement ARV recommandé = 2 INTI + (INNTI ou IP/r) IO concernées : PCP, cryptococcose, histoplasmose, MAC, toxoplasmose, CMV, infection bactérienne avec CD4 < 200/mm3 (pneumonie, sepsis sévère) 48 sem Début traitement IO Bras Début ARV « immédiat » (n = 141) Bras Début ARV « Différé » (n = 141) 48 sem Période recommandée pour initier le traitement différé -14 2 28 42 84 224 J Inclusion Critère de jugement principal à S48 : évolution clinico-virologique définie comme pire : événement SIDA ou décès intermédiaire : absence de progression et CV > 50 c/ml optimale : absence de progression et CV < 50 c/ml Zolopa A, CROI 2008, Abs. 142 22

79 IO aiguë inaugurale : débuter le traitement ARV dans les meilleurs délais : Résultats de l’essai ACTG A 5164 (2) Traitement ARV immédiat Traitement ARV différé p OR (IC 99 %) Mise sous ARV 100 % 92 % Délai médian début ARV (IQR) 12 j (9 - 13) 45 j (41 - 55) Nature du traitement ARV IP/r INNTI 89 % 11 % 85 % 16 % Critère principal à S48 Décès ou événement SIDA 14, 2 % 24,1 % p global = 0,215 Absence de progression et CV > 50 c/ml 38,3 % 31,2 % Absence de progression et CV < 50 c/ml 47,5 % 44,7 % Critère secondaire = décès ou progression 14,2 % p = 0,035 OR = 0,51 (0,23 - 1,15) Zolopa A, CROI 2008, Abs. 142 23

Quelle combinaison ARV lui prescrivez-vous? Éviter D4T car association avec l’INH dans un contexte de dénutrition Pas de NVP car association avec rifampicine AZT 300mgX2 3TC 150mgX2 EFV 800 mg (600 mg) le soir au coucher (si >60kg)

Cas clinique 3 Femme, 26 ans HDM: céphalées depuis quelques semaines, nausées et diplopie depuis quelques jours, perte progressive de 10 kilos en 2 mois. Examen clinique: Température à 38°C, discrète raideur de nuque Paralysie du nerf abducteur de l’œil droit Plusieurs lésions cutanées indolores, non prurigineuses, sombres, de topographie symétrique, prédominant sur le thorax et les bras apparues 4 mois auparavant et qui augmentent progressivement de taille. Plaques blanches buccales. Un militaire de 26 ans se plaint depuis quelques semaines de céphalées et de nausées depuis quelques jours. Il a progressivement perdu 10 kilos de poids en 2 mois. Depuis quelques jours il se plaint également de diplopie. Son examen clinique montre une température à 38°C, pas de syndrome méningé, une paralysie du nerf abducteur de l’œil droit. L’ examen cutané révèle plusieurs lésions indolores non prurigineuses, sombres, de topographie symétrique, prédominant sur le thorax et les bras. Ces lésions sont apparues 4 mois auparavant et augmentent progressivement de taille. L’examen buccal révèle des plaques blanches. Il vit à Bujumbura mais sa famille habite à 200 km de la capitale. Il est célibataire, mais sa famille lui a d’ores et déjà choisi une femme. Il n’est pas possible d’effectuer un scanner. -quels sont vos hypothèses diagnostiques ? -quelle est votre prise en charge?

Que pensez-vous des lésions cutanéo-muqueuses ? Ses lésions cutanées sont probablement un sarcome de Kaposi. Ce patient présente d’autre part une candidose orale. Ces 2 pathologies indiquent que ce patient a un profond déficit immunitaire. Ses lésions cutanées sont probablement un sarcome de Kaposi. Ce patient présente d’autre part une candidose orale. Ces 2 pathologies indiquent que ce patient a un profond déficit immunitaire. Les céphalées, la fièvre, la paralysie du nerf abducteur orientent donc vers une pathologie opportuniste. Les 2 pathologies les plus vraisemblables dans ce contexte sont la cryptococcose méningée et la tuberculose méningée. Dans les 2 cas, le syndrome méningé peut être absent. Le diagnostic de cryptococose méningée peut être fait par une recherche de cryptocoques par encre de chine sur le LCR. La sensibilité de cet examen est de 60 à 80%. Rechercher également des signes de cryptococcose cutanée. En l’absence de cryptocoques dans le LCR, une hyperprotéinorachie, une hypoglycorachie ou une cellularité augmentée à prédominance de lymphocytes fait suspecter une méningite tuberculeuse. 50% des patients atteints de méningite tuberculeuse présentent également une localisation pulmonaire. Seulement 20% des patients avec une tuberculose méningée présentent des BAAR au direct dans le LCR. Dans le cas de ce patient, le diagnostic de cryptococcose méningée a été confirmé. Traitement médical: attaque = amphotéricine B 0.7-1 mg/kg/jour par voie veineuse pendant 14 jours, relais par fluconazole 400mg/jour par voie orale pendant 8 à 10 semaines. Entretien par fluconazole 200mg/jour. Les céphalées, nausées et la paralysie du nerf abducteur suggèrent le diagnostic d’hypertension intracrânienne. Des ponctions lombaires évacuatrices peuvent être effectuées. Amphotéricine actif également sur sa candidose. Sans traitement antirétroviral, son espérance de vie est très courte.

Quels sont les 2 diagnostics les plus vraisemblables dans ce contexte en ce qui concerne ses symptômes neurologiques? Méningite à cryptocoques Méningite tuberculeuse Dans les 2 cas, le syndrome méningé peut être absent.

Comment confirmez-vous le diagnostic? Ponction lombaire: recherche de cryptocoques par encre de chine Rechercher également des signes de cryptococcose cutanée. En l’absence de cryptocoques dans le LCR, une hyperprotéinorachie, une hypoglycorachie ou une cellularité augmentée à prédominance de lymphocytes fait suspecter une méningite tuberculeuse. La sensibilité de cet examen est de 60 à 80%. 50% des patients atteints de méningite tuberculeuse présentent également une localisation pulmonaire. Seulement 20% des patients avec une tuberculose méningée présentent des BAAR au direct dans le LCR.

Prise en charge ? Traitement médical: Attaque = amphotéricine B 0.7-1 mg/kg/jour par voie veineuse pendant 14 jours Relais par fluconazole 400mg/jour par voie orale pendant 8 à 10 semaines. Entretien par fluconazole 200mg/jour. Ponctions lombaires soustractives en cas de signes d’HTIC (2 fois par semaine, retrait 20-30cc). Espérance de vie très courte sans traitement antirétroviral Les céphalées, nausées et la paralysie du nerf abducteur suggèrent le diagnostic d’hypertension intracrânienne. Amphotéricine actif également sur sa candidose.

Cas clinique 4 Homme de 35 ans, séropositivité connue depuis 6 ans, non traité Consulte pour éruption depuis 1 mois au niveau du visage, non prurigineuse Signale d’autre part une fièvre et une asthénie depuis 2 semaines

Description des lésions et hypothèse(s)? Papules ombiliquées, prédominant au niveau du visage, molluscum-like, parfois ulcérées Diagnostic: cryptococcose Que faites-vous ?

Une ponction lombaire 10% des cryptococcoses neuro-méningées ont des lésions cutanées