L’envahissement des emprises autoroutières québécoises par le roseau commun : un portrait Par : Yvon Jodoin Directeur : Claude Lavoie Codirecteur : François Belzile
Les autoroutes : Vecteur de l’invasion biologique du roseau commun ? Expansion majeure de la répartition du roseau commun au Québec entre 1963 et 1984 coïncidant avec le développement des infrastructures autoroutières québécoises (Delisle et al. 2003) Au Québec, on a constaté une expansion majeure du roseau commun (Phragmites australis) depuis les années 1960 . Or, cette expansion coïncide avec le développement des infrastructures autoroutières québécoises. Les canaux de drainage des emprises autoroutières sont fortement envahis par cette plante. Ils constituent des voies de pénétration pour le roseau dans les milieux naturels traversés par les autoroutes, menaçant ainsi l’intégrité écologique des écosystèmes.
Hypothèses Au Québec, les canaux de drainage des emprises autoroutières sont fortement envahies par un génotype européen du roseau commun et constituent le principal vecteur de dissémination de cette plante dans le paysage Les écosystèmes traversés par une autoroute sont susceptibles de se faire envahir par le roseau, notamment les milieux humides et les terres agricoles
Objectifs 1. Cartographier les populations de roseau le long du système autoroutier au Québec 2. Déterminer si les milieux terrestres et humides adjacents sont envahis à des degrés divers par le roseau 3. Cartographier le ou les génotypes (américain ou européen) responsables de cette invasion biologique 4. Construire une modèle statistique expliquant la biogéographie du roseau
Territoire d’étude
Méthodologie 1. Mesure de l’occupation linéaire des colonies de roseau le long des autoroutes et observation de leur présence dans les milieux contigus 2. Cueillette de données et d’échantillons à partir de stations d’échantillonnage établies sur l’ensemble du réseau autoroutier Nous avons au cours de l’été 2003 parcouru toutes les autoroutes du Québec pour cartographier et échantillonner les populations de roseau commun. Nous avons également cartographié l’envahissement par le roseau des terres et milieux humides adjacents aux autoroutes. 3. Analyses génétiques de tissus végétaux 4. Traitement statistique des données
Les stations d’échantillonnage
Une des plus grandes herbacées vivaces du Québec Hauteur maximale moyenne : 2,73 mètres Hauteur maximale : 4,65 mètres Personne au bas d’une calvette
Panicules persistant tout l’hiver
Reproduction végétative efficace Stolons courant à la surface du sol Peuvent atteindre une longueur de 10 mètres Forte densité de rhizomes Rapidité de l’expansion des talles; transport des rhizomes lors de la construction et du creusage des fossés
Forme des colonies denses et monospécifiques Densité moyenne des colonies : 80 tiges au m2
Prédilection pour les milieux ouverts et perturbés Se développe dans des milieux ouverts, prédilection pour les sols humides mouillés ou inondés
L’Envahissement des emprises autoroutières québécoises par le roseau commun en 2003 Lac Saint-Pierre Échantillonnage de 1360 kilomètres d’emprises 906 étaient occupées dans des proportions variables Rivière Bécancour Appalaches
Zones climatiques : degrés-jours au dessus de 5°C Lac Saint-Pierre Rivière Bécancour Appalaches
Corrélation entre le climat et le degré d’envahissement des emprises en 2003
Présence du roseau commun dans les milieux contigus aux autoroutes en 2003
Envahissement des échangeurs et des routes parallèles Échangeurs étaient pratiquement tous occupés même aux endroits où La présence de roseau était nulle
Envahissement des milieux bien drainés Fait assez étonnant . Il ne faut pas oublié qu’on a affaire en principe À une plante de milieux humides. Milieux urbains semi-urbains, industriels agricoles friches confirme prédilection pour les milieux perturbés
Envahissement des canaux de drainage Il n’est pas surprenant de retrouver le roseau dans les canaux de drainage. D’ailleurs, Il y a une inquiétude dans le milieu agricole à ce sujet.
Envahissement des milieux humides
Conclusions Les emprises autoroutières québécoises du sud-ouest du Québec sont fortement envahies par le roseau commun Les milieux contigus aux autoroutes subissent aussi cet envahissement Le climat semble moins propice à la progression de cette invasion dans l’est de la province On attend beaucoup des analyses génétiques pour la compréhension de cette invasion biologique