Quelques chiffres contextuels

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Transcription de la présentation:

Empowerment de femmes en situation de monoparentalité dans les CPAS – MIRIAM

Quelques chiffres contextuels Le pourcentage de risque de pauvreté pour une famille monoparentale est de 39,7 % (UE-SILC 2017) Le manque de ressources accroît l'isolement social. Dans une société qui perpétue les inégalités entre les genres, l'accès au marché locatif et au marché du travail est plus complexe pour eux (confrontées à des préjugés et à la discrimination). À titre de comparaison : le pourcentage de risque de pauvreté pour une famille classique (2 parents, 2 enfants) s'élève à 8,5 % et à 39,7 % pour une personne isolée sans famille à charge. Il existe donc une grande diversité entre les différentes catégories. L'inégalité sur le marché locatif découle également du double défi auquel sont confrontées les mères monoparentales. D'une part, elles éprouvent plus de difficultés à concilier travail et famille, ce qui complique la recherche d'emplois de qualité. Pour tenter de combiner le travail avec les soins en tant que mère, elles essaient d’accepter des emplois plus flexibles, souvent moins bien payés et moins sûrs. Il s'agit essentiellement d'emplois à temps partiel ou d'emplois à durée déterminée. (Poverty, gender and lone parents in the EU, EIGE).

Cette enquête, menée par la rédaction de la VRT, montre parfaitement que les familles monoparentales éprouvent le plus de difficultés. Seul un tiers des personnes interrogées se sont révélées en mesure de s'en sortir relativement à très facilement. Un tiers indiquent que cela leur réussit difficilement à très difficilement. Les chiffres européens semblent le confirmer : 26 % des mères monoparentales interrogées semblaient avoir eu des difficultés à payer leurs factures mensuelles. Pour les pères monoparentaux, ce pourcentage était de 16 %.

Quelques chiffres contextuels 4 premiers mois de 2018 : 77,1 % de la catégorie 3 ‘charge de famille’ sont des femmes isolées 89 % de ces femmes vivent dans une famille monoparentale 45.889 femmes monoparentales vs. 6.614 pères monoparentaux (2017) Point de départ de Miriam : ‘Pour chaque père monoparental bénéficiant d'un revenu d'intégration, il y a 8 mères monoparentales'. En 2017, il y avait 45.889 mères monoparentales bénéficiant d'un revenu d'intégration, pour 6.614 pères monoparentaux. Cela correspondant à un rapport voisin de 1/7, ce qui constitue également le point de départ de ce projet. S'il existe 7 mères monoparentales bénéficiant d'un revenu d'intégration pour chaque père monoparental bénéficiant d'un revenu d'intégration, il existe indéniablement une dimension de genre. J'y reviendrai ultérieurement.

Dimension de genre Miriam Point de départ de Miriam : ‘Pour chaque père monoparental bénéficiant d'un revenu d'intégration, il y a 8 mères monoparentales'. Le problème des mères monoparentales est un problème social. Les mères sont souvent enfermées dans un schéma : le rôle de mère prime, professions plus faibles L'empowerment est prioritaire dans Miriam ! Première étape : Acquérir une image positive de soi Coopération avec le Conseil des femmes ('Vrouwenraad') néerlandophone Comme déjà mentionné ci-dessus, le point de départ de ce projet est qu’il existe 7 mères monoparentales pour chaque père monoparental bénéficiant d'un revenu d'intégration. La problématique de ces pères monoparentaux ne doit, bien entendu, pas être perdue de vue, mais il ne fait aucun doute qu'une méthodologie spécifique pour les mères monoparentales était nécessaire. Le genre et l'empowerment constituent les cadres de réflexion de la méthode. Le genre renvoie aux normes sociales et aux valeurs qui perpétuent les images traditionnelles et stéréotypées sur les femmes. Les femmes sont alors principalement assimilées à leur rôle de mère, les hommes à leur rôle de soutien de famille. Dans le contexte du travail, les femmes sont aussi plus souvent reliées aux professions faibles et les hommes à des professions dures. Ces professions se situent également dans une hiérarchie sociale les unes par rapport aux autres. Le meilleur exemple en est la rémunération inégale des hommes et des femmes. Pour briser de telles constructions sociales, l’accent sera mis sur l’empowerment lors de l’accompagnement individuel et collectif des mères. Les mères monoparentales bénéficiant d'un revenu d'intégration sont très souvent figées dans ces structures sociales. Le rôle de mère prime sur la carrière professionnelle. C’est pourquoi beaucoup de ces mères sont souvent très méfiantes par rapport à la garde des enfants. Il est donc nécessaire de travailler en premier lieu sur une image de soi positive des femmes. L'attention des mères est attirée sur ces structures sociales, des discussions de groupe sont organisées sur ce que signifie 'être mère' mais également 'être femme'. On parle de garde d'enfants, d'opportunités de travail, etc. Il était donc très important pour nous de pouvoir compter sur l'expertise du Conseil des femmes pour ce projet.

Comment les mères sont-elles sélectionnées ? Les case managers sont aidés lors de la sélection. 15 femmes en situation de monoparentalité (par CPAS) qui bénéficient de l'accompagnement intensif d'un case manager Pourquoi 15 mères ? Décrochage presque garanti Accent sur le volontariat La première question qui se pose dans le projet Miriam est comment former un bon groupe. La taille idéale du groupe est, en fait de 10 à 12 personnes. Un groupe plus important exigerait trop du case manager et ne permettrait pas suffisamment à chaque femme de s'exprimer. Nous avons toutefois choisi de sélectionner 15 mères par commune, parce qu'il y a toujours des abandons. Dans certaines communes, ceux-ci sont peu nombreux, ce qui les laisse avec des groupes relativement importants de 12 à 13 mères. D'autres CPAS ont, en revanche, parfois perdu la moitié des mères au cours du projet. La chose essentielle dans le projet, c'est le caractère volontaire des mères. Elles choisissent réellement de participer au projet. Aucune sanction ne sera également infligée (en matière d'allocation) si une mère montre peu d'engagement ou est absente pendant ce projet.

Qui sont les mères ? Mères monoparentales bénéficiant de peu d'aide extérieure Persistance d'une forme de pauvreté Enfants d'une même catégorie d'âge Connaissance minimale de la langue du case manager Les groupes étaient composés de mères monoparentales ayant des caractéristiques très spécifiques. En plus d'être déjà une mère monoparentale, elles sont socialement isolées ; les mères sont déjà structurellement connues du CPAS. Les enfants doivent également être dans la même catégorie d'âge afin que les mères puissent apprendre les unes des autres et reconnaître les problèmes des autres. Une connaissance minimale de la langue du case manager est primordiale pour le bon fonctionnement du projet.

Accompagnement des mères Responsabilité du case manager Subside destiné, en premier lieu, au recrutement du case manager Moments de groupe au cours desquels des thèmes cruciaux sont abordés Également des excursions, afin de briser l'isolement social Accompagnement individuel basé sur un plan d'accompagnement Grande liberté en la matière laissée aux CPAS participants Le subside octroyé aux CPAS s'élève à 57.500 euros. Il permet de couvrir les frais de fonctionnement, mais en général, la plus grande partie est affectée au salaire du case manager. Le case manager est un assistant social désigné pour guider le groupe Miriam. Cela comprend, en premier lieu, des moments de groupe collectifs, au cours desquels différents thèmes sont abordés qui vivent au sein du groupe. L'important est que les informations viennent du groupe. Certains thèmes généraux doivent bien sûr être abordés, mais si une mère a vécu quelque chose cette semaine et souhaite le partager avec le groupe, le case manager doit être suffisamment flexible en matière de programme. Il est également important que les thèmes choisis soient basés sur les informations issues des différents dossiers individuels. L'ordre des différents thèmes n'est également pas sans importance. Au début, on se concentrera, bien entendu, sur la prise de contact, mais également sur des aspects pratiques (comment réglez-vous la garde des enfants, comment voyez-vous l'éducation, etc.) et si nécessaire, une première excursion aura lieu. Cela doit constituer la base d'entretiens plus sérieux (confiance en soi, divorce, etc.). L'accompagnement individuel représente une source d’information pour l'accompagnement de groupe. Lors de ces moments, qui doivent avoir lieu au moins une fois toutes les deux semaines, une analyse de la situation est effectuée et on recherche ensemble des solutions. Celles-ci sont ensuite intégrées au plan d'accompagnement, sur lequel je reviendrai plus tard. Le plus important est bien sûr que, pendant ces moments, une relation de confiance s’établisse avec les mères et le premier contact (l’entretien d’accueil) est essentiel dans ce cadre.

L'empowerment-mètre Échelle de mesure pour le client, composée de 14 items et de quelques questions qualitatives Les 14 items portent sur l'habitat social, le sentiment d'identité positif, la solidarité et l'assistance. Instrument fiable, valide et scientifiquement fondé Mis au point en concertation avec des travailleurs sociaux de CPAS et des personnes vivant dans la pauvreté Le projet Miriam utilise deux outils : un empowerment-mètre et une enquête sur 10 domaines de la vie. Pour mieux comprendre les résultats, il est important que je m'y arrête un instant. L'empowerment-mètre est une échelle de mesure interrogeant sur 14 items et complétée par des questions qualitatives. Cet empowerment-mètre a été développé par la Karel de Grote-Hogeschool et permet donc d'obtenir des résultats étayés scientifiquement. Le personnel sur le terrain a également été impliqué dans ce processus.

Pour la mesure zéro, on demande donc aux mères d'indiquer pour chacun des items dans quelle mesure elles sont d'accord. Pour la mesure finale (il existe également une mesure intermédiaire), ces questions sont répétées et nous examinons l'évolution de ces items.

Les résultats sont remarquables pour les deux années Les résultats sont remarquables pour les deux années. Le groupe de mères monoparentales qui ont bénéficié du soutien de Miriam semble avoir connu une forte augmentation dans le domaine de l'empowerment, tandis que le groupe qui a bénéficié de l'accompagnement classique du CPAS a connu une augmentation beaucoup moins forte. Des résultats valent pour les deux années.

Mesure des domaines de vie D'abord une analyse et une mesure zéro, ensuite un plan d'accompagnement et des actions Plan d'accompagnement basé sur des objectifs SMART Diagramme final en toile d'araignée Outre l'empowerment-mètre, nous disposons également d'un autre outil, à savoir la mesure des domaines de vie. Tandis que l'empowerment-mètre s'attache plutôt à l'image de soi, au sentiment d'identité et la perception de la société autour de soi, nous examinons ici certains domaines de vie très spécifiques et ainsi que leur évolution. Cela implique également le plan d'accompagnement. Pour chacun des domaines de vie, une mesure zéro est effectuée, dans le cadre de laquelle les problèmes actuels sont nommés. À partir de là, on fixe des objectifs qui devraient aider la mère. Il est important que ces objectifs suivent les principes SMART : Spécifique - L'objectif est-il clair ? Mesurable - Dans quelles conditions (mesurables/observables) ou sous quelle forme l'objectif est-il atteint ? Acceptable - Ces objectifs sont-ils acceptables par le groupe cible et/ou la direction ? Réaliste - L'objectif peut-il être atteint ? Temporel - Quand (dans le temps) l'objectif doit-il être atteint ? Nous obtenons finalement le diagramme en toile d'araignée que je vous montrerai plus tard.

Nous prenons le domaine des « finances » comme exemple Nous prenons le domaine des « finances » comme exemple. La situation actuelle est cartographiée à l'occasion de la mesure zéro. Y a-t-il des frais que vous ne parvenez pas à payer ? Quelles dépenses reçoivent la priorité ? Faut-il compter sur l'aide des autres pour nouer les deux bouts ? Des points sont également donnés à la situation financière subjective. La première étape consiste à formuler des objectifs, par exemple 'A doit acquérir une vision plus claire sur ses dettes et son budget, afin de mieux pouvoir contrôler ses dépenses'. Quelques actions spécifiques sont ensuite formulées en rapport avec cet objectif : Action 1 : Déterminer les revenus. Dresser la liste de toutes les sources de revenus, tant les revenus mensuels que l'ensemble des revenus reçus irrégulièrement ou seulement une fois par an. • Action 2 : Déterminer les dépenses. Dresser la liste de toutes les dépenses et les vérifier en conservant les tickets de caisse et les reçus et en dressant une liste des dépenses sur un mois. • Action 3 : Réaliser un schéma clair. • Action 4 : Discuter chaque mois du schéma avec la participante

Lors de la mesure finale, on examinera bien sûr dans quelle mesure ces objectifs ont été atteints. C'est en soi une mesure plus objective que l’évaluation subjective des différents domaines de vie par la mère monoparentale, mais dans ce projet, il s’agit bien sûr au moins autant de cette perception, de l’empowerment, qui représente justement une vision plus positive des choses. La mesure finale demande à nouveau de donner des points sur 10 pour les différents domaines de vie. Nous arrivons ainsi à notre diagramme en toile d'araignée. Les points donnés aux différents domaines de vie sont reliés entre eux et forment une zone colorée. On procède de même après la mesure finale, ce qui visualise bien sûr la différence avec la mesure zéro. Attention, la vie et la perception de celle-ci par les mères peuvent beaucoup fluctuer. Une dispute avec les enfants juste avant une mesure zéro ou finale peut, par exemple, avoir un impact majeur sur l'appréciation globale du lien avec les enfants.

Où pouvez-vous trouver les tools? Manuel méthodologique et outil disponible sur le site du SPP IS https://www.mi-is.be/sites/default/files/documents/miriam_- _manuel_methodologique_fr.pdf https://www.mi-is.be/sites/default/files/documents/miriam_-_outil_fr.pdf

Questions: à vous la parole!