Les enjeux de la maîtrise de la langue au collège Quand la langue fait problème… Logique du non-spécialiste : lélève nest spécialiste de rien et lenseignant doit prendre en compte cet état de fait. Examiner lincidence de la maîtrise de la langue sur les apprentissages

Examen de quelques cas typiques Manuel de SVT 6 ème / Chap « Bien des façons de nager » Lécrevisse Grâce à ses pattes articulées, elle marche au fond de laquarium. Approchez la main, le crustacé fait un brusque bond qui le projette en arrière. Comment seffectue cette propulsion à reculons ? Par une violente contraction de labdomen. Léventail de la queue frappe leau et projette le corps vers larrière. Lefficacité de ce mouvement est due à: -La disposition des anneaux de la carapace, étroits dans leur partie ventrale et reliés entre eux par une membrane souple; labdomen peut ainsi se replier vers lavant; -Léventail de la queue qui frappe leau comme un battoir; -La puissante musculature qui remplit la presque totalité de labdomen et qui constitue la chair que lon mange dans lécrevisse.

Questions posées: Combien y-t-il danimaux dans laquarium? Lécrevisse peut-elle nager vers lavant? Quand lécrevisse fait un bond, marche-t- elle ou nage-t-elle ? Quelle différence faites-vous entre nager et marcher? Quest-ce que le texte cherche à prouver?

Des réponses étonnantes… Deux animaux dans le bocal : reprises anaphoriques Lécrevisse nage en avant et fait un bond en arrière, comme les humains. Or, impossibilité de lécrevisse à nager en avant. Faire un bond évoque un mouvement de marche : distinction entre nager et marcher escamotée. Enjeu du texte : référence au titre du chapitre : construire la notion de nage en la distinguant de la marche. Critère distinctif de la nage nest pas tant loutil de locomotion que le milieu dappui. Le lecteur novice peut comprendre que lécrevisse peut nager ou marcher indifféremment en avant ou en arrière alors quelle ne peut que marcher en avant et nager en arrière.

Malentendu dinterprétation Sil est imputable à un problème de langue, nest pas le fait dun déficit linguistique. Les élèves ont souvent les compétences nécessaires pour comprendre les énoncés dun texte de ce type littéralement ; Difficulté à rendre cohérent entre eux les différents énoncés du texte ;

As-tu compris le texte ? « Oui, il ny a pas de mots difficiles ». Pour le lecteur en difficulté, lire, cest comprendre les mots. Or, ce nest pas parce quon a compris tous les mots quon a compris le sens de lénoncé ou du texte.

Exemple « Depuis le Big Bang, il y a treize milliards dannées, le vide maintient lexpansion de lunivers. » Chacun des mots est compris, la syntaxe est simple. Pour autant, comprenons-nous cette réflexion simplifiée dastrophysique ? Quel sens mettons-nous derrière ce vide qui maintient un univers ? Nos élèves petits et moyens lecteurs avancent dans leur parcours scolaire avec la même approximation de lecture sur des zones dincompréhension que parfois lenseignant ne soupçonne même pas. Souvent en classe, travail de lecture repose sur un système traditionnel questions/réponses, dispositif destiné à vérifier la compréhension de la lecture, mais pas toujours performant…

Transposons… De quoi parle le texte? Du vide Que nous dit-on de lui ? Quil maintient lexpansion de lunivers. De quand date ce phénomène? Du Big Bang De quand date le Big Bang ? Il y a 13 milliards dannées. Les questions nont pas prouvé la compréhension du phénomène mais la capacité à répondre en se servant de l énoncé. Questionnaires de lecture à interroger: les bonnes questions témoignent de lavancée de la compréhension. Dautres ne font que mettre à jour la capacité des élèves à entrer dans la pratique scolaire ou dans celle du professeur.

Lecture: « lélève apprend à comprendre le sens dun texte en en reformulant lessentiel et en répondant à des questions le concernant …» Repérage des principaux éléments du texte: sujet, personnages, événements… Analyse précise du texte: observation des traits distinctifs qui donnent au texte sa cohérence : titre, organisation en phrases et en paragraphes, rôle de la ponctuation et mots de liaison, usage des pronoms, des temps verbaux, champs lexicaux. Préconisation nécessaire pour tous les textes documentaires, explicatifs ou informatifs, tous types décrits non littéraires. Pour les textes littéraires: débats interprétatifs pour mettre à jour les nœuds de compréhension, les points dopposition pour expliquer, éclairer, confronter, créer du sens. Objectif de toute lecture: comprendre pour parvenir à une attitude interprétative et la confronter. Lenseignant doit mettre ses élèves en condition de débat interprétatif

Lien oral / compréhension textes Nombreux points communs entre la compréhension des textes écrits et la compréhension dénoncés oraux qui mettent en jeu des situations de communication proches : monologues, absence des référents… Tout ce qui permet dapprofondir la compréhension du langage oral prépare lélève à une meilleure compréhension des textes. Changement de posture de lenseignant: pas de frontal mais à côté des élèves quand ils interrogent le texte, accompagne dans la recherche, expert auquel on a recours.

Capacités et modalités de lecture Compétences de lecture constituées de savoirs et savoir-faire Compétences dautonomie et dinitiatives (pilier 7 du SCC) à développer. Construire une attitude de lecteur, contribuer à donner aux élèves des pratiques et des réflexes qui convergent à construire une posture de lecteur efficace, pertinent et autonome.

Capacités requise lors dun questionnement de texte Prendre la parole Etre et rester dans le propos. Trouver, relever des indices dans le texte. Formuler des hypothèses Valider des hypothèses Justifier Expliquer Argumenter

Autres modalités de lecture que le questionnement 1.Les niveaux de lecture des textes et des images: passer du texte à la compréhension puis à linterprétation 2.La lecture par inférences: lever les implicites du texte, interroger seul un texte 3.La lecture à construire : reconstruire un texte dont chaque élève na quune partie. 4.La lecture honnête : respecter les droits du texte et connaître les devoirs du lecteur. 5.La lecture par petits bouts : compléter un texte lacunaire en se servant des indices textuels donnés 6.La lecture des blancs du texte : trouver dans un texte des espaces décriture laissés par lauteur 7.La lecture mise en voix : Interpréter un texte par la mise en voix 8.La lecture lexicale : se servir du classement lexical dun texte pour confronter sa lecture à celle des autres 9.Le cercle de lecture : donner du sens à un texte en jouant un rôle bien défini 10.Le carnet de lecture : consigner par écrit la mémoire de ses réactions aux textes lus en variant ses notes. 11.La lecture par le carnet de mots: consigner par écrit des mots vus lors de leçons pour les réactiver après. 12.Le débat interprétatif : écouter les autres, intervenir dans une discussion pour donner du sens à un texte lu.

Exemples Le carnet de mots Les inférences